[Fanfiction] Ce que je vOeux

Pour les Commentaires c est ici : http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=1038



Cette fanfiction est en cours d'écriture alors il faudra etre patient(e) pour la suite



La sonnerie de mon téléphone portable retentit inlassablement à 20cm à peine de ma main.
Agacée par cette nuisance sonore, je me décide enfin à baisser les yeux de mon ordinateur pour répondre.
-Oui ?
-Wendy ? C’est David !
Je grimace en entendant mon nom qui me fait invariablement penser à Peter pan bien que ma vie n’ait rien de magique.
-Salut David, ça va ? demande-je poliment.
-Impec, merci ! Je me demandais si tu voudrais nous accompagner à la foire en ville avec Thibaut et Mélanie ?
Je réfléchis un instant. La foire en question n’est en fait qu’un vide grenier annuel avec quelques artisans locaux qui viennent présenter leurs œuvres ou créations. Mais bon, quand on vit loin des grandes villes, il ne faut pas être trop exigeant.
-Pourquoi pas…
-Génial ! On se rejoint devant chez Mel dans 30mn. Ca te va ?
-Ok. A tout à l’heure.
Je raccroche sans même attendre sa réponse. Depuis quelques temps, cette vie là me lasse profondément. Toujours les mêmes visages, toujours les mêmes sorties, toujours les mêmes dialogues. Je m’ennuie et ne sais absolument pas quoi faire pour y remédier. Mais que faire quand on a 16ans et qu’on vit dans un village d’à peine 2000 habitants ?
Je me lève lourdement de ma chaise et me dirige vers la salle de bain. Je regarde mon reflet dans le miroir et y rencontre 2 grands yeux vert clair, presque bleus. Sûrement les yeux de mon père. Je me trouve un peu pâle, un peu trop mince aussi. J’ai grandi trop vite ces derniers mois. J’ai pris quelques centimètres pour atteindre les 1m67 et, ô bonheur, de la poitrine.
Je décide d’attacher mes cheveux pour dégager mon visage. Je voulais teindre ma tignasse châtain en blond, pour atténuer ma pâleur, mais ma mère s’y est opposée.
Je soupire et descend dans la cuisine où ma mère regarde avec passion une de ces séries à l’eau de rose.
-Maman, je sors.
Elle lève son doux regard brun sur moi.
-Ah ? Et où vas-tu ?
Je trouve la question si incongrue qu’un petit sourire vient relever la commissure de mes lèvres.
-A la foire avec Mélanie, David et Thibaut.
-Bien… A ce soir alors.
-A ce soir maman, dis je tendrement.
Je dépose un petit baiser sur sa joue et sors de la maison.
Nous sommes fin août et le soleil inonde les rues de ses rayons. La rentrée scolaire approche à grands pas et je l’attends avec impatience. L’été est beaucoup trop long à mon goût, surtout quand on n’a rien à faire. Je descends la rue et prends la première à droite.
La maison de Mélanie se tient là, paradant avec ses volets bleu myosotis. Thibaut attend déjà devant la porte avec, comme à son habitude, une barre chocolatée à la main.
-Salut Titi, lui dis-je.
-Salut Wendy.
-Tu devrais arrêter de bouffer ces machins, ce n’est pas très bon pour la santé, lui dis-je gentillement.
Il me regarde fixement dans les yeux et me sourit. Thibaut a une fâcheuse tendance à l’obésité et comme ses parents trouvent révoltant de mettre un enfant au régime, il nous a demandé de le surveiller un peu pour qu’il puisse perdre un peu de poids.
Je le vois remballer son morceau de chocolat et me le tendre.
-Merci, me dit-il.
Je lui souris à mon tour et ouvre la bouche au moment où la porte de chez Mélanie s’ouvre également mais dans un grand fracas.
-Je sors, hurle-t-elle en posant le pied dans la rue.
-Où est-ce que tu vas encore ? Répond son père avec autant de force.
-En ville ! Où veux-tu que j’aille ?! Dit-elle en refermant la porte.
La jolie blonde se tourne enfin vers nous et nous dit avec son plus beau sourire :
-On y va ?
-Euh…dit Thibaut.
-David n’est pas encore arrivé, dis-je calmement.
Mélanie regarde autour d’elle comme pour s’en assurer.
-Ah ! Bon et bien on va l’attendre.
Dans un même mouvement, nous nous asseyons tous les 3 sur les marches du perron. Je vois Thibaut se recroqueviller dans son coin tandis que Mélanie part dans un monologue lassant dont le sujet principal est elle. David arrive enfin. Beau brun au sourire charmeur, on le sent sûr de lui et les filles y sont rarement indifférentes.
-Salut tout le monde ! Dit-il en s’arrêtant devant nous. Vous êtes prêts ?
-Prêts ! Répond Mélanie.
Thibaut et moi nous levons et tous les 4, nous prenons la direction du centre ville.
L’arrivée de David met de l’ambiance et chacun à enfin son mot à dire. Une fois dans les rues de la foire, nous y allons de bon cœur pour critiquer tel ou tel objet totalement désuet ou kitch et même les brocanteurs y passent. Enfin, l’après-midi touchant à sa fin, un peu de sérieux reprend le dessus et chacun semble captivé par un stand : vêtements à la mode pour Mélanie, jeux vidéos pour Thibaut et pièces de moto pour David. Quant à moi, je m’attarde un instant près d’une vieille dame qui a l’air aussi antique que les objets entassés pêle-mêle devant elle.
-Bonjour mon enfant, me dit-elle avec un sourire édenté qui me rappelle immanquablement la sorcière de Blanche-neige.
-Bonjour, dis-je poliment.
-Est-ce que quelque chose t’intéresse ? Tous ces bibelots ont une histoire tu sais.
Je regarde les chandeliers, assiettes, couverts, bijoux et autres d’un air songeur. Quelle valeur peuvent-ils bien avoir ? Quelle histoire ou quels secrets sont les leurs ?
-Tiens, regardes, cette vieille lampe à pétrole, je m’en servais pour faire mes devoirs autrefois.
Je regarde la lampe ébréchée qu’elle me tend et lui fait signe que non, je ne suis pas intéressée.
-Ou alors, cette magnifique boîte à bijoux que m’avait offert ma grand-mère pour mes 13ans.
Là encore, l’objet n’est pas en train bon état et je commence à ressentir un peu de pitié et de gêne pour cette vieille femme. Soudain, mon regard est attiré par un objet qui semble plus ancien encore : une lampe à huile comme dans Aladdin. Cette pensée me fait sourire ! Moi et mes contes ! Je prends délicatement ma découverte dans mes mains. Elle est en bon état !
-Ca, ça appartenait à mon père et à son père avant lui, me dit la vieille dame avec une pointe de nostalgie dans la voix.
-Combien fait-elle ?
-Oh… Euh...
Elle semble hésiter.
-Je ne sais pas, je ne pensais pas la vendre.
Je commence à la reposer. Je vois la femme/sorcière me regarder et soudain ouvrir la bouche :
-7euros, je pense que c’est un bon prix.
Je fouille dans la poche de mon jean’s, lui tend la monnaie et repars avec ma lampe.
-C’est quoi cette horreur ? Me demande Mélanie un instant plus tard.
-Je trouve ça chouette, c’est quoi ? me demande à son tour Thibaut.
-Une lampe à huile, répondis-je.
Chacun se demande ce que je vais bien pouvoir en faire et, moi-même, je ne sais pas trop pourquoi je l’ai acheté. Je relève les yeux et croise le regard de David qui m’épie. Il doit me prendre pour une folle lui aussi.
Je rentre enfin à la maison après avoir dit au revoir à mes amis au coin de la rue.
-Coucou maman, c’est moi, dis-je en ôtant mes chaussures dans l’entrée.
-Bonsoir ma chérie. Le dîner est presque prêt.
-D’accord, je monte 5mn et j’arrive.
Je monte 4 à 4 l’escalier et entre dans ma chambre. Perplexe, je dépose la lampe sur mon bureau et la regarde longuement. « Pourquoi ai-je acheté ça ? ». La lampe est ornée de fines ciselures légèrement effacées par le temps ou par la saleté. Je tends la main pour la prendre…
-Wendy, c’est prêt, me crie ma mère du bas des marches.
-J’arrive, dis-je en jetant un dernier coup d’œil à la lampe.
-Ton oncle sera là demain, m’annonce ma mère au cours du dîner.
-Demain ? Dis-je agréablement surprise.
-Oui, il va rester toute la semaine.
Je suis folle de joie à l’idée de revoir celui qui m’a un peu servit de père.
Je débarrasse la table en chantonnant et m’empare d’une éponge, d’un torchon, d’un bol d’eau et d’un peu de pierre d’argent.
-Que fais-tu ? me demande ma mère.
-Oh ! J’ai trouvé une vieille lampe à huile sur le marché, je voudrais lui redonner une seconde jeunesse.
Ma mère me sourit, elle a toujours aimé les vieux bibelots.
Je remonte dans ma chambre et m’installe à mon bureau. Je trempe l’éponge dans l’eau, la frictionne un peu sur la pierre d’argent et l’approche de la lampe.
« Ce serait comique si un génie tout bleu en sortait pour réaliser mes vœux ! ». Je souris, me moquant de ma propre naïveté et me mets à frotter énergiquement la lampe.
Après une heure de ce traitement, elle est rutilante de propreté et les petites gravures qui l’ornent sont maintenant parfaitement visibles bien qu’incompréhensibles : « genius appearium ».
Je décide enfin d’aller me coucher et m’endors quasi instantanément.
« Eveilles toi », me dit doucement la lumière en face de moi. J’ouvre doucement les yeux et fixe la lampe qui brille sur mon bureau. « Est ce le reflet de la lune ? Est-ce que je rêve ? » me demande-je.
-Qui est là ?
« Je suis le génie de la lampe ».
La voix semble proche et en même temps irréelle. J’oscille entre la peur et le fou rire. « Est ce que je dors ? ».
-Que voulez-vous ?
« Je suis là pour exaucer deux de tes vœux ».
-Deux ? Vous voulez dire trois de mes vœux, non ?
« Non. Seulement deux de tes vœux, reprend lentement la voix. Parles, je t’écoute. Ordonnes et j’exaucerai ».
-C’est ridicule, dis-je dans un murmure.
J’aimerai pouvoir me lever et allumer la lumière ou appeler ma mère mais je n’ose pas. Je ne sais même pas si je rêve…
« Que dois-je faire ? »
« Ordonnes et j’exaucerai » répète la voix.
Faire un vœu…
-Je voudrais que mon père revienne, dis-je subitement.
« Qu’il en soit fait selon tes désirs » répond la voix. « Quel est ton second vœu ? ».
Je réfléchis longuement. Que pourrais-je souhaiter ? Etre riche ? Célèbre ? Belle ? Super intelligente ? Tout ça en même temps… mais je n’ai droit qu’à un vœu…
-Je souhaiterai… avoir… des pouvoirs magiques !
« Qu’il en soit fait selon tes désirs » me répond à nouveau la voix avant de s’éteindre.


Alors que le soleil se lève à peine, je suis brusquement tirée de mon sommeil par la sonnette de la porte d’entrée. Après un léger instant de silence, j’entends ma mère hurler.
Je bondis de mon lit pour me précipiter au rez-de-chaussée où je la retrouve évanouie dans les bras d’un homme au regard bleu/vert.
-Qui êtes-vous ? Hurle-je. Que lui avez-vous fait ?
-Je suis ton père, me dit abruptement l’inconnu en déposant ma mère sur le canapé.
-M…Mon père ?
Au moment même ou ma question franchit mes lèvres, une enveloppe se glisse par la fente de la boîte aux lettres pour atterrir à mes pieds. Machinalement, et pour me donner contenance, je la ramasse, l’ouvre et commence à la lire.

« COLLEGE POUDLARD, ECOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Albus Dumbledore
Commandeur du Grand Ordre de Merlin
Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur en chef, Manitou Suprême de la Confédération des Mages et Sorciers.
Chère Miss Lunecat,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d’ores et déjà d’une inscription au collège de Poudlard.
Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 août au plus tard.
Veuillez croire, Chère Miss Lunecat, en l’expression de nos sentiments distingués.

