Sirius, un amour d'enfant !

Résumé :
Angèle est une moldue romantique, rêvant sans cesse au prince charmant… jusqu’au jour où elle rencontre dans la rue un jeune garçon égaré, du nom de Sirius.
Le prenant en pitié, elle décide de veiller sur lui qui, en réalité, n’est autre qu’un sorcier, élève à Poudlard.
Victime d’un mauvais sort lancé par son frère aîné Régulus, Sirius vieillit et perd pratiquement tous ses pouvoirs à chaque fois qu’il se retrouve dans l’obscurité !
C’est ainsi que, lorsque Angèle se réveille le lendemain matin, c’est un beau jeune homme qu’elle découvre dans son lit…


POUDLARD
- Sortia tempus périclitum.
Le jeune homme esquissa un sourire sournois en se penchant sur sa victime.
- C’est terminé Sirius, murmura-t-il à son oreille. Et estime toi heureux d’avoir la vie sauve, petit frère !
Le jeune garçon brun d’à peine 12 ans se réveilla en sursaut. Affolé de se retrouver nez à nez avec son frère aîné, tenant toujours sa baguette en main.
La porte du dortoir s’ouvrit à la volée et dans un grand fracas.
- Sirius ! Fuis te mettre à l’abri ! Lui hurla Rémus.
Sirius regarda son ami sans réagir. Ne comprenant toujours pas ce qui venait de se passer.
- Ne reste pas là la bouche ouverte ! Tu ne vois pas que Régulus vient de te jeter un sort, il a finalement craqué !
Sous les rires de triomphe de Régulus, les deux tous jeunes garçons s’enfuirent dans les couloirs de Poudlard, courant aussi vite que possible. Rémus entra dans une pièce que Sirius ne connaissait pas et où se tenait un superbe miroir en forme d’étoile à 7 branches sur le mur. Rémus couvrit les épaules de son ami d’une grande cape noire et lui dit :
- Vite ! Passes par le miroir.
- Quoi ? S’exclama Sirius complètement perdu.
- Fais ce que je te dis ! Fais moi confiance !
Sirius s’exécuta donc et, posant une main sur la surface lisse et froide du miroir, il disparu dans un éclair blanc.


LONDRES
Angèle, 17ans, se regardait dans son petit miroir en forme d’étoile. Elle se frotta un instant les yeux comme pour effacer les traces d’une nuit trop courte. Ses longs cheveux roux étaient en désordre et ses yeux chocolat marqués par des cernes de fatigue.
- Quelle tête d’endormie, se dit-elle à voix haute en soupirant. Bah, ça ne fait rien, j’ai au moins pu voir ma série jusqu’au bout !
Elle repris son chemin en souriant, rêveuse, rangeant son petit miroir dans la poche de sa jupe.
- C’est vraiment génial « le mariage dans la prairie » ! Dit-elle avec un sourire réjoui.
C’était bien évidemment sa série romantique préférée.
Réajustant son cartable en bandoulière, elle ne s’aperçut pas que son miroir venait de tomber et continua donc son chemin en tournant le mur au coin de la rue.
Le petit miroir émit soudain un éclair blanc et un jeune garçon vêtu d’une longue cape noire se matérialisa dans la rue. Il se pencha sur l’objet à nouveau inanimé et le ramassa.
- Aaaaah ! J’ai perdu mon miroir ! s’écria Angèle quelques mètres plus loin. Où est-ce qu’il est tombé ? Je vais être en retard !
Elle fit demi-tour à contrecoeur en courant.
- Le miroir ou la « légende de la ponctualité », il faut choisir, continua-t-elle en arrivant au coin du carrefour.
Essoufflée, elle s’arrêta net en voyant l’enfant qui tenait son miroir.
- Je l’ai ramassé. C’est ton miroir, femme ? questionna Sirius en lui tendant l’objet.
Angèle, surprise d’être nommée ainsi hésita. « Femme ? C’est qui cet enfant si grossier ? ». Elle répondit malgré tout :
- Oui… Merci.
Elle le regardait attentivement. « Mais il est choupinet… J’adore tout ce qui est mignon ! ». Elle s’avança vers lui avec un grand sourire maternel et tendit la main pour récupérer son bien.
- Ecoute, mon bonhomme, je ne m’appelle pas « femme » mais…
Elle ne pu finir sa phrase. Au loin retentit la sonnerie de son école, indiquant que les cours allaient commencer.
- La sonnerie !! Je ne dois pas arriver en retard !!
Angèle partit en courant à toute vitesse, laissant le petit Sirius planté au milieu de la rue, le miroir toujours dans sa main tendue.


- Pfff ! Juste à temps !
Angèle venait de franchir le seuil de son école, en nage.
- Bonjour Angèle ! La salua une amie en souriant.
- Bonjour Sandra !
- Tu crois toujours à la « légende de la ponctualité » ? lui demanda-t-elle avec amusement. La fameuse légende de notre école qui dit que « plus une jeune fille sera ponctuelle, plus son fiancé sera formidable » !
- Moui ! Je me battrai le temps qu’il faudra pour que ça se réalise !
Sous le regard compatissant de son amie, elle continua avec un petit air rêveur et enflammé.
- Mon but dans la vie, c’est de vivre une merveilleuse histoire d’amour avec un merveilleux jeune homme, de fonder une merveilleuse famille et de vivre avec lui en accumulant les joies et l’amour jusqu’à mon dernier soupir.
Elle prit soudain un air concentré et marmonna :
- Pour ça, je suis prête à faire tous les efforts du monde jour après jour ! Pas question de me relâcher !
Son amie la regardait d’un air médusé.
- Psst ! C’est parce que tu ne fais pas assez de concessions que tu n’as pas de copain ! Lui dit-elle doucement.
Mais Angèle était si absorbée par ses « projets d’avenir » qu’elle ne l’écoutait pas.
- Mon premier baiser doit être avec l’homme de ma vie, c’est sûr ! Et je me marierai à 20 ans.
Sandra se frappa le front d’un air désespéré.
- On fera construire une maison avec un toit rouge et des murs blancs, continua Angèle imperturbable, les enfants joueront avec le chien dans le jardin. Lui et moi, on sera sur le canapé, discutant de notre anniversaire de mariage… Hé ! Hé ! Hé !
- Qu’est ce qui t’a fait tourné comme ça ? demanda son amie complètement anéantie par la folie d’Angèle.
Celle-ci était déjà partie en riant toute seule, fière de ses projets auxquels elle croyait ferme.

