[fanfiction] Harry Potter et le rêve mystérieux

Que ce serait-il passé si « l’élu » n’était pas celui que l’on croit être ? Harry Potter aurait-il partagé sa jeunesse, ses joies ainsi que ses peines avec ses parents ? Aurait-il échappé aux moqueries de son cousin Dudley et aux critiques et remontrances en tout genre de son oncle et sa tante ? Sûrement… Seulement, c’est bien lui que la prophétie à désigné pour accomplir la lourde et dangereuse tâche de détruire le plus grand mage noir de son temps : Lord Voldemort.

Endormit dans son lit creux, le jeune homme est agité. Il rêve encore et toujours de la nuit où enfin, il réussirait à anéantir celui qui a semé la panique dans le monde des sorciers. Celui à cause duquel nombre de personnes chères à son cœur ont disparus. Mais il n’est pas seul, il le sait. Ses amis seront près de lui, même s’il n’y tient pas, pour leur sécurité…

Parmi ses amis, il y a d’abord Ronald Weasley. Ce jeune homme roux qu’il avait rencontré dans le Poudlard Express, le train qui l’emmenait vers sa première année à l’école de sorcellerie, et vers sa première expérience en tant que sorcier. Les deux garçons avaient sympathisé rapidement et tout deux avaient vécus de nombreuses aventures. Malgré ses phobies et ses craintes, Ron n’avait jamais hésité à suivre Harry dans ses périlleuses aventures.

Plus tard, Hermione Granger les rejoignit. Cette jeune fille brune aux longs cheveux épais se vit attribuer le surnom de « miss-je-sais-tout » ! En effet, cette demoiselle très studieuse fait passer les devoirs avant tout. Du moins, avant de rencontrer Harry et Ron. Avec eux, elle va découvrir le véritable sens de l’amitié et va même jusqu’à mettre sa vie en danger pour celle de ses amis. Entre elle est Ron, un lien fort s’est créé, Harry s’en est aperçut mais devant la timidité de ses deux amis, a préféré ne pas intervenir, même si cela le démengeait parfois...

Il y a aussi Ginny, la sœur de Ron. Celle pour qui son cœur bat. Elle aussi s’est vite montrée audacieuse et courageuse. Elle a des sentiments pour Harry qui sont réciproques, seulement, Voldemort sait certainement à quel point elle compte pour le jeune sorcier et pour la protéger Harry renonça a elle. Pas un jour ne passe sans qu’il n’ai des remords, mais il le fait pour elle. Leur histoire ne sera pas possible tant que Voldemort vivra.

Neville Londubat et Luna Lovegood, malgré leur manque d’attention et leur air étourdi, se sont révélés être de très bons sorciers lors de l’attaque au ministère, et Harry leur est reconnaissant de leur courage et leur amitié.

Dans son rêve, tous sont là, près de lui, à se battre contre les mangemorts. Son inconscient lui montre un endroit terrible. Des cadavres sont étendus de part et d’autre dans une grande pièce ronde aux murs fissurés. Malgré la faible lumière qui éclaire la pièce, Harry plisse les yeux à la recherche de Voldemort. Il enjambe les corps et vient à la rescousse d’Hermione, enlevée par une femme brune, aux yeux démoniaques. Harry la reconnaît aussitôt ! C’est Bellatrix Lestrange ! La femme qui a tué Sirius, son parrain. Alors, sans réfléchir, il lance un « AVADA KEDAVRA » en sa direction et le sort mortel la frappe de plein fouet. Hermione tombe à terre et fait signe à Harry de continuer. Après un dernier regard vers son amie, il continu sa route, à la fois fier et en colère. Après deux ans de haine et de tristesse, Sirius est enfin vengé.
Sur sa droite il découvre une vieille porte en fer, rouillée. Après un instant d’hésitation, il pousse la lourde porte et découvre avec horreur le corps de Ginny, inconsciente, en lévitation.

« Enfin te voilà… Lui dit la voix calme et froide de Lord Voldemort. Vois ce qui arrive à ta chère et tendre, c’est ce qui t’attend par la suite… » Le mage noir lève alors sa baguette et prononce une incantation indéfinissable. Le corps de Ginny s’éleva plus haut dans la pièce et tourna sur lui-même. Harry, pétrifié ne peut que regarder avec horreur le corps de sa bien aimée tourner de plus en plus vite, jusqu’à se désintégrer…
« NONNN !! »

Le jeune homme se releva dans son lit, en sueur et haletant. Il se laissa retomber sur ses oreillers et repensa à ce cauchemar qui envahissait ses nuits depuis quelques semaines déjà. Chaque détail de ce rêve était gravé dans sa mémoire, pourtant, il avait beau savoir ce qui allait se produire, il ne pouvait pas agir. Il restait pétrifié d’horreur devant le corps de Ginny.
Des larmes coulèrent sur les joues du garçon. Si seulement il pouvait faire quelque chose... Et pourquoi refaisait-il ce même rêve chaque nuit ? Avait-il une signification particulière ?
Il regarda son réveil et constata qu’il n’était que 2h15. Il ferma à nouveau les yeux, essayant de penser à quelque chose de joyeux mais c’était chose impossible. Finalement, épuisé, il s’endormit.

Quelques heures plus tard, Harry fut réveillé par le hululement d’une chouette. Il se redressa dans son lit et après avoir mit ses lunettes sur son nez, découvrit une chouette boréale sur le rebord de la fenêtre. Le jeune homme ouvrit la porte et l’air frais du petit matin lui caressa le visage et l’apaisa un peu. La chouette aux yeux d’ambre s’engouffra dans la chambre dans un petit hululement et vint se poser sur le bureau du garçon. A sa patte était attaché un morceau de parchemin. Harry le lui ôta délicatement et après avoir donner un peu de « miam hibou » à la petite chouette, déroula le papier froissé :

« Cher Mr Potter,

En vu des derniers évènements nous sommes dans l’obligation de fermer l’école de sorcellerie de Poudlard cette année. Toutefois, pour ne pas affecter votre cursus scolaire, nous vous suggérons de prendre contact avec l’école française Beauxbâtons qui s’est proposée d’accueillir les élèves désirant continuer leur apprentissage. Pour plus d’informations, voir au dos.

Cordialement.

Minerva MacGonagall, Directrice de Poudlard. »

En retournant la feuille, Harry vit la liste des fournitures éventuelle pour l’école Beauxbâton. Sans prendre la peine de la lire jusqu’au bout, il déchira le papier et le jeta en l’air. Il posa un regard colérique sur son bureau et constata que la chouette était toujours là.

« Allez ! Ouste ! Va t’en ! » Cria Harry. Mais la chouette se contenta de tendre l’autre patte. Le garçon s’approcha et se rendit compte qu’entre ses serres, la chouette tenait une clef. La petite boule grise et blanche desserra son étreinte et s’envola par la fenêtre encore ouverte qui laissait passer la couleur rosée du soleil levant.
Harry, surpris, se gratta la tête comme si ce simple geste pourrait l’aider à découvrir le mystère de cette clef.
Pendant longtemps il la contempla, l’examinant sous toutes ses formes à la recherche d’un indice quelconque, mais ce n’était qu’une simple petite clef vieillie par le temps.
Il arrêta de penser à cette clef, se souvenant soudain que Mr Weasley et Remus Lupin devaient venir le chercher ce matin même. Il commença à entasser toutes ses affaires dans sa valise puis finalement la remplit à coup de « fait-la-malle » ! Il regarda sa montre, 6h45. Lupin lui avait dit qu’ils seraient là à 7h00. Il avait prévenu les Dursley la veille au soir et ceux-ci avaient simplement ordonné à Harry de ne pas les faire entrer.
Pour ne pas s’attarder dans la maison, Harry descendit sa valise au rez-de-chaussée, puis remonta chercher la cage d’Hedwige. Le jeune homme était inquiet. Sa chouette n’était pas revenue depuis maintenant deux semaines. Il savait que les chouettes pouvaient partir chasser pendant très longtemps, mais jamais elle n’était partit plus de quelques jours. Sachant Hedwige intelligente, il se dit qu’elle arriverait à se sortir d’une situation délicate, mais tout de même…
A nouveau dans le salon des Dursley, il s’assit sur le canapé en tissu blanc cassé de la tante Pétunia et attendit. Le tic tac de l’horloge du salon le faisait somnoler. Ses paupières devinrent lourdes et il sombra dans le sommeil. Il rêvait à nouveau, mais ce n’était pas le même rêve. Il était dans sa chambre et devant lui se trouvait un livre. Il s’approcha et prit le livre dans ses mains essayant en vain de l’ouvrir. Le livre était scellé par un sort, ou… Par une clef ! Un cadenas l’empêchait de l’ouvrir. Excité par cette découverte, il chercha dans ses poches la clef, mais elle n’y était pas. Il poussa les affaires sur son bureau à sa recherche mais rien. Il mit sa chambre sans dessus dessous pour ne trouver que des moutons de poussière, un vieux livre de première année et un des ustensiles permettant de nettoyer son balai. Perdant patience, il s’empara de sa baguette et… :

« Harry, réveille toi ! »

Ouvrant un œil, Harry vit la silhouette d’Arthur Weasley se pencher sur lui.

« Mr Weasley ? »

« Oui, Remus est avec moi. »

Harry se redressa et se leva, montrant qu’il était près à partir.

« Tu n’as pas encore passer ton permis de transplaner ? » Lui demanda Rémus après l’avoir saluer d’une poignée de main.

« Non. »

« Bon, dans ce cas, tu vas t’accrocher bien fort à mon bras. »

« Où va-t-on ? Au square Grimmaurd ? »

« Non, pour le moment nous allons aller chez Arthur, ensuite nous irons à Poudlard. »

« Quoi ? Mais j’ai reçus… »

« Harry, ne pose pas de question pour le moment, je t’expliquerais tout chez Arthur, alors si tu veux bien… » Lui dit Rémus en lui tendant le bras.

Dans un tourbillon alterné d’ombres et de lumières Harry et Lupin transplanèrent jusqu’au Terrier.

Harry sentit enfin le sol sous ses pieds et tenta de reprendre ses esprits. Malgré les quelques fois où il avait transplané, il n’arrivait pas à se faire au tourbillon qui lui pressait le crâne et lui mélangeait les idées, et il se demandait comment il allait bien pouvoir passer son permis.
Regardant autour de lui, il se demanda s’ils avaient réellement transplaner jusqu’au Terrier. Le temps semblait s’être arrêté et une brume glaciale envahit soudain l’espace et gela le peu d’herbe jaunit qui tapissait le champ dans lequel ils s’étaient posés.

« Harry. Murmura Lupin. Prépare ta baguette. »

Le jeune garçon obéit et sortit sa baguette de sa poche, il avait comprit. Les détraqueurs approchaient.
Harry se retourna et vit courir vers eux Ron, Hermione, Fred et George et, aussi, Ginny. Jetant un coup d’œil à Arthur, Harry le vit froncer les sourcils d’inquiétude, mais ne les renvoya pas à la maison, il savait que ça ne servirait à rien.

« Là ! Hurla Lupin en pointant le doigt en l’air. » La troupe leva les yeux vers le ciel noir et découvrit avec horreur une vingtaine de détraqueurs fondre sur eux. Bien que les enfants Weasley et Hermione ne maîtrisent pas le patronus, tous entrèrent dans une lutte acharnée, envoyant tous les sorts leur venant à l’esprit pour repousser les forces diaboliques.

« ENSEMBLES ! » Hurla Lupin.

Harry s’approcha de Remus et d’Arthur et tous trois posèrent leur baguette les unes sur les autres.

« SPERO PATRONUM ! » Crièrent-ils.

Connectées, les baguettes laissèrent apparaître un immense dragon d’argent qui fonça sur les détraqueurs, les mettant en fuite. Le dragon continua à sa course et disparu, une fois le danger écarté.

Hors d’haleine, Harry tomba à genoux et fut rejoint par ses amis.

« Harry ! » Dit Hermione en se précipitant sur lui, affolée.

« Ca va. » Dit Harry sur un ton qu’il voulait rassurant.

« Ce patronus était… Il était… Exceptionnel ! » Constatèrent les jumeaux, l’air à la fois envieux et stupéfait.

Ne sachant que répondre, Harry se contenta d’un « merci » à peine audible. C’est alors qu’il le vit. Là, devant lui se tenait le rat miteux qui s’était échappé alors que Sirius allait être innocenté.

« Pettigrow. »Murmura t’il.

« Quoi ? » Demanda Ron en regardant dans la même direction que son ami. Sans dire quoi que ce soit, Harry s’élança à la poursuite du rongeur, suivit par un Ron et une Hermione hystériques.

« Petrificus totalus ! » Le sort le frappa de plein fouet et Harry se demanda qui avait pu lui lancer le sort. Quelques secondes après, le jeune homme vit Remus se pencher sur lui et le délivrer de son maléfice.

« Désolé. Dit-il. Mais je ne peux pas te laisser affronter Pettigrow tout seul.

« Mais si vous m’aviez laissé faire, je l’aurais sûrement attrapé et tué. » S’énerva Harry.