Minerva McGonagall
Directrice-adjointe. »

-Mon hibou ?
-Wendy ? Gémit ma mère.
-Maman ! Dis-je en me précipitant vers elle.
Elle ouvre les yeux et son regard se fixe sur mon père avant de s’évanouir à nouveau.
-Allez-vous en, lui crie-je en montrant la porte qui s’ouvre violemment sous mon air ahuri.
Mon « père » regarde alternativement la porte et mon doigt, comme s’il n’en revenait pas. Il ne m’en faut pas plus pour que je plonge mon poing au fond de la poche de mon pyjama.
-Je repasserai un peu plus tard, me dit-il en sortant.
Je reste un moment songeuse auprès de ma mère toujours évanouie. Mon père est là, je reçois une lettre d’une école de sorcellerie et, apparemment, j’ai des pouvoirs magiques…
Je ne rêvais pas finalement…[url][/url]

Ma mère reprend enfin connaissance. Elle semble un peu perdue mais je n’ose rompre le silence. Au bout d’un moment, je me décide :
-Maman ? Tu veux un peu de thé ?
-Oh oui ! Oui, avec plaisir ma chérie.
Nous nous installons l’une en face de l’autre à la table de la cuisine, nos deux tasses fumantes devant nous.
-Ton père, commence ma mère, m’avait promis de ne jamais revenir.
Je reste un instant sans voix.
-Promis ?
Elle lève un regard triste et désolé vers moi.
-Oui, me dit-elle, promis.
Un long silence s’installe entre nous avant qu’elle ne reprenne.
-A l’époque, l’homme dont j’étais éperdument amoureuse venait de me quitter. Ton père, Yoan, était le meilleur ami de ton oncle. Il venait de s’engager dans la légion étrangère et devait partir pour la Thaïlande pour une période indéfinie. Je savais qu’il était depuis longtemps épris de moi, alors j’en ai… profité.
Son regard se voile à ce souvenir. Je comprends qu’elle n’est pas très fière de ce qu’elle a fait et qu’elle redoute mon jugement.
-J’ai demandé à Yoan de me faire un enfant et de ne jamais revenir, de ne jamais chercher à te connaître, ni à s’occuper de toi. Je lui ai fait promettre et il a accepté. Il savait que c’était sa seule chance de pouvoir m’aimer… Peut-être espérait-il secrètement que je change d’avis…Mais il a tenu parole… jusqu’à aujourd’hui.
Je baisse vivement la tête sur ma tasse, soudain honteuse d’être la cause de ce bouleversement. J’ignorais tout de cette histoire et ne me doutais absolument pas des conséquences de mon vœu.
-Que comptes tu faire ? Lui demandais-je timidement.
De nouveau un silence. Puis dans un soupir :
-Je ne sais pas, me répond-elle.
Une idée germe alors dans mon esprit.
-On pourrait l’inviter à dîner.
Elle me regarde, fronce les sourcils, semble chercher un argument pour refuser mais avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, je rajoute :
-J’aimerai faire sa connaissance. Savoir qui il est… Et qui je suis…
« Pourvu que ça marche ». Ma demande semble l’atteindre. Je la vois esquisser un pauvre sourire avant de me dire :
-Oui, je comprends… Nous l’inviterons à dîner avec nous ce soir.
Je jubile et mon visage rayonne de joie. Mon oncle doit arriver sous peu, je vais faire la connaissance de mon père et avec un peu de chance…
« Allons ma fille, ne mets pas la charrue avant les bœufs ».
Le cours de mes pensées est subitement interrompu par la sonnette de la porte d’entrée.
-Ah ! Cette fichue sonnette ! Dis-je agacée.
Au même instant, un petit bruit de court circuit se fait entendre, mettant le fameux carillon hors service. « Oups » pense-je en ouvrant la porte sur mon oncle.
-Laurent ! Dis-je en me jetant dans ses bras.
Mon oncle me rend mon étreinte et me demande avec un sourire chaleureux :
-Alors, comment va ma nièce préférée ?
-Ta seule et unique nièce, et par conséquent ta préférée, va à merveille ! Et toi ? La route n’a pas été trop longue ?
Tout en discutant, nous retournons gaiement à la cuisine où maman a déjà préparé une tasse de café pour son frère. Nous nous installons tous les trois autours de la table quand maman déclare à brûle pourpoint, comme si elle parlait de la météo :
-Tiens, Yoan nous a rendu visite aujourd’hui.
Laurent blêmit.
-Je pense l’inviter à dîner ce soir, continue-t-elle sereinement.
Mon oncle me regarde et je lui fais mon plus beau sourire.
-C’est une sacrée surprise ! finit-il par lâcher.
Nous sommes en pleine discussion sur les évènements du matin quand quelqu’un frappe à la porte.
-La sonnette ne marche plus ? Demande ma mère en fronçant les sourcils.
-Euh, non ! Dis-je en rougissant pendant que je me lève pour aller ouvrir.
Cette fois, c’est mon père.
-Je crois que votre sonnette ne marche plus, me dit-il.
-Euh, non en effet, dis-je mal à l’aise.
-Je peux entrer ? Me demande-t-il alors que je suis toujours immobile dans l’encadrement de la porte.
-Euh… Ah ! Oui bien sûr.
Je me pousse pour le laisser entrer et l’accompagne jusqu’à la cuisine où nous attendent mon oncle et ma mère.
Les retrouvailles, au départ timides, se déroulent finalement à merveilles. Je découvre en mon père un homme drôle et doux mais aussi assez strict en raison de ses années dans la légion… Et apparemment toujours amoureux de ma mère. D’ailleurs, cette dernière ne semble pas y être insensible et je remarque avec bonheur qu’elle rougit régulièrement à ses compliments. Mon oncle aussi a remarqué leur manège et m’adresse un clin d’œil complice au cours du dîner.
Les jours suivants se passent donc dans la joie et mes parents se rapprochent petit à petit comme je l’avais espéré.
Le seul petit hic venant de mes « pouvoirs magiques » que j’ai beaucoup de mal à contrôler. Par exemple, lors d’une promenade en famille, un chien, qui aboyait trop fort et nous empêchait de nous entendre, s’est brusquement retrouvé sans voix. Un camion de la fourrière a emmené une voiture, pourtant bien garée, alors qu’on cherchait une place depuis trop longtemps à mon goût. Un soir, le cinéma a même proposé en diffusion exceptionnelle et unique « Forever Young », le film préféré de ma mère… etc…
Alors que je ressasse tous ces évènements après un bon dîner avec mes parents, je décide de me retirer dans le salon pour leur laisser un peu d’intimité. Je m’installe confortablement dans le canapé, me saisit de la télécommande et…
Toc toc toc…
Je lève les yeux sur la porte d’entrée puis regarde l’horloge : 23H17. « Qui peut bien frapper à cette heure-ci ? ». Je sors péniblement du petit nid douillet que je m’étais faite et ouvre la porte. Je reste bouche bée devant l’homme qui se tient face à moi et tente confusément de me rappeler la date d’Halloween.
-C’est le 31 octobre, me dit gentiment le vieil homme.
Il doit bien mesurer 1M80, a une longue barbe qui lui descend jusqu’à la taille, de longs cheveux argents et de magnifiques yeux bleus, bienveillants, derrière une paire de lunette en demi-lune. Mais le plus étonnant est sans nul doute sa tenue vestimentaire : une longue robe violette avec des étoiles scintillantes et une cape et un chapeau pointu assortis. Je déglutis :
-Excusez-moi mais… qui êtes-vous ? Lui demandais-je une fois mon inspection terminée.
-Je m’appelle Albus Dumbledore, me répond-il toujours aimablement.
Ce nom me dit vaguement quelque chose mais impossible de m’en souvenir.
-Le directeur du collège de Poudlard, l’école de sorcellerie, rajoute-t-il.
J’ouvre grands les yeux et la bouche dans un « Oh » assez comique. Je me rappelle subitement la lettre arrivée en même temps que mon père.
-N’ayant pas reçu votre hibou pour la rentrée scolaire, je suis venu voir si tout allait bien.
-Euh… C'est-à-dire que nous n’avons pas de hibou.
- Non, bien sûr, répond-il avec un petit sourire.
-Qui est-ce Wendy ? demande ma mère en entrant dans le salon.
Elle s’arrête net en voyant le directeur et je vois passer dans son regard toute la méfiance et la suspicion d’une mère aux aguets.
-Bonsoir Madame. Ne vous inquiétez pas. Je me nomme Albus Dumbledore et je suis le Directeur de Poudlard.
-Poudlard ? demande ma mère en se détendant.
-Puis-je entrer un moment pour vous expliquer de quoi il s’agit ?
Dumbledore entra et expliqua à mes parents ce qu’était Poudlard et pourquoi je devais y aller.
-Tu comprendras Wendy, que tu dois apprendre à contrôler tes pouvoirs, me dit avec gentillesse le directeur. Un accident peut vite arriver.
Je hoche la tête en signe d’assentiment et il promet de venir me chercher le lendemain.
Il va falloir que je quitte mes amis, ma maison… mes parents. Moi qui voulais tant changer de vie, c’est fait maintenant !
Mais je ne sais pas encore à quel point…

Le lendemain matin, David débarque sans prévenir alors que je suis en train de préparer mon sac.
-Salut Wendy ! dit-il en entrant dans ma chambre… Tu t’en vas ? me demande-t-il avec inquiétude en voyant mes bagages.
-Euh… Bonjour David. Oui, je change d’école cette année… Je pars ce soir… Je serai en pension.
David n’en revient pas et son silence me met mal à l’aise.
-Pourquoi ?! demande-t-il brusquement. Pourquoi est ce que tu ne nous a rien dit ? On est tes amis ! Je croyais que ça comptait.
Il semble très en colère et même si je ne comprends pas la cause exacte, je sens bien que je l’ai profondément blessé.
-Ca c’est décidé hier… Je… Je ne peux pas t’expliquer pourquoi mais saches que vous allez beaucoup me manquer.
-Comment ça tu ne peux pas nous expliquer ? s’emporte-t-il. Je croyais qu’on était tes meilleurs amis, je croyais qu’on pouvait tout se dire ! Et toi tu t’en vas comme ça, sans prévenir, sans raison…
-David, s’il te plaît, dis-je d’une toute petite voix. Calmes toi, c’est déjà assez difficile…
-Ah ouais ! me coupe-t-il. Difficile ? Et pour moi alors, c’est pas difficile peut-être ? je vois la seule fille que j’ai jamais aimé partir sans un mot et…
Il s’interrompe brusquement.
-Laisses tomber, dit-il alors que ses épaules s’affaissent.
-Tu m’aimes ?
-Oui… Je croyais que tu l’avais compris.
Je ne réponds rien mais mon air ahuri le fait pour moi. Devant mon silence, David me tourne enfin le dos et commence à sortir de ma chambre.
-David !
Il se retourne, l’air résigné.
-Je… Je ne sais pas si je peux te le dire… Si tu vas me croire…
J’ai du mal à trouver mes mots, je ne sais pas trop comment lui annoncer et rien que d’y réfléchir, j’ai moi-même du mal à y croire.
-Quoi ? Me demande-t-il tristement.
Je relève la tête, respire un bon coup et lui fais signe de s’asseoir, lui montrant ainsi que la situation est très sérieuse.
Je lui expose en 5mn les derniers événements avec une petite démonstration assez maladroite à l’appui. Maman n’aura plus qu’à changer les rideaux à moitié calcinés.
-Alors, tu es une sorcière ? dit-il en tenant la lettre de Poudlard entre ses mains.
-Oui…
-Ca alors !!
Il a l’air totalement perdu. Je sens que sa raison cherche un argument logique, rationnel, à tout ça mais sans succès.
-Tu reviendras quand ? Me demande-t-il en désespoir de cause.
-A noël je suppose.
-Tu m’écriras ?
Je souris largement.
-Oui, dis-je. Je t’enverrai un hibou.
David me sourit à son tour.
-Alors je t’attendrai.
Il se lève et me vole un baiser avant de s’en aller.


Je partie ce soir là directement avec Dumbledore après des adieux déchirants avec mes parents. Peu après, je me retrouvais au château, dans le bureau même du directeur.
-Je sais qu’il est tard et tu es sans doute très fatiguée, me dit-il. Mais il nous faut régler un détail ou deux avant de te libérer.
Je le regarde intensément en essayant de comprendre où il veut en venir.
-Vois-tu, reprend-il, en règle générale, les élèves qui viennent à Poudlard ont développé leurs pouvoirs depuis leur plus tendre enfance. Ils viennent ensuite dans cette école pour parfaire leur éducation dans la maîtrise des sortilèges, des potions et de leurs pouvoirs, bien évidemment.
Il marque une pause pour me laisser le temps d’assimiler ce qu’il vient de dire puis poursuit :
-En ce qui te concerne, tu as obtenu tes pouvoirs très récemment et ne sais donc pas encore très bien t’en servir. Mais plus important encore, me dit-il en se penchant pour souligner la gravité et le sérieux de ses propos, tes pouvoirs sont… illimités. Pour toi, pas besoin de baguette magique, de formules ou de potions. Et c’est là tout le danger de ta situation. Mal maîtrisés ou entre de mauvaises mains, tes pouvoirs sont extrêmement dangereux… Et c’est pourquoi, j’aimerai, si tu es d’accord, que tu apprennes comme n’importe quel élève ici à te servir d’une baguette magique et j’aimerai que tu respectes, plus que quiconque, le règlement imposé ici.
Me voyant hocher la tête en signe de compréhension et d’assentiment, il poursuit.
-Je me suis occupé de tes ouvrages et fournitures, me dit-il en me tendant une baguette magique. J’espère que celle-ci te conviendra. Elle est en bois de chêne et contient une moustache de kneazle, une créature magique.
Je me saisie de la baguette et une sensation étrange parcourt ma main, une sorte de vibration, comme si je caressais un chat en train de ronronner.
-Bien, dit Dumbledore visiblement satisfait en me tendant cette fois un horrible chapeau rapiécé. Il est temps de savoir dans quelle maison tu seras.
Je m’empare du couvre chef et le regarde d’un œil méfiant, ne sachant pas trop qu’en faire.
-Allez ! Mets le, me dit le directeur avec un petit sourire.
Je lève le chapeau au dessus de ma tête et avant même de l’y avoir posé, j’entends un « Ah ! Ah ! » sonore qui me fait sursauter.
-Une Gryffondor sans aucun doute, rajoute l’étrange objet.
Je regarde le directeur, un peu perplexe.
-Le choipeaux magique que tu tiens, m’explique-t-il, sonde l’esprit des nouveaux élèves pour les envoyer dans une des 4 maisons : Poufsouffle, Serdaigle, Serpentard et Gryffondor.
Pendant le quart d’heure qui suivit, Albus Dumbledore m’expliqua les particularités de chaque maison et les valeurs en découlant.
Après m’avoir rappelé le règlement de l’école et m’avoir informé du fonctionnement de celle-ci, il me fit conduire à la salle des Gryffondors et aux dortoirs.
Ce soir là, je ressassais dans mon esprit les paroles de mon nouveau directeur concernant le danger de mes pouvoirs mais aussi les derniers mots de David : « Alors, je t’attendrai… ».