- Bonjour Angèle ! la salua son camarade de classe plus tard dans la matinée.
- Bonjour Christian.
- Tu as les chiffres du sondage auprès des filles ? lui demanda-t-il en ouvrant son cartable.
- Oui ! répondit elle avec un immense sourire.
Elle avait du se coucher très tard après sa série pour pouvoir finir ce petit travail. Mais pour rien au monde elle n’aurait raté la diffusion d’un « mariage dans la prairie ».
- Regarde, c’est parfait ! lui dit elle en lui tendant ses feuilles.
- Angèle… Commença Christian d’un air tout gêné. On n’était pas censé tout présenter en pourcentage ?
Angèle, honteuse, failli en tomber à la renverse, surtout qu’elle n’avait pas apporté sa calculatrice.
- J’avais oublié… Dit-elle mortifiée.
Elle repris ses feuilles et commença à refaire tous les calculs à la main.
- Tu veux que je le fasse ? Proposa Christian. Je suis plutôt doué en calcul mental.
- Merci mais si je ne le fais pas moi-même, je me sentirai mal. C’était à moi de faire ce travail.
- Votre sens des responsabilités vous honore, Melle la vice présidente des élèves, dit-il en plaisantant.
- Hé hé ! Vous me flattez trop, M. le président des élèves ! Répondit-elle sur le même ton. Je ne prétends pas être une élève modèle… C’est juste que… Je dois faire des efforts pour m’améliorer, fit-elle dans un sourire.
Soudain, une pensée lui traversa l’esprit.
- J’ai l’impression d’avoir oublié quelque chose… murmura-t-elle. Aaaah ! Mon miroir !
Elle se leva comme une furie en ramassant son sac et courue d’une traite jusqu’à l’endroit où elle avait vu le petit garçon quelques heures plus tôt.
En tournant le coin du mur, elle s’arrêta net. Le gamin était toujours là, le miroir à la main. Quand il s’aperçut de sa présence, il s’approcha d’elle.
- Je n’ai pas pu te rendre ton miroir. Ca a été ? Tu n’étais pas en retard, demanda-t-il.
- Euh… Non… Ne me dis pas que tu as attendu ici tout ce temps ?
L’idée la gênait terriblement et elle trouvait cela étrange de la part d’une si jeune personne… étrangement accoutrée soi dit en passant…
- Je n’avais pas le choix. C’était bien plus efficace de t’attendre ici pour te le rendre plutôt que de courir partout à ta recherche, femme !
- Dis donc ! Arrête ça ! Je ne suis pas « femme » ! Mon nom c’est Angèle et je suis élève en dernière année au collège H.G.Wells.
Le jeune garçon la regarda et son regard s’obscurcit.
- Mon nom à moi, c’est Sirius. Et je suis en seconde année au collège de Poudlard, l’école des sorciers.
- Hein ?
Angèle n’avait pas très bien compris.
- Euh… Sirius ? J’ai compris ! Tu viens d’une ambassade, c’est ça ?
- Je suis venu en traversant le miroir.
- Mon miroir ? dit-elle en le retournant dans sa main. Dis Sirius… Je parie qu’on te dit souvent que tu es un peu bizarre !
Oui, elle le trouvait vraiment bizarre ce petit.
- Insolente ! Bien sûr que non ! répondit-il avec colère. C’est la première fois que je rencontre une insolente comme toi, femme.
Angèle ne doutait plus que le gamin prétentieux était un fils de riche.
- C’est plutôt toi, l’insolent, qui m’appelle tout le temps « femme » ! Sur ce, bonne journée et merci pour le miroir.
C’était quoi son problème à ce mioche ?! Alors qu’elle tournait les talons, Sirius la rappela.
- Ce miroir… Tu ne sais vraiment pas ce que c’est ?
Elle se retourna pour lui répondre en ronchonnant :
- C’est un héritage de mon arrière-arrière-arrière-(arrière ?) grand-mère ?
Puis dans un « bye-bye », elle s’éloigna.
Néanmoins, elle ne pu s’empêcher de se retourner une dernière fois, pour le voir toujours planté au même endroit à la regarder.
« Pourquoi il reste planté là ?... Peut-être qu’il est perdu ?... ». Elle ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour ce gamin.
- Où est ton ambassade ? Demanda-t-elle finalement. Je veux bien t’y accompagner… Tu es perdu non ?
- Pas du tout ! J’attends que mon ami me contacte.
Elle fit mine de repartir puis se ravisa.
- Dis. Et si tu attendais chez moi qu’il te contacte ?
Sirius lui sourit et la suivit docilement.

