|
| | Poemes | |
|
+22Fifi poussi stephchou87 geignarde mama34 Dark Nerwan Eoin célestine lyly.b Lupiot doritos kitty ilias le serpentard vif d'or YuanYevon Montgomery Harry Potter Loveuz SuperMagyar Albusforever gene kalia Mario 26 participants | |
Auteur | Message |
---|
kalia Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 4326 Age : 32 Localisation : Canada! Date d'inscription : 22/05/2006
| | | | kitty Elève de Sixième Année
Nombre de messages : 1049 Date d'inscription : 22/03/2006
| Sujet: Re: Poemes Jeu 21 Sep - 12:18 | |
| Un petit poème de Robert Desnos (1943):
DEMAIN
Agé de cent mille ans, j'aurais encore la force De t'attendre, ô demain pressenti par l'espoir. Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses, Peut gémir: Le matin est neuf, neuf est le soir.
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille, Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu, Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore De la splendeur du jour et de tous ses présents. Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.
Dernière édition par le Mar 26 Sep - 12:07, édité 5 fois | |
| | | Albusforever Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2820 Age : 33 Localisation : Paumée quelque part entre la Grande Ourse et Jupiter, dans le monde des rêves... Date d'inscription : 15/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Ven 22 Sep - 20:09 | |
| vous avez forcément entendu parler !!! je l'ai affiché sur ma porte tellement j'aime ce poème !!!
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable de neige J'écris ton nom
Sur les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J'écris ton nom
Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l'écho de mon enfance J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur Sur l'étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J'écris ton nom
Sur chaque bouffées d'aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l'orages Sur la pluie épaisse et fade J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J'écris ton nom
Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J'écris ton nom
Sur la lampe qui s'allume Sur la lampe qui s'éteint Sur mes raisons réunies J'écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J'écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J'écris ton nom
Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attendries Bien au-dessus du silence J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J'écris ton nom
Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer
Liberté.
Auteur: Paul Eluard dans Poésies et vérités, 1942 | |
| | | doritos Elève de Première Année
Nombre de messages : 92 Localisation : somewhere near a magic school... Date d'inscription : 06/05/2006
| Sujet: Re: Poemes Ven 22 Sep - 21:29 | |
| Oh mon dieu, Bravo a tous pour vos recherche j'aime tout!!! Vraiment bravo, au auteurs aussi, si un seul d'entre eux pourrais recevoir ce message je serrais au summum! Malheureusement avec l'école qui recommence je n'est pus venir aussi souvent que je l'ai voulu et ce topic me prouve que j'aurais du venir avant! Bravo encore, et continué a découvrir de ces chef d'oeuvres! C'est magnifique bien que ce n'est pas toulemonde que sa interresse, eux qui ci interresse en seraient boulverser si vous arrêtiez, et je figure parmis eux! Bonne continuation! -XoX- | |
| | | gene Auror
Nombre de messages : 4258 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 12/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Sam 23 Sep - 0:47 | |
| C'est très gentil Doritos Un de Jacques Brel, moins connu que certains, mais toujours si émouvant : Il pleut C'est pas ma faute à moi Les carreaux des usines Sont toujours mal lavés Il pleut Les carreaux des usines Y en beaucoup d'cassés
Les filles qui vont danser Ne me regardent pas Car elles s'en vont danser Avec tous ceux là Qui savent leur payer Pour pouvoir s'amuser Des fleurs de papier Ou de l'au parfumée Les filles qui vont danser Ne me regardent pas Car elles s'en vont danser Avec tous ceux là
Il pleut C'est pas ma faute à moi Les carreaux des usines Sont toujours mal lavés Les corridors crasseux Sont les seuls que je vois Les escaliers qui montent Ils sont toujours pour moi
Mais quand je suis Seul sous les toits Avec le soleil Et avec les nuages J'entends la rue pleurer Je vois les cheminées De la ville fumer Doucement dans mon ciel à moi La lune danse Pour moi le soir Elle danse danse Elle danse danse Et son haleine Immense halo me caresse Je m'y plonge le soir Et j'y plonge ma peine
Il pleut Et c'est ma faute à moi Les carreaux des usines Sont toujours mal lavés Il pleut Les carreaux des usines Moi j'irai les casser | |
| | | Montgomery Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2137 Age : 49 Date d'inscription : 30/06/2006
| Sujet: Re: Poemes Lun 25 Sep - 19:09 | |
| de Pierre LOUYS...