Le lendemain, je me sens complètement perdue et l’arrivée, ce soir là, d’une multitude d’élèves montrant ouvertement leurs pouvoirs finit de me désorienter.
Peu avant le dîner, une cérémonie se déroula pour indiquer aux nouveaux et jeunes élèves leurs maisons respectives. Puis le directeur pris la parole :
-A présent que les derniers élèves ont regagné leurs maisons, je vous demande de m’accorder quelques instants d’attention afin que je puisse vous donner les traditionnelles recommandations de début d’année. Les nouveaux, et anciens également, doivent savoir qu’il est interdit d’aller dans la forêt située dans le parc. M.Rusard, le concierge, m’a demandé de vous rappeler que l’usage de la magie entre les cours n’est pas autorisé dans les couloirs et que bon nombre d’objets sont également interdits, voir la liste complète sur la porte de son bureau. Par ailleurs, nous accueillons cette année une nouvelle élève à Gryffondor en 6ème année. Bienvenu à Miss Lunecat.
Quelques applaudissements se firent entendre et, à ce moment là, j’aurais tout donné pour pouvoir disparaître.
-Et maintenant, bon appétit, conclut le directeur en frappant dans ses mains.
A cet instant même apparurent de nombreux mets sur la table.
J’entendis vaguement râler une jeune femme sur ma droite, suivis d’une réponse tout aussi grognon dont je ne compris pas grand-chose.
-Je ne vois pas pourquoi tu veux les libérer, dit le rouquin. Ils ne veulent ni être libres, ni être payés.
-Ah oui ! rétorque la jeune fille. Tu oublis Dobby !
-Dobby était aux services des Malefoy, bien sûr qu’il voulait être libre !
-Harry ?! dit la jolie brune en se tournant vers un autre garçon. Dis quelque chose !
Après un cours instant d’hésitation, il répond :
-Je crois que Ron a raison Hermione. Les elfes de maison ne veulent pas être libérés… Regarde Winky.
La « Hermione » en question s’apprête à leur répondre sèchement quand le dénommé Harry reprend :
-Mais cela ne doit pas nous empêcher pour autant de les traiter avec le plus grand respect.
Hermione se tait, ne sachant que répondre, et range les badges avec la mention SALE qu’elle avait sortie.
Harry soupire et son regard croise le mien. J’ai alors l’impression que le temps s’est arrêté. Je viens de croiser les plus extraordinaires yeux verts de ma vie. Je détourne enfin mon regard pour lui cacher mon trouble.
-Salut, me dit il en me tendant la main. Je m’appelle Harry, Harry Potter. Et voici mes amis, Hermione Granger et Ron Weasley.
Je relève timidement les yeux et serre sa main avec un léger frisson.
-Je… je m’appelle Wendy. Wendy Lunecat.
-Alors comme ça tu rentres en 6ème à Poudlard ? Tu étais dans quelle école avant ? Me demande le rouquin.
-J’étais au collège H.G.Wells.
-Ah bon ? me dit il surpris. Jamais entendu parler de cette école.
-Ron, l’interrompit Hermione. Je ne crois pas que c’était une école de sorciers, continue-t-elle en me fixant.
-Hein ? C’est pas possible, les sorciers sont inscrits depuis leur naissance dans les écoles, même ceux d’origine moldu.
-Je sais, dit-elle. Je ne l’explique pas mais c’est l’impression que j’ai.
-En effet, dis je enfin. J’étais dans une école de euh… moldu. Je n’ai eu mes pouvoirs que récemment.
-Comment est-ce possible ? demande Ron. Les sorciers ont toujours leurs pouvoirs dès leur naissance et…
-Ron, intervint à sont tour Harry. Laisses la tranquille. On aura toute l’année pour en parler. En tout cas, Wendy, bienvenu à Poudlard. Alors, que penses tu de notre école ?
Pendant tout le repas, je discute avec eux et apprends qu’Hermione est la meilleure élève de Poudlard et qu’elle est également de parents moldus. Ron a de nombreux frères et sœur dont 3 sont actuellement à Poudlard, à Gryffondor. Quant à Harry, j’apprends qu’il a perdu ses parents très tôt et sont parrain assez récemment. Sa tristesse me touche profondément, d’autant plus que je crois comprendre plus ou moins qu’il a une vie très difficile mais je ne sais pas pourquoi et n’ose pas le lui demander.

Je me joins donc avec enthousiasme à leur groupe et alors que nous montons à la salle commune des Gryffondors, nous sommes interpellés par un garçon blond pâle assez mignon mais très désagréable.
-Alors Potter, dit il. Tu t’es trouvé une nouvelle petite amie ! Tu ne sais décidément choisir tes amis que parmi les sangs de bourbe et les traîtres à leur sang.
Je vois Ron et Harry sortir leurs baguettes avec promptitude et les pointer sur Malefoy.
-Je te conseille de surveiller ton langage Malefoy, sinon il pourrait t’arriver malheur comme à ton père.
Malefoy blêmit. Il me jette un regard mauvais et s’en va.
-Je suis désolé, me dit Harry en se tournant vers moi. Malefoy est une vraie fouine.
Sans que je comprenne pourquoi, Ron s’esclaffe.
-Harry, dis je timidement. C’est quoi un « sang de bourbe » ?
Harry et Ron ont l’air gêné par ma question alors c’est Hermione qui me répond.
-Ce sont des gens comme nous, qui ont des parents moldus. Mais c’est une insulte extrêmement grossière dans le monde des sorciers.
-Oh !
En vérité, je me moque un peu que ce Malefoy m’insulte. Je sais au fond de moi que mon pouvoir dépasse le sien et que le jour où je saurais le maîtriser, il risque de le regretter.
-Veux tu que je t’aide à évaluer ton niveau pour attaquer les cours ? me demande Hermione.
-Oh oui, je veux bien.
Nous entrons donc dans la grande salle parée d’or et de rouge et sortons nos affaires tandis que les garçons décident d’aller faire une partie d’échec.
Au bout d’un moment, Hermione doit se rendre à l’évidence : je n’ai jamais utilisé une baguette.
-Bon reprenons, me dit elle vivement. Nous allons commencer par un sort très simple pour faire léviter les objets. Alors, tu lèves ta baguette et tu tournes.
J’imite son geste avec ma propre baguette.
-Plus souple le poignet, me reprend elle en me montrant une nouvelle fois. Tu lèves et tu tournes et tu dis Win-gar-dium Leviosa en accentuant sur le « gar ». Essais avec cette plume.
Je m’exécute maladroitement avec un « wingardium leviosa » des plus platoniques et alors qu’Hermione ouvre la bouche pour reprendre ma prononciation, la plume, ainsi que la table où elle est posée, s’élèvent assez brusquement dans les airs.
Hermione est tellement surprise qu’elle en reste la bouche ouverte. Je fais redescendre la table tout aussi violemment et un des pieds se casse sous le choc.
-Pardon, dis je gênée. Je crois que j’y suis allée un peu fort.
-Réparo, dit Hermione, puis elle se tourne vers moi et me regarde bien en face.
-Comment tu as fait ça ? demande-t-elle. Ta prononciation était incorrecte, ça n’aurait pas du marcher !
Ron et Harry se sont rapprochés pour voir ce qui se passe. J’hésite un instant. « Puis je leur faire confiance ? Ne vont-ils pas essayer de m’utiliser ? ». Je décide de suivre mon instinct.
-Je… je ne suis pas née avec des pouvoirs, dis je enfin. Je les ai eu grâce à un vœu fait à une lampe magique.
Un silence s’installe quand soudain Ron part d’un grand éclat de rire.
-Très drôle le coup de la lampe, dit il entre deux hoquets.
-Ce n’est pas une plaisanterie, intervient Hermione.
-Hein ? dit Ron abasourdi.
Hermione se laisse tomber dans un fauteuil.
-J’ai lu dans « l’histoire des objets magiques » qu’il existait une lampe qui pouvait exaucer 2 vœux à toute personne croyant en l’existence de la magie. Mais je pensais que cette lampe avait été détruite ou égarée au fil des siècles… Personne ne sait ce qu’elle est devenue.
-Mais, je ne croyais pas en la magie avant d’avoir eu ces pouvoirs.
-Vraiment ? me demande Hermione. Quand tu as eu cette lampe entre tes mains, tu n’as pas pensé à quelque chose en rapport avec la magie ? Comme à Aladdin par exemple.
-Qui c’est Aladdin ? l’interrompe Ron.
-C’est le personnage d’un conte pour moldu.
-Oui, c’est vrai, lui dis je. Je me suis même traitée d’idiote à ce moment là.
-Ca a du lui suffire pour que la lampe t’accorde deux vœux.
Tous les quatre restèrent un instant silencieux.
-C’était quand même une bonne idée, comme vœu, admit Harry. Ainsi tu pouvais exaucer toi-même tes désirs et finit la limitation à deux vœux !
-Oui, c’est vrai que c’était ingénieux, dit Hermione.
-Et c’était quoi ton deuxième vœu alors ? demande Ron.
Je souris en me rappelant ce jour là.
-En fait celui-ci était mon deuxième vœu… Le premier était que mon père revienne.
Je vois une ombre passer dans le regard de Harry.
-Ca a fait un de ces chocs à ma mère, rajoutais-je rapidement pour détendre l’atmosphère.
Nous nous mettons alors à rire quand je leur raconte les diverses catastrophes provoquées par mes vœux.

Plusieurs jours passent ainsi et mes premiers cours sont à l’image même de la leçon avec Hermione. Bien que je prononce mal les formules ou ne fait pas le geste correctement, le sort s’exécute aussitôt… avec quelques effets secondaires.
Ainsi lors d’un cours de métamorphose, au lieu de changer ma main en une simple tentacule, comme demandé par le professeur McGonagall, je l’ai changé en véritable pieuvre, totalement incontrôlable !
-C’était très fort comme sort, s’esclaffe Ron en sortant du cours. On peut dire que tu n’y vas pas de main morte, rajoute-t-il en repartant d’un rire bruyant.
Harry également rie de bon cœur mais Hermione me dit d’un air soucieux :
-Ca pourrait être dangereux. Un sort mal dosé peut vite tourner à la catastrophe.
Le sérieux retombe immédiatement et j’ai l’impression d’être une enfant fautive.
-Tu exagères un peu Hermione, dit Harry. Elle commence juste à apprendre, ça va venir petit à petit. Tout le monde n’a pas ton talent.
Hermione le regarde avec sévérité.
-Tu parles comme Sirius ! Lui aussi ne prenait rien au sérieux et regardes ce qui c’est passé.
Harry blêmit sous l’attaque et Hermione se rend compte qu’elle est allée trop loin.
-P… Pardon Harry. Je suis désolée, je ne voulais pas…
-C’est pas grave, l’interrompe Harry. Je vous laisse, j’ai un entraînement de Quidditch. Ron, tu viens !
Les deux garçons s’éloignent rapidement, nous laissant seules dans le couloir. Hermione se mord nerveusement la lèvre.
-Je suis trop bête, lâche-t-elle enfin.
-Qu’est-il arrivé à son parrain ?
Hermione regarde une dernière fois en direction des garçons et me dit :
-Viens, je vais te raconter.
Nous montons dans le dortoir et, une fois installées, Hermione m’explique toute l’histoire survenue quelque mois plus tôt.
-Alors, il n’est peut-être pas mort, dis-je pleine d’espoir.
-Malheureusement, je crois que si, me dit Hermione en baissant les yeux. Harry fait tellement d’efforts pour ne pas laisser transparaître sa tristesse et moi… je lui balance ça à la figure.
Je reste songeuse un instant mais ne trouve rien à ajouter.
-Bon, finit par dire Hermione. Je vais à la bibliothèque pour mon devoir d’arithmancie.
-Ok. Je vais rester là pour m’entraîner avec ma baguette.
Hermione me regarde l’air hésitante.
-Ca va aller ? me dit-elle.
-Oui, ne t’inquiète pas. Je ne ferais que des choses simples pour apprendre à « doser » mon pouvoir.
-D’accord, me dit elle rassurée. Alors à tout à l’heure.