- Tu dois avoir faim, dit Angèle en mettant son tablier. Je vais te préparer quelque chose. Tu n’as qu’à regarder la télé en attendant.
Le jingle d’une pub se fit entendre dans le poste puis le dialogue d’un couple.
Angèle se retourna, surprise et ravie. « Ils rediffusent le mariage dans la prairie ? ». Elle se campa derrière Sirius, littéralement hypnotisée par sa série.
Le jeune garçon l’a regarda avec curiosité.
- Tu aimes ce feuilleton ? demanda-t-il avec fatalisme.
- Oui ! Le mariage dans la prairie, c’est génial, dit-elle avec presque les larmes aux yeux tout en fouettant ses œufs. J’ai enregistré tous les épisodes.
Elle ne prêtait pas attention à la mine ahurie de Sirius.
- C’est ma bible de l’amour, continua-t-elle, passionnée. C’est grâce à ça que j’ai compris que le but de ma vie était d’accumuler les instants de bonheur et de joie !
Elle s’envola alors dans ses pensées et dans ses rêves. « Pour fonder une merveilleuse famille, il faut d’abord que je trouve un merveilleux chéri… et patati et patata… »
- T‘utilises quoi comme ingrédients ?
La question la surpris tellement qu’elle envoya voler son saladier qui atterrit sur sa tête, éclaboussant largement Sirius au passage.
- Des œufs, du lait, de la farine, de la levure… répondit-elle néanmoins, la pâte dégoulinant sur ses cheveux. Tu avais deviné ?

Un instant plus tard, ils étaient tous deux dans la salle de bain, Sirius plongé dans un bon bain bien chaud et moussant, Angèle, une serviette autour du corps, lui frottant énergiquement le dos.
- M’enfin ! Frotte mieux que ça si tu veux être propre ! lui dit-elle. Tu ne t’es jamais lavé tout seul ?
- Jamais ! répondit-il à la grande surprise de la jeune femme.
- Quel enfant bizarre…
- Bizarre ! Bizarre ! Tu es vraiment insolente, femme ! dit-il en lui jetant la bassine d’eau.
Angèle riait de bon cœur.
- Mais ce n’est pas de ma faute si tu es bizarre ! insista-t-elle.

Après ce bon bain, Sirius dégusta enfin son repas. Il mangeait avec avidité, l’air de se délecter.
- C’est quoi ça ? C’est très bon.
- C’est une omerice. C’est un plat japonais. C’est une omelette fourrée au riz assaisonné.
Sirius repris une bouchée en soupirant de contentement.
- Il n’y a personne d’autre ici ?
- Non, mes parents vivent à l’étranger depuis des années. Mon oncle et ma tante habitent à l’étage au dessous mais nous n’avons pas le même rythme de vie… mais j’ai aussi des chiens, dit-elle enthousiaste. Titus et Caïus.
- Des années ? reprit Sirius mélancolique, un grain de riz collé sur la joue. Tu n’es pas triste ?
Angèle répondit d’un air rêveur.
- C’est vrai que j’aimerais qu’ils rentrent vite…
L’air d’Angèle fit de la peine à Sirius.
- Hé… Si mon ami est long à venir, je peux rester dormir ici ?
- Euh… Oui mais…
Angèle était très gênée. « Je ne vois pas d’autre solution ! Je ne peux pas le laisser tout seul. »
- Tu seras bien sûr récompensée pour le dérangement, dit le jeune garçon très sérieusement.
- Hein ?! Récompensée ? dit-elle en lui donnant un coup sur la tête. Un enfant de ton âge n’a pas à s’inquiéter de ces choses là. C’est clair ?
Sirius la regarda, surpris. Personne ne lui avait jamais parlé ainsi. On attendait toujours quelque chose de lui, on le traitait toujours comme un adulte, jamais comme un enfant.
- Tu n’as qu’à passer le temps en regardant des dessins animés.
- Des dessins animés ?
En allumant le poste, Sirius tomba sur un dessin animé de super héro ou celui-ci était prêt à sacrifier sa vie pour sauver le monde.
« Quel grand guerrier solitaire » pensa Sirius, subjugué.
- Courage ! Ne meurs pas ! s’exclama-t-il soudain en se jetant sur le téléviseur. Si tu meurs ce sera la fin !
Angèle sourit tendrement à la vue de ses réactions enfantines.
« Pfff ! C’est trop rigolo ! Peu importe de quel pays ils viennent, les petits garçons aiment toujours les héros ! »
Sirius continuait inlassablement à s’emporter contre les méchants et à soutenir son héro.
« Je croyais que c’était un enfant prétentieux et bizarre… » Songeait Angèle, un petit sourire aux lèvres, tout en essuyant la vaisselle, « mais en fait, ce n’est qu’un enfant comme les autres. »
- Dis ? Tu peux rester chez moi autant que tu voudras, lui dit-elle. J’aime bien quand c’est animé ici.
Sirius la regarda surpris et légèrement morose.
- C’est impossible, dit-il. Je verrai mon ami demain au plus tard…
- Oui, bien sûr…
« Qu’est ce qui m’a pris de dire ça moi… ? ». Elle était légèrement confuse. Elle savait bien que ce petit garçon devait à un moment ou à un autre rentrer chez lui mais un peu de compagnie lui faisait tellement de bien.

Quand elle eut fini de ranger la vaisselle, ils allèrent se coucher.
- Hé, femme ! dit Sirius visiblement énervé. Pourquoi je ne suis pas dans un lit ?
Angèle lui avait préparé un lit d’appoint à même le sol, juste à côté du sien.
« j’te jure, ce sale gosse… » Pensa-t-elle.
- Tu es l’invité, et ce lit est le mien… C’est compris ? Lui dit-elle sévèrement. Et puis… Je ne suis pas « femme », mais Angèle !
- …Angèle…
Elle sourit comme une maîtresse d’école, ravie que son élève ait retenu la leçon.
- Oui !... Bonne nuit Sirius.
Et elle se coucha en lui tournant le dos. Sous le regard halluciné de Sirius, elle s’endormit aussitôt puis pris une position des plus acrobatique, se découvrant au passage.
« Tu parles d’une façon de dormir… » Ronchonna Sirius. « Je vais la border, elle risque d’attraper un rhume ». Il tira un peu sur la couverture pour la couvrir mais elle se tourna au même moment et chuta sur lui, se retrouvant dans son lit d’appoint.
Sirius ne savait pas quoi faire puis se dit que finalement ce n’était pas grave et se blottit contre elle, regardant son doux visage endormi.
- Angèle… Murmura-t-il. Je suis vraiment content. C’est la première fois que quelqu’un me traite comme ça.
- Je t’en prie… répondit Angèle en ouvrant légèrement les yeux avec tendresse.
- Bonne nuit ! répliqua sèchement Sirius, furieux d’avoir été surpris.
- Bonne nuit.
Et sur un sourire, elle se rendormit.
« Je n’arrive pas à dormir. » Sirius sortit sa baguette et éteignit la veilleuse près du lit.
« Comme ça, j’arriverai à dormir. » Dit-il en se blottissant un peu plus contre Angèle qui l’avait pris dans ses bras.