« Justement. Nous avons besoin de lui. »

Harry le regarda sans comprendre.

« Il faut qu’il dise à Voldemort que nous sommes ici. Si Pettigrow est persuadé que nous avons changé de quartier général et que nous nous sommes installés ici, nous pourrons alors l’attirer. »

« Mais Voldemort n’est pas dupe ! Il ne croira jamais une telle chose. » S’indigna le jeune garçon.

« Harry, ne brûlons pas les étapes veux-tu. Il y ici une chose qui attirera forcément le Seigneur des Ténèbres. »

« Ah bon, et qu’est ce que c’est ? »

« Un vieux grimoire qui contient quelque chose que Voldemort veut à tout prix. »

« Comment pouvez vous le savoir ? »

« Séverus nous l’a apprit. »

« Quoi ?! Rogue ?! Comment se fait-il que vous ne l’ayez pas encore tué ce traître ?! » S’emporta Harry, les larmes lui montant aux yeux.

« Il est de notre côté, Harry. » Lui répondit Lupin, très calme.

« Mais il a tué Dumbledore ! »

« Dumbledore l’a supplié Harry ! Il l’a supplié de le tuer. Et en faisant ça, il n’a fait qu’augmenter la confiance que Voldemort à pour lui, pour ainsi en savoir plus à son sujet et nous aider au mieux.

« Ce n’est pas vrai ! Il va l’aider à revenir au pouvoir ! Il va tous nous tuer ! Il va tous nous tromper comme il a trompé Dumbledore ! »

« Harry, il faut lui faire confiance. »

« Jamais… » Murmura t’il, rageur. Laissant Lupin seul, il se retourna et se dirigea en direction du Terrier. Ron et Hermione avaient assisté en silence à la scène et suivirent leur ami, toujours sans un mot.

La journée se passa dans le calme absolu et seuls le bruits des pages du journal que lisait Mr Weasley les couverts des repas rompaient le silence qui s’étaient installé dans cette maison, ordinairement pleine de vie.
Après le dîner, tous montèrent se coucher, excepté Lupin qui faisait le premier tour de garde.

Dans son lit, Harry réfléchissait aux événements de la journée. A ses rêves, puis a cette clef. Se souvenant qu’il ne l’avait pas sur lui dans son rêve, le garçon se releva en sursaut, fouillant ses poches à sa recherche. Il l’a trouva dans la poche de son pantalon. Ne comprenant pas le sens de son nouveau rêve, il tenta de créer un lien entre cette clef et le rêve. Mais il était devenu vague. Il se souvenait d’être dans sa chambre, qu’il faisait sombre et… Qu’est ce qu’il y avait sur le bureau ? La cage d’Hedwige, sa baguette, sa lampe et… un livre ! Il y avait aussi un livre sur son bureau. Un livre cadenasser. Puis il se souvint des paroles de Lupin :

« Harry, ne brûlons pas les étapes veux-tu. Il y ici une chose qui attirera forcément le Seigneur des Ténèbres. »

« Ah bon, et qu’est ce que c’est ? »

« Un vieux grimoire qui contient quelque chose que Voldemort veut à tout prix. »

Et si cette clef permettait de déverrouiller ce grimoire ?! Cette idée lui parut absurde, d’autant plus qu’il ne savait même pas qui lui avait envoyé la clef. Il avait d’abord pensé au professeur Mc Gonagall mais s’était dit qu’elle lui aurait forcement laissé un mot lui expliquant ce que cette clef fermait. Mais le doute planait. Il fallait qu’il sache si cette clef ouvrait le livre dont lui parlait Remus, ou non.
Il se leva en prenant garde de ne pas réveiller Ron qui dormait dans le lit à côté du sien, et descendit les escaliers en colimaçon qui menait à la cuisine des Weasley. Lupin lui tournait le dos et surveillait la porte. Il s’approcha de la table ou le livre était posé et tendis qu’il tendait les bras pour l’attraper, une voix lui dit :

« Potter… Que comptez vous donc faire de ce livre ? »

Harry se retourna et tomba nez à nez avec… Séverus Rogue !

Harry se retourna lentement et affronta du regard son ancien professeur des potions. Lupin se retourna au même moment, surpris de voir Rogue et surtout Harry !

« Harry ?! Mais… Que fais-tu ici à cette heure ? » Il baissa les yeux sur le grimoire et questionna le jeune homme du regard.

« Oui Potter ! Que faites vous donc ici à une heure aussi tardive, et pourquoi donc volez-vous ce grimoire ? » Demanda Rogue de sa voix mielleuse et glaciale.

« Je ne vole pas le grimoire ! » Déclara Harry en serrant les dents. Il reposa le livre sur la table en prenant soin de ne pas quitter Rogue des yeux.

« Harry, tu ferais mieux de remonter dans ta chambre. On parlera du grimoire demain. » Dit soudain Lupin d’une voix grave.

Sans dire un mot, Harry remonta les marches qui menaient aux chambres mais s’arrêta à
mi-chemin et, prenant soin d’être caché par l’escalier, écouta la conversation des deux hommes.

« Séverus, pourquoi es-tu là ? Je te rappelle que tu ne dois pas être vu en notre compagnie. »

« Crois bien que je ne me réjouis pas de venir te voir, mais je suis venu te prévenir que Pettigrow a annoncé à Voldemort qu’il vous a vu ici. Il ne va pas tarder à arriver. Je pense qu’il sera là au petit matin. »

Le visage de Lupin prit soudain une couleur pâle. Tout en fronçant les sourcils il déclara :

« Il faut réveiller Molly et les enfants ! Ils ne doivent pas rester ici ! »

« Potter va s’en charger puisqu’il se permet d’écouter les conversations privées. »

Harry sentit son sang se glacer et une boule lui nouer l’estomac.

« Potter, descendez ! » Aboya Rogue.

Le jeune garçon descendit rejoindre ses anciens professeurs et regarda attentivement Lupin. Ce dernier le regarda, visiblement en colère.

« Harry, réveille Molly et tes amis, vous devez partir pour Poudlard immédiatement. »

« Je reste ! » Déclara le jeune garçon, sûr de lui.

« Potter, croyez-vous que le professeur Dumbledore vous aurait protégé toutes ces années pour au final que vous le rejoignez ? » Dit Rogue sur un ton que Harry ne lui connaissait pas. Pour une fois, il avait l’air sérieux et vrai dans ses propos.

« Harry ?! »

« Très bien. » Finit-il par déclarer.

Il remonta dans la chambre de Ron et le réveilla. Après lui avoir brièvement expliqué la situation, tous deux allèrent réveiller les jumeaux ainsi que Molly, Arthur, Hermione et Ginny.

En moins d’une demi-heure, ils étaient tous prêt à partir et Arthur les fit transplaner jusque devant les grilles de l’école. Tonks les attendait devant. Elle avait l’air encore plus dépressive que la dernière fois que Harry l’avait vu, et ses cheveux étaient à présent d’une couleur gris cendre.
Après avoir donné un léger coup de baguette, les grilles de l’école s’ouvrirent et la petite troupe marcha d’un pas rapide jusqu’à la grosse porte en chêne du château.

« Où va-t-on exactement ? » Questionna Molly.

« Dans le bureau de Dumbledore. » Annonça Nymphadora en surveillant Harry du coin de l’œil.
Harry faisait comme si de rien n’était, mais intérieurement il était à bout. La mort de son parrain, et celle de Dumbledore l’avaient profondément marqué, mais il avait une raison de plus de vouloir anéantir le mage noir. Il avait promit à Sirius et à Dumbledore de les venger. Ravalant ses larmes, il continua à marcher derrière les autres, en silence.

Enfin, ils parvinrent devant la gargouille qui gardait l’accès au bureau de Dumbledore.

« Abraxan. » Dit Tonks. La gargouille se tourna et laissa paraître un escalier qui menait aux appartements de l’ancien directeur de Poudlard.
Ils entrèrent dans le bureau qui n’avait plus rien à voir avec le bureau que Harry avait connu. Il se souvenait que sur une table face à la porte il y avait des objets d’argent et sur sa droite, une armoire qui cachait la pensine de Dumbledore. A la place de ces objets se trouvait maintenant une grande table ronde, sur lequel étaient entreposés de nombreux plans et parchemins en tout genre, et tout autour, des lits de camps comblaient l’espace. Les tableaux des anciens directeurs de l’école avaient été enlevé et entreposé un peu plus loin, près des étagèrent. D’ailleurs, Harry remarqua que c’était la seule chose qui n’avait pas bougé. Les étagères sur lesquelles Albus avait déposé ses livres. Sur celle du haut, le choipeaux magique était toujours là, mais il remarqua que :

« L’épée de Gryffondor a disparu. » Murmura Harry. Tonks le rejoignit et lui apprit que l’épée était retournée près de son gardien, caché dans les montagnes. Harry, surprit, voulu la questionner, mais elle refusa de lui en dire plus. Qui pouvait bien être le gardien d’une épée ? Et de plus, pourquoi se cacher dans les montagnes ? Il se résigna à ne plus poser de questions et alla retrouver Hermione et Ron qui étaient assis sur un des lits qui occupaient le bureau.

« Harry, est ce que ça va ? » Demanda Hermione, inquiète.

« Oui, ne t’inquiètes pas. » La rassura t’il.

« Ca fait bizarre de voir le bureau de Dumbledore aussi vide. » Déclara Ron qui avait les yeux posés sur le perchoir de Fumseck.

Après un temps de silence qui parut une éternité, Harry consentit enfin à leur raconter la conversation qu’il avait surprise entre Rogue et Lupin, et la disparition de l’épée.

« C’est quoi ce délire ? » Demanda Ron, qui ne savait pas s’il fallait rire ou rester sérieux.

« Comment une épée peut-elle retourner auprès de son gardien ? C’est insensé ! Il faudrait qu’elle soit ensorcelée pour retourner chez son « gardien ». » Hermione faisait les cent pas tout en réfléchissant.

« Hermione, arrête de te torturer l’esprit, nous ne savons même pas qui est ce gardien. »

« Ron, comment peux-tu être aussi passif ? » Ce dernier se contenta de hausser les épaules tout en mâchouillant un malice réglisse.

« Peut-être que les livres nous apprendrons quelque chose ! » Décréta Harry en observant les étagères remplies de vieux grimoires.

« Très bonne idée Harry ! »

Tandis que Mme Weasley et Tonks discutaient et que Ginny était occupée à aider les jumeaux dans leur nouveau produit, Harry, Ron et Hermione épluchaient l’héritage de Dumbledore…

Les trois amis se concentrèrent sur les livres une bonne partie de la matinée sans rien trouver. Lorsque enfin Tonks décréta qu’il était l’heure de déjeuner, Harry décida qu’il était temps de mettre son plan à exécution. Pendant qu’il cherchait qui pouvait bien être le gardien de l’épée, Harry avait repensé au grimoire de Lupin. Il s’était dit que les livres de la bibliothèque l’aideraient sûrement à découvrir ce qu’il contenait. Il se rappelait chaque détail du livre. C’était un vieux bouquin, abîmé par le temps. Sur sa couverture, il y avait une tête de mort et des inscriptions indéfinissables entouraient toute la bordure du livre. Ce qui avait intrigué le jeune sorcier, c’est que ce livre avait été scellé par un cadenas. Ce grimoire devait certainement contenir des formules ou recettes, recelant de magie noire. Il ne voyait que cette raison pour que Voldemort veuille se l’approprier.
Alors que tout le monde passait commande à Tonks sur ce qu’ils désiraient manger, Harry attrapa sa cape d’invisibilité qu’il avait caché dans son sac et la fourra dans la poche de sa veste, car, malgré le début du mois de juillet, il faisait un temps digne d’un automne qui aurait commencé trop tôt.

« Et toi Harry, qu’est ce que tu veux ? » Lui demanda Tonks.

« Euh… La même chose que Ron. » Répondit-il, prit au dépourvus.

Tonks regarda une dernière fois la liste et sortit du bureau.

Harry attendit quelques minutes puis se leva, faisant mine d’avoir oublié quelque chose. Il commença à s’approcher de la porte et Mme Weasley le retint par le col de sa veste.

« Harry, où comptes-tu aller comme ça ? » Lui demanda t’elle, contrariée.

« J’ai oublié de demander à Tonks de me ramener un paquet de chocogrenouille. » Mentit Harry.

« Un paquet de chocogrenouille ? » Répéta t’elle, interloquée.

« Oui, je me dépêche de la rattraper… » Et sans autre explication il sortit à son tour du bureau et couru jusqu’à l’angle du couloir. Cela lui coûtait d’avoir mentit à Mme Weasley, mais il savait qu’elle ne l’aurait jamais laissé aller à la bibliothèque. Pas plus que Tonks.
Après avoir mit sa cape, il continua son chemin en prenant garde de faire le moins de bruit possible, ce qui était parfaitement inutile puisque personne n’était dans le château. Rusard et les fantômes avaient désertés l’école depuis la mort de Dumbledore.
Enfin, il vit les portes familières de l’endroit préféré d’Hermione et se fraya un chemin parmi l’entrebâillement. Il regarda autour de lui et retira sa cape, qu’il posa sur une table proche.
Il fila directement dans la réserve, se disant que c’était le meilleur endroit pour trouver des réponses à ses questions concernant un livre de magie noire. Une chance pour lui, les portes n’avaient pas été verrouillées après le départ de Mme Pince, la bibliothécaire. Il regarda les inscriptions au dessus des étagères, cherchant un indice qui le mènerait rapidement à l’essentiel.