J’attends qu’elle ait refermé la porte du dortoir et me saisit de ma baguette entre mes deux mains comme pour une prière. « Je veux que Sirius revienne parmi nous à Poudlard » dis je avec toute la ferveur et la concentration possible. J’ouvre les yeux. Rien. J’attends un instant puis me dis que ça n’a pas du fonctionner. « Pourquoi ? Pourquoi est ce que ça ne marche pas ? Est-ce parce qu’il est mort ? ». Dubitative, je m’approche de la fenêtre quand j’entends un coup frappé à la porte. Je me retourne et me retrouve face au professeur McGonagall, essoufflée.
-Miss Lunecat, veuillez vous rendre dans le bureau du Directeur, je vous prie, me dit-elle sèchement. Je ne vous accompagne pas, il faut que j’aille chercher M.Potter.
Sur ce, elle s’en va d’une démarche raide. « Oh non ! Peut être que Dumbledore a su que j’ai utilisé mon pouvoir à mauvais escient et que je vais être punie… ou renvoyée. »
Je monte les escaliers 4 à 4 et me retrouve devant une gargouille qui me bouche le passage.
-Sésame, ouvre toi, dis je machinalement.
Et à ma grande stupéfaction ma formule marche. Un instant plus tard, je frappe timidement à la porte du bureau du directeur.
-Entrez, me répond sa voix.
-Ah, Miss Lunecat. Asseyez vous je vous prie.
Une autre personne se trouve là. Un jeune homme brun de mon âge extrêmement séduisant et que je n’ai jamais vu auparavant. Je rougie légèrement.
-Wendy, me dit alors Dumbledore avec un sourire amusé, je vous présente Sirius Black, le parrain de Harry.
-Quoi ? dis je stupéfaite en me tournant vers le jeune homme qui me sourit.
-Il semble que, en dépit de mes avertissements, vous ayez utilisé vos pouvoirs pour le faire revenir mais… Je crains que quelque chose n’ait pas fonctionné comme vous l’aviez prévu !
La surprise passée, je me rappelle alors de mon vœu : « Je veux que Sirius revienne parmi nous à Poudlard ». Comment ai-je pu ne pas penser à ça ! « Parmi nous à Poudlard », ça ne pouvait être qu’en tant qu’élève !
-C’est bien ce qu’il me semblait, dit alors Dumbledore. Sirius, je suis navré mais il semblerait que Miss Lunecat ait mal formulé sa requête. Tu resteras donc avec nous… en tant qu’élève.
Sirius part alors d’un grand rire similaire à un aboiement de chien.
-Reprendre la vie d’étudiant ! Voilà qui devrait m’amuser ! Et, en plus, je suis libre.
Le sourire indulgent de Dumbledore vient adoucir encore un peu son visage.
-Oui, dit il, le professeur Rogue ne sera peut être pas de cet avis mais, après tout, je suppose qu’on ne peut rien y changer.
Sirius perd soudain sa gaîté.
-Je peux essayer d’arranger les choses, dis je précipitamment.
-Non, répond Dumbledore en levant la main, ça ira Miss Lunecat. Je pense que vous en avez assez fait pour aujourd’hui et je suis sûr que Sirius s’en accommodera.
A cet instant même, quelqu’un frappe à la porte.
- Entres Harry, dit Dumbledore.
Le jeune homme pénètre alors dans le bureau, croise mon regard, celui du Directeur et enfin celui de Sirius. La surprise et le doute se lisent alors dans ses yeux.
-Bonjour Harry, lui dit son parrain. Tu m’as manqué tu sais.
-Sirius ? demande Harry dans un souffle.
-Oui, c’est bien moi, lui confirme son parrain.
Le regard d’Harry se brouille de larmes un instant avant que Sirius ne le prenne dans ses bras en une accolade chaleureuse.
-Sirius, répète alors doucement Harry en resserrant son étreinte.
La scène est si touchante que j’en ai les larmes aux yeux. Sirius me surprend du coin de l’œil et se sépare comme à regret de Harry.
-C’est ton amie, Wendy, qui m’a ramené… bien que je suis censé être plus vieux normalement, dit il en riant. Je suis si heureux Harry. Je vais enfin pouvoir être à tes côtés comme je l’ai été avec James.

-Bien, intervient Dumbledore. Harry et Sirius, retournez donc aux dortoirs pendant que je dis encore un petit mot à Miss Lunecat, s’il vous plaît. Ah ! Au fait Sirius, il te faut changer de nom bien sûr alors j’avais pensé à Sothis Bright. J’espère que cela te conviendra.
Sirius sourit ironiquement avant de sortir.
-Wendy, dit le directeur en se retournant vers moi. Vous avez manqué à votre parole en ramenant Sirius à la vie…
-Je sais professeur, je suis désolée, infiniment désolée… Je n’aurais pas du… Mais Harry… Sa tristesse…

Dumbledore se recule dans son fauteuil, les mains jointes sur son bureau. Il me regarde par-dessus ses lunettes en demi lune d’un air songeur. Je me sens terriblement mal à l’aise. Je sais parfaitement que j’ai dépassé les bornes mais, en même temps, je ne me sens pas le courage de « réparer » mon erreur.
-Je voudrais que vous compreniez, me dit-il avec douceur, que votre pouvoir ne vous donne pas tous les droits. Nous sommes certes très heureux de retrouver Sirius et il serait maintenant bien cruel de le renvoyer dans le monde des morts mais…
Dumbledore inspira profondément laissant entrevoir toute la lassitude d’un vieil homme.
-J’aimerai que vous vous demandiez si vous avez vraiment le droit de rendre ou de prendre les vies ainsi ? Sur quels critères pouvez-vous juger si une vie vaut plus qu’une autre ? Si une personne, plus qu’une autre, mérite de revivre ou de mourir ? Pensez à tous les bouleversements que ces « retours » peuvent entraîner, à toutes ces peines que ces « pertes » peuvent causer… Vous en avez le pouvoir mais devez-vous l’utiliser pour autant ? Sans vous soucier des conséquences ?... Et si Harry perdait une deuxième fois son parrain ? Y survivrait-il ? N’a-t-il pas déjà assez souffert ?
Les mots de Dumbledore, bien que dit sans méchanceté aucune, m’atteignent de plein fouet.
-Pardon… Je suis… désolée…
Les larmes coulent sur mon visage.

« Qu’est ce que j’ai fait ? » A aucun moment je n’ai réfléchi à tout cela. A aucun moment je ne me suis remise en question. J’en ai le pouvoir alors je l’ai fait. Point. Mon plus grand ennemi, le plus grand danger qui me guette n’est autre que moi-même finalement.
-Wendy, reprend Dumbledore. Ne soyez pas trop dure avec vous-même. Tout le monde a le droit à l’erreur. Le tout est maintenant de savoir en tirer des leçons, alors à l’avenir, ne soyez pas aussi généreuse à dispenser la vie… Tout comme la mort. La compassion que vous avez ressenti pour Harry est un noble sentiment mais il peut faire plus de mal que ce qu’il fait de bien. Essayez de limiter vos pouvoirs à ce qu’un sorcier normal peut faire, ce sera déjà bien assez suffisant. D’accord ?
Un sourire doux et confiant illumine son visage ridé.
-Oui professeur.
-Bien, allez donc rejoindre vos amis maintenant, je pense qu’ils doivent vous attendre avec impatience.
Je me lève, prête à regagner mon dortoir quand Dumbledore me rappelle :
-Wendy !
-Oui professeur ?
Son regard bienveillant a laissé place à une mine soucieuse.
-Veillez bien sur Harry et Sirius voulez-vous ? Avec ces deux là ensemble, on ne sait vraiment pas ce qui peut nous attendre.
Je souris.
-Oui professeur, je veillerai sur eux.
Et je sors enfin du bureau, impatiente de retrouver ce regard brun croisé quelques instants plus tôt.



Pour les Commentaires c est ici : http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=1038

La venue d’un nouvel élève aussi séduisant que Sirius, alias Sothis, ne laissa pas indifférentes les filles de l’école. Et conformément à ma promesse à Dumbledore, je veille donc sur Harry et Sirius et n’utilise plus mes pouvoirs à tort et à travers. D’ailleurs, à mon grand étonnement, je me révèle être très douée pour les cours de potions malgré les fourbes agissements de Sothis.
Nous sommes début décembre et, alors que nous sommes en pleine préparation d’un philtre de paix, je vois du coin de l’œil Sothis jeter un sort à la robe du professeur Rogue afin qu’elle s’accroche sur le coin d’une paillasse.
-Sothis, non ! Arrêtes ça tout de suite, lui dis je en jetant un contre sort.
-Ca suffit Wendy, me répond il furieux. Mêle toi un peu de tes affaires.
-Je m’en mêle justement ! Je te signale qu’on a déjà tous 10h de colle à cause du levicorpus que tu as lancé à Malefoy…
-Miss Lunecat ! Rugit Rogue. Je ne tolère pas les bavardages pendant mon cours. Je vous prierai donc de passer me voir à la fin de l’heure.
Je grommelle un vague « oui monsieur » en replongeant mon nez dans mon chaudron, maudissant intérieurement Sothis.

A la fin du cours, je me dirige donc vers le bureau du professeur Rogue sous les regards désolés de mes compagnons et farouche de Sothis.
- Miss Lunecat, me dit sobrement Rogue une fois tous les élèves sortis. Vous me faites étrangement penser à une de mes anciennes camarades de classe… Tout comme elle, vous êtes incroyablement douée en plus d’être jolie… Malheureusement…
Sans prévenir, le professeur prend soudain mon menton entre ses longs doigts blancs et approche dangereusement son nez proéminant du mien.
-Malheureusement, tout comme elle, poursuit-il dans un souffle, le regard enfiévré, vos mauvaises fréquentations vous détournent du droit chemin chère Wendy. Lily était elle aussi très douée mais fréquenter Potter l’a conduit tout droit à la mort.
La stupéfaction me cloue au sol. Harry ? Est-ce d’Harry dont il parle ? Et qui est Lily ? Les pensées tournent dans ma tête et l’haleine de Rogue, autant que ses paroles, me donnent la nausée.
-Allez vous en maintenant, me dit il enfin en lâchant mon visage.
Je quitte la salle sans demander mon reste, encore tremblante et l’esprit résonnant des derniers mots de mon professeur de potions.


Le prochain chapitre sera un peu plus long, promis...
Commentaires : http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=1038

Comment se fait il que personne ne m’ait rien dit ? Pourquoi Dumbledore ne m’a-t-il pas averti ? Pourquoi m’aurait-il dit de veiller sur lui s’il était réellement responsable de la mort de cette Lily ?
Je cours dans les couloirs, cherchant à fuir ces mots qui me font étrangement mal, je cours à tel point qu’au détour d’un couloir je heurte de plein fouet un garçon venant en sens inverse.
-Tu pourrais faire attention, me hurle le jeune homme en me secouant comme un prunier.
Les larmes surgissent alors, comme si le choc avait brisé un barrage invisible.
Déconcerté par mon attitude, Drago me maintient encore un instant par les épaules avant de me lâcher et de me tendre un mouchoir brodé à l’emblème des Serpentards.
Une fois mes larmes séchées, je le remercie maladroitement trop honteuse pour relever la tête, la voix un peu enrouée.
Son regard bleu de glace me fixe et il me dit de son air le plus méprisant possible :
-C’est bien fait pour toi. Tu ne t’attireras toujours que des ennuis à fréquenter Potter. Tous ceux qui l’approchent son voués à une mort prématurée, tu devrais le savoir.
Sans un regard sur ma mine consternée, il s’éloigne, me laissant encore plus misérable qu’au moment de notre rencontre.
Mon esprit refuse catégoriquement de se remettre en route. Je n’arrive pas à y croire. Je revois le doux regard de Harry, ses yeux émeraudes, sa gentillesse quand je suis arrivée… Je me suis trompée ?...