La Flûte de Pan
Pour le jour des Hyacinthies, Il m'a donné une syrinx faite De roseaux bien taillés, Unis avec la blanche cire Qui est douce à mes lèvres comme le miel.
Il m'apprend à jouer, assise sur ses genoux; Mais je suis un peu tremblante. Il en joue après moi, si doucement Que je l'entends à peine.
Nous n'avons rien à nous dire, Tant nous sommes près l'un de l'autre; Mais nos chansons veulent se répondre, Et tour à tour nos bouches S'unissent sur la flûte.
Il est tard; Voici le chant des grenouilles vertes Qui commence avec la nuit. Ma mère ne croira jamais Que je suis restée si longtemps A chercher ma ceinture perdue.
... et tout est dit... | |
| | | gene Auror
Nombre de messages : 4258 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 12/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Mar 26 Sep - 23:49 | |
| Quelle délicatesse !
Un Brel encore, je ne m'en lasse pas ...
"Seul"
On est deux mon amour Et l'amour chante et rit Mais à la mort du jour Dans les draps de l'ennui On se retrouve seul
On est dix à défendre Les vivants par des morts Mais cloués par leurs cendres Au poteau du remords On se retrouve seul
On est cent qui dansons Au bal des bons copains Mais au dernier lampion Mais au premier chagrin On se retrouve seul
On est mille contre mille A se croire les plus forts Mais à l'heure imbécile Où ça fait deux mille morts On se retrouve seul
On est million à rire Du million qui est en face Mais deux millions de rires N'empêchent que dans la glace On se retrouve seul
On est mille à s'asseoir Au sommet d' la fortune Mais dans la peur de voir Tout fondre sous la lune On se retrouve seul
On est cent que la gloire Invite sans raison Mais quand meurt le hasard Quand finit la chanson On se retrouve seul
On est dix à coucher Dans le lit d' la puissance Mais devant ces armées Qui s'enterrent en silence On se retrouve seul
On est deux à vieillir Contre le temps qui cogne Mais lorsqu'on voit venir En riant la charogne On se retrouve seul. | |
| | | Montgomery Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2137 Age : 49 Date d'inscription : 30/06/2006
| Sujet: Re: Poemes Mer 27 Sep - 13:59 | |
| une petite chanson d'une artiste dont je suis fan: KEREN ANN La Disparition (K.A Zeidel-B.Biolay/KA.Zeidel-B.Biolay)
C'est le seul vide que je comblerais peut-être Le seul horizon que je vois par la fenêtre Le seul sommeil qui pourra me faire renaître Je t'embrasserai juste avant de disparaître Mon double dans l'eau trouble Ravive dans l'eau vive Mon ombre dans l'eau sombre Mon ange dans l'orange
C'est le seul vide que je comblerai peut-être Le seul regard que je serai reconnaître Le seul et unique, il n'a jamais cessé d'être Je m'inclinerai juste avant de disparaître Mon double dans l'eau trouble Ravive dans l'eau vive Je sombre dans l'eau sombre
C'est le seul vide que je comblerai peut-être Le seul inconnu qui répond à mes lettres Le seul mensonge que j'ai oublié d'omettre Faire un dernier voeu en sautant de la fenêtre Mon double dans l'eau trouble Ravive dans l'eau vive L'écume des souvenirs Devrais-je en rire Dans le fond Les larmes juste pour rire Dois-je en pleurer Pour de bon Rester ou repartir Où bien choisir La Disparition | |
| | | Albusforever Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2820 Age : 33 Localisation : Paumée quelque part entre la Grande Ourse et Jupiter, dans le monde des rêves... Date d'inscription : 15/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Jeu 28 Sep - 10:30 | |