« Mages noirs, Créatures maléfiques, Potions et formules impardonnables, Grimoires interdits ! » Lut-il.
Il s’engagea alors entre les deux dernières étagères de la réserve et commença à déchiffrer les titres des ouvrages entreposés.

Rien dans la réserve ne correspondait au livre que Lupin possédait. Se pourrait-il que personne n’en connaisse l’existence ? Il faudrait qu’il attende Lupin pour le savoir.
Il remis la cape et sortit de la bibliothèque, aussi silencieusement qu’il était entré.

« Abraxan. » Dit-il à la gargouille. Celle-ci ne bougea pas.

« Abraxan ! » Répéta t’il. Rien. La gargouille restait figée. Une panique soudaine l’envahit. Et si des mangemorts savaient qu’ils étaient ici ? Peut-être que Mme Weasley et ses amis étaient pris en otage, ou pire… En admettant que Tonks ne soit pas déjà revenue avec les repas. Mais si, elle aussi était piégée là haut ?
Harry était désemparé. Son esprit s’était brouillé, et pour la première fois depuis bien longtemps, il eu peur et voulu fuir. Il s’assit le long du mur, ignorant le danger qui l’attendait certainement. Son sort lui était égal à présent. Il repensait à Sirius et à Dumbledore. A leur sacrifice pour le sauver. Ses parents s’étaient sacrifiés pour lui, eux aussi, et jamais ils n’en ont été remerciés.
Le jeune homme était assit le long du mur, songeant à la mort qui viendrait certainement le prendre dans quelques temps, lorsqu’il entendit un bruit sourd. Comme un objet lourd qui tombe sur les dalles froides du couloir. Il se releva et saisit sa baguette, prêt à se défendre. Il resta sans bouger quelques instants, tous ses sens en éveil. Il n’y avait plus aucun bruit. Malgré la peur qui lui rongeait l’estomac, il s’avança vers la source du bruit. Il était à présent à l’angle d’un couloir. Il se baissa et regarda discrètement. Il n’y avait rien ni personne. Pourtant il était sûr qu’il avait entendu quelque chose dans cette direction. Il se retourna alors et se cogna contre… Lupin.

« Harry ! Hurla ce dernier. Que fais-tu dans les couloirs tout seul ?! »

« Je… Euh… ! » Désemparé et surpris, Harry ne sut quoi dire.

« Viens avec moi, tu vas tout de suite remonter dans le bureau avec Tonks. » S’exclama t’il, rouge de colère.

Tandis qu’ils s’avançaient vers la gargouille, Harry l’entendit murmurer :

« Traîner tout seul dans les couloirs…. Inconscient… Quand Tonks va l’apprendre… Et Molly… »

« Je suis désolé. » Finit-il par dire.

« Tu es un idiot, Harry Potter ! » Jamais Harry n’avait vu son professeur aussi catastrophé et en colère. Pourtant, il lui semblait qu’il n’avait rien fait de dangereux et comme pour le prouver à Rémus il le lui avoua.

« Aller dans la bibliothèque ?! Mais pour y faire quoi ? Voyons Harry, le bureau de Dumbledore est remplit de livres ! »

« Je cherchais des renseignements sur le grimoire dont vous m’avez parlé. »

« Ah, évidement, j’aurais dû m’en douter, le grimoire… Ne t’ai-je pas dis que je t’en parlerais aujourd’hui ? »

« Si… »

« Abraxan ! » Dit Lupin. Comme pour Harry, la gargouille resta immobile. Le sorcier fronça les sourcils.

« Harry, tu connais le mot de passe ? »

« Non, je ne connais que celui là, et la gargouille n’a pas voulu me laisser entrer. » Se rappelant les paroles de Rogue il lui demanda :

« Rémus, hier soir, quand Rogue est venu il a dit que Voldemort devait venir ce matin, mais… » Il n’acheva pas sa phrase. Il ne connaissait pas le plan de Lupin et trouvait étrange de vouloir faire venir le mage noir dans la maison des Weasley.

« Ce n’est pas lui qui est venu, c’est Pettigrow. »

« Mais, Rogue à dit que… »

« Rogue a mentit. Voldemort n’est pas assez idiot pour venir se jeter dans la gueule du loup ! Rogue savait que tu écoutais et à dit ça pour t’effrayer. »

« Quoi ? Mais je n’ai pas peur. » Cria Harry.

« Là n’est pas la question, Harry, tu n’avais pas à écouter ! » S’écria Lupin, plus fort que lui.

« Mais alors, qu’avez-vous fait ? »

« Nous avons laissé Pettigrow prendre le livre et sommes venu ici, Arthur et moi. »

« Quoi ?! Mais ce livre, c’est certainement de la magie noire ! Il ne faut pas que Voldemort l’ait entre ses mains ! » S’emporta Harry.

« Ne t’inquiètes pas Harry. Le véritable livre est entre de bonnes mains. Tu ne penses tout de même pas que nous allions le lui donner sans agir. »

« Mais, c’est trop simple, il va se douter d’une supercherie. »

« Il ne se doutera de rien, Harry. Nous avons ensorcelé le grimoire et l’avons caché dans la maison, comme nous l’aurions fait avec le vrai, puis nous nous sommes caché et nous avons attendu qu’il arrive… Et maintenant, il nous faut trouver une solution pour monter. » Déclara le sage sorcier en regardant la gargouille sous toutes ses formes.

« Lupin, Harry ! Cria la voix de Tonks. Vous m’avez fait peur ! »

« Nymphadora ! Dit Lupin avec enthousiasme. Content de te voir. »

« Moi de même… » Répondit la jeune femme en rougissant.

« Nous sommes coincés, la gargouille ne veut pas nous laisser entrer. »

« Evanesco ! Dit Tonks Nous avons changé le mot de passe quand Molly et moi avons découvert que Harry avait disparu. D’ailleurs, où étais-tu passé ? » Lui demanda t’elle en criant.

« Remontons d’abords, Harry t’expliquera plus tard. Il faut que je te parle. »

Les trois sorciers remontèrent dans le bureau et Mme Weasley, Ron, Hermione, Ginny, les jumeaux et Arthur s’emparèrent d’Harry et lui demandèrent des comptes.
Pendant ce temps, Lupin prit Tonks à part.

« Alors ? » Le questionna t’elle.

« Son état se dégrade, je suis désolé… »

« Oh ! Non ! » Elle se laissa glisser contre le mur et les larmes vinrent s’écraser sur ses joues. Elle se souvenait de la douloureuse épreuve que sa mère et elle avaient dû surmonter. Son père était décédé il y a six mois au cours d’un voyage en Egypte. Un sorcier était devenu fou en sortant d’une pyramide et avait fait exploser la carriole dans lequel Mr Tonks était. Depuis, sa mère était devenue dépressive et avait tenté de ce suicider à plusieurs reprises. Sa dernière tentative avait bien faillit marcher…
Lupin se mit à genoux près d’elle et tenta de la calmer en la prenant dans ses bras.

« J’ai peur, Lupin, je ne veux pas… »

« Ca va aller… Ta mère est forte, elle s’en sortira si elle le désire vraiment. Tu devrais aller la voir, je suis sûr que ça lui ferait autant de bien qu’à toi. »

Tonks leva les yeux vers l’homme qu’elle aimait par-dessus tout et accepta d’aller rendre visite à sa mère, à condition qu’il l’accompagne.
Quelques minutes après, le couple rejoignit Mr et Mme Weasley ainsi que leurs enfants, Hermione et Harry et tout ce petit monde se retrouva devant la table à déguster les repas que Tonks avait ramené des cuisines. Cette fois, le repas fut animé par de nombreuses conversations. Tandis que tout le monde riait d’une blague lancée par Fred, Hermione se pencha discrètement vers Harry et lui murmura :

« Harry, on a trouvé où est l’épée et on sait qui est son gardien… »

Apprenant cette nouvelle, Harry s’étrangla avec le morceau de lard qu’il était en train de manger. Tous les regards se tournèrent vers lui et Hermione lui versa du jus de citrouille dans son verre.

« Quelque chose ne va pas Harry ? » Demanda Molly, inquiète.

« Non, je me suis étouffé avec un morceau de lard, tout va bien. » Répondit le garçon.

Une fois que les conversations reprirent, Harry se pencha à son tour vers Hermione pour lui demander de lui en dire plus.

« Pas ici, Harry ! Il y a trop de monde ! On en parlera tout à l’heure avec Ron » Chuchota t’elle.

Harry n’insista pas et finit son repas, en silence.
Une fois les dernières parts de tarte à la mêlasse englouties et les assiettes disparues, chacun se mit à s’occuper comme ils le pouvaient. Les jumeaux perfectionnaient leur nouvelle gamme de baguettes explosives avec l’aide de Ginny et sous l’œil désapprobateur de leur mère, Arthur, lui, regardait le perchoir de Fumseck avec grand intérêt et Lupin et Tonks parlaient à voix basse, assis au fond de la pièce. Quant aux trois amis, ils s’étaient mis à l’abri des oreilles indiscrètes et faisaient semblant de lire les livres de Dumbledore pour parler tranquillement de la découverte de Ron et d’Hermione.

« On a trouvé où est retournée l’épée. Elle est dans ces montagnes en Ecosse, les « Monts Grampians » ! « Lui apprit Hermione avec enthousiasme en lui tendant un livre. Harry regarda à la page ouverte et découvrit de grands plateaux à la végétation très verdoyante.

« C’est là bas que se trouve l’épée ? » Redemanda Harry.

« Oui ! Et ce n’est pas tout ! On a aussi apprit qu’elle est cachée dans une grotte dans ces montagnes. Elle est très facile d’accès et aussi facile à trouver, seulement… »

« Seulement quoi ? » Demanda Harry qui n’y tenait plus.

« Tout ceux qui s’y sont aventurés ne sont jamais revenus… » Termina Hermione.

« Ah ?! Et pour quelle raison ? »

« La grotte et l’épée sont protégées par un dragon… » Acheva Ron.

« Par un dragon ?! Vous plaisantez ! » Ses amis firent un non de la tête.
Hermione lui fit signe de tourner la page. A la grande surprise d’Harry, un dragon était posté à l’entrée d’une grotte, et il reconnu le Vert Gallois. Cependant, rien sur cette image ne montrait que le dragon gardait l’épée, et il le fit remarquer à ses amis.

« Oui, on a remarqué aussi, mais, on a également trouvé un livre qui parle de la provenance de l’épée. » La jeune fille tendit un autre livre à Harry et celui-ci lut ce qui était écrit.

« La légende dit que l’épée de Gryffondor aurait été créée à partir de la flamme du dragon protecteur des Monts Grampians. L’histoire raconte qu’il y a très longtemps, un jeune homme s’était prit d’affection pour un bébé Vert Gallois et qu’il l’avait sauvé des chasseurs de Dragons en le cachant dans son sac. A partir de ce moment, le dragon ne quitta plus le jeune homme du nom de Godric Gryffondor, et un jour où son épée fût coupé en deux par un troll, le dragon cracha des flammes sur la lame qui se reconstitua, plus belle, plus grande et plus forte que l’ancienne. La légende raconte aussi qu’un parchemin serait enfoui dans la poignée de l’épée et que seule la flamme du dragon protecteur pourrait délivrer son secret. Si ce parchemin venait à tomber dans les mains d’un mage noir, la fin du monde des sorciers serait inévitable… »

« Et vous pensez vraiment que l’épée est retournée à son créateur ? » Demanda subitement Harry, faisait sursauter ses amis.

« Et bien, si l’on en croit le livre… » Commença Hermione.

« Mais ce n’est qu’une légende Hermione ! Une simple légende ! Le dragon est probablement mort depuis tout ce temps ! » La coupa Harry.

« Très bien ! Si tu as une autre piste n’hésite surtout pas à nous le dire ! J’avais oublié que toi seul savais ce que cachait réellement cette épée ! Après tout, c’est toi qui t’en es servit… » La jeune fille referma le livre qu’elle était en train de lire d’un coup sec et alla s’asseoir sur un des lits où elle entreprit de brosser Pattenrond.

« Ne me dis pas que tu penses que l’épée et là bas, toi aussi ? » Demanda Harry à son meilleur ami.

« Harry, on a rien trouvé d’autre sur cette épée… » Avoua Ron en baissant les yeux.

« Mais ce serait complètement stupide, enfin ! » S’emporta Harry.

« Qu’est ce qui serait stupide ? » Demanda une voix bourrue.

« Hagrid ! »

« Quand êtes-vous arrivé ? Je ne vous ai pas entendu entrer. »

« J’étais dans le château, je ne suis pas arrivé à partir… » Déclara le géant, une larme perlant au coin de l’œil.
Il posa alors ses yeux sur le livre ouvert devant Harry et étouffa un cri.