Lentement, le jour se leva, éclairant petit à petit la chambre d’Angèle. Elle émergea enfin du sommeil avec la sensation étrange d’un poids sur la poitrine.
- Mh… J’étouffe…
Elle ouvrit les yeux brusquement, cherchant la raison de ce manque d’air… et se réveilla dans les bras d’un jeune homme inconnu. Celui-ci la tenait enlacé, un bras autour de sa taille, l’autre sous sa tête, la main dans ses cheveux.
- Quoi… ? Quoi… ? QUOI… ??!
Elle se leva d’un bond, totalement furieuse, hors d’elle, perdue.
- QU’EST-CE QUE CA VEUT DIRE ?!
Elle fixa avec méfiance le jeune homme, toujours profondément endormi, et, en voulant faire le tour du lit, posa par mégarde le pied sur la télécommande.
La télévision s’alluma aussitôt sur un épisode du dessin animé que Sirius regardait la vieille. Le jeune homme se réveilla en sursaut.
- Les forces du mal ?! s’écria-t-il sous l’air complètement ahuri de Angèle.
- Tu es un super héro ?! Vas-y ! Ecrabouille-le ! hurla-t-il sans prêter attention à la jeune femme.
« Cette réaction… »
- Courage ! hurla-t-il encore à la télé.
« On dirait… »
- Sirius… ?
Le jeune homme se retourna.
- Mh ? Angèle ?... Pourquoi tu fais cette tête-là, Angèle ?
La jeune femme était pâle et tremblante. Elle pointa un doigt accusateur vers lui et lui dit :
- … Tu n’es pas Sirius.
- Bien sûr que si, insolente ! répondit-il avant de se retourner vers la télévision.
Le jeune homme ne se rendait pas compte qu’il était devenu grand.
« Si… Si c’est ça le vrai Sirius… Ca veut dire… » Elle s’empara d’un gros polochon « …Que j’ai pris mon bain avec ça ! » La colère montait « Qu’on a dormi dans le même futon… » Elle bouillonnait de rage « Ca mérite un coup de polochon !!! »
Levant son arme improvisée sur Sirius, elle hurla :
- Espèce de…
- Un instant !
En même temps que la voix inconnue, un éclair blanc fusa du miroir posé sur son bureau, avant qu’un autre jeune garçon ne fasse son apparition.
- Waaaaaah ?! cria Angèle en suspendant son geste.
Elle était terrifiée.
- C’est bas de plafond ! s’exclama l’adolescent. Suis-je dans une maison de nain ?
Une sueur froide coulait entre les omoplates d’Angèle.
- Mon nom est Rémus Lupin, se présenta le garçon. Je suis l’ami de Sirius. Navré de vous déranger ainsi.
Angèle avait les yeux qui lui sortaient de la tête. « Il est sorti… Du miroir… »
Comme si de rien n’était, Rémus se dirigea vers Sirius qui s’était couvert d’une couverture, son pyjama n’ayant pas résisté à sa « poussée ».
- Tu es donc bien devenu grand pendant la nuit… dit Rémus pensivement.
- Rémus !
- Régulus a avoué quel sortilège il t’a jeté. C’est le sortilège complexe interdit qui empêche non seulement d’utiliser la magie mais fait vieillir l’ensorcelé jusqu’à le transformer en vieillard… Vraiment terrifiant !
« Minute… »
- Je m’attendais à un truc de ce genre, répondit Sirius.
- Comme tu as traîné, tu as été partiellement touché par le sort.
« Minute !! Stop !! »
- Régulus ayant perdu le papier où était inscrit la formule magique, nous en ignorons les détails mais… es-tu resté dans l’obscurité la nuit dernière ?
« Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?!! » Angèle était en train de se liquéfier au fur et à mesure de leur conversation. Elle ne comprenait rien et enfouie son visage dans ses mains.
- Il semblerait que ce soit à cause de cela que ton corps a vieilli prématurément, poursuivit Rémus.
« Sirius devient grand quand il fait noir… c’est quoi cette histoire ?! »
- Aaaaahn ?!
- Angèle… Ca va… ? s’enquit Sirius en posant une main sur son épaule.
La jeune femme se retourna effrayée et en colère.
- Bien sûr que non, ça ne va pas !!!
- Avec plus de douceur, je vous prie, intervint Rémus. Vous parlez à Sirius Black, enfant d’une grande lignée de sorciers, élève à Poudlard.
- Sorciers ?
- Enfin, si le destin l’avait voulu, vous pourriez aujourd’hui faire partie de cette école.
Angèle ne comprit pas.
- Les miroirs en forme d’étoile à sept branches sont des « portes » que possèdent les grandes familles de sorciers pour pouvoir se mettre à l’abri en cas de danger, dit Rémus en manipulant celui de la jeune femme. Ce miroir appartenait à Crystal Dream, qui disparut autrefois après avoir trahi le monde des sorciers.
Angèle manqua de s’évanouir.
- J’en peux plus ! J’y comprends rien… maugréa-t-elle à bout de souffle.
- Comment peux-tu savoir tout ça ? demanda Sirius.
- Elle ressemble comme deux gouttes d’eau au portrait (secret) de Crystal que j’ai aperçu une fois.
Soudain, Rémus regarda attentivement son ami.
- Moui… T’es loin d’être aussi mignon qu’en petit Sirius, dit-il.
- M’en fiche d’être mignon ! Râla celui-ci. Mais si on ne connaît pas la formule exacte… Comment va-t-on me rendre mon apparence normale ?
- Que penses-tu du « légendaire baiser de la jeune fille » ? répondit Rémus.
L’ultime magie libératrice, transmise depuis les temps anciens dans les vieilles familles de sorciers ! Le baiser de la jeune fille aimée peut rendre son apparence humaine au sorcier transformé en crapaud. Il peut même briser un sortilège de sommeil éternel !
- Mais tu es encore trop jeune pour avoir une bien aimée… continua Rémus, fataliste.
Sirius releva la tête.
- J’en ai une !... C’est Angèle, dit-il en s’approchant d’elle. C’est Angèle ma seule bien-aimée, ma favorite !
Angèle le regarda avec surprise.
- S…Sirius… ?
« Je ne déteste pas Sirius mais… »
- Tu veux bien m’aider ? demanda-t-il.
« Hier, c’était encore un adorable petit bout d’chou un peu orgueilleux… » Elle le fixait intensément. « Si je l’embrasse, il redeviendra normal… Mais… »
Au moment ou Sirius s’approchait d’elle, elle lui mit vivement son polochon dans la figure.
- Non !!... Pour moi, le premier baiser est l’irremplaçable première page de mon roman d’amour ! s’exclama-t-elle. Je ne peux pas le donner à la légère !