| vraiment très beaux vos poèmes !!! ralala, ça fait du bien de voir que tous les hommes ne sont pas des *** parce que je me posait des questions de temps en temps... Un de brassens à écouter en boucle !!! Georges Brassens La ballade des gens qui sont nés quelque part -------------------------------------------------------------------------------- C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est être habités Et c'est être habités par des gens qui regardent Le reste avec mépris du haut de leurs remparts La race des chauvins, des porteurs de cocardes Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Maudits soient ces enfants de leur mère patrie Empalés une fois pour toutes sur leur clocher Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar Ou même de Montcut il s'en flattent mazette Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Le sable dans lequel douillettes leurs autruches Enfouissent la tête on trouve pas plus fin Quand à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches Leurs bulles de savon c'est du souffle divin Et petit à petit les voilà qui se montent Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par Leurs chevaux même en bois rend jaloux tout le monde Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
C'est pas un lieu commun celui de leur connaissance Ils plaignent de tout cœur les petits malchanceux Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence La présence d'esprit de voir le jour chez eux Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire Contre les étrangers tous plus ou moins barbares Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Mon dieu qu'il ferait bon sur la terre des hommes Si on y rencontrait cette race incongrue Cette race importune et qui partout foisonne La race des gens du terroir des gens du cru Que la vie serait belle en toutes circonstances Si vous n'aviez tiré du néant tous ces jobards Preuve peut-être bien de votre inexistence Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part Les imbéciles heureux qui sont nés quelque par | |
| | | Albusforever Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2820 Age : 33 Localisation : Paumée quelque part entre la Grande Ourse et Jupiter, dans le monde des rêves... Date d'inscription : 15/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Jeu 28 Sep - 10:33 | |
| Et du père Hugo :
Ce que dit la bouche d'ombre
L'homme en songeant descend au gouffre universel. J'errais près du dolmen qui domine Rozel, À l'endroit où le cap se prolonge en presqu'île. Le spectre m'attendait ; l'être sombre et tranquille Me prit par les cheveux dans sa main qui grandit, M'emporta sur le haut du rocher, et me dit :
Sache que tout connaît sa loi, son but, sa route ; Que, de l'astre au ciron, l'immensité écoute ; Que tout a conscience en la création ; Et l'oreille pourrait avoir sa vision, Car les choses et l'être ont un grand dialogue. Tout parle ; l'air qui passe et l'alcyon qui vogue, Le brin d'herbe, la fleur, le germe, l'élément. T'imaginais-tu donc l'univers autrement ? Crois-tu que Dieu, par qui la forme sort du nombre, Aurait fait à jamais sonner la forêt sombre, L'orage, le torrent roulant de noirs limons, Le rocher dans les flots, la bête dans les monts, La mouche, le buisson, la ronce où croît la mûre, Et qu'il n'aurait rien mis dans l'éternel murmure ? Crois-tu que l'eau du fleuve et les arbres des bois, S'ils n'avaient rien à dire, élèveraient la voix ? Prends-tu le vent des mers pour un joueur de flûte ? Crois-tu que l'océan, qui se gonfle et qui lutte, Serait content d'ouvrir sa gueule jour et nuit Pour souffler dans le vide une vapeur de bruit, Et qu'il voudrait rugir, sous l'ouragan qui vole, Si son rugissement n'était une parole ? Crois-tu que le tombeau, d'herbe et de nuit vêtu, Ne soit rien qu'un silence ? et te figures-tu Que la création profonde, qui compose Sa rumeur des frissons du lys et de la rose, De la foudre, des flots, des souffles du ciel bleu, Ne sait ce qu'elle dit quand elle parle à Dieu ? Crois-tu qu'elle ne soit qu'une langue épaissie ? Crois-tu que la nature énorme balbutie, Et que Dieu se serait, dans son immensité, Donné pour tout plaisir, pendant l'éternité, D'entendre bégayer une sourde-muette ? Non, l'abîme est un prêtre et l'ombre est un poète ; Non, tout est une voix et tout est un parfum ; Tout dit dans l'infini quelque chose à quelqu'un ; Une pensée emplit le tumulte superbe. Dieu n'a pas fait un bruit sans y mêler le Verbe. Tout, comme toi, gémit ou chante comme moi ; Tout parle. Et maintenant, homme, sais-tu pourquoi Tout parle ? Écoute bien. C'est que vents, ondes, flammes Arbres, roseaux, rochers, tout vit ! Tout est plein d'âmes.