« Le Vert Gallois ! Protecteur des Monts Grampians ! » Dit Hagrid en sautant sur place.

« Vous connaissez la légende ? » Demanda Hermione qui était revenue près de ses amis.

« Mais Hermione, ce n’est pas une légende ! Affirma Hagrid. Je l’ai déjà vu, si, si ! Quand j’ai été chercher Graup, j’ai dû passer par ces montagnes et je l’ai aperçus ce dragon. Oh ! Il était magnifique… »

« Comment ça, il était ? » Demanda Harry.

« Eh bien, je suppose que les chasseurs l’ont attrapé depuis la dernière fois que je l’ai vu… »

« Les chasseurs ? »

« Oui, il y en avait une dizaine qui en parlaient de ce dragon, alors je suis intervenu et je leur ai dit que ce pauvre animal ne faisait de mal à personne et que c’était un animal sacré, mais il n’ont pas voulu m’écouter… Pauvre bête… » Murmura le géant.

« Mais si vous y êtes allé, ce n’est pas très loin ?! » Demanda Harry.

« Oh non ! A vol de balai il faut à peu près deux jours à peine. Attends, pourquoi me poses-tu cette question ? »

« Pour rien, comme ça, simple curiosité. » Décréta Harry, d’un ton aussi naturel que possible. Mais il voyait dans le regard de ses amis qu’ils pensaient la même chose que lui. Si Voldemort apprenait que l’épée de Gryffondor garde un parchemin qui pourrait le faire régner, il aurait peu de chance de le détruire un jour.
Il ferait le voyage jusqu’aux Monts Grampians avec ses amis, dès qu’ils le pourraient. Le dragon n’était peut-être plus là, mais, sait-on jamais…

L’après-midi se déroula dans une ambiance bon enfant. Fred et George avaient emmené dans leur sac, de nombreux jeux provenant de leur magasin de farce et attrape qui, soit dit en passant, avait fermé ses portes deux mois plus tôt sur ordre du Ministère. En effet, Rufus Scrimgeour, l’actuel ministre de la magie, avait ordonné à tous les établissements qui, selon lui, n’avaient aucune utilité, de fermer boutique. Fred et George avaient donc été contraints de vendre leurs produits par correspondance et ce fut, contre toute attente, une réussite ! Le seul bémol des jumeaux était l’organisation. Ginny avait donc proposé à ses frères de les aider dans les démarches administratives, et les stocks.
Harry s’était excusé auprès d’Hermione et le trio s’était ensuite concerté sur la meilleure façon de se rendre aux Monts Grampians.

« Il faudrait déjà qu’on ne soit plus à Poudlard. » Dit Hermione.

« Exact, on ne peut pas transplaner, et de toute manière nous sommes trop surveillé pour tenter quoi que ce soit. »

« Mais on ne devait pas y aller en balai ? » Demanda Ron.

« Si, mais on va avoir besoin de transplaner assez loin pour éviter que des personnes nous voient. » Lui répondit Harry.

« Bon on va faire un plan ! » Déclara Hermione.

« Hermione, on n’est pas en train de faire un devoir, on chercher à savoir comment se rendre au mieux dans ces montagnes. » Répondit Ron, agressif.

« C’est ce que je compte bien faire, crétin, mais tu ne penses pas que si on organise nos idées on y verra plus clair ? Ainsi nous serons plus aptes à décider de la manière d’y aller. »

Une fois de plus, Hermione avait trouvé les arguments qui faisaient taire son ami, et c’est tout en souriant qu’elle se pencha à nouveau sur son parchemin vierge.

« Première chose, quand va-t-on sortir d’ici ? Harry, tu ne voudrais pas demander à Lupin quand il compte nous faire sortir du château ? »

« Oui, j’y vais. » Harry se leva et alla trouver son ancien professeur de défense contre les forces du mal. Celui-ci était assit dans un fauteuil ayant appartenu à Dumbledore, lisant le journal du jour sur lequel était écrit en première page la mystérieuse disparition d’une infirmière de l’hôpital Ste Mangouste. Lupin leva les yeux.

« Harry ? Un problème ? »

« Non, euh… Je voudrais savoir quand nous pourrons retourner au Terrier !? »

« Je suis désolé, Harry mais nous sommes obligé de rester ici pendant encore une semaine. »

« Une semaine ? » Répéta le jeune sorcier, déconcerté.

« Minimum ! » Ajouta Lupin.

« Quoi ? Mais, comment ça ? Voldemort ne va pas débarquer au Terrier, vous l’avez dit vous-même et… »

« Voldemort, non ! Mais ses mangemorts, si ! Rogue nous a dit qu’il avait vu Goyle traîner autour de la maison ce midi. »

« Comment ça ? Comment Rogue vous aurez t’il prévenu, vous êtes resté là depuis ce matin et aucun hibou n’est entré dans cette pièce. »

« Oui, mais nous communiquons par transmission de pensées. Harry le regarda sans comprendre. Oui, Séverus me parle souvent dans la journée. »

« Comment pouvez-vous être aussi sûr que c’est bien lui qui vous parle et non un mangemort ?! »

« Harry, tu as un peu l’air d’oublier que j’en sais plus que toi dans certains domaines et que la défense contre les forces du mal est ma spécialité, si je puis dire. Tu en sauras tout autant un jour, il y a certaines choses qui doivent encore demeurer un mystère pour un adolescent de 17 ans. Sur ce, tu m’excuseras mais il faut que je parle à Arthur. » Lupin s’éloigna, laissant Harry à ses réflexions.

« Alors, on part quand ? » Lui demanda Ron qui venait de le rejoindre.

« Dans une semaine, minimum. » Lui apprit Harry.

« Quoi ? »

« Oui, et il n’y a pas que ça qui est nquiétant. Lupin nous cache quelque chose. »

« Qu’est ce que tu veux dire ? »

« Il parle avec Rogue par transmission de pensée. »

« Et alors ? Mes parents aussi le faisaient, je ne vois pas ce qu’il y a de… »

« Ron, je viens de te dire qu’il communique comme ça avec Rogue ! Ce ne t’interpelle pas plus que ça ? »

« Non… »

« Mais enfin, réveille toi !! Si Lupin vient à apprendre ce que contient l’épée de Gryffondor et qu’il en parle à Rogue, tu ne crois pas qu’il va se précipiter et tout révéler à Voldemort ? »

« Euh… Harry, je crois que tu as oublié que Rogue est de notre côté. »

« Mais non, c’est ce qu’il fait croire à tout le monde !! Il va nous trahir ! »

« Harry, arrête tout de suite ! Intervint Hermione. Je n’aime pas Rogue plus que toi, mais si Lupin lui fait confiance, alors je lui fais confiance aussi ! »

« Mais, Hermione… »

« Non Harry ! Et puis on a des choses plus urgentes à régler. Il nous faut réfléchir à l’endroit où nous allons transplaner avec nos balais et ensuite… Comment faire pour récupérer l’épée et nous livrer le parchemin. »

« Moi, je vote pour l’improvisation. Dit Ron. On verra bien ce qu’on fera quand on sera face au dragon. »

« Voyons Ron, ne sois pas idiot ! Comment comptes-tu t’en sortir face à un Vert Gallois ? »

« Fleur y est bien arrivée lors de la première tâche. » Rétorqua le rouquin.

« Fleur a été choisis par la coupe, par conséquent c’est qu’elle était apte à l’affronter. »

« Oui mais tu oublies que… »

Enervé par la conduite de ses amis, Harry s’assit sur une chaise et pensa, de son côté, au moyen de parvenir à faire cracher des flammes au dragon, dans la direction qu’il désirait. Soudain, une douleur fulminante le fit tomber de sa chaise. Il vit Tonks et Lupin le rejoindre.

« Harry, où as-tu mal ? Harry, tu m’entends ? » Demanda la voix inquiète de Tonks.

Autour d’eux ses amis et Mr et Mme Weasley ainsi qu’Hagrid, attendaient inquiets, se demandant ce qui avait bien pu provoquer un choc pareil.

« Ma cicatrice… » Articula Harry avec peine.
Puis plus rien.
Il se sentit comme aspiré dans un autre monde. Il tourna sur lui-même comme lorsqu’il prenait la poudre de cheminette, sauf que, cette fois, il tournait tellement vite qu’il avait l’impression de se désintégrer. Enfin il tomba à terre. Le sol était sableux et froid. Une faible lumière bleue émanant des quelques torches accrochées au mur permettait d’éclairer la pièce. Harry se releva et regarda autour de lui, mais rien ne lui était familier. Le mur était composé de vieilles briques et continuait sur un étroit couloir, éclairé par la même lumière bleutée. Il avança prudemment et sortit sa baguette, prêt à se battre au moindre signe de danger. Au bout de ce couloir se trouvait une lourde porte en bois vernis. Avec précaution il la poussa et passa la tête par l’entrebâillement. La pièce suivante aurait été splendide si elle n’avait pas été si effrayante. S’assurant que personne ne se trouvait dans la pièce, il entra en prenant garde de bien refermer la porte derrière lui. Il se trouvait à présent dans une salle éclairée par de nombreuses torches qui répandaient une douce chaleur. La pièce était circulaire et tout autour, des étagères étaient remplies de fœtus d’enfants, d’oeil humain et de mains putréfiées. Devant ces horreurs, le jeune sorcier se retint de crier et se précipita dans la salle suivante, sans prendre le temps de vérifier s’il n’y avait pas de danger. Il reconnu immédiatement la pièce dans laquelle il se trouvait. C’était celle qui hantait ses nuits. Comme dans son rêve précédant, il voyait une fois de plus ses amis se battre contre les mangermorts, Hermione emmenée par Bellatrix qu’il se hâta d’anéantir, pour la dixième fois au moins, et sans se soucier de ce qui pouvait bien arriver d’autre, il ouvrit à la volée la dernière porte. Celle où se trouvait le corps de Ginny et le mage noir qu’il detestait tant. Cette fois, il maîtrisait ses faits et gestes, et, saisissant sa baguette Harry hurla :

« AVADA KEDAVRA ! »

Puis à nouveau, tout tourna autour de lui et lorsqu’il ouvrit les yeux, il était de retour dans le bureau de Dumbledore, Tonks et Lupin agenouillés près de lui…

« Harry ! » Hurla Molly, ses joues baignées de larmes.

Le sorcier se releva, non sans peine, du sol dur sur lequel il s’était évanoui, et s’assit sur le lit le plus proche. Il se prit la tête dans les mains et tenta de se rappeler les détails de cet horrible cauchemar. Les différentes salles qu’il avait traversées devenaient de plus en plus floues. Il se rappelait un détail par ci, un détail par là, mais rien de concret.

« Harry, que t’es t’il arrivé ? Tu as crié le sortilège de la mort… » L’interrogea Lupin, l’air plus inquiet que jamais.

« Des salles, il y avait des salles. Trois pièces horribles… »

Lupin le regarda dans les yeux, et l’incita à continuer.

« Je… Je ne me rappelle plus très bien… Juste, d’énormes bocaux de verre… et… et… Oh je ne sais plus ! »

« Concentre toi, Harry ! Je sais que c’est difficile, mais il faut que tu me racontes ce que tu as vu.» L’encouragea Lupin.

« Une grande pièce ronde, c’est là que je me suis d’abord trouvé. Puis ensuite, un grand couloir, très étroit. J’ai ouvert la porte en face de moi et l’autre salle était… Monstrueuse ! » Harry regardait dans le vague, se forçant à se souvenir de chaque détail qui pourrait avoir une importance quelconque.

« Continu, qu’est ce qu’elle contenait cette pièce. » Lui demanda Tonks, les sourcils froncés.

« Des fœtus, des yeux, des mains… Enfermés dans des bocaux ! »

Hermione et Ginny poussèrent un cri à réveiller les morts et Ron recula de quelques pas, comme si Harry avait ramené avec lui une des ces horribles choses. La pièce suivante apparaissait à Harry plus claire que jamais.

« L’autre salle, vous étiez là. Dit-il en regardant ses amis. Hermione se faisait enlever par Bellatrix, mais, je l’ai tué, puis j’ai continué. Il y avait une autre porte et là… » Il regarda Ginny et versa une larme.

« Quoi ?! » Hurla Molly. Harry continuait de fixer Ginny, si jolie, si douce, si vivante… Mais son esprit était retourné dans cette horrible pièce. Il revoyait sa Ginny dans les airs, inconsciente, probablement déjà morte…

Lupin prit Harry par les épaules et l’emmena dans un coin de la pièce pour qu’il finisse de lui raconter ce qu’il avait vu, loin de ses amis et de Mr et Mme Weasley, qui étaient encore sous le choc.

« Harry, qu’est ce que tu as vu dans cette pièce ? » Lui demanda Lupin avec gravité.

« Voldemort, il été en train de détruire Ginny… J’ai déjà fais ce rêve, plusieurs fois… Avoua t’il. Du moins, pour cette salle, les autres c’était la première fois que je les voyais. Dans mes autres rêves, je ne pouvais pas agir, j’étais dans mon corps, mais comme spectateur. Je ne pouvais pas agir, et Ginny… »

« Il n’arrivera rien à Ginny, Harry ! »

« Comment pouvez-vous en être aussi sûr ? » S’emporta le jeune homme.