Petite question indiscrète… A votre avis… Angèle a-t-elle vu le grand Sirius tout nu ?? lol

« Je ne peux pas nier que j’ai trouvé Sirius bizarre à la seconde où je l’ai rencontré ».
Angèle tenait fermement son oreiller contre elle en guise de bouclier, tandis que Rémus aidait Sirius à se relever.
- Ce n’était pas nécessaire de le frapper à coup d’oreiller !
- J’suis d’accord avec lui ! intervint Sirius un peu étourdi.
- Désolée ! C’était par réflexe.
- Pour que Sirius puisse retrouver son apparence normale, insista Rémus, il a besoin du baiser de la jeune fille dont il est amoureux… C'est-à-dire vous. Par cet acte, vous auriez l’immense honneur de sauver un des fils d’une des plus puissantes familles de sorciers… Et pourtant vous refusez ? Vous êtes bien la descendante de la femme qui a trahi notre monde… cracha-t-il.
- Wah ! wah ! wah ! Ca suffit ! s’écria Angèle. Arrêtez de dire n’importe quoi ! Trouvez quelqu’un d’autre ! Je réserve mon premier baiser pour l’homme de ma vie que je rencontrerai bientôt !!
- L’homme de ta vie ? Ca ne peut pas être moi ? demanda innocemment mais sérieusement Sirius.
Angèle resta pétrifiée.
- Tu comprends ce que c’est que l’amour d’une vie ou tu dis ça comme ça… ? lui demanda-t-elle en le regardant de travers.
- Je ne suis pas sûr… commença-t-il.
- Vu ! pas question ! Et puis tu as juste dit que j’étais ta « favorite ». Même si en apparence tu as grandi en une nuit… dans ta tête… tu es resté… le même enfant…
Angèle commençait à s’empêtrer dans ses explications. « Gah ! Tout ça, c’est ridicule ! »
Elle pointa un doigt furieux vers lui.
- Ca suffit ! Je n’en supporterai pas davantage !! Vous deux, les bizarros ! Disparaissez de ma vue !
Sirius et Rémus lui tournèrent le dos comme si de rien n’était.
- Elle a la tête dure, dit Rémus.
- Oublie ça, répondit Sirius. Je vais rentrer et je trouverai bien un moyen…
- Un moyen ? Tu crois ?
Angèle fulminait derrière eux.
- Au revoir Angèle ! Dit Sirius. Je reviendrai bientôt.
- Pas question, répondit-elle en colère.
- Je ne peux pas revenir jouer… ? demanda Sirius, déconfit.
- Non, pas question.
- J’ai dit que je reviendrai alors je reviendrai !
- J’ai dit non ! Non c’est non ! hurla Angèle.
- Bien ! Bien ! intervint Rémus en chopant Sirius par la couverture. N’oublis pas qu’il est interdit de traverser le miroir pour venir dans ce monde, sauf en cas d’urgence. Profitons de ce que les remontrances de Dumbledore aient calmé Régulus pour rentrer.
Rémus s’empara du miroir sous l’œil contrarié d’Angèle. « Pitié ! Sortez par la porte comme tout le monde ! ».
Sirius toucha le miroir et…
- … Bah ? Ca ne marche pas… Je ne peux pas traverser le miroir pour rentrer, dit-il inquiet. Rémus… Ca veut dire quoi ?
Rémus soupira.
- Le sortilège jeté par Régulus est catalysé par les ténèbres et empêche non seulement d’utiliser la magie mais fait aussi vieillir l’ensorcelé. Si t’être retrouvé dans l’obscurité pendant une nuit t’a rapproché de l’état de « vieillard »… Il n’y aurait rien d’étonnant à ce qu’en même temps tu ais été privé de ton contrôle sur la magie.
Pour s’en assurer, Sirius sorti sa baguette magique et la tendit brusquement devant lui sous l’œil médusé d’Angèle.
- Toi, la mouche là-bas ! Double de volume ! ordonna-t-il en jetant le sortilège.
C’est avec frayeur qu’ils virent soudain deux énormes monstres derrière la fenêtre.
- Noooooon !!! hurla Angèle. Caïus ?! Titus ?! Mes chiens sont devenus gigantesques, pleurnicha-t-elle.
- Mais pourtant, jusqu’à hier, j’arrivais à utiliser ma magie normalement ! s’emporta Sirius.
- C’est vraiment navrant, dit Rémus d’un ton parfaitement calme. Puisque c’est ainsi… Notre unique solution est de questionner Régulus pour l’obliger à se souvenir de la formule qu’il a utilisée ! Je vais donc rentrer seul.
L’adolescent s’empara une nouvelle fois du petit miroir.
- Mais…
Il regarda Angèle du coin de l’œil avant de poursuivre.
- Si une certaine personne acceptait d’embrasser Sirius, nous n’aurions pas tous ces problèmes.
- NON !! grogna Angèle en se réfugiant derrière son polochon.
- Nous n’avons donc pas le choix Sirius, reprit Rémus en poussant son camarade dans les bras de la jeune femme. Tu vas devoir rester ici encore un peu. Sur ce…
- Quoi ?! Minute !! cria Angèle.
Rémus tiqua.
- Oui évidemment…, dit-il. Même s’il reste caché ici, ce serait fort embarrassant qu’il soit nu comme un ver.
- Ne me lance pas ! râla Sirius un peu à contretemps.
- Ce n’est pas de ça que je veux parler, le coupa Angèle. Enfin si, ça aussi ! Mais là ! Mes chiens !! dit-elle en montrant ces deux bergers du doigt.
Rémus fit apparaître des vêtements d’homme. Ce garçon était vraiment surdoué.
- J’ai magiquement reproduit les vêtements de ce feuilleton, dit-il. Bien… Je vous confie Sirius.
- Attendez ! Vous ne pouvez pas me le confier ! Rendez leur taille à mes chiens !!
Pendant que Sirius se bagarrait avec ses nouveaux vêtements, Rémus poursuivit :
- Je ferai en sorte qu’ils soient invisibles depuis l’autre côté du mur… Veillez à ce que Sirius ne se retrouve pas dans l’obscurité, dit-il. Le sortilège lancé par Régulus attend Sirius dans les ténèbres.
Et avant qu’Angèle ait pu faire le moindre mouvement, Rémus disparu dans un éclair blanc.
Elle s’effondra sur le sol.
- Uuuuuuuuh… ! Mes chiens sont devenus gigantesques, marmonna-t-elle, il pleut des vêtements et un garçon a disparu dans mon miroir…
Elle était en train de s’apitoyer sur son sort quand un bruit lui fit tourner la tête vers Sirius. « Il est encore là… Le maître du bizzarroïde ! Dans ma chambre !! »
Elle passa devant lui en l’ignorant.
- Je vais… prendre une douche, murmura-t-elle.
- Moi aussi, dit Sirius en la suivant.
Le jeune homme se prit un coup de poing sur la tête qui l’envoya s’écrouler par terre.
- Je ne prendrai plus jamais de bain avec toi ! lui cria-t-elle. Idiot !
Sous la douche, elle ressassait ses pensées moroses. « De la magie ?! Un enfant qui grandit en une nuit ?! J’aurai préféré que ce ne soit qu’un cauchemar… »
Elle sortit de la douche puis s’habilla. Elle entra enfin dans la chambre, remontée, pour y trouver un Sirius les larmes aux yeux.
- Dis… Pourquoi tu t’es fâchée, Angèle… Je ne comprends pas…
Il avait l’air tout malheureux et Angèle se sentie rougir de honte.
- Euh…
La télé attira soudain l’attention de Sirius.
- Le combat final entre votre super héro et l’armée des ombres !! Criait le présentateur. Votre super héro attend vos encouragements tous les dimanches au parc d’attraction.
Sirius avait l’air captivé.
- Tu veux y aller ? Proposa Angèle.
- Oui !! s’écria Sirius fou de joie.
- D’accord. Si tu veux y aller, prends ta douche et habille-toi… tout seul ! dit elle en lui montrant ses vêtements.
- Pourquoiiii ? ronchonna Sirius.
- Parce que ! Idiot ! hurla Angèle en lui redonnant un coup sur la tête. Pour un grand, t’es vraiment un grand imbécile !!
- Mais pourquoi tu te fâches ?! demanda Sirius sans comprendre quand elle eut claqué la porte de la salle de bain.