-Wendy ?
La voix d’Hermione me fait sortir de mon cauchemar et je réalise que je n’ai pas bougé d’un millimètre depuis un bon quart d’heure.
-Qu’est ce que tu fais, on va être…
Hermione étouffe une exclamation de surprise.
-Qu’est ce qui t’es arrivé ?
Je serre dans ma main le mouchoir tendu par Malefoy et demande à mon amie :
-Hermione… Qui est Lily ?
Hermione me regarde gravement et après un profond soupir me répond :
-J’aurai préféré que tu poses cette question à Harry… C’était sa mère. Elle a été tuée par Lord… Voldemort, chuchote-t-elle, un puissant mage noir, en voulant protéger son fils.
Alors ce n’était pas Harry qui l’avait tuée. Je me sens soudain bien soulagée et demande à Hermione de me raconter pourquoi cet homme s’en était pris à Harry.
La jeune femme me raconte tout et je manque d’exploser en apprenant que cette ordure est encore en vie.
-Tu sais Wendy, me dit alors Hermione. Si Dumbledore veut que tu te plies à ce point au règlement, c’est pour ta propre protection, pour éviter de trop attirer l’attention des mangemorts et donc de Tu-Sais-Qui. Entre ses mains, tu serais une arme redoutable… Et s’il ne peut pas t’avoir… Il te tuera. Alors restes bien prudente, d’accord ?
-… D’accord, dis je pour la rassurer.
Mais intérieurement, je bouillonne de rage. Rogue et Malefoy seraient-il des mangemorts pour m’avoir ainsi induite en erreur ? Que cherchaient-ils à provoquer en me montant contre Harry ?
Sans Hermione, notre amitié aurait peut-être été détruite. Tout ça, à la base, c’est de la faute de Sothis ! Il est arrogant, immature et totalement insensible… Oui mais tellement craquant !!
Ah mais non !!! Cette pensée soudaine me fait bondir de rage et sous l’œil surpris d’Hermione, je pars en quatrième vitesse vers la salle commune des Gryffondors pour régler les comptes avec celui qui fait de plus en plus battre mon cœur.

En arrivant, essoufflée, je trouve Sothis aux prises avec une jeune fille de 3ème année qui pleure.
-Mais qu’est ce que tu fais ?
J’ai presque hurlé ma question et Sothis sursaute sous l’évidente accusation. La jeune élève en profite pour prendre la fuite.
-Mêles toi de tes affaires, me répond-il avec son arrogance habituelle.
-Tu devrais penser à changer de disque, tu sais ! Qu’est ce que tu as fait à cette pauvre fille pour la mettre dans cet état ?
-Ca ne te regarde pas.
-Vraiment ? Alors je devrais te laisser martyriser tout le monde sans rien dire ?!
-Je ne la martyrisais pas… Eh m**** !
Je le vois passer sa main nerveusement dans ses longs cheveux bruns.
-J’ai juste refusé d’aller au bal avec elle, dit-il enfin en fuyant mon regard.
Je reste abasourdie.
-Le bal ?
Sothis me regarde enfin, visiblement surpris que je ne sois pas au courant.
-C’est affiché dans le hall et sur les panneaux de toutes les salles communes, c’est en l’honneur des 150 ans de Dumbledore.
-150 ans ?!
Rien que le chiffre me fait tourner la tête.
-Mais… Ce bal… Il a lieu quand ?
-Dans 15 jours, me répond-il d’un air moqueur. Tu devrais te dépêcher avant que tous les beaux garçons ne soient pris.
Je me renfrogne un peu sous la pique.
-Et toi alors ! Tu crois que c’est en repoussant toutes les filles que tu vas trouver une cavalière ? De toute façon, ça ne m’étonne pas ! Tu es tellement prétentieux que pas une ne doit être assez bien pour prétendre accompagner Monsieur !
Sothis serre les poings de rage. Je crains un instant qu’il ne décide de me gifler.
-T’es vraiment idiote !
Je blêmis sous l’insulte.
-Vous n’êtes toutes que des gamines ! J’ai peut-être l’air d’un garçon de 16 ans mais je te rappelle qu’en réalité j’ai l’âge d’être ton père ! Alors ne crois pas que ça m’amuse de toujours devoir donner le change à des filles en pleine crise d’adolescence.
Sur ces paroles, Sothis me plante là et quitte la salle commune.
« Vous n’êtes que des gamines ! »
En quelques mots, Sothis m’a remise à ma place sans s’en apercevoir.
Comment ai-je pu imaginer que peut-être… Je me maudis intérieurement, pourtant c’était évident que je n’avais aucune chance !
Je m’affale dans le fauteuil face à la cheminée quand je sens une main se poser doucement sur mon épaule.
-Allez viens, me dit Hermione, on va être en retard pour le cours de métamorphose.
Je ne bouge pas d’un pouce. Finalement, Hermione s’accroupit près de moi et me dit :
-Sothis ne s’est pas rendu compte de ton attirance pour lui. S’il l’avait su, je suis sûre qu’il ne t’aurait pas dit ça si durement. Il n’a pas mauvais fond tu sais…
-Ca ne change rien de toute façon. Il a raison. Nous ne sommes que des gosses pour lui. J’aurais du le réaliser…
Hermione se met subitement à rire.
-Sothis n’est pas plus adulte que nous, je t’assure, et je ne le crois pas aussi insensible à nos charmes qu’il le prétend. Il a juste besoin d’un peu de temps pour se mettre dans la tête qu’il a bien 16ans et qu’il doit tirer un trait sur ce qu’il a été. De toute façon, il n’a jamais vraiment été un adulte, quoi qu’on en dise !!
Sur ce, elle repart de rire et je finis par me joindre à elle. Mais au fond, je sais bien que j’ai été idiote d’y croire.



Commentaires : http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=1038

Le bal. Il me faut choisir un cavalier. Je prends conscience maintenant que beaucoup de regards se posent sur moi à mon passage.
Je déglutis avec peine. J’ai toujours eu horreur d’attirer l’attention. Avant, je trouvais ma vie ennuyeuse mais au moins je ne me sentais pas prise au cœur d’un tourbillon sans pouvoir rien faire.
Je descends dans la grande salle pour prendre mon petit déjeuner quand un garçon que je sais être de Serdaigle, mais dont le nom m’échappe, m’arrête.
-Euh… Salut Wendy… Ca… Ca va ?
-Euh, oui et toi ?
-Bien merci.
Il a l’air nerveux et semble vouloir me demander quelque chose.
-Tant mieux…
Je lui souris pour l’encourager. Devant son silence, je décide finalement de continuer ma route.
-Wendy ! Me rappelle-t-il.
-Oui ?
-Est-ce que tu accepterais de venir au bal avec moi ?... S’il te plaît.
Il a débité sa phrase tellement vite que j’ai eu du mal à le comprendre. J’hésite un instant.
-Euh… Non, désolée mais je ne crois pas que ce sera possible.
-Ok. C’est pas grave, je comprends. A plus tard.
Et il s’en va, rouge de honte.
Qu’a-t-il compris au juste ? Il ne m’a même pas demandé pourquoi j’avais refusé ! Je hausse les épaules et entre enfin dans la grande salle.
Après cet épisode, c’est comme si la moitié des garçons de Poudlard s’étaient donnés le mot pour m’inviter, obtenant toujours la même réponse.
-Quoi ? Même Dean t’a invité ? s’exclame Hermione lors d’une discussion. Je croyais qu’il sortait avec Ginny !
-Dean n’a pas invité Ginny ? S’enquit soudain Harry.
-Apparemment non. Tu devrais tenter ta chance Harry.
Malgré son trouble évident, Harry se lève, prend son courage à deux mains et se dirige vers la jeune rouquine sous nos regards amusés.
-Tu devrais en faire de même avec Sothis, poursuit Hermione en reprenant son sérieux.
-Hors de question ! Il a refusé toutes les invitations jusqu’à aujourd’hui, pourquoi accepterait-il la mienne ?!
Hermione soupire.
-Si tu ne le fais pas, c’est moi qui l’inviterai.
Je la regarde, abasourdie.
-Non qu’il me plaise, continue-t-elle, mais autant éviter qu’il ne fasse souffrir quelqu’un d’autre.
-Tu n’y vas pas avec Ron ?
Elle se rembrunit.
-Il y va avec Lavande.
-Ah !
Je ne vois rien d’autre à ajouter et, fort heureusement, Harry revient à cet instant là, la mine réjouie.
-Elle a accepté ?
-Oui, répond-il avec un sourire rayonnant. Finalement ce n’était pas si difficile que ça !
Nous partons alors de rire devant sa mauvaise foi évidente.

Quelques jours plus tard, lors d’un match de Quidditch de Gryffondor contre Serpentard, une nouvelle dispute éclate au sein de notre groupe.
Alors qu’Hermione, Sothis et moi sommes dans les tribunes à soutenir Harry, Ron et Ginny, les provocations entre les deux maisons concurrentes commencent à atteindre son comble.
Un maléfice de crache-limaces, envoyé par un Serpentard, atteint le pauvre Crivey qui se trouve juste derrière moi. Furieuse, je décide de riposter mais suis aussitôt stoppée par Sothis.
-Reste en dehors de ça. Je vais m’en occuper.
-Je peux me défendre toute seule…
-Les Serpentards ne reculeront pas devant les coups bas Wendy, me coupe-t-il.
-Et alors !? Je te rappelle que je suis plus puissante qu’eux.
-Non mais t’es vraiment inconsciente !
-Eh bien comme ça, ça me changera de la gamine !
Nous nous fusillons du regards, oubliant totalement les élèves des autres maisons, quand je décide finalement de quitter les tribunes.
-Laisse tomber, lui dis-je encore tremblante de colère en serrant les dents.
Alors que je m’éloigne, je tombe presque nez à nez avec Drago au détour d’une tribune.
-Je vois que c’est le grand amour avec ton copain Sothis, me dit-il dans un éclat de rire.
-Mêles toi de tes affaires Malefoy !
-Et en plus il déteint sur toi ! Tu sais ce qui le rendrait vraiment furieux ? rajoute-il, l’air sournois.
Je le regarde, vaguement méfiante mais intéressée malgré moi, dans l’attente de sa réponse.
-Ce serait que tu acceptes de venir au bal avec moi.
-T’es pas sérieux !!!?
-Mais si. Je ne sais pas pourquoi mais ton petit copain me déteste royalement alors quelle meilleure vengeance pour toi que de m’accompagner au bal ? Ca va le rendre furieux, c’est sûr.
Je trouve l’idée excessivement alléchante.
-Ok Malefoy mais à la moindre entourloupe, tu me le paieras très cher !
Il me fait son plus beau sourire et se penche doucement vers moi pour déposer un baiser sur ma joue, juste au coin de mes lèvres, scellant ainsi notre « contrat ».
-Je saurai me tenir et te faire honneur, me dit-il avant de s’éloigner.
Un rictus vient étirer mes lèvres en pensant à la tête de Sothis quand il me verra arriver au bal au bras de Malefoy. Cette image en tête, je savoure à l’avance cette petite victoire.



Commentaires : http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=1038

-Ron, j’ai appris que tu allais au bal avec Lavande. Pourquoi n’as-tu pas invité Hermione ?
Ron me lance un regard morose.
-Elle préfère sans doute accompagner Harry.
-Harry ? Mais il y va avec Ginny.
A la mine ahurie de Ron, je comprends que j’ai fait une bourde.
- Avec ma sœur ?! Mais pourquoi ils ne m’ont rien dit ces deux là ?!
Hermione choisit cet instant pour nous rejoindre.
-De quoi parlez vous ? s’enquit-elle en regardant le visage rouge de Ron.
-Du bal ! Et de Harry et Ginny, répond-il en postillonnant de colère.
-Allons Ron, calmes toi, dit Hermione. Ginny a laissé tombé Dean alors plutôt que de retomber sur un crétin, Harry a décidé de l’inviter.
Le mensonge est habile et Ron se calme instantanément.
-Il a bien fait ! dit-il enfin. Et vous, avec qui y allez vous ?
-Euh… personne pour l’instant, répond Hermione en me jetant un regard en coin.
-Et toi Wendy ?

Je me racle la gorge avant de répondre :
-Je ne peux pas vous le dire. Vous le saurez le soir du bal.
-Quoi ? S’exclame Hermione. Alors… Tu n’y vas pas avec Sothis ?
-Non. Quelqu’un d’autre m’a fait une proposition que je ne pouvais pas refuser.
-J’espère que c’est quelqu’un de bien. Sinon gare à lui ! dit Ron d’un ton fraternel.
Hermione me regarde à la dérobée, suspicieuse.
-Ta décision me surprend un peu mais je suppose qu’il ne me reste plus qu’à aller l’inviter.
Et elle part donc à la recherche de Sothis.

Ron la regarde s’éloigner puis revient à la charge.
-Alors ? Qui c’est ?
Je souris intérieurement avant de répondre.
-Je ne peux vraiment pas te le dire Ron. Je suis désolée.
Devant mon air gênée, il ravale un peu sa curiosité.
-Dis moi au moins que c’est quelqu’un de correct.
La douceur de sa voix me prend un peu au dépourvu. Je rougis.
-… Je ne suis pas sûre mais… il a promis de bien se conduire… et puis je te rappelle que je suis une très grande sorcière, dis-je en riant.
Je le vois froncer les sourcils, prêt à me poser une nouvelle question quand on voit surgir un Sothis visiblement énervé, suivi de près par une Hermione tout aussi agacée.
Sothis fonce droit vers moi, manquant de télescoper un élève au milieu de son chemin, et me demande d’un ton bourru :
-Est-ce vrai que tu as un cavalier ?
-Oui, dis-je calmement.
-Qui est-ce ?
-En quoi cela t’intéresse-t-il ?
Ma question le surprend tellement qu’il ne sait apparemment pas quoi me répondre. Après une minute pesante, il se tourne vers Hermione et lui balance un simple « Ok » avant de s’en aller.

-Tu aurais du l’inviter, me dit Hermione en nage. Je ne sais pas avec qui tu y vas mais il peut déjà s’apprêter à subir les foudres de Sothis.
-Pourquoi ferait-il cela ?
-Tu ne comprends pas ? Sothis est jaloux !
-Jaloux ?! Il a peur que je révèle qui il est oui, ou que je ne le renvoie d’où il vient ! Il a peur de moi et il me déteste. Il veut juste garder un œil sur moi pour s’assurer que rien de fâcheux ne lui arrivera.
Hermione réfléchit un instant avant de ma répondre lentement :
-Tu n’as peut-être pas tout à fait tord Wendy mais il n’y a pas que ça… Crois moi. Sothis souhait réellement se rapprocher de toi mais il ne sait pas comment s’y prendre, tu es toujours tellement sur tes gardes…
Quelque part, au fond de moi, je sais qu’Hermione a raison mais, mon plan avec Drago étant déjà en marche, je refuse de l’admettre. Je me contente de hausser les épaules et de plonger mon nez dans mon devoir de potions.
Hermione et Ron échangent un coup d’œil fataliste avant de m’imiter et c’est dans un silence studieux que nous poursuivons notre soirée.



Pour les commentaires : http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=1038

Le lendemain même, Sothis revient à la charge dès le petit déjeuner.
-Alors, tu vas nous dire avec qui tu y vas ?
-Non !
-Allons, ne me dis pas que tu en as si honte que ça ! Avec toutes les demandes que tu as eu, tu n’as certainement pas pris le plus môche.
Je regarde Sothis avec un demi sourire, jetant au passage un coup d’œil à la silhouette de Drago qui se découpe derrière lui.
-Ne fais donc pas ton chien de garde Sothis, intervient Harry.
Le regard de Sothis s’illumine à cette phrase et, prenant un air de conspirateur, il se penche sur la table et nous dit tout bas :
-Ca vous dirait de devenir des animagi ?
-Quoi ! S’exclame Hermione. C’est absolument hors de question, je te rappelle que tout animagus doit être déclaré auprès du ministère de la magie.
Son ton réprobateur éveille en moi une grande curiosité.
-C’est quoi un animagus ?
-Tu veux voir ? me demande Sothis. Viens avec moi.
Il se lève et sans réfléchir, je le suis sous le regard courroucé d’Hermione et les fous rires de Ron et Harry.

Sothis me conduit au septième étage où il fait l’aller-retour plusieurs fois devant la statut de Barnabas le Follet, après s’être assuré que nous étions seuls, quand une porte apparaît.
-Viens, me dit-il en me prenant la main.
Nous entrons dans ce qui semble être une maison délabrée bien que je sache pertinemment que nous sommes encore dans l’enceinte du château.
Sothis prend sa baguette et s’en donne un léger coup sur la tête. L’instant d’après, j’ai devant moi un jeune chien tout noir.
Devant mon air ébahi, le chiot bondit partout en me tournant autour. Machinalement, avec un sourire ravi, je m’accroupi, lui fais quelques gratouilles et le serre contre moi.
Le chien se fige et avant que je ne réalise qu’il s’agit de Sothis et non d’un vulgaire toutou, il reprend sa forme humaine et je me retrouve alors dans ses bras.
Il me maintient un instant ainsi puis me relâche doucement en me disant dans un sourire :
-Alors, tu veux devenir un animagus ?
-Est-ce que c’est difficile ?
-Je ne peux pas te dire que c’est facile mais à ton âge… je veux dire « notre » âge James, Peter et moi étions déjà des animagi. Donc, tu peux le faire aussi. Et puis, je suis sûr que je serai un bon professeur ! Harry et Ron se joindront certainement à nous.
Je réfléchis un instant, me préoccupant de l’avis d’Hermione. Comment la convaincre ?
-Ca pourrait nous servir contre ce Lord Voldemort, non ?
Sothis a l’air surprit que je prononce ce nom mais il me répond d’un air tout à fait sérieux :
-Oui, grâce à ça, j’ai pu échapper aux détraqueurs, aux mangemorts et aussi aux gens du ministère.

-Détra…queurs ?
-Oui, les gardiens de la prison d’Azkaban.
Je reste sans voix. Sothis a fait de la prison ?!
-J’ai été accusé d’être un mangemort, reprend-il, et d’être responsable de la mort des parents d’Harry alors que James était comme un frère pour moi.
Son ton amer et sa mine sombre lui donnent l’air plus vieux, me laissant entrevoir l’homme qu’il avait du être.
Je pose délicatement ma main sur sa joue et lui dit gentiment :
-Moi j’ai confiance en toi.
Il prend doucement mes doigts et dépose un baiser dans ma paume en me disant :
-Merci, Wendy.
Un silence gêné s’installe. Nous sommes soudains conscients d’une intimité nouvelle après tant de disputes.
-Hum… alors euh… Pour l’animagus ? me demande-t-il.
-Ah oui ! C’est super, dis-je en sautant sur cette occasion de changer de sujet.
-Bien, alors je me charge de m’organiser avec Harry et Ron et de ton côté, si tu peux convaincre Hermione… Première leçon demain soir. Ok ?
-Ok !
Et nous partons rejoindre nos amis, tout heureux de cette nouvelle complicité et de partager enfin quelque chose. Mais en regagnant la grande salle, mon cœur se glace soudain en voyant Malefoy nous dévisager avec animosité.






Pour les commentaires : http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=1038

-Non, non et non, hurle Hermione, je refuse. Sirius, James et Peter faisaient cela par amitié, pour soutenir le professeur Lupin mais nous n’avons aucune raison pour enfreindre la loi en toute impunité. D’ailleurs, Sirius devrait se déclarer auprès du Ministère de la Magie maintenant qu’il est libre.
-Et le combat contre Voldemort, tu y penses ? Je suis certaine qu’être des animagi nous serait très utile pour récolter des informations.
-Ne dis pas n’importe quoi. Le gouvernement dispose d’aurors, des espions, dont certains sont très doués pour la métamorphose.
-Mais les aurors ne peuvent pas tous nous protéger. Il faut mettre toutes les chances de notre côté. C’est bien ce que vous avez fait l’année dernière avec l’AD ?
Hermione se fige. Sothis m’a fournit cet argument pour la convaincre de se joindre à nous et c’est avec délice que je la vois se débattre entre son devoir de sorcière et son désir de vaincre Voldemort.
-Ce n’était pas la même chose… commence-t-elle, hésitante.
-Pourtant, l’affrontement avec Tu-Sais-Qui approche et Harry sera en première ligne. Tout peut nous être utile et Sothis se propose justement de nous apprendre quelque chose qui pourrait peut-être nous sauver un jour.
-Tout ce qu’on a appris avec l’AD faisait parti du programme scolaire !
-Tout ça, Voldemort le sait déjà aussi. Il nous faut apprendre des choses qui le dérouteront, qui nous donneront l’avantage.
Hermione se passe une main dans les cheveux. Je lis sur son visage qu’elle va capituler et retiens le petit sourire qui me monte aux lèvres.
-C’est d’accord, dit-elle enfin. Mais nous devons au moins en informer Dumbledore.
-Yes !
Je saute de joie au bas de mon lit et descends 4 à 4 dans la salle commune où nous attendent anxieusement les trois garçons.
Avant même d’avoir atteint les dernières marches, je lève le pouce à leur attention en signe de victoire.
Hermione me suit à contrecoeur et après que Sothis ait promis d’en informer Dumbledore, une discussion animée s’ensuit pour déterminer où, quand et comment débuteront les leçons.


C’est à trois jours du bal que nous débutons nos cours en cachette. Ce soir là, aucun d’entre nous n’a réussi la plus petite métamorphose mais Sothis a l’air satisfait. Il nous explique alors, qu’avec les autres maraudeurs, ils leur avaient fallu presque 3 années avant d’obtenir un résultat. C’est donc dans une bonne humeur que nous prévoyons le prochain rendez-vous.
Le lendemain au petit déjeuner, je reçois deux lettres accompagnées d’un colis. Je sais déjà ce que contient le paquet : ma robe pour le bal. Les lettres sont de mes parents et David :

« Ma chère Wendy,

Ton père et moi t’envoyons la robe que tu as choisie pour le bal. Nous espérons qu’elle t’ira sinon la magie devrait t’aider à résoudre le problème je suppose. Quoiqu’il en soit passes une très bonne soirée ma petite fille.
Nous voulions aussi te dire qu’étant donné que tu as décidé de ne pas rentrer pour les fêtes, nous avons décidé de partir quelques temps en voyage.
Ton père m’a demandé de l’épouser et j’ai accepté…

Je m’interrompe un instant pour hurler de joie et faire partager mon bonheur avec mes amis.

Nous attendrons ton retour pour organiser les festivités.
Par ailleurs, saches que tu manques beaucoup à tes amis… en particulier à David dont tu trouveras une lettre ci-jointe.
Porte toi bien ma chérie.
Nous t’embrassons tendrement.

Maman et papa qui t’aiment. »

Mes parents vont se marier ! Je rayonne littéralement de bonheur et ouvre allègrement la lettre de David.

« Ma Wendy,

Il y a longtemps que nous n’avons plus de tes nouvelles et je m’inquiète un peu pour toi. Non, disons le franchement, je m’inquiète beaucoup.
Est-ce que tu vas bien ? As-tu réussi à t’intégrer dans cette nouvelle école, dans ce nouveau monde et à te faire de nouveaux amis ?
J’espère que tu ne nous oublis pas… que tu ne m’oublis pas. J’ai hâte de te revoir et, d’ailleurs, je me demandais s’il y aurait la possibilité de te voir pour la Saint Valentin ?
Tes parents m’ont dit qu’il y avait une sortie prévue ce jour-là dans un village sorcier et j’ai pensé que, peut-être, je pourrai t’y rejoindre.
Voilà, j’attends ta réponse.
Je t’aime.

David. »

Je reste un instant le nez sur la lettre, la fixant sans vraiment la voir. Honteuse d’avoir si facilement oublié ma vie d’avant, mes amis, David.
Ses derniers mots lors de mon départ me reviennent en mémoire, comme lourds de reproches : « Alors je t’attendrai… »
Je me sens mal tout à coup, comme si un poids m’étouffait. Celui de la culpabilité ?
Je déglutis lentement, des larmes plein les yeux.
-Ca ne va pas Wendy ?
Je me reprends aussitôt.
-Si, si Ron, ça va. C’est juste que… mes parents me manquent.
-C’est ta robe ? me demande Hermione pour détourner la conversation.
-Oui.
-On peut voir ? Intervient Harry.
-Tsss tsss. Non pas question.
-Allez ! Insiste-t-il. Sois sympa, on ne sait même pas qui est ton cavalier, on peut bien voir la robe !
-Non, rien du tout ! Vous attendrez encore un peu.
Et sous les grognements de mécontentement de mes camarades, je me lève en souriant pour aller mettre ma robe à l’abri de leurs regards.

Le jour du bal arrive enfin. Et c’est avec anxiété que j’enfile ma robe ce soir là, sous le regard inquiet d’Hermione.
Depuis que j’ai reçu le paquet et les lettres, je n’ai presque pas ouvert la bouche, en proie à une culpabilité sans fond. David, Sothis et Drago. Les visages des trois garçons défilent constamment dans ma tête. Je maudis intérieurement d’être une adolescente et d’être victime de son ébullition d’hormones. Je dois me reprendre ! Faire un choix.
Je remonte d’un geste trop sec la fermeture éclair sur le coté de la robe et celle-ci se coince, me faisant pester de rage.
-Laisses moi faire, me dit Hermione en repoussant doucement mes doigts crispés. Tu devrais te détendre un peu sinon tu ne finiras jamais la soirée. Ce serait dommage d’avoir acheté une si jolie robe et de ne pas en profiter.
La remarque me fait sourire et je rends son regard à Hermione avant de me tourner vers le miroir. Mon reflet me laisse un instant sans voix.
Discrètement maquillée, le eye-liner accentue la couleur bleu/vert de mes yeux et le gloss fait ressortir la courbe douce et pleine de ma bouche. Mes longs cheveux ont été tirés vers l’arrière et savamment coiffé pour retomber en une cascade de boucles châtains. La robe gris pâle et scintillante épouse parfaitement mes formes jusqu’au bas de mes hanches avant de s’évaser en un drapé très fluide. Le tout me donne, plus que jamais, l’air d’une femme au charme presque félin.
-Je crois que tu vas tous les faire chavirer ! Me dit Hermione en riant.
-Comme ça nous serons deux!
Hermione a elle opté pour un bustier couleur safran chatoyant aux épaules nues, moulant son buste et sa taille fine, et une jupe longue et vaporeuse dans les tons également safran et or.
-On y va ? Me dit-elle. Nos cavaliers doivent nous attendre.

Sothis nous attend en effet dans la salle commune en faisant les 100 pas. Il s’arrête en nous voyant arriver du coin de l’œil et reste bouche bée devant le spectacle.
De mon côté, je me sens rougir de le voir si beau dans sa robe bleu nuit.
Arrivées au bas des marches, je lui fais un sourire crispé.
-Bon, hé bien, je vous laisse. On se retrouve dans la Grande Salle, d’accord ?
Sous le regard inquiet de Sothis et nerveux d’Hermione, je passe le trou pour sortir du dortoir et me dirige vers le Hall d’entrée, lieu de rendez-vous avec Malefoy.
Celui-ci m’attend déjà, vêtu d’une robe de sorcier vert bouteille absolument magnifique.
Il m’accueille d’un sourire en me tendant le bras et, bien qu’il ne me fasse aucun compliment, je sens son regard appréciateur se poser sur moi.
-Prête ? Me dit-il sournoisement.
Mon cœur tambourine dans ma poitrine à tel point que j’ai l’impression de suffoquer.
-Allons-y, dis-je dans un souffle.
Un sourire cruel étire ses lèvres fines et, comme une condamnée, j’avance vers la Grande Salle.
Tout d’abord éblouie par les lumières des nombreuses chandelles installées pour l’occasion, je ne perçois dans un premier temps qu’un brouhaha confus de voix et musique.
Un peu déstabilisée, Malefoy en profite pour lâcher mon bras et passer le sien autour de ma taille.
Le premier regard connu que je croise est celui totalement ahuri de Ron qui se ressaisit après un coup de coude apparemment douloureux de Lavande.
Harry me regarde aussi, visiblement triste de me découvrir en si mauvaise compagnie, quant à Sothis… Il fulmine littéralement et c’est tout juste si de la fumée ne lui sort pas des narines.
Cependant, personne n’ose venir chercher querelle et après un regard bien appuyé et réprobateur d’Hermione, celle-ci tire Sothis loin de nous.
-J’espérais un peu plus de courage de la part de ton ami Sothis, me susurre Drago à l’oreille. Personnellement, j’aurais tué sur place le type qui m’aurait volé ma petite amie.
-Je ne suis pas sa petite amie, dis-je d’une voix triste.
-Allez, ne t’en fais pas pour cet idiot et viens donc danser avec moi.
Nous nous dirigeons alors sur la piste de danse et l’heure qui suivit fut ponctuée par les regards furieux de mes amis croisés sur la piste.
Soudain, un slow se fait entendre et Drago me prend vivement par la taille pour me coller contre lui comme s’il n’avait attendu que ce moment depuis le début de la soirée. J’essaie délicatement de me libérer un peu mais il resserre son étreinte avec autorité.
-Vas jusqu’au bout de ta vengeance ma petite Wendy, me souffle-t-il tout près de mon oreille. S’il t’aime, il ne pourra bientôt plus supporter une telle scène. D’un autre côté, s’il intervient, il risque le renvoi…
Malefoy commence alors à poser ses lèvres froides sur mon cou avant d’emprisonner ma bouche quand il est soudain tiré vers l’arrière pour recevoir un coup de poing magistral.
Le cœur battant, horrifié par l’audace de Drago, je contemple les yeux écarquillés un Ron rouge de colère, prêt à frapper une nouvelle fois.

-Ron ! Mais qu’est-ce que tu fais ?
Toujours au dessus de Malefoy, il me répond d’une voix sourde :
-Si personne ne veut intervenir alors moi si. Je ne laisserai pas ce type reposer ses sales pattes sur toi. Tu m’entends ! personne n’a le droit de te toucher !
Je reste consternée par sa fureur et ses propos. Ni Harry, ni Ginny, ni Hermione, ni Sothis ne font mine de vouloir le retenir, ni de s’opposer à tant de violence. En désespoir de cause, je me penche délicatement sur Ron, pose une main sur son avant bras et lui dis avec énormément de douceur :
-J’ai compris Ron. Et si on rentrait maintenant…
Je le sens trembler sous ma main mais il finit par se relever et je vois Malefoy le nez en sang, arborant un sourire narquois.
Ron me suit docilement jusqu’à la buvette où je lui sers un petit remontant, qu’il accepte avec soulagement, avant de nous éloigner un peu.
-Pardon, me dit-il enfin.
Je le regarde, vaguement coupable.
-Tu n’as pas à t’excuser Ron. C’est entièrement ma faute. En acceptant l’invitation de Malefoy, je voulais me venger de l’indifférence de Sothis mais à aucun moment je n’ai pensé à vous. Je croyais que cela vous serait égal.
-Egal ! S’exclame Ron stupéfait. Quand quelqu’un te fait du mal, c’est comme s’il faisait du mal à ma petite sœur. Je tiens à toi Wendy. Je ne saurais pas te l’expliquer mais je veux te voir heureuse et te voir rire au même titre que si tu étais ma sœur. J’aime Hermione, me dit-il en rougissant, je crois que tu le sais mais je veux également te protéger.
Je lui rends un sourire lumineux.
-J’ai compris, dis-je simplement, et je t’en remercie du fond du cœur.
Pour lui prouver ma reconnaissance, je le prends dans mes bras en une étreinte fraternelle.
-Je vois que tu as déjà trouvé de quoi te consoler, réplique la voix acerbe de Sothis.
Mettant fin rapidement à notre accolade, Ron s’écrie :
-Ce n’est pas du tout ce que tu crois.
-Oh mais je ne crois rien, je vois !
Puis il tourne les talons et nous laisse plantés là.
-Sothis, dis-je en amorçant un pas avant d’être interrompu par la main de Ron.
-Laisses-le. Ca lui donnera le temps de faire le point sur ses sentiments. Pour ça, il n’y a rien de mieux que la morsure de la jalousie.
Ne sachant trop que faire, je décide de suivre son conseil et nous retournons d’un commun accord finir la soirée au bal.

Nous ne revîmes pas Sothis ce soir là et c’est sous les regards moqueurs de Malefoy et de ses deux acolytes que je danse à tour de rôle avec Fred et George, après avoir convaincu Ron d’inviter Hermione.
Le lendemain fut une journée glaciale à tout point de vue. Un vent pénétrant s’était levé sur Poudlard et tout au dehors était gelé, conférant un aspect fantomatique et morbide au paysage sans vie.
Sothis ne m’a pas adressé la parole de la journée… Pour les rares fois où je l’ai croisé.
Alors que je suis en train de lire « Journal intime d’une momie », Harry vient me trouver.
-Wendy, attaque-t-il en s’asseyant face à moi, je peux te poser une question ?
-C’est ce que tu fais, lui dis-je avec humour, mais tu peux en poser une seconde !
Il me sourit malgré lui.
-Est-ce que tu aimes Malefoy ?
Je reste interloquée.
-… Non.
-Es-tu amie avec lui ?
-Non.
-Alors… Pourquoi ?
Je sens l’incompréhension dans sa voix. Je soupire.
-Harry, est-ce que tu m’aimes ?
Ma question le prend visiblement au dépourvu.
-Oui, je t’apprécie beaucoup, tu le sais bien.
-Oui, je le sais. Justement ! je sais que nous sommes amis et que, quoiqu’il arrive, je peux te faire confiance et compter sur toi.
Je m’arrête un instant et Harry fronce les sourcils, ne comprenant pas où je veux en venir.
-Sothis…
Le visage de Harry s’illumine, il vient de comprendre.
-… Je ne sais pas comment m’y prendre avec lui. Il est parfois si désagréable… et moi…
Harry sourit de plus belle.
-Tu l’aimes ?!
-Oui.
Je rougis.
-Et tu as voulu le rendre jaloux ?
-Oui.
-Je comprends…
Un silence s’installe.
-Et ton ami… Damien ?
-David.
-Oui, David. Que ressens-tu pour lui ?
J’hésite un instant.
-David est mon plus vieil ami. Nous nous connaissons depuis nos 3 ans. Quand il m’a dit qu’il m’aimait, j’ai cru que c’était lui l’homme de ma vie et que je partageais ses sentiments car je ne connaissais rien d’autre, rien de plus fort… Mais après la discussion avec Ron hier, j’ai réalisé qu’il n’en était rien et que je le considère plus comme un grand frère qu’autre chose. Celui que j’aime, c’est Sothis.
D’avoir ainsi pu exprimer mes sentiments me permit d’y voir plus clair mais m’envahit également d’une indicible tristesse.
Harry s’en aperçu et me dit aussitôt :
-Je suis passé par là aussi avec Hermione et Ginny. Je vais t’aider si tu veux…
Je lève vers lui un regard plein d’espoir et lui sourit.

Mais tout ne devait pas être aussi simple.
Dès la reprise des cours, Sothis fait tout son possible pour qu’avec Rogue ça se passe le plus mal possible, narguant ainsi ouvertement son ancien camarade et souffre douleur. Nous perdons beaucoup de points dans le tournoi des maisons mais Sothis refuse d’entendre raison et les disputes entre le garçon, le professeur et les autres élèves indignés, sont très fréquentes.
De mon côté, je décide de m’éloigner progressivement du groupe. Harry étant toujours avec son parrain qui ne décolère pas, Ron toujours avec Harry et Hermione qui reste le plus possible avec moi mais, leur amitié étant plus ancienne que la notre et mon moral n’étant pas toujours des plus gais, je lui demande de me laisser seule.
Après un nouveau cours de potion désastreux, Sothis sort de la classe sous les regards farouches de ses camarades pour se rendre dans le bureau du directeur, comme le lui a ordonné Sévérus. Je ne relève même pas les yeux sur lui quand il passe près de moi et ne remarque donc pas le regard qu’il me jette alors que je nettoie mon chaudron en silence d’un coup de baguette. Mais une autre personne, nous observe dans l’ombre et, quand je sors à mon tour, il ne manque pas de me saisir le bras pour me retenir.
- Draco ? dis-je surprise de me retrouver face au jeune homme.
- Wendy ! susurre-t-il d’une voix hautaine. Je crois qu’il faut que nous ayons une petite discussion tous les deux.
- Je n’ai rien à te dire Malefoy !
D’un geste brusque, je me dégage de sa poigne et commence à m’éloigner.
- A ta place, j’écouterai ce que j’ai à dire… Dans l’intérêt de Sirius Black, alias Sothis…
Je me retourne vivement et le fixe d’un regard farouche.
- Tu peux répéter ça ?!
Drago sourit d’un air supérieur qui me fait penser à une hyène prête à se jeter sur sa proie.
- Oui, je sais qui il est… Il y a souvent du bon à écouter aux portes…
- Comment ?... Qui a bien pu te sortir une telle ineptie ?...
- Le professeur Rogue ! Ca fait un moment que je suis au courant ! Quand il est arrivé à Poudlard, j’ai… malencontreusement surpris une conversation entre lui et Dumbledore. Qu’elle n’a pas été ma surprise quand il a parlé de Sirius !... Au début, je n’ai pas compris, dit-il d’un ton badin, puis au fur et à mesure de la conversation… Enfin bref, il y a juste un petit truc qui me chiffonne…
Il me regarde intensément pour mesurer ma réaction avant de reprendre :
- Comment est-il revenu des morts ? Et pourquoi en adolescent ?... Je ne sais pas pourquoi mais je suis persuadé que tu as la réponse… La preuve, tu étais au courant de sa véritable identité.
Je le fixe longuement, me demandant confusément si c’est du bluff ou non. Prêche-t-il simplement le faux pour avoir le vrai ? Drago me rend sans ciller mon regard et je sens qu’il en sait bien plus qu’il ne le dit. Que mijote-t-il ? Et que sait-il exactement ?
Ne sachant sur quel terrain je m’engage, je décide de ne pas lui répondre, après tout, je suis bien plus puissante que lui alors je n’ai à priori rien à craindre.
- Tu dérailles Malefoy ! Le parrain de Harry est mort et personne ne peut ramener les morts à la vie. Tu le sais aussi bien que moi.
Drago se contracte et serre les mâchoires de rage.
- Bien sûr, susurre-t-il dangereusement. Et tous les élèves de sixième année nettoient leur chaudron avec des sorts informulés ! Et je ne parle pas du reste. Elève extrêmement douée avec une baguette entre les mains bien que moyenne en théorie et bizarrement inconnue avant d’arriver à Poudlard… Parents moldus, anglais…
- Tu… Tu t’es renseigné sur moi ?!
Le jeune homme blond affiche un sourire en coin.
- Il y a des choses qui, même pour un sorcier averti, paraissent bizarre et on ne peut pas franchement dire que tu rentres dans la norme…
Je lui jette un regard farouche.
- Ca ne veut absolument rien dire. Hermione est bien plus douée que moi !
- Granger, malgré son… talent, ne t’arrive pas à la cheville. Alors dis moi : qui es-tu et comment Sirius Black est-il revenu à la vie.
Je respire un grand coup avant de lâcher :
- Sothis n’est pas Sirius et en ce qui me concerne, je vivais en Thaïlande avec mon père jusqu’à cet été ! Voilà, j’espère que tu es content ?!
C’est un énorme mensonge mais, pour éviter que Drago ait le moindre doute, je ne détourne pas mes yeux des siens. Celui-ci soutien mon regard enflammé un long moment et finit par murmurer :
- Je saurais te faire avouer la vérité. Surveille bien tes arrières, Wendy ! Tes amis ne sont plus auprès de toi pour te protéger…
Je frémis sous la menace mais refuse de m’avouer vaincu. Malefoy renifle bruyamment de mépris et finit par s’éloigner de moi.
Un peu plus tard, c’est tremblante de peur et d’angoisse, l’esprit rempli de questions et de doutes, que je rejoins la salle commune des Gryffondors. Je décide de ne rien révéler à mes amis pour ne pas les inquiéter et surtout pour éviter que Sothis ne me reproche mon imprudence.
En m’engouffrant dans le trou derrière la grosse dame, je vois les jumeaux en train de vendre quelques produits de leur confection à d’innocents élèves de premières années. Je souris malgré moi et vois soudain George s’approcher de moi. Avec méfiance, je laisse glisser mon regard sur le sachet qu’il tient à la main.
- Salut Wendy !
- Salut George ! Je suppose qu’Hermione n’est pas dans les parages ?! dis-je sans quitter le sac des yeux.
George sourit.
- Non, elle est à la bibliothèque. Je peux te parler ?
Je le regarde enfin.
- Si c’est pour me vendre des trucs, c’est non…
- Non, ça n’a rien à voir… Viens, dit-il en me prenant pas la main et en fourrant son sachet dans les bras d’un élève médusé. Sortons !
Sous le regard amusé de son frère, nous quittons la salle commune et nous dirigeons vers le parc enneigé. Une fois sortit, au milieu des nombreux bonhommes de neige enchantés qui ont poussé là comme par miracle, George s’adresse à moi avec le plus grand sérieux.
- Wendy, veux-tu sortir avec moi ?
Je le regarde interloquée. Mais qu’est-ce qui lui prenait ?
- George… Ecoutes, je suis très touchée mais…
Le rouquin me prend par les mains et me chuchote d’un air très doux :
- Ecoutes, si tu veux rendre Sothis jaloux, il va falloir que tu sois un peu plus embarrassé que ça… Il est juste derrière nous…
Je rougis violemment. Harry m’a donc envoyé George pour mettre en route notre plan ! Je souris d’un air gêné et hoche la tête pour lui signifier mon accord. Avec un sourire mutin, il se penche vers moi et pose délicatement sa bouche sur la mienne en m’enlaçant. Le baiser reste superficiel mais, vu de dos, je ne doute pas que la méprise soit possible.
- C’est un peu lâche, non ?
Je pose la question avec une pointe d’inquiétude dans la voix mais George me rassure d’un sourire éclatant.
- Aux grands maux les grands remèdes ! Faire tester nos produits sur des premières années peut paraître lâche mais c’est pour la bonne cause !! Non ?!
Il dit ça d’un air tellement sûr de lui que j’éclate de rire et, sans un regard pour Sothis, c’est main dans la main que nous allons faire un tour dans le parc.
- Il est impressionnant quand il est en colère, me dit George au bout d’un moment.
- Quoi ?
- Sothis ! Il en avait presque de la fumée qui lui sortait des oreilles !
A la fois embarrassée et ravie, je glousse légèrement avant de me prendre une boule de neige plein fer. Je me secoue, surprise par l’attaque et voit George, les mains dans la poudreuse, faire de nouvelles munitions. Avec vivacité, je m’empare d’une poignée neige et lui lance aussitôt, atteignant sans difficulté ma cible. La bagarre se transforme alors en champ de bataille et nous sommes bientôt rejoint par une horde d’élèves excités, heureux de participer au carnage.
A la tombée du jour, nous regagnons enfin la salle commune, aussi trempé l’un que l’autre et les joues rosies par la fraîcheur de l’hiver. Sans nous soucier des personnes présentent, nous nous séparons d’un baiser affectueux avant de regagner nos chambres respectives pour nous changer.
Près du feu, un petit groupe d’élèves nous regarde avec intérêt. Harry et Ron, le sourire aux lèvres, échangent un regard complice. Hermione fronce les sourcils d’incompréhension tandis que Sothis s’enferme dans un mutisme contrarié. Un peu plus loin, Ginny éclate de rire en entendant les explications de son grand frère, Fred Weasley.