« Harry, nous sommes là pour vous protéger, Arthur, Rogue et moi. Je ne sais pas ce qu’il va se passer d’ici quelques jours, quelques mois, mais j’ai promis à Dumbledore de vous protéger, tous, aussi longtemps que je le pourrais, et je tiendrais ma promesse. » Déclara Rémus.
Le loup-garou posa ses yeux sur la petite troupe qui bavardait un peu plus loin et se rendit soudain compte de l’énorme responsabilité de sa promesse.

« Rémus ?! » L’appela Harry, le faisant revenir à la réalité.

« Hum ? »

« Il faut que je vous demande quelque chose. » Le jeune sorcier avait décidé de se jeter à l’eau et de ne rien cacher à son ancien professeur.

« Je t’écoute. »

« Ron, Hermione et moi devons à tout prix aller aux Monts Grampians, et… Nous voudrions y aller le plus rapidement possible. » Acheva Harry.

« Ainsi donc, vous êtes au courant pour l’épée et le dragon. On ne peut rien vous cacher ! Lui dit Lupin, un sourire en coin. Rogue et moi avons décidés de nous y rendre dans trois jours. »

« Nous venons ! »

« Harry, je ne pense pas que… »

« Moi aussi j’ai fais une promesse à Dumbledore, celle de détruire Voldemort, et c’est bien ce que je compte faire ! »

« Nos promesses sont un peu contradictoires, tu ne trouves pas ? »

« C’est vrai, mais que vous le vouliez ou non, nous vous rejoindrons. »

« Je n’en doute pas, c’est pour cette raison que vous nous accompagnerez tous les trois, au moins je pourrais vous surveiller. » Finit par dire Lupin.

« Au fait, vous m’aviez promis de me parler du grimoire. » Lui rappela Harry.

« C’est exact ! Allons nous installer plus confortablement car le vieux loup-garou que je suis en a assez d’être assit sur ce sol froid. »

Les deux sorciers allèrent donc s’asseoir sur un lit et furent rapidement rejoins par les parents et les enfants Weasley ainsi que par Hermione, Tonks et Hagrid.

« Bon, et bien je vois que vous êtes tous intéressés par ce mystérieux grimoire ! Dit Lupin dans un sourire. Ce grimoire avait appartenu à Salazar Serpentard. Il avait consigné à l’intérieur toutes les formules et toutes les potions qu’il avait créées. C’était en quelque sorte son journal intime. Dumbledore l’a récupéré, comment, je ne sais pas, et me l’a confié peu avant de mourir. Il m’a dit de ne pas chercher à l’ouvrir, que seul un véritable Serpentard le pourrait. Autrement dit, il ne suffit pas d’avoir la clef pour l’ouvrir, car comme vous avez pus le constater, le grimoire est fermé par un cadenas. Nous avons bien sûr tenter de l’ouvrir avec différentes formules, mais rien… Albus m’a aussi dit que le seul moyen de détruire ce livre c’est de retourner une de ses formules contre son héritier à savoir, Voldemort… »

« On pourrait donc faire d’une pierre, deux coups ! » S’extasia Harry en se redressant soudainement, faisant sursauter Pattenrond qui dormait à côté de lui.

« C’est exact. Le problème c’est que nous n’avons pas encore trouvé la clef et qu’il nous faudrait un coup de chance extraordinaire pour tomber sur la formule qui détruirait Voldemort et le livre en même temps… »

Harry réfléchit quelques instants et fouilla ses poches.

« Harry ? »

« Est-ce que c’est cette clef là ? » Demanda le jeune sorcier en tendant la clef à Rémus.

« Ca alors ! Où l’as-tu trouvé Harry ? » Lui demanda Lupin en examinant la clef.

« Quelqu’un me l’a envoyé le jour même où j’ai reçus une lettre du professeur McGonagall. »

« Anonymement ? »

« Oui. »

« C’est étrange… Mais après tout, le principal, c’est que l’on ait la clef ! On se chargera de trouver son expéditeur plus tard… »

Tous les yeux étaient à présent fixés sur cette petite clef.

« Où est le grimoire ? » Demanda Hermione.

« Je l’ai caché quelque part dans le château… Répondit simplement Lupin. Et maintenant, je vais demander à Tonks de m’accompagner pour aller chercher les repas car j’ai une faim de loup… garou ! » Acheva t’il dans un rire. Il se leva, suivit de Tonks et tous les deux sortirent de la salle.

La soirée fut relativement agréable. Après le repas, Tonks lança l’idée de raconter des histoires, devant le feu de la magnifique cheminée des anciens directeurs. Tour à tour, des histoires de fantômes, de trolls, de vampires, de loups-garous, et de détraqueurs étaient racontées. Elles auraient pus être effrayantes si les derniers mois n’avaient pas été aussi critiques. Toutes ces histoires semblaient tout à fait banales, aux vus des actuelles circonstances.

Harry avait décidé de ne plus parler de l’épée, du dragon et encore moins du grimoire, avant le lendemain, et ainsi, lorsque Hermione le questionna sur la conversation qu’il avait eu quelques heures plus tôt avec Lupin, il lui fit, justement, remarquer que des choses plus importantes devaient être faites ou tout au moins, avouées tant qu’il en était encore temps. Feignant ne pas comprendre où son ami voulait en venir, elle se résigna à en demander plus et alla se coucher avant tout le monde, ses joues inhabituellement rouges.

Harry fut le dernier à retrouver son lit. Depuis qu’il faisait ses étranges rêves, il redoutait le sommeil. Il en avait assez de voir ses amis se battre et se mettre en danger et surtout, de voir le corps de Ginny en lévitation, inanimé… Mais, il avait besoin de repos, il le savait. D’autant plus que dans trois jours il partait avec ses amis affronter un dragon dont ils n’étaient même pas sûr qu’il soit encore vivant. Pourtant il fallait à tout prix qu’ils récupèrent le parchemin de l’épée. C’était une question de vie ou de mort.
Le jeune garçon s’allongea sur son lit, les mains derrière sa tête, les yeux fixés sur le plafond du bureau. Il y remarqua alors quelque chose qui n’avait, jusque là, jamais attiré son attention. Une fresque. Il distinguait un grand château qui ressemblait à Poudlard, et plus loin, une grotte entourée de montagnes. Le manque de luminosité l’empêchait de distinguer d’autres détails. Se pourrait-il qu’il s’agisse de la grotte gardée par le dragon ? Son instinct lui disait que oui, mais dans le doute, il préféra demander l’avis de son ancien professeur. Harry tourna la tête vers les autres lits qui occupaient la pièce, et constata que Lupin, Tonks et les autres, dormaient à point fermé. Il reposa alors la tête sur son oreiller moelleux. Après tout, la fresque n’allait pas s’effacer du jour au lendemain. Il pourrait toujours en parler à Rémus demain matin.
Après avoir examiné encore quelques minutes la fresque, Harry ferma les yeux, sombrant dans le sommeil.

La machine à rêves se remit en marche, et le jeune garçon se trouva, cette fois, dans une grande vallée verdoyante. Seul. Il sentait le vent sur son visage et une odeur de souffre s’engouffra dans ses narines. Tout en regardant autour de lui, il vit au loin, une grotte. Certainement celle du dragon. Inspirant à fond, une dernière fois, l’odeur de l’herbe mêlée au souffre, il marcha en direction du repère du Vert Gallois. Le ciel était d’un bleu azur, et le chant des oiseaux rendait cette marche agréable. Il était presque arrivé à l’entrée de la grotte lorsque, soudain, le ciel s’assombrit et un froid terrible le submergea. Les oiseaux avaient cessés de chanter et s’envolaient en direction opposée à la grotte. Instinctivement, le sorcier s’empara de sa baguette et avança d’un pas rapide mais prudent vers l’entre du reptile géant. Discrètement, il pénétra dans la grotte et alluma sa baguette d’un « lumos » pour y voir plus clair. Rien dans cette grotte ne laissait penser qu’un dragon s’était installé. Le garçon s’attendait à voir des corps d’animaux morts un peu partout, mais il n’y avait rien sur la pierre dure, froide et humide.

« Bang… » Un bruit sourd parvint jusqu’aux oreilles du garçon et celui-ci continua sa route en direction de sa provenance. A l’angle de la tanière, Harry se rendit compte qu’il y avait de la lumière. Après avoir éteint sa baguette et s’être collé contre le mur, il écouta. Des voix lui parvinrent.

« Enfin ! Te voilà, morceau de parchemin ! Tu sais que tu m’as fait faire tout et n’importe quoi pour t’avoir… » Dit une voix froide.

Harry se figea soudain. Voldemort était en possession du parchemin. Comment ? Il était obligatoire que le dragon fonde la lame de sa flamme pour libérer le parchemin. Hors, Harry n’avait croisé aucun dragon. A moins que… Harry contourna le mur et découvrit le corps, sans vie, du dragon protecteur de l’épée. Celle-ci était à même le sol mais sa lame avait été fondue. Le sorcier se posta alors derrière le mage noir, pointant sa baguette sur lui, mais :

« Héritier du parchemin, que tes souhaits se réalisent. Puisses-tu changer la face du monde selon tes exigences, mais prends garde aux conséquences que de tels rêves peuvent commettre. »

« Nonnn !! »

Revenu dans la réalité, Harry se redressa, en sueur. Le soleil commençait à se lever, et la fenêtre lassait passer les premiers rayons de la journée. Harry, plus pâle que jamais, se leva et alla réveiller Lupin.

« Rémus ! » L’ancien professeur se réveilla instantanément, les yeux grands ouverts.

« Harry ? Que ce passe t’il ? »

« Voldemort, il a trouvé le parchemin ! »

Lupin se redressa rapidement et s’assit sur le bord de son lit.

« Comment ? »

« Je viens de le voir. Dans mon rêve. » Ajouta t’il.

Lupin ne répondit rien, mais il se gratta le menton, cherchant les mots justes pour calmer le jeune adolescent.

« Harry. Finit-il par dire. Je pense que ce n’était qu’un simple rêve… »

« Je… Je ne sais pas si ce n’était qu’un rêve justement ! Tous les rêves que je fais me semblent si réel… Comment savoir lesquels le sont où non ? »

« Je n’en sais rien Harry. Qu’as-tu vu dans ce rêve ? »

« J’étais d’abord dans la vallée, pas loin de la grotte. J’y suis allé et j’ai découvert le corps mort du dragon. Voldemort a dû le tuer après qu’il ait craché sa flamme. Au moment où je m’avançais pour l’affronter, il a lut ce qu’il y avait écrit sur le parchemin et je me suis réveillé. »

« Qu’est ce qu’il disait ce parchemin ? » Lui demanda Lupin avec avidité.

« Je ne sais plus, il y avait le mot « rêve » et il parlait de « changer la face du monde », mais… Je ne m’en rappelle pas plus. Je suis désolé. »

« Ne le soit pas Harry. C’est moi qui suis désolé pour toi. Faire sans arrêt ces cauchemars… »

« Lupin, je voulais vous montrer aussi une fresque qu’il y a au plafond. »

« Ah ? » Dit Lupin, intéressé et intrigué.

« Là ! » Lui dit Harry en pointant du doigt le plafond.

« Harry, je ne vois rien. »

Harry regarda à son tour et découvrit avec stupéfaction que le plafond avait reprit une couleur blanchâtre, sans aucun plan ou dessin.

« Mais, hier soir ! Je suis sûr de l’avoir vue cette fresque ! »

« Tu l’as peut-être rêvé aussi. » Suggéra Lupin.

« Non ! Elle était là. » Les questions fusaient dans l’esprit d’Harry. Comment se faisait-il qu’une fresque disparaisse ainsi ? Et pourquoi Lupin le regardait-il avec méfiance à chaque fois qu’il lui racontait ses rêves ? Le pensait-il fou ? Dangereux ? Non, il avait certainement d’autres raisons de prendre ses distances…

Réveillé plus tôt que les autres à cause de son rêve, Harry avait décidé de lire à nouveau les livres de Dumbledore. Peut-être trouverait-il quelque chose qui aurait échappé à ses amis. Sur le dragon, la grotte, l’épée, ou même, sait-on jamais, sur le mystérieux grimoire que Voldemort voulait s’approprier.

Tout en feuilletant les pages d’un gros livre intitulé « Biographie des fondateurs de Poudlard » à la recherche d’un mot clé qui pourrait attirés son attention, Harry jetait de discrets coups d’œil à Lupin qui surveillait constamment
la fenêtre.

« Rémus ? » Se lança-t-il.

Le sorcier en question se tourna vers Harry en levant un sourcil interrogateur.

« Je peux savoir pourquoi vous scrutez dehors de cette façon ? »

Lupin quitta son poste d’observation et vint s’assoir à côté d’Harry.

« J’attends Séverus, si tu veux tout savoir. » Lui apprit Lupin d’un ton grave.