- Allez en route, Angèle ! dit un peu plus tard Sirius en tirant la jeune femme par la main.
Le sac en bandoulière, Angèle se tourna vers ses deux chiens devenus géants.
- Caïus ! Titus !
Elle se tourna vers le jeune homme, rouge de colère.
- Quand tu auras récupéré ta magie, tu auras intérêt à leur rendre leur taille normale !
- Bien sûr ! répondit Sirius vexé par ses remontrances. C’est très facile de lever un sort pour celui qui l’a jeté.
Il réfléchit deux secondes et reprit avec un visage grave :
- Si tu me donnes le « baiser de la jeune fille » maintenant… Je pourrais le faire tout de suite.
Angèle se renfrogna un peu plus.
- Même si tu ne penses pas à mal, je refuse de céder au chantage, dit-elle durement.
Un instant plus tard, ils étaient tout deux dans le métro.
- Dis donc, Sirius ! Tu te tiendras bien en public ? demanda-t-elle inquiète.
- D’accord ! répondit-il avec indifférence.
Un silence s’installa puis Sirius reprit avec curiosité et sérieux :
- C’est quoi, l’homme de ta vie ?
Angèle fut surprise par sa question.
- Hé ! Hé ! Dit-elle en souriant avant de prendre un air rêveur et enflammé. Celui avec qui je ferai de longues promenades dans le parc. On ira au cinéma et puis on apprendra à se connaître petit à petit…
Sirius commençait à regretter d’avoir posé la question.
- On partira secrètement en voyage ensemble ! Et quels que soient les obstacles que nous aurons à surmonter, nous aurons confiance l’un en l’autre.
Le jeune homme la regardait bizarrement, comme s’il craignait pour sa santé mentale.
- Après notre mariage, poursuivit Angèle avec passion, on accumulera les petits bonheurs ensemble. Voilà quel genre d’homme c’est ! conclue-t-elle enfin.
- C’est ça… ? questionna Sirius déconfit.
- Oui ! Mais une fois qu’on aura la maison, interdit d’être muté ! rajouta-t-elle sévèrement. Pour préserver l’amour de notre famille !
- Humph !
Sirius n’osait plus rien dire de peur qu’elle ne reparte dans un de ses monologues étranges pour lui.
Ils arrivèrent enfin au parc d’attraction où une foule nombreuse se pressait pour obtenir les meilleures places.
Angèle et Sirius s’assirent au dernier rang.
- Ton super héro a beaucoup de succès, dit la jeune femme.
- Zut ! on est au fond, râla Sirius.
Soudain le présentateur apparut sur scène pour leur annoncer l’arrivée de leur héro. Sirius se leva en trépignant d’impatience.
« Uwah… Il est tout excité ! » songea Angèle. « Il a tellement l’air d’un jeune homme… Ca fait trop bizarre ! »
Pendant que Sirius écoutait avec attention l’animateur, Angèle pris le temps d’analyser la situation. « Sirius est un sorcier… Il a été victime d’un sort cruel jeté par un certain Régulus ou je ne sais quoi… »
- Dis… demanda-t-elle. Qui est Régulus au juste ? En y réfléchissant, c’est lui la source principale de tous nos maux.
- Oui alors ! répondit Sirius en soupirant. Il me déteste depuis toujours pour une raison idiote !... Régulus est mon frère.
Angèle le regarda avec surprise. Etonnée d’entendre qu’une personne puisse faire cela à son propre frère.
- C’est ton frère et pourtant il t’a jeté un mauvais sort ?
- Oui. Il fait toujours des choses comme ça mais si je rentre dans son jeu, ça risque d’empirer.
Sirius avait l’air triste en disant cela.
« Sirius… Le pauvre… Ils sont pourtant de la même famille… C’est horrible… »
- AAAAAAH ! C’EST MON SUPER HERO ! hurla soudain le jeune homme en se levant d’un bond.
Alors que les acteurs jouaient leur comédie en prenant une jeune fille en otage, Sirius se leva à nouveau sous le regard médusé d’Angèle.
- Prendre un otage pendant le combat final ! Quels lâches ! s’emporta-t-il.
« C’est normal, songea Angèle en se moquant intérieurement de lui. En fait, ce n’est qu’un petit garçon ! »
- Je ne le permettrai pas ! hurla-t-il en s’avançant dans la foule. Attendez-moi pour le combat final !
Tous les gens s’étaient retournés pour le regarder d’un air outré.
- Dis donc, toi ! intervint un des parents. Pas de bazar !
- A ton âge, dit un autre, tu n’as pas honte ?!
Angèle attrapa vivement Sirius pour le ramener à la raison et le tira jusqu’à la sortie.