La nouvelle de notre relation fait rapidement le tour de toute l’école. Sothis ne m’adresse toujours pas la parole mais il ne provoque plus de scandale non plus et les cours de potions redeviennent aussi silencieux qu’ils l’étaient avant le bal de noël. Malgré mon angoisse et ses menaces, Drago n’a pas l’air décidé à s’en prendre à moi. George et Fred en profitent pour me faire découvrir nombres de passages secrets dans Poudlard et, surtout, comment manipuler l’affreux Peeves.
C’est avec une joie évidente que nous lui suggérons à tour de rôle d’enfermer Miss Teigne dans un placard à balais, de déverser un seau d’immondices sur la tête des Serpentards et de bombarder tous les élèves de boules de neige.
En parallèle à ces petits jeux innocents, nous apprenons régulièrement par les journaux que les attaques des mangemorts se font de plus en plus nombreuses et, petits à petits, quelques élèves quittent l’école en raison d’un décès d’un proche ou d’une disparition. Lorsque les sœurs Patil désertent à leur tour le collège, je prends soudain conscience de ce qu’il m’est possible de faire dans cette guerre.
Ce matin là, en cours de potion avec le professeur Rogue, je découpe avec précision quelques racines d’ellébore avant de les jeter dans mon chaudron, quand quelques coups secs se font entendre sur la porte du cachot. Sans attendre la réponse de Rogue, le professeur McGonagall entre et dit d’une voix fébrile, tout en cherchant les élèves du regard :
- Padma et Parvati Patil ! Suivez-moi s’il vous plaît.
Dans un bruissement de robe et de papiers, les deux sœurs se lèvent avec une expression soucieuse sur le visage.
Sévérus et Minerva échangent un bref regard qui en dit long sur la situation et le professeur de métamorphose disparaît peu après avec les jeunes filles.
Quelques chuchotements parcourent la salle. Hermione semble figée sur place. Ron est devenu très pâle, quant à Harry et Sothis, impossible de savoir ce qu’ils pensent. Je me tourne lentement vers mon chaudron et croise le visage satisfait et souriant de Drago. Celui-ci regarde la porte qu’on franchit quelques secondes plus tôt les filles et a presque l’air de jubiler. Son expression me donne la nausée et, sans m’en rendre compte, je cherche à tâtons ma baguette sur la paillasse. Soudain, ma main est stoppée dans sa quête par une poigne chaude et ferme. Surprise, je me tourne pour tomber nez à nez avec Sothis.
- Son heure viendra, me chuchote-t-il en fixant Malefoy.
- Pourquoi attendre ?
Le jeune homme me regarde avec sévérité.
- Trop de témoins Wendy. Ca serait dommage de te faire virer pour cette… vermine.
Je souris malgré moi et reporte mon regard sur le blondinet.
- Ok Sothis ! Dis moi où et quand et je serai là !
- Bientôt, souffle-t-il avant de me lâcher.
Pour une raison que j’ignore, je sens au plus profond de moi que Drago sait ce qui est arrivé à la famille Patil. D’ailleurs, ne passe-t-il pas son temps à brusquer les « sang impur » comme il dit et à se vanter de la puissance de son père ? Son attitude me répugne de plus en plus et ses menaces me reviennent constamment à l’esprit.
Je n’en ai toujours pas parlé aux autres, pas même à George ou à Hermione mais je sais que l’heure de régler nos comptes approche. Il semble être bien renseigné sur moi et je risque gros en dévoilant mes vrais pouvoirs mais d’un autre côté, j’ai choisi mon camp et si je peux aider mes amis alors il est inutile de me cacher éternellement. Bien évidemment, je ne mesure pas toute la gravité de cette guerre et c’est avec une certaine naïveté que je m’apprête à plonger la tête la première dans la gueule du loup.

A l’approche de la St Valentin, le cœur des élèves n’est pas vraiment à la fête et au lieu de voir des couples ronronner de bonheur, les couloirs sont parcourus de chuchotements inquiets et de frôlements précipités. Personne ne sait ce qui est arrivé aux sœurs Patil et à leur famille. Rien dans le journal, pas un murmure, pas une rumeur parmi ses amis. La situation s’assombrit chaque jour et, en comparaison aux autres maisons, les Serpentards semblent de plus en plus épanouis et sûrs d’eux.
La sortie à Pré-au-Lard ayant été annulée, beaucoup d’élèves se retrouvent à prendre l’air dans les parcs de Poudlard que la neige à peu à peu déserté.
Ce jour là, je sors discrètement de la salle sur demande où j’exerce mes pouvoirs en cachette, loin du regard de ceux qui ignorent qui je suis et loin d’Hermione, qui n’apprécierait certainement pas que je m’entraîne sans baguette puisque Dumbledore me l’a interdit. Comme d’un fait exprès, Sothis choisit exactement cet instant là pour venir y faire un tour et nous nous heurtons presque devant la tapisserie de Barnabas le Follet. Aussi surpris l’un que l’autre, je bafouille de vagues excuses en évitant son regard tandis que le jeune homme me tient encore par les épaules :
- P… Pardon Sothis, je ne t’avais pas vu !
- Ah ! Euh ! Ce n’est pas grave, dit-il en rougissant alors que je lui jette un regard en biais.
C’est la première fois que je le vois rougir et cela me surprend tellement que j’en reste pétrifiée.
- Hum… Tu… allais à la salle ?
Je lui montre la tapisserie d’un geste discret en lui posant la question. Il rougit de plus belle.
- … Oui…
Décidemment, je trouve son attitude étrange et comprends rapidement qu’il me cache quelque chose. Je donnerai cher pour savoir de quoi il s’agit. Je lui demande alors avec suspicion :
- On n’a pas entraînement pour devenir un animagus aujourd’hui, n’est-ce pas ?
Il pose ses yeux sombres sur moi et je frissonne. Si seulement il savait que je suis déjà un animagus ! J’y suis arrivée sans trop de difficultés grâce à mon pouvoir mais je ne peux rien dire sans leur avouer ce que je fais en cachette et surtout sans l’approbation d’Albus Dumbledore. J’enfreints impunément le règlement et ainsi que toutes les promesses que j’ai faites.
- Non… Je venais juste… m’isoler ! me répond-il. Avec la saint Valentin et toutes ces ados en effervescence, il n’y a pas moyen d’avoir un peu de tranquillité, dit-il avec un rire nerveux et se passant la main dans les cheveux.
- C’est bizarre, dis-je lentement, je trouvais justement que c’était vraiment très calme cette année… à cause de la menace de Voldemort sûrement.
A ce nom, Sothis me regarde droit dans les yeux.
- Tu devrais être plus prudente quand tu parles de lui, me chuchote-t-il. Certains murs ont des oreilles…
Je jette brièvement un œil autour de nous mais nous sommes bel et bien seuls. Je fronce les sourcils.
- Qu’est-ce que tu racontes ? Il n’y a pas un chat !
- Et puis d’abord, qu’est-ce que tu fais là toi aussi ? me demande-t-il subitement.
Surprise par le brusque changement de sujet, c’est à mon tour d’être nerveuse.
- Rien ! Rien !! Je passais juste là par hasard !
- Par hasard ? Et tu étais dans la salle sur demande par hasard aussi ?!
Une sueur froide me coule le long du dos. Quoi dire sans éveiller sa méfiance ? Si jamais il apprend que je m’entraîne en vue de me battre contre Lord Voldemort et ses mangemorts, je suis sûre de me prendre un savon et de finir la journée dans le bureau du directeur. Je ne tiens vraiment pas à me faire renvoyer.
- Tu étais avec George, c’est ça ? me demande-t-il avec mauvaise humeur.
Mon visage s’illumine et je saute illico sur l’excuse.
- Euh… Oui… On voulait être un peu seuls nous aussi alors on est venu papoter ici…
Je vois son visage s’assombrir légèrement mais contre toute attente il poursuit :
- C’est un garçon bien. J’espère que tu ne te moques pas de lui.
Je suffoque. Si seulement il savait…
- Je l’ai croisé en venant, reprend-il calmement. Je sais que vous évitez de trop vous afficher ensemble mais il ne devrait pas te laisser seule dans les couloirs de Poudlard. On n’est plus en sécurité nulle part.
- Je sais me défendre ! Ca fait des jours que je…
Je m’interrompe soudain en réalisant l’énorme bourde que je m’apprête à dire et reprends plus posément :
- George… m’a enseigné deux ou trois sortilèges utiles et je connais toutes les bonnes cachettes. Je suis prudente, rassures-toi.
Sothis me sourit avec gentillesse.
- Je sais bien qu’il veille sur toi mais je sais aussi à quel point tu es parfois imprudente et impulsive !
- Mais c’est pas vrai ! dis-je en m’emportant sous le regard moqueur du jeune homme.
Comprenant que je viens de lui prouver justement le contraire, je me rembrunis.
- Bon, sois prudente d’accord ? me dit Sothis avec un grand sourire en s’éloignant.
- Promis !
Et sans que ni l’un ni l’autre ne sachions ce que fait l’autre, nous nous séparons enfin avec en tête nos secrets et nos questions.