« Il doit venir ici ? » Demanda Harry en se forçant à garder son calme.

« Oui. » Répondit simplement Lupin.

Harry replongea le nez dans le livre qu’il lisait mais ne parvint pas à se concentrer sur les phrases complexes qui étaient écrites.

« Un problème ? » Avait demandé Lupin, contraignant Harry à relever la tête.

« Je ne vois vraiment pas ce qu’il vient faire ici… » Souffla Harry avec colère, le regard meurtrier.

Lupin posa son regard sur le livre ouvert devant Harry et à son tour, le questionna.

« Et toi ? Je peux savoir ce que tu cherches dans ce vieux
bouquin ? »

« Quelque chose qui m’aurait échappé. » Lui répondit Harry sur un ton froid.

« Pourquoi ne crois-tu pas en l’innocence de Rogue ? » Reprit Rémus.

« Quoi ?! Mais enfin ! Vous le savez aussi bien que moi ! Il a tué Dumbledore, je vous l’ai déjà dit ! » S’emporta le jeune garçon.

« Et je t’ai déjà dit aussi qu’Albus l’a supplié ! Je vais me répéter jusqu’à ce que tu comprennes, Rogue est avec nous ! »

« Vous pouvez dire ce que vous voulez à son sujet, je ne vous croirez pas ! Rogue est un traître à mes yeux, et il le restera ! » Acheva Harry.

Soudain, la porte du bureau s’ouvrit et Rogue entra, sa robe à moitié déchirée et son visage ensanglanté.

« Séverus ! » Cria Lupin en se précipitant vers lui.

Molly, Arthur et les enfants se réveillèrent en sursaut en entendant la porte claquer derrière Rogue.

« Bellatrix… Elle arrive… Elle est avec… »

Mais avant d’avoir pu terminer sa phrase, Rogue s’effondra sur le sol et Mme Weasley poussa un hurlement.

Lupin devint horriblement pâle et demanda à Arthur de l’aider à allonger Rogue sur le lit le plus proche.

« Molly, s’il vous plait, pouvez-vous vous occuper de lui ? »

« Bien sûr. » Acquiesça-t-elle.

« Vous ! Dit Lupin en montrant le groupe d’ami. Vous restez ici ! Tous ! » Ajouta-t-il en regardant Harry avec insistance.

Lupin se dirigea à nouveau vers la fenêtre, suivit de près par Harry. Ils découvrirent que Rogue disait vrai. Bellatrix, en tête, était suivit par une dizaine de mangemorts, le visage caché par des masques.

« Par la barbe de Merlin ! » Murmura Lupin.

Harry se rendit compte qu’il levait les yeux au ciel. A son tour il regarda, et ce qu’il vit le terrifia plus que le simple fait de savoir que la responsable de la mort de Sirius allait entrer dans le château dans quelques instants.

« Harry ! Lupin l’attrapa par les épaules et le secoua. Promets-moi que tu ne sortiras pas de ce bureau ?! »

« Je… Vous le promets... » Lui dit Harry en jetant un autre coup d’œil dans le ciel.

En regardant une dernière fois Harry, Lupin se précipita sur Molly pour lui donner des indications, et il sortit en compagnie d’Arthur, affronter le danger qui approchait à grand pas.

Hermione et Ron rejoignirent Harry qui était toujours à côté de la fenêtre et quand, à leur tour, ils virent ce qui se passait au dehors, Hermione s’essayât sur le rebord de la fenêtre, la main sur le cœur, et Ron resta bouche bée, plus pâle que jamais. Molly arriva à son tour, tenant la main de Ginny et de Fred.

« Oh, mon dieu ! Oh, mon dieu ! » Ne cessait-elle de répéter en arrivant près du trio.

« Maman ! Viens par là ! » L’entraîna Ron. Il ne voulait surtout pas que sa mère voit arriver la catastrophe.

Harry fixa son regard sur la troupe de mangemorts qui fracassaient les portes de l’école, puis sur le ciel qui avait prit une étrange couleur orangée, à cause de la meute de dragons qui volaient en leur direction et qui crachaient des flammes.

La panique était devenue palpable dans le bureau, et Mme Weasley tentait désespérément d’approcher la fenêtre, ses enfants la ramenant toujours à l’opposé de la vision du carnage qui se passait bien plus bas.

« Mais enfin ! Vous allez me laisser voir ce qu’il se passe dehors ! » S’indigna t’elle en regardant ses enfants dans la faible lumière qui éclairait la pièce.

« Non maman, il ne vaut mieux pas que tu vois ça ! » Soupira Ron.

« Par Merlin ! Vous n’avez pas l’impression que vous inversez un peu les rôles ? C’est moi qui devrais vous interdire de regarder dehors ! » Répliqua t’elle sur le ton de la colère, les mains sur les
hanches et les sourcils froncés.

« Très bien ! Tu veux voir ce qu’il se passe, et bien vas-y ! » Déclara Fred, qui, d’un geste du bras, lui ouvrit le passage menant à la fenêtre.

Molly regarda une dernière fois ses enfants qui la fixaient d’un air inquiet, et se dirigea lentement vers la lumière orangée venant du ciel, les mains jointes et se tortillant les doigts. Harry lui céda la place, et lorsqu’elle fût parvenue devant la vitre, elle se figea et contempla le désastre qui se déroulait sous ses yeux.

« Maman ?! » L’appela Ginny, la voix tremblante.

« Arthur… » Souffla Molly dans un sanglot.

Harry, qui était le plus près, se précipita à son tour pour regarder dehors et sentit son sang se glacer à la vu de l’homme roux étendu par terre, visiblement inconscient.

« PAPA ! » Hurlèrent les enfants Weasley, après avoir rejoint leur mère.

« Poussez-vous ! » Leur dicta Rogue qui s’était relevé de son lit et avançait en boitant, se tenant son bras gauche entouré de bandages, le teint toujours aussi pâle et cachant une horrible grimace de douleur.

Tous s’exécutèrent et laissèrent passer Séverus, qui ne parut pas surpris de voir qu’un tel drame s’exposait devant tant d’yeux innocents.

« Séverus, je vous en pris… Sauvez Arthur… Sauvez-le… Par pitié… » Supplia Molly qui s’était agenouillée et serrait la main de Rogue avec force, ses larmes chaudes coulant sur la main encore tachée de sang séché de Rogue.

Harry regardait la scène avec dégout. Même s’il appréciait Mr Weasley comme s’il était son propre père, jamais il ne demanderait à Rogue de le sauver, encore moins en le suppliant…

Il réprima sa colère et jeta un coup d’œil à ses amis. Fred et George tentait de calmer Ginny qui était assise par terre et pleurait toute les larmes de son corps et Ron regardait toujours dehors, des larmes perlant au coin de ses yeux. Puis il chercha Hermione.
Cela faisait un moment qu’il n’avait pas vu son amie. Il regarda dans toute la pièce mais la faible luminosité l’obligeait à plisser les yeux. Elle n’était pas assise sur un lit, ni près de la bibliothèque, et pas non plus près des étagères qui se trouvaient derrière l’ancien bureau de Dumbledore.

« Hermione ? » L’appela-t-il, une pointe d’affolement dans la voix.

Tous se retournèrent et firent silence.

« Hermione, où es-tu ? » Répéta le jeune homme, les sourcils froncés.

Il fit le tour de la pièce et regarda dans tout les recoins, mais il n’y avait pas de trace de la jeune fille dans la pièce ronde.

« Elle a disparu ! Non ! Pas elle aussi ! Pas mon Hermione ! HERMIONE ! » S’emporta Ron dans un élan de panique, renversant la chaise qui était près de la fenêtre en se relevant précipitamment.

« Taisez vous Weasley, vous m’empêchez de me concentrer ! » Accusa Rogue.

Gardant le silence, Harry fouilla hâtivement dans son sac, et ses doutes furent confirmés.

« Elle a prit la cape d’invisibilité… »

« Quoi ? Vous en êtes sûr, Potter ?! Vous l’avez peut-être posée ailleurs. » Fit Rogue en dévisageant Harry et en jetant un regard en biais dans le sac de ce dernier.

« Je sais très bien où je range mes affaires ! Ce n’est pas un mangemort dans votre genre qui va m’apprendre ce que je dois faire !» Répondit-il froidement.

« Harry… » Sanglota Molly.

Rogue ne répondit rien mais fixa intensément Harry.

« Vous devriez vous méfier de ce que vous dites, Potter. » Lui dit la voix de Rogue dans sa tête.

Regardant le traitre, à son tour, aussi glacialement qu’il le pût,

Harry lui répondit de vive voix :

« Et vous, vous n’auriez jamais dû revenir ici ! »

« Serait-ce une menace, Potter ? » Lui demanda Rogue de sa voix habituellement calme dans les moments où Harry perdait son sang froid.

« Ca ce pourrait bien, effectivement ! » Répondit le jeune sorcier sans ciller.

Après un moment de silence où la tension devenait insoutenable, Ron recouvrit la parole.

« Il faut sauver papa et retrouver Hermione ! »

Harry détacha finalement son regard de l’être qui le répugnait et qui était en face de lui, et s’empara de la carte des Maraudeurs, qui était rangée tout au fond de son sac.

« Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises. »

Ron, Ginny, Fred et George vinrent s’asseoir à ses côtés et cherchèrent Hermione dans l’immensité du château, à présent remplit de mangemorts.

« Molly, je vais descendre chercher Arthur. Restez tous ici et n’ouvrez à personne, excepté lorsque je reviendrais et que je vous dirais « Sectusempra ». C’est bien compris ? »

Molly acquiesça d’un signe de tête, en se mordant la lèvre inférieure pour s’empêcher de pleurer à nouveau. Ginny vint près d’elle et la prit dans ses bras pour la réconforter.

« On ne réussira jamais à la trouver avec tout le monde qu’il y a dans le château ! » Se lamenta Ron.

« Mais si ! Il faut juste être patient et regarder dans tout les rec… »

« Patient ?! Tu te moques de moi j’espère ! Hermione est quelque part dans le château, elle risque de se faire tuer par n’importe quel mangemort, et toi tu me dis d’être patient ? »

Sans réfléchir à ce qu’il faisait, Harry gifla Ron de toutes ses forces. Il regretta aussitôt son geste mais justifia son acte.

« Ron, il ne faut pas paniquer ! On a besoin de toi pour la retrouver. Hermione à besoin de toi, alors, s’il te plait, calme toi ! »

« Pourquoi es-tu partit, Hermione… ? » Demanda Ron à voix haute, la tête baissée et les premières larmes coulant sur sa joue…

Pendant près d’une heure, tous cherchèrent Hermione sur la carte, sans la trouver, et Rogue n’était toujours pas revenu avec Arthur. Molly faisait de fréquents aller/retour entre le lit sur lequel elle aidait les adolescents à chercher Hermione et la fenêtre, dans l’espoir d’apercevoir Séverus et son mari.

« Nom d’une corne de dragon ! Mais qu’est ce qu’ils font ! » Finit par s’impatienter Molly.

« Maman, tu sais, le château et assailli de toutes parts par les mangemorts. Rogue a dû en rencontrer quelques uns, et être ralentit… »

« Mais Arthur n’est plus par terre depuis maintenant quinze minutes ! »

« Alors ils ne vont pas tarder, n’est ce pas Harry ? » Fit Ron en regardant son ami et faisant un mouvement de tête vers sa mère, pour lui dire de la rassurer à son tour.

« Euh, oui… Ils ne vont pas tarder… » Dit-il sur un ton très peu convainquant. Molly le regarda, ses yeux embués de larmes.

Sentant le malaise s’installer, il allait rajouter que Rogue ne se laisserait pas faire par ses ennemis, même s’il n’en était pas sûr du tout, lorsque quelque chose sur la carte attira son attention. Il avança sa tête un peu plus près du parchemin vieillit, et la vit.

« Elle est là ! Cria-t-il en attrapant Ron par le bras. Là ! Hermione est là ! » Il pointa le doigt sur la petite tâche noire qui indiquait le nom de « Hermione Granger ».

« Mais… Qu’est ce qu’elle fait dans la Salle sur Demande ? » Questionna Ron, plus pour lui-même que pour la troupe.

Le silence qui en résultat montra que tous se posaient la même question que le jeune rouquin.

« Je vais aller la chercher ! » Décida Ron en s’avançant vers la porte.

« Tu n’iras nulle part, Ronald Weasley ! Dit Molly en attrapant son fils par le col de son pull. Je n’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose à toi aussi, j’ai peut-être perdu mon mari, alors s’il devait arriver quelque chose à l’un d’entre vous… » Mais Molly laissa sa phrase en suspend, en étouffant un sanglot.

« Mais Hermione n’arrivera jamais à revenir dans le bureau toute seule ! Elle va se faire tuer ! » S’énerva Ron en essayant de s’arracher de l’emprise de sa mère.

« Ron, ta mère à raison, tu ne ferais qu’aggraver les choses... »

« Quoi ? Mais tu es fou ou bien ?! Harry ! Hermione risque de se faire tuer ! »

« Ron, arrêtes, je le sais très bien ! Et crois que de rester ici ne m’enchante pas plus que toi ! Mais on ne peut rien faire, juste attendre… »

« Mais j’en ai assez d’attendre ! Si jamais il arrive quelque chose à Hermione… »

« Oui ?! Qu’est ce que tu vas faire ? Nous insulter ? Nous frapper ? Te venger du mangemort qui lui aura fait du mal ? Voire même, nous tuer, nous parce qu’on t’aura empêché de te faire tuer à ton tour ? » Le jeune sorcier regardait à présent son meilleur ami avec méfiance et amertume.

« Tu ne comprends rien. » Dit-il dans un murmure en lui tournant le dos et en regardant dehors. Il vit sans voir vraiment, les dragons crachant leurs flammes dans la forêt interdite, et faisant fuir toutes sortes de créatures
magiques.

« Comment je ne comprends rien ? Tu l’aimes, non ? »

Ron se retourna, l’air confus. Tous les regards étaient à présent braqués sur les deux sorciers.

« Mais… Je… Enfin je veux dire… »

« Ca suffit Ron ! Il faudrait que tu te décides ! Tu t’y prends toujours beaucoup trop tard pour avouer ce que tu ressens ! »

Le rouquin se retourna lentement puis jeta un nouveau coup d’œil par la fenêtre. Soudain, ses mains se crispèrent sur le bord de la vitre et son visage devint étrangement rouge.

« Harry, tu peux me dire où se trouve Hermione maintenant ? »

Affolé par le ton dramatique qu’avait employé son ami, il regarda sur la carte, Fred, George, Ginny et Molly cherchant par-dessus son épaule.

« Elle n’est plus dans la Salle sur Demande ! » Constata Harry, prit de panique.

Il s’approcha à son tour de la fenêtre et fût prit d’une subite envie de régurgiter le peu de nourriture qu’il avait dans l’estomac. Hermione était aux prises d’un immense dragon aux écailles d’un gris métallique et aux longues griffes qui donnaient l’air d’être aussi tranchantes qu’un sabre...

Un silence de plomb s’installa à nouveau dans le bureau. C’était devenu une habitude depuis qu’ils étaient de retour à Poudlard, mais ce silence-ci n’avait rien à voir avec les autres. Les ondes qui inondaient l’atmosphère étaient à la fois effrayantes et irascibles. Ils avaient enfin retrouvé Hermione, mais la situation dans laquelle elle se trouvait les empêchait de se concentrer pour trouver une solution, afin de lui porter secours.

Reprenant ses esprits le premier, et sans réfléchir aux conséquences de ses actes, Ron se précipita vers la porte en chêne polie, et l’ouvrit à la volée. Il descendit quatre à quatre les marches de l’escalier de pierre en colimaçon, et attendit que la gargouille laisse apparaître un espace suffisant pour qu’il puisse s’y faufiler. Il entendait derrière lui son ami et sa famille l’appeler, lui crier de revenir, mais il n’en tint pas compte. Il n’avait qu’une chose en tête : Sauver Hermione des griffes de cet affreux dragon. Retrouver son Hermione, en vie, et lui avouer tout l’amour qu’il lui porte, avant qu’il ne soit trop tard.

Il courrait aussi vite que ses jambes le pouvaient, esquivant les sorts lancés par les mangemorts.

La traversée du château ne fut pas des plus faciles. Les aurors, reconnaissant le fils Weasley, se laissaient distraire quelques secondes, mais tentaient de lui frayer un passage pour qu’il atteigne le hall du château sans difficultés, et surtout, sans que cela ne lui coûte la vie… Le jeune sorcier tomba soudain nez à nez avec ce qui semblait être un loup garou, à l’angle du couloir du premier étage, et réprima un hurlement de terreur. Sa baguette en main, il lui lança un « reducto » si puissant qu’il s’en étonna lui-même, et continua sa route sans demander son reste.

Enfin parvenu dans le hall, qui était étrangement vide, Ron s’arrêta quelques instants pour reprendre son souffle. Il entendit alors des pas précipités derrière lui, et la voix d’Harry retentit dans ses oreilles.

« Ron ! Le sorcier en question se retourna et vit son ami accourir vers lui, hors d’haleine. Mais qu’est ce que tu fais ? » Ajouta Harry, les mains posés sur ses genoux, tête baissée, essayant de reprendre son souffle.

« Je vais sauver Hermione ! » Lui répondit-il avec force.

« Tout seul ? »

« Oui, pourquoi ? Tu ne m’en crois pas capable, peut-être ? » Lui demanda t’il en fronçant les sourcils, son
visage ayant prit la même couleur rouge flamboyant que ses cheveux.

« Je t’avoue que non ! Ron, le château est rempli de mangemorts ! Tu aurais pus te faire tuer ! » Répondit-il avec une pointe d’agacement, la sueur suintant sur son front.

« Toi aussi je te rappelle ! Mais qu’est ce que je dis… ? Hermione est en danger ! »

Sans ajouter un mot, il se retourna et se fraya un chemin entre les débris de la porte, fracassée à coup de sortilèges, et les nombreux corps qui jonchaient le sol. Il sortit, suivit d’Harry, dans le parc qui était toujours éclairé de la lumière orangée des flammes crachées par la dizaine de dragons présents dans l’enceinte du château.

Comme ils s’en doutaient, le parc n’était pas vide. Quelques mangemorts étaient en train de se battre contre… Rogue !

« Papa ! » S’écria Ron en voyant son père allongé à quelques mètres de Séverus.

Près de la cabane d’Hagrid qui était en train de brûler, deux mangemorts, le visage caché par un masque, torturaient Séverus à l’aide d’un « doloris ». Même si Harry n’avait pas confiance en lui et le considérait comme un traître, la vision de son ancien maître des potions agoniser ainsi, le poussa à le sauver. Après tout, Rogue se faisait agresser par ceux qu’Harry pensait être comme lui. Instinctivement il s’empara de sa baguette et lança un « sectusempra » en direction des partisans du mage noir. Le sort atteignit sa première cible, et Harry recommença l’opération, qui atteignit son but, à son tour. Les deux mangemorts s’effondrèrent dans l’herbe roussie, du sang s’échappant de leur bouche et de leur ventre, leur corps pris d’importantes convulsions. A travers le masque, on pouvait voir leurs yeux révulsés. Sans un regard pour eux, Harry s’approcha de Rogue et l’aida à se relever. Il dû l’aider à prendre appui sur lui pour qu’il tienne debout. Il rejoignit ensuite Ron qui était assit un peu plus loin, près de son père inconscient.

« Ron ? » L’appela-t-il doucement, Rogue prenant toujours appui sur son épaule.

Ron avait une respiration saccadée et ne retenait plus ses sanglots…

« Je vais le tuer ! JE VAIS LE TUER ! » Dit-il en se relevant brusquement et regardant Rogue avec fureur, son visage baigné de larmes.

Harry recula de quelques pas, et Rogue releva la tête en direction du jeune homme.

« Je… N’ai… Rien put faire… » Se défendit Rogue, plus qu’affaibli.

« Vous mentez ! » S’écria Ron, les points serrés.

« Je suis désolé… » Finit simplement l’accusé.

Harry se pris à avoir de la pitié pour cet homme, mais ce n’était pas l’avis de son ami. Sans crier gare, il se jeta sur Rogue et le roua de coups.

« NON, RON ! ARRETE ! »

Il se précipita sur lui en tenta de l’éloigner de Rogue, mais il n’y parvint pas. En désespoir de cause il lui lança un « pétrificus totalus ». Ron tomba, face contre terre, le corps totalement raide. Harry se hâta de le retourner sur le dos et le regarda droit dans les yeux, la seule partit du corps qui pouvait encore bouger.

« Ron, écoute-moi bien. Ton père à été tué par un mangemort, pas par Rogue ! Il faut que tu compr… »

Il fut interrompu par un cri strident. Les pupilles de Ron s’étaient agrandies, et il semblait regarder le ciel avec terreur. Une ombre passa sur eux. Harry leva la tête et comprit d’où provenait le cri. Le dragon qui avait emmené Hermione venait d’être touché par un sort lancé par un auror, et la jeune fille s’accrochait autant qu’elle le pouvait, à la patte du reptile géant.

« TIENS BON, HERMIONE ! » Cria Harry en essayant de dissimuler sa peur.

Il posa Rogue à terre et se précipita en direction de la forêt, là où le dragon se dirigeait. Il fut rejoint peut après par Ron.

« Merci… De m’avoir… Libéré… » Dit-il à Harry en courant, sur un ton ironique mais sérieux, le visage impassible.

« Excuse-moi… » Lui répondit simplement Harry, qui en avait déduit que Rogue avait annulé le sort.

Tout deux pénétrèrent dans la forêt et l’instant d’après, un bruit assourdissant leur perça les tympans. Ils plaquèrent leurs mains sur leurs oreilles, tout en continuant de s’enfoncer dans la forêt.

« HERMIOOOOOOONE ! » Appela Ron.

« HERMIONE, OU ES-TU ? » Enchaina Harry en appuyant sa baguette sur sa gorge, de manière à ce que sa voix porte dans les profondeurs de la forêt.

La jeune fille leur répondit par un cri. Se remettant à courir en slalomant entre les arbres, les deux amis espéraient intérieurement qu’il n’était pas trop tard.

Soudain, une immense flamme arriva sur eux et Harry eu juste le temps d’attraper Ron pour se cacher derrière un rocher.

« ROOON ! » Hurla Hermione.

Le jeune homme regarda derrière le rocher, et chercha Hermione des yeux. Il regarda en l’air et la découvrit, se cramponnant à la branche d’un hêtre.

« Harry, charge toi du dragon, je m’occupe d’Hermione. » Décida Ron.

Son ami acquiesça d’un signe de tête et se précipita à la vue du dragon.

« EH ! VIENS UN PEU PAR ICI ! » Lança t’il à l’adresse du dragon, en agitant les bras. De sa baguette il lança un « accio balai » et se cacha derrière les arbres encore intacts, dans l’attente du balai.

Le dragon, occupé par Harry, n’avait pas vu que Ron s’était précipité vers l’hêtre où se trouvait Hermione. Aussi silencieusement que possible il fit léviter Hermione et la fit atterrir en douceur sur le sol ferme. La jeune femme se jeta dans ses bras et pleura doucement.

« Hermione, il faut y aller. » Lui dit Ron, gêné, en caressant ses cheveux.

La jeune fille se ressaisit, essuya les larmes qui coulaient le long de son visage et avança vers le château avec Ron.

Harry, pendant ce temps, avait enfourché son balai et volait en direction du lac, suivit de près par le dragon. L’air frais du matin et l’odeur de souffre que répandait le reptile derrière lui, lui fit remonter le souvenir de la première tâche du Tournois des trois sorciers.

Il ne savait pas où il allait, ni comment il allait se débarrasser du dragon, mais n’eu pas à chercher très longtemps. En effet, plus bas, aux abords des embarcadères, une troupe d’aurors avait déjà attrapé la moitié des dragons. Lorsqu’ils virent Harry arriver, puis le dragon, tous connectèrent leur baguette et lancèrent un sort sur le dragon, qui tomba en chute libre, tournant sur lui-même, pour finir sa chute dans le lac, en projetant de l’eau sur plusieurs mètres. Harry remarqua que le dragon avait été capturé grâce à un filet disposé dans l’eau et qui résistait aux flammes et griffes tranchantes des dragons.

Enfin débarrassé du grand reptile, Harry retourna près de la cabane d’Hagrid, là où il avait laissé Rogue pour aller sauver Hermione. Celle-ci était là, en compagnie de Ron, et aidait Rogue à retourner au château. Lorsqu’ils aperçurent Harry dans les airs, ses amis sourirent, et, à son grand étonnement, Rogue aussi…

Harry atterrît en douceur sur l’herbe brûlée et descendit de son balai pour se précipiter vers ses amis, et serrer Hermione dans ses bras.

« Tu nous a fais une de ces peurs ! Pourquoi es-tu partit ? Et qu’est ce que tu faisais dans la Salle sur Demande ? » La questionna t’il, le regard à la fois accusateur et inquiet.

« Plus tard, Harry. Il a besoin de soins. » Lui dit-elle, gênée en regardant Rogue appuyé sur son épaule.

Harry passa l’autre bras de son ancien professeur sur son épaule, et après avoir ramassé son balai, il avança en direction du château. Ron suivait derrière eux, tenant le corps inanimé de Mr Weasley en lévitation.

Il aurait voulu dire quelque chose à son meilleur ami pour le réconforter, mais il ne savait pas quoi. Il savait la peine que l’on pouvait ressentir quand on perdait un être cher, et il savait aussi que tous les mots de la terre ne suffisaient pas pour apaiser cette peine. Ils marchèrent donc tous en silence, mais une fois arrivés devant le château le problème des mangemorts leur revint en mémoire.

« Comment on va passer ? » Demanda Hermione d’une voix étouffée et apeurée.

« Il faut voler, je ne vois que ça… » Répondit Harry en levant les yeux vers la tour du Directeur.

Ils aidèrent Rogue à s’assoir sur le balai, et après s’être assuré qu’il pouvait voler de lui-même, le regardèrent s’éloigner en direction de la grande tour.