- Pardon ! dit-elle aux gens en sortant.
« Je suis morte de honte !!! »
Après un petit sprint à travers la foule, Angèle s’arrêta pour reprendre son souffle.
- Sirius ! cria-t-elle tout en se retournant. Espèce d’idiot !!!...
Personne.
- Bah… ?
Elle regarda autour d’elle, inquiète. « Il faut que je le retrouve… » dit-elle tout bas dans un soupir. Elle commença à se frayer un chemin à travers les nombreuses personnes présentent sur la foire. Son inquiétude grandissait à chaque pas.
- C’est toi Angèle ? Questionna soudain un jeune homme.
Elle se retourna vers le garçon blond entouré de ses camarades.
- Oh… dit-elle surprise. Patrick !
- C’est qui cette fille, demanda sa compagne avec une évidente jalousie.
- On était ensemble au collège, répondit-il en fixant Angèle. Je lui ai fait une déclaration le jour de la remise des diplômes mais elle m’a jeté.
- Hein ? Elle a trop mauvais goût ! répliqua sa cruche d’amie.
- Personne n’est assez bien pour mademoiselle, dit-il avec un sourire mauvais.
Angèle se sentit honteuse et vexée de voir ainsi ce petit différent étalé avec méchanceté.
- Ah ! Il y a beaucoup de filles comme ça ! rajouta un autre de ses amis. Elles sont super exigeantes alors qu’elles sont nulles !
- Ha ! Ha ! Ha ! Ouais !
Angèle, ne pouvant supporter d’en entendre d’avantage, prit enfin la parole :
- Je suis ravie que tu aies l’air en forme, Patrick, dit-elle avec froideur. Il faut que j’y aille ! Je cherche quelqu’un.
- Huh ? C’est sûrement pas un garçon ! répliqua-t-il avec sarcasme. Il n’y a pas d’homme assez parfait pour toi dans ce monde !
Piquée au vif, Angèle répliqua avec colère :
- Je sais tout ça ! Ce n’est pas la peine d’être aussi méchant !
- Angèle !
Une main chaude pris la sienne, puis une autre se posa sur sa la taille avec légèreté.
- Je t’ai retrouvée ! lui dit Sirius avec un sourire plein de douceur.
Puis il aperçut les mines effarées des personnes devant lui.
- Ah ? Qu’est ce qu’il y a ? demanda-t-il innocemment.
- Idiot ! dit Angèle en posant sa tête sur son épaule avec tristesse. J’espère que tu n’as pas causé de problèmes partout où tu es allé !
- On m’a juste donné ce truc tout rond qui vole, lui dit-il en lui montrant le ballon. Tu as l’air triste, Angèle.
- Ce n’est rien, soupira-t-elle devant son air inquiet.
- On s’en va, dit Patrick en tirant sa compagne.
- Non ! protesta celle-ci en pleurnichant. Moi aussi je veux lui tenir la main !
Une fois qu’ils se furent éloignés, Angèle baissa la tête tristement.
Sirius la dévisagea un instant puis, presque à contrecoeur, lui tendit son ballon.
- Tiens ! Je te le donne !... Alors souris !
Angèle pris le ballon qu’il lui tendait.
- Merci, dit-elle un peu surprise.
- Tu vois ? On s’amuse mieux quand on tient ce truc qui vole, lui répondit-il avec un sourire radieux.
Angèle sourit à son tour.
- Oui ! tu es gentil, Sirius.
- Angèle ! s’exclama soudain Sirius, changeant totalement de sujet. C’est quoi ce manoir ? Ca a l’air chouette ! Allons-y !
La tenant par la main, il la tira jusqu’à une attraction du nom de « manoir des ténèbres ».
- STOP, Sirius ! hurla Angèle complètement effrayée. Je ne veux pas y aller !!
Mais Sirius ne l’écoutait pas et avait l’air décidé à entrer.
- Noooooon !! Je hais les fantômes !! cria-t-elle en tirant à son tour le jeune homme. Ca fait trop peur ! Je ne veux pas !!
Elle l’entraîna dans sa fuite et ils finirent par s’arrêter quelques mètres plus loin, hors d’haleine.
- Ouiiiin ! J’ai eu trop peur !
- T’es une froussarde, Angèle ! répliqua Sirius.
- Quoi ? rouspéta-t-elle les larmes encore aux yeux.
Elle s’arrêta net de surprise en voyant Sirius.
- Sirius… Tu n’aurais pas grandi par rapport à tout à l’heure ?
- Mh ?... Ah !
Un éclair de lucidité le traversa.
- Maintenant que j’y pense, dit-il, Rémus m’a dit de ne pas entrer dans « l’obscurité »…
- Ah ! C’est la magie qui t’a encore fait vieillir ! rigola-t-elle avant de se renfrogner. Sirius ! Idiot ! On rentre ! poursuivit-elle en le tirant à nouveau par le bras. Avant que la nuit ne tombe et que les ténèbres ne te fassent vieillir encore plus !