Il est sympa mais je suis censée faire un commentaire composé dessus, du coup c'est nettement moins bien... | |
| | | vif d'or Elève de Seconde Année
Nombre de messages : 182 Localisation : 1ere porte à gauche... Date d'inscription : 21/08/2006
| Sujet: Re: Poemes Jeu 28 Sep - 16:07 | |
| Un poème de Guillaume Apollinaire, archi connu, mais je résiste pas à l'envie de le mettre ici. quand je l'ai découvert, à l'époque, je l'avais trouvé incroyablement inventif... et tant que j'y suis, un autre de Pablo Neruda, poète chilien que j'aime bcp : Je prends congé, je rentre chez moi, dans mes rêves, je retourne en Patagonie où le vent frappe les étables où l'océan disperse la glace. Je ne suis qu'un poète et je vous aime tous, je vais errant par le monde que j'aime :
dans ma patrie on emprisonne les mineurs et le soldat commande au juge. Mais j'aime, moi, jusqu'aux racines de mon petit pays si froid. Si je devais mourir cent fois, c'est là que je voudrais mourir et si je devais naître cent fois c'est là aussi que je veux naître près de l'araucaria sauvage, des bourrasques du vent du sud et des cloches depuis peu acquises.
Qu'aucun de vous ne pense à moi. Pensons plutôt à toute la terre, frappons amoureusement sur la table. Je ne veux pas revoir le sang imbiber le pain, les haricots noirs, la musique: je veux que viennent avec moi le mineur, la fillette, l'avocat, le marin et le fabricant de poupées, Que nous allions au cinéma, que nous sortions boire le plus rouge des vins.
Je ne suis rien venu résoudre.
Je suis venu ici chanter je suis venu afin que tu chantes avec moi. | |
| | | gene Auror
Nombre de messages : 4258 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 12/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Jeu 28 Sep - 18:44 | |
| Ouiiiiii, c'est magnifique, j'avais oublié ce poème ... Ahhhhhhhh !
Un autre que j'avais oublié, qui m'a toujours tiré une larme quand je pense à tous ces gens qui ont vécu une vie de gloire et d'honneur, et qui ne sont que poussière maintenant...
Les Trophées
Cette verrière a vu dames et hauts barons Étincelants d'azur, d'or, de flamme et de nacre, Incliner, sous la dextre auguste qui consacre, L'orgueil de leurs cimiers et de leurs chaperons ;
Lorsqu'ils allaient, au bruit du cor ou des clairons, Ayant le glaive au poing, le gerfaut ou le sacre, Vers la plaine ou le bois, Byzance ou Saint-Jean d'Acre, Partir pour la croisade ou le vol des hérons.
Aujourd'hui, les seigneurs auprès des châtelaines, Avec le lévrier à leurs longues poulaines, S'allongent aux carreaux de marbre blanc et noir ;
Ils gisent là sans voix, sans geste et sans ouïe, Et de leurs yeux de pierre ils regardent sans voir La rose du vitrail toujours épanouie.
José-Maria de Heredia | |
| | | Montgomery Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2137 Age : 49 Date d'inscription : 30/06/2006
| Sujet: Re: Poemes Jeu 28 Sep - 19:07 | |
| oui, les Calligrammes d'Apollinaire... classique et pas moins efficace... vous prendrez bien une petite part de ce gateau-ci... Le tombeau d'Edgar Poe Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change, Le Poète suscite avec un glaive nu Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu Que la mort triomphait dans cette voix étrange !
Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange Donner un sens plus pur aux mots de la tribu, Proclamèrent très haut le sortilège bu Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.
Du sol et de la nue hostiles, ô grief ! Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne
Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur Que ce granit du moins montre à jamais sa borne Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur Stéphane MALLARME (1842-1898) | |
| | | vif d'or Elève de Seconde Année
Nombre de messages : 182 Localisation : 1ere porte à gauche... Date d'inscription : 21/08/2006
| Sujet: Re: Poemes Ven 29 Sep - 1:40 | |
| Décidemment, je sais pas ce topic est le plus beau du forum.... mais c'est assurément le plus "esthétique" Merci @gene de m'avoir fait découvrir José-Maria de Heredia, je vais creuser un peu son oeuvre. É C O U T E Z !
Écoutez ! Puisqu'on allume les étoiles, c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires? C'est que quelqu'un désire qu'elles soient? C'est que quelqu'un dit perles ces crachats? Et, forçant la bourrasque à midi des poussières, il fonce jusqu'à Dieu, craint d'arriver trop tard, pleure, baise sa main noueuse, implore il lui faut une étoile! jure qu'il ne peut supporter son martyre sans étoiles.
Ensuite, il promène son angoisse, il fait semblant d'être calme. Il dit à quelqu'un : " Maintenant, tu vas mieux, n'est-ce pas? T'as plus peur ? Dis ? "
Écoutez ! Puisqu'on allume les étoiles, c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ? c'est qu'il est indispensable, que tous les soirs au-dessus des toits se mette à luire seule au moins une étoile? Vladimir Maïakovski | |
| | | Albusforever Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2820 Age : 33 Localisation : Paumée quelque part entre la Grande Ourse et Jupiter, dans le monde des rêves... Date d'inscription : 15/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Sam 30 Sep - 20:05 | |
| | |
| | | Montgomery Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2137 Age : 49 Date d'inscription : 30/06/2006
| Sujet: Re: Poemes Mar 3 Oct - 14:54 | |
| ici, le premier extrait du nouvel album d'Elodie Frégé... cette chanson est tout simplement superbe... la Ceinture (paroles et musique Benjamin Biolay)
Non,pas sur la bouche Même si c'est louche Puisque ma langue A le goût de ta vertu De ton honneur perdu
Non pas sur les lèvres Même si j'en rêve Même si je tremble Et bien que mon coeur soit nu Mon âme est revêtue
De pudeur et d'impudence Sans te faire offense Mieux n'vaut pas tenter sa chance Rien ne dure Au dessus de la ceinture
Non, pas sur la bouche Même sous la douche Même si c'est dur Je te mordrai c'est promis Tous les coups sont permis
Non, pas sur les lèvres Même pas en rêve A sang pour sûr Ou tu mangeras ton pain gris Mon coeur est endurçi
Ne tire pas sur l'ambulance Car de la potence Plus rien n'a plus d'importance Rien ne dure Au dessus de la ceinture
Non, pas sur la bouche Je sais, je touche Le fond du lac Le temps des cerises est mort Le diable est dans le corps
Non, pas sur les lèvres Non c'est pas mièvre C'est pas le trac Mais je préfère me donner crue Sans revers, ni refus
Rendons nous à l'évidence Tout est cuit d'avance Mieux n'vaut pas tenter sa chance Rien ne dure Au dessus de la ceinture
Non,pas sur la bouche Je sais c'est louche Puisque ma peau A l'odeur de ton odeur Au dehors il fait chaud
Non, pas sur les lèvres Jamais de trêve Et pas d'assauts Le bonheur est dans la pente Entre le sol et le ventre
Entre l'oubli et l'oubli Bel oiseau du paradis Joue plutôt "jeux interdits" Rien ne dure Au dessus de la ceinture.