« Ron… » Commença Hermione d’une petite voix en tournant dos à
son ami.

« Laisse-moi tranquille s’il te plait ! » Répliqua celui-ci, froidement.

Harry ne décrocha pas un mot. Pas par manque de vocabulaire cette fois, mais par colère… Il aurait voulu tuer tous les mangemorts qui se trouvaient dans ce château qu’il considérait comme sa maison. Mais il savait très bien qu’il ne pouvait pas. Il savait que s’il se précipitait à l’intérieur, Hermione et Ron le suivrait. Il n’avait pas envie de mettre leurs vies en danger, même si elles ne tenaient qu’à un fil à présent...

Tout à ses pensées machiavéliques, il ne se rendit pas compte immédiatement que le balai venait d’atterrir à quelques centimètres au dessus de ses pieds.

« Hermione, vas-y ! »
Voyant que son amie allait protester, il l’a poussa sur le balai et posa sur elle un regard mauvais.

« On a pas le temps de se disputer pour des broutilles ! Tu montes rejoindre les autres, et tu nous renvois le balai, d’accord ? »

La jeune fille acquiesça d’un signe de tête, des larmes perlant aux coins de ses yeux bruns, puis s’envola à son tour.

« Ron, dès que le balai revient, tu montes à ton tour ! » Dit Harry en regardant son ami, dont les yeux ne cessaient de fixer le corps de son père.

« Et pour mon père, on fait comment ? » Demanda Ron complètement déstabilisé, les yeux baissés, un sanglot dans la voix.

« Tu monteras doucement et tu continueras à le faire léviter. »

Le jeune homme fit un signe de la tête pour lui montrer son accord et attendit quelques secondes que le balai redescende à sa hauteur.

Il regarda son ami une dernière fois avant de s’envoler en direction du bureau du Directeur, tenant toujours son père en lévitation.

Au fur et à mesure qu’il se rapprochait du bureau, les larmes lui montaient aux yeux. Il redoutait plus que tous la réaction de sa mère. Il savait d’avance qu’elle allait s’effondrer sur le corps de son mari, qu’elle allait pleurer toutes les larmes de son corps, et qu’elle surveillerait ses enfants plus qu’avant. Il savait aussi qu’elle allait avoir besoin de beaucoup de soutien. Tout comme lui, ses frères et sa sœur… Mais il savait qu’il pouvait compter sur Hermione et sur Harry.

Fred et Georges l’attendaient à la fenêtre, la mine sombre. Jamais il n’avait vu ses frères avec un aussi triste visage…

Arrivé à hauteur de la fenêtre, les jumeaux attrapèrent leur père et disparurent dans la pièce, suivit de près par Ron qui renvoya le balai à Harry, aussitôt descendu.

Allongé sur le sol froid, les paupières clauses, Ron se rendit véritablement compte qu’il avait perdu son père à jamais…

Molly pleurait sur le corps d’Arthur, tout en tenant contre sa poitrine la main froide de son mari disparu, et les jumeaux serraient leur sœur dans leur bras. Ils lui disaient qu’il ne souffrait plus à présent et qu’il veillerait toujours sur elle, peu importe l’endroit où il se trouvait, et sous quelle forme.

Hermione s’était retirée vers le fond de la pièce et pleurait en silence, la tête dans ses mains.

Ron s’approcha de sa mère et celle-ci continua de pleurer dans les bras de son fils…

Harry arriva à son tour dans le bureau et serra Molly dans ses bras.

« Harry, je t’en pris, ne fais jamais rien d’inconscient qui pourrait te coûter la vie à toi aussi… Je t’en supplie… »

Ne sachant quoi répondre, le jeune homme se contenta d’un hochement de tête approbateur en tentant désespérément de retenir ses larmes.

Puis Molly lâcha Harry et serra les jumeaux dans ses bras en leur disant d’être fort, qu’elle veillerait sur eux autant qu’elle le pourrait et combien elle les aimait…

Harry tentait de réconforter Ginny du mieux qu’il pouvait, le regard fixé sur le corps d’Arthur donc le visage était aussi blanc que celui d’un fantôme.

Quand à Ron, il rejoignit Hermione qui était assise contre le mur derrière le bureau de Dumbledore.

La jeune fille releva la tête et regarda son ami dans les yeux. Ce n’était pas le moment propice pour lui avouer son amour pour lui, mais en même temps, elle avait tellement envie, tellement besoin de lui dire enfin combien elle l’aimait…

Alors qu’elle s’apprêtait à lui parler, Ron se jeta dans ses bras et pleura. Elle se ravisa alors et le serra contre elle, ce qui rassura et calma le jeune homme.

Quelque chose se passa alors entre eux, et lorsque Ron leva à nouveau ses yeux vers ceux de la jeune fille, une attirance d’une force incroyable les fit s’embrasser…

Ils étaient tous les deux tristes, et en colère, mais ils s’aimaient… Et pour la première fois depuis bien longtemps, un gros poids disparu de leur âme, de leur corps, pour laisser place à un sentiment nouveau. Ce même sentiment qui avait failli anéantir Voldemort lorsque celui-ci s’en était prit à Harry…

Cela faisait maintenant une semaine qu’Arthur était décédé, et personne ne s’en était remis.

Rogue était toujours très affaibli par ses blessures, et restait allongé sur son lit de camp toute la journée, ce qui étonnait Harry qui avait toujours pensé que Rogue continuerait à avancer, quoi qu’il arrive.

Molly ne quittait plus ses enfants, Harry et Hermione, une seule seconde de ses petits yeux bleus humides. Elle tenait à les avoir près d’elle à chaque instant, à leur tenir la main, à les rassurer.

Elle leur répétait sans cesse qu’Arthur serait vengé un jour, mais que pour l’instant, il ne fallait pas qu’ils sortent de cette pièce, qu’elle ne survivrait pas à un autre drame.

Lupin et Tonks faisaient de fréquents aller/retour dans les couloirs du château, afin d’anéantir les mangemorts qui auraient eu l’audace de rester, et de brûler les cadavres de ceux qui avaient péris.

Quant à Hagrid, il passait la quasi-totalité de ses journées à reconstruire sa cabane brûlée, et revenait dans le bureau de Dumbledore le soir pour avoir des nouvelles et manger quelque chose.

Harry était très affecté par la mort de celui qu’il considérait comme un second père, mais gardait quand même à l’esprit qu’il avait une quête à accomplir. Il comprendrait très bien que Ron et Hermione ne veuille plus l’accompagner, mais il ne pouvait pas rester une semaine de plus enfermé dans ce bureau qui était à présent un endroit rempli de douloureux souvenirs qu’il souhaitait plus que tout oublier.

Ce soir là, après une semaine passée sans aucun mauvais rêve, il alla trouver Lupin qui s’était isolé et regardait par la fenêtre d’un air absent.

« Rémus. » L’appela doucement Harry.

Le loup-garou se tourna vers lui et Harry pu lire dans son regard le désespoir et le malheur qui régnait dans ses yeux.

« Oui, Harry ? »

Il se demanda alors si le moment était bien choisi pour poser la question qui lui brûlait les lèvres, à celui qui était devenu son nouveau mentor, mais se lança tout de même.

« Je… Comment dire… Je sais bien que ce n’est pas le bon moment pour en parler mais… »

« Tu veux savoir quand nous partirons pour les monts Grampians ? » Lui demanda Lupin en soupirant.

Harry approuva d’un signe de tête et baissa les yeux sur ses chaussures.

« J’étais justement en train de me poser la même question, vois-tu. »

Le ton qu’avait employé Lupin fit relever la tête d’Harry.

« Molly ne veut pas que vous partiez, toi, Ron et Hermione. Et je la comprends. Après ce qui s’est passé, perdre encore un être cher serait terrible. »

« Mais… »

« Je sais ce que tu vas me dire, Harry. Que tu as une promesse à tenir, que tu es prêt à affronter le danger s’il se présentait à toi, que tu sais te défendre et défendre tes amis, mais je ne peux pas vous laissez venir. »

Harry regarda son ancien professeur avec une expression d’incompréhension mêlée de colère.

« Vous ne pouvez pas m’empêcher de vous accompagner ! Je suis majeur ! »

« Justement Harry, justement ! Il faut que tu arrêtes de n’en faire qu’à ta tête ! Tu es majeur, Voldemort et ses mangemorts te cherchent ! Peu importe l’endroit où tu te trouveras désormais, tu seras toujours traqué, sans relâche ! »

« Raison de plus ! Si Voldemort me cherche, il vaut mieux que je parte ! »

Le loup-garou lui jeta un regard glacial qui fit frissonner le jeune sorcier, puis tourna la tête vers les Weasley, Rogue et Hermione qui assistaient à la scène en silence.

Molly avait à nouveau le visage baigné de larmes. Ginny, Fred et George avaient le visage froid mais malgré tout anxieux. Ron et Hermione chuchotaient à l’écart du groupe, et un rictus dessinait le visage blafard de Rogue.

« Laisse-le donc partir, Rémus. » Murmura Rogue en se redressant sur le lit, sa robe noire ensanglantée effleurant le sol dur.

« Séverus, tu sais bien qu’il ne faut pas qu’il sorte de ce château ! » S’emporta Lupin.

« Potter veut se rendre utile ! Il se croit plus fort que tout le monde sous prétexte qu’il à survécu au sortilège de la mort… »

Rogue avançait vers Harry, ses yeux froids posés sur sa cicatrice douloureuse.

« CE N’EST PAS VRAI ! » S’écria le jeune sorcier.

« Ah oui ?! Voyons voir… Si nous récapitulions votre étonnante vie, Potter. »

« Séverus, ça suffit ! » S’exclama Lupin en faisant un pas vers Rogue qui s’empressa de le stopper d’un geste de la main.

« Tait-toi donc Rémus… Alors, Potter. Vous avez survécu au sortilège de la mort que le Seigneur des Ténèbres vous à infligé alors que vous n’étiez qu’un gamin. Tout le monde à pensé qu’il avait disparu, que vous l’aviez anéanti, par on ne sait quelle vieille magie. Mais c’était faux ! Je sais que vous savez la vérité sur ce qui compose le secret du Seigneur des Ténèbres… »

Rogue marqua une pause mais regarda toujours fixement le visage d’Harry. Celui-ci sentait la colère monter en lui, et serra les poings pour s’empêcher de frapper son professeur des potions. Il n’avait aucune envie que son passé soit raconté par ce traitre de mangemort qu’était Séverus Rogue.

« Vous n’avez aucune réaction Potter ? Bien, alors, continuons. C’est ce gros benêt de Hagrid qui vous a amené chez vos moldus d’oncle et tante après la mort de vos parents. Vous savez comment bien sûr ?! Avec la moto de votre chez parrain disparu, Potter. »

« Je… vous… interdit… de… parler… de… Sirius… » Marmonna Harry dont le visage était soudainement passé du rouge au blanc.

Rogue lui fit un sourire malveillant et continua son histoire sans prendre en compte la remarque d’Harry.

« Vous avez fait votre première rentrée à Poudlard et vous vous êtes cru tout permis ! »

Le visage de Rogue changea peu à peu. Le sourire qu’il affichait s’effaça, et son teint commença à rougir.

« J’ai toujours pensé que Quirell représentait une menace. Je le sentais. Et j’ai tout fait pour vous protéger de cet abruti ! Oh, ne pensez pas que je vous appréciais, Potter, loin de là ! Mais je me suis toujours fait la promesse de protéger le fils de Lily Evans. »

« Elle était mariée à mon père ! Elle s’appelait Lily Potter ! Et comment osez-vous parler de ma mère ! »

Harry n’arrivait plus à contenir la colère qui le submergeait. Il aurait voulu se jeter sur Rogue, mais il savait qu’il serait neutralisé avant qu’il n’ait eu le temps de faire un geste.

« Vous ne connaissez rien de son histoire, espèce de petit insolent, de notre histoire ! »

« ROGUE CA SUFFIT ! » Hurla Tonks qui s’interposa entre Séverus et Harry.

Elle était arrivée dans le bureau quelques minutes avant, et avait suivi une partie de la conversation.

Harry desserra ses poings.

La dernière phrase que venait de prononcer Rogue avait résonnée dans son esprit.

Que voulait-il dire par, « notre histoire » ? Sa mère avait-elle eu une aventure avec l’être qui le répugnait autant que Voldemort ? Non, ce n’était pas possible. Sa mère aimait son père. Lily aimait James ! Son père et Rogue étaient totalement différents. Comment aurait-elle pu aimer un être comme Séverus ?

Le jeune sorcier ne remarqua pas que Lupin l’avait prit par les épaules et l’avait amené s’assoir sur un lit, dans un coin de la pièce à l’opposé de Rogue.

Il était encore sous le choc.

Il entendait ses amis lui parler, mais ne comprenait pas un seul mot de ce qu’ils disaient.

Son regard s’était posé sur une pile de livre qu’il avait lu durant toute la semaine. Mais la chasse à l’épée lui était bien égale à présent. L’épée, le dragon, Voldemort… Plus rien n’avait d’importance…