Ce chapitre là est court mais pour compenser, le suivant sera très long!!



Le soir tombait doucement. Angèle avait allumé toutes les lampes de la maison et était couchée en fœtus sur le canapé, l’air fiévreuse.
- Angèle… Ca va ? s’enquit Sirius.
- Je suis très fatiguée, dit-elle, tenant toujours le ballon à la main.
Elle bougea un peu.
- Dis… Pourquoi tu es sorti de mon miroir, Sirius ? questionna-t-elle en faisant tourner le petit miroir entre ses doigts. Par hasard ? Et les autres sorties ?
Sirius la regarda calmement, se remémorant les évènements.
- J’ai souhaité aller dans l’endroit le plus sûr et je suis arrivé ici, dit-il. Si tu pouvais utiliser la magie, toi aussi tu pourrais traverser le miroir pour aller à Poudlard.
- Je n’ai pas envie d’y aller, rétorqua Angèle. Même si mon ancêtre était une magicienne, ça ne me concerne pas.
« On dirait que je m’habitue aux histoires de magie… » songea-t-elle. « Au fond… Ce garçon doit être mort de peur… ». Elle ouvrit les yeux et le dévisagea. Il avait un petit air triste et regardait fixement le miroir en forme d’étoile qu’il avait pris dans sa main. « Si je ne fais rien, les choses pourraient mal tourner… »
- Sirius ! Ferme les yeux ! Et ne bouge pas ! lui dit-elle soudain.
Il s’exécuta aussitôt en demandant néanmoins :
- Qu’est ce qu’il y a ?
Angèle s’approche de lui. « Courage… En vérité, ce n’est qu’un petit garçon ! ». Elle n’était plus qu’à quelques petits centimètres de ses lèvres. « Sirius a vraiment un très beau visage ». Elle rougit.
- Angèle ? demanda Sirius inquiet.
Soudain un éclair blanc fusa du miroir qu’il tenait toujours dans sa main.
- Oh ! Oh ! fit la voix de Rémus en découvrant la scène.
Sirius ouvrit les yeux pour découvrir Angèle tout prêt de lui.
- Un simple baiser sur la joue serait suffisant, dit Rémus d’un ton moqueur. J’avais oublié de vous le dire… mais je vous en prie, continuez… ?
Angèle le regarda avec colère, tout en sentant le rouge lui monter un peu plus aux joues. Sirius aussi avait le visage légèrement teinté et c’est avec étonnement qu’il senti les lèvres d’Angèle se poser soudain sur sa joue.
- C’est fait ! dit-elle en détournant le regard, embarrassée.
Sirius porta une main à l’endroit où elle l’avait embrassé quand un violent éclair émana de lui. Il était redevenu enfant.
- Ha ! Ha ! Je suis convaincue, fit Angèle avec un sourire gai. Le grand Sirius était vraiment le petit Sirius… T’es trop choupinet ! poursuivit-elle.
- Ne m’appelle pas choupinet !! s’emporta Sirius. Angèle… Je te remercie, dit-il en rougissant une nouvelle fois.
- Je t’en prie.
Rémus prit les mains de son ami entre les siennes et le regarda droit dans les yeux.
- Avec James et Peter, nous avons attrapé Régