Destins Croisés
Chapitre 1 : Hommage Aux Dursley
Pour la première fois depuis près de seize ans, les membres de la famille Dursley, composée de Vernon et Petunia ainsi que de leur fils Dudley, et résidant au 4, Privet Drive à Little Whinging, n'étaient pas mécontents d'avoir leur neuveu Harry à la maison.
Du moins, ils n'y pensaient pas, car ils savaient que c'était la dernère fois que ce garçon mettait les pieds chez eux, et cette seule pensée les remplissait d'une joie immense.
Depuis qu'il avait été déposé devant leur porte à l'âge d'un an, son arrogance et sa différence ne leur avait attiré que des problèmes. Il n'y a encore que quelques jours, le garçon avait eu le culot d'inviter deux de ses amis avec lui dans leur maison. Vernon et Petunia s'y étaient opposés bien entendu, mais il s'était avéré que ses deux amis avaient 17 ans, c'est à dire qu'ils étaient majeurs, et par conséquent pouvaient faire usage de leurs baguettes contre les Dursley sans prendre aucun risque. L'un d'entre eux, un grand rouquin à l'expression ahurie et aux vêtements rapiécés qui avaient donné la nausée à Petunia, avait même osé les menacer physiquement. Cette technique de persuasion semblait courante chez les amis d'Harry Potter, comme l'avait remarqué Vernon un an auparavant, ce qui renforça son opinion selon laquelle "il manquait une case à tous ces gens-là."
Depuis, Vernon et Petunia avaient adopté une technique qu'ils connaissaient bien en présence d'Harry et de ses amis, qui consistait à faire comme si ces derniers n'existaient pas. Mais Dudley n'avait pas cette force, sans doute à cause de la rencontre traumatisante qu'il avait vécu avec un géant en colère armé d'une baguette lors du onzième anniversaire de Harry. Dès lors quil croyait apercevoir son cousin ou ses amis, il allait immédiatement se cacher derrière ses parents en poussant des petits cris porcins.
La raison pour laquelle les Dursley étaient aussi terrifiés par de simples adolescents est parceque Harry Potter était un sorcier. Et pas n'importe quel sorcier, puisqu'il était "'le survivant'. On l'appelait ainsi car il avait vaincu à lui seul le plus puissant mage noir de tous les temps, Lord Voldemort, lorsque le sort mortel que ce dernier avait lancé à Harry,alors âgé d'un an, était retourné à l'envoyeur, réduisant Voldemort à néant - ou presque-, et ne laissant qu'une cicatrice en forme d'éclair sur le front du nouveau-né qui devint mondialement célèbre chez les sorciers à partir de ce moment précis.
Les Dursley, quant à eux, étaient ce que les sorciers appelaient des Moldus - pas une once de sang magique dans leurs veines- et par conséquent tout ce qui touchait de près ou de loin à la magie les horrifiait.
Lors de sa dernière soirée à Privet Drive, Harry était dans sa chambre en compagnie d'Hermione Granger et Ron Weasley, ses deux meilleurs amis. Ils venaient tous les trois de terminer leur sixième année d'études à la prestigieuse école de sorcellerie de Poudlard. L'année avait été néanmoins terminée prématurément à cause du meurtre brutal du directeur de l'école, Albus Dumbledore - considéré comme le plus grand sorcier de tous les temps- par l'ex professeur de potions, Severus Rogue. Après un débat mouvementé, les gouverneurs de l'école avaient malgré tout décidé que l'école resterait ouverte, même si il était prévu que seulement un tiers des élèves y retourneraient.
Harry et Ron étaient installés sur le sol et jouaient aux échecs version sorciers -le principe était le même, mais les pièces se battaient réellement-. Hermione, fidèle à elle-même, était assise sur le lit d'Harry et commencait à lire l'édition du soir de La Gazette du Sorcier.
"Du nouveau?" demanda Ron au bout d'un moment, tandis qu'il regardait sa reine mettre en pièces une des tours d'Harry.
"Pas vraiment..." répondit Hermione vaguement, sans quitter le journal des yeux. "Scrimgeour tente de se racheter, on dirait. Il a fait libérer Stan Rocade et Mundungus."
"La seule chose utile qu'il ait fait jusqu'à maintenant," dit Harry amèrement en regardant la féroce bataille qui opposait sous ses yeux son fou au cavalier de Ron.
"Aucune nouvelle de Voldemort..." soupira Hermione en refermant le journal quelques minutes plus tard.
L'inquiétude d'Harry grandit. Voldemort n'avait pas fait parler de lui depuis l'attaque sur Poudlard, deux semaines auparavant. Il avait alors frappé un grand coup, certes, mais rester muet alors que tout le monde savait qu'il était de retour ne lui ressemblait pas. Harry savait que cela n'avait rien de bon : Voldemort se préparait certainement à une nouvelle attaque de masse. Le regard dans le vague, Harry commença à compter dans sa tête les cibles potentielles d'une attaque : Le ministère... Le Chemine de Traverse... Le Poudlard Express...
Harry fut retiré de ses pensées défaitistes par la voix de Ron.
"Echec et Mat, Harry," dit-il en baillant. "Ca fait donc... cinq à zéro. Vraiment, c'est à se demander si tu le fais exprès," ajouta t-il avec un sourir frimeur.
Harry prit un des oreillés sur son lit et frappa Ron en pleine figure. Ron riposta immédiatement et une violente bataille s'en suivit, sous le regard d'Hermione qui semblait blasée.
La voix de l'oncle Vernon se fit entendre après quelques minutes.
"C'EST BIENTOT FINI CE BOUCAN?" rugit-il.
Harry, qui s'était réfugié sous son bureau pour échapper aux coups de Ron, sortit, remit ses lunettes en place et soupira.
"On devrait aller se coucher. Plus qu'une nuit, et on retrourne au Terrier." dit-il avec un sourire.
Ils avaient en effet reçu une lettre de professeur Lupin pendant l'après-midi, leur demandant de se tenir prêt à dix heures le lendemain matin lorsque lui-même et Mr Weasley viendraient les chercher pour les emmener au Terrier, la maison des Weasley, où le mariage de Bill et Fleur aurait lieu dans trois semaines.
Arthur Weasley et Remus Lupin étaient deux membres actifs de l'Ordre du Phénix, un groupuscule secret créé par Dumbledore pendant la première guerre contre Voldemort. L'Ordre était composé des Aurors -chasseurs de mages noirs- Alastor Maugrey, Kingsley Shacklebolt et Nymphadora Tonks, ansi que de toute la famille Weasley -Ron avait rejoint l'ordre le jour de ses 17 ans-. La grande majorité des professeurs de Poudlard l'avait rejoint après le meurtre de Dumbledore.
Il y a seulement quelques mois encore, l'unique chose que voulait Harry était de rejoindre l'Ordre, mais depuis ses plans et sa vie avaient changés : Il avait décidé qu'il ne retournerait pas à Poudlard pour sa septième et dernère année d'études, mais il allait partir avec Ron et Hermione dans une quête dangeureuse et probablement sans retour -du moins le pensait-il parfois- : Il allait rechercher et détruire les quatres Horcruxes restant de Voldemort - c'est à dire des morceaux de son âme- et il allait ensuite tuer Voldemort lui-même, car tel était son destin : il existait une prophétie disant qu'il était le seul à pouvoir tuer Voldemort.
Harry éteint la lumière et s'installa sur son lit tandis que Ron et Hermione étaient déjà allongés sur le matelas que cette dernière avait conjuré.
Ses deux amis s'était beaucoup rapprochés depuis la mort de Dumbledore, à tel point que Harry était certain qu'il ne s'agissait plus d'une histoire d'amitié entre ces deux-là. Néanmoins, ils avaient été très discret devant Harry et il leur en était reconnaissant, car même si il savait depuis toujours qu'ils finiraient ensemble, cette perspective le mettait un peu mal à l'aise.
Harry se mit alors à penser à Ginny et une boule se forma dans sa gorge. Depuis les funérailles de Dumbledore, elle avait été très distante avec lui et ne lui avait presque pas parlé. Harry s'était juré que lorsqu'il la reverrait au Terrier, il lui ferait comprendre les raisons de son choix et il arrangerait les choses entre eux.
"Bonne nuit,"dit Harry.
"Bonne nuit, Harry,"répondirent Ron et Hermione à l'unisson.
Harry ferma les yeux et fit le compte des Horcruxes qu'il lui restait à détruire, comme il le faisait chaque jour. 'Le médaillon... La coupe... Le serpent... Une objet ayant appartenu à Gryffondor ou à Serdaigle... Et puis Voldemort...'
Tandis que Harry sombrait dans un sommeil agité, à des centaines de kilomètres de Privet Drive, un homme grand aux cheveux longs et au nez crochu se réveilla en sursaut.