Dernière édition par le Ven 6 Oct - 17:41, édité 1 fois | |
| | | gene Auror
Nombre de messages : 4258 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 12/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Ven 6 Oct - 1:52 | |
| Quels mots sublimes que tous ceux-là...
Je ne sais plus s'il a été mis, mais il est de circonstance ^^ :
Les lueurs immobiles d'un jour qui s'achève La plainte douloureuse d'un chien qui aboie Le silence inquiétant qui précède les rêves Quand le monde disparu l'on est face à soi
Les frissons où l'amour et l'automne s'emmêlent Le noir où s'engloutissent notre foi nos lois Cette inquiétude sourde qui coule en nos veines Qui nous saisit même après les plus grandes joies
Ces visages oubliés qui reviennent à la charge Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre cent fois Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard
Ces paroles enfermées que l'on n'a pas pu dire Ces regards insistants que l'on n'a pas compris Ces appels évidents ces lueurs tardives Ces morsures aux regrets qui se livrent à la nuit
Ces solitudes dignes au milieu des silences Ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées Ces ambitions passées mais auxquelles on repense Comme un vieux coffre plein de vieux jouets cassés
Ces liens que l'on sécrète et qui joignent les êtres Ces désirs évadés qui nous feront aimer Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard.
JJGoldman toujours... | |
| | | gene Auror
Nombre de messages : 4258 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 12/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Lun 9 Oct - 0:00 | |
| Et puis celui-là, si touchant, si célèbre aussi...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne, Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Et je ne suis pas fan de Victor HUGO, mais bon... | |
| | | Albusforever Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2820 Age : 33 Localisation : Paumée quelque part entre la Grande Ourse et Jupiter, dans le monde des rêves... Date d'inscription : 15/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Mar 10 Oct - 20:16 | |
| Ahhhh j'ai étudié ça en français cet aprèm' !!! c'est trop beaaaaaaaau !!! Le pin des landes
On ne voit en passant par les Landes désertes, Vrai Sahara français, poudré de sable blanc, Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc ;
Car, pour lui dérober ses larmes de résine, L'homme, avare bourreau de la création, Qui ne vit qu'aux dépens de ce qu'il assassine, Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte, Le pin verse son baume et sa sève qui bout, Et se tient toujours droit sur le bord de la route, Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ; Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor. Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !
Théophile Gauthier | |
| | | Montgomery Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2137 Age : 49 Date d'inscription : 30/06/2006
| Sujet: Re: Poemes Mer 11 Oct - 21:02 | |
| de prime abord, ce lien va vous sembler un peu 'zarb et farfelu... mais je vous assure que l'effet est garanti!!! http://www.charabia.net/gen/gendisp.php?gen=78 sinon, je vous propose ce soir encore un poéme de Rimbaud: SENSATION
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue: Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien: Mais l'amour infini me montera dans l'âme, Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, – heureux comme avec une femme. Mars 1870. amusez-vous bien et rêvez!!! | |
| | | gene Auror
Nombre de messages : 4258 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 12/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Jeu 12 Oct - 18:25 | |
| Très beau poème Monty ^^
Et un canadien comme celui qui suit, c'est génial aussi :
Chacun ses pieds dans ses pas
chacun ses larmes au large des yeux
dans les Trois-Mâts chacun ses rêves
chacun sa main dans l'aumône
son mal de poudrerie dans ses désirs
son mal de nébuleuse dans ses pensées
au repas chacun sa dent
chacun son cou dans l'amour
chacun, chacun
chacun ses os au cimetière
Gaston Miron - Les Vies étanches | |
| | | Albusforever Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2820 Age : 33 Localisation : Paumée quelque part entre la Grande Ourse et Jupiter, dans le monde des rêves... Date d'inscription : 15/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Jeu 12 Oct - 19:56 | |
| | |
| | | Montgomery Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2137 Age : 49 Date d'inscription : 30/06/2006
| Sujet: Re: Poemes Jeu 12 Oct - 22:38 | |
| Lily Paroles et Musique: Pierre Perret 1977 On la trouvait plutôt jolie, Lily Elle arrivait des Somalies Lily Dans un bateau plein d'émigrés Qui venaient tous de leur plein gré Vider les poubelles à Paris Elle croyait qu'on était égaux Lily Au pays de Voltaire et d'Hugo Lily Mais pour Debussy en revanche Il faut deux noires pour une blanche Ça fait un sacré distinguo Elle aimait tant la liberté Lily Elle rêvait de fraternité Lily Un hôtelier rue Secrétan Lui a précisé en arrivant Qu'on ne recevait que des Blancs
Elle a déchargé des cageots Lily Elle s'est tapé les sales boulots Lily Elle crie pour vendre des choux-fleurs Dans la rue ses frères de couleur L'accompagnent au marteau-piqueur Et quand on l'appelait Blanche-Neige Lily Elle se laissait plus prendre au piège Lily Elle trouvait ça très amusant Même s'il fallait serrer les dents Ils auraient été trop contents Elle aima un beau blond frisé Lily Qui était tout prêt à l'épouser Lily Mais la belle-famille lui dit nous Ne sommes pas racistes pour deux sous Mais on veut pas de ça chez nous
Elle a essayé l'Amérique Lily Ce grand pays démocratique Lily Elle aurait pas cru sans le voir Que la couleur du désespoir Là-bas aussi ce fût le noir Mais dans un meeting à Memphis Lily Elle a vu Angela Davis Lily Qui lui dit viens ma petite sœur En s'unissant on a moins peur Des loups qui guettent le trappeur Et c'est pour conjurer sa peur Lily Qu'elle lève aussi un poing rageur Lily Au milieu de tous ces gugus Qui foutent le feu aux autobus Interdits aux gens de couleur
Mais dans ton combat quotidien Lily Tu connaîtras un type bien Lily Et l'enfant qui naîtra un jour Aura la couleur de l'amour Contre laquelle on ne peut rien On la trouvait plutôt jolie, Lily Elle arrivait des Somalies Lily Dans un bateau plein d'émigrés Qui venaient tous de leur plein gré Vider les poubelles à Paris. que dire de plus, à ces gens qui s'obstinent à etre raciste? | |
| | | Albusforever Elève de Dernière Année
Nombre de messages : 2820 Age : 33 Localisation : Paumée quelque part entre la Grande Ourse et Jupiter, dans le monde des rêves... Date d'inscription : 15/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Ven 13 Oct - 21:57 | |
| de leur ouvrir les yeux peut-être ??? | |
| | | gene Auror
Nombre de messages : 4258 Localisation : Somewhere over the rainbow Date d'inscription : 12/10/2005
| Sujet: Re: Poemes Lun 16 Oct - 0:26 | |
| - Citation :
- Hector de Saint-Denys-Garneau ¤ Le Jeu ¤
Ne me dérangez pas je suis profondément occupé
Un enfant est en train de bâtir un village C'est une ville, un comté Et qui sait _______Tantôt l'univers.
Il joue
Ces cubes de bois sont des maisons qu'il déplace ______________________________et des châteaux Cette planche fait signe d'un toit qui penche _________________________ça n'est pas mal à voir Ce n'est pas peu de savoir où va tourner la route _________________________________de cartes Cela pourrait changer complètement __________________________le cours de la rivière A cause du pont qui fait un si beau mirage ___________________________dans l'eau du tapis C'est facile d'avoir un grand arbre Et de mettre au-dessous une montagne _______________________pour qu'il soit en haut.
Joie de jouer! paradis des libertés! Et surtout n'allez pas mettre un pied dans la chambre
On ne sait jamais ce qui peut être dans ce coin Et si vous n'allez pas écraser la plus chère _____________________________des fleurs invisibles ... Je vous le mets en citation pour la mise en page originale... Très joli poème canadien encore ... | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Poemes | |
| |
| | | | Poemes | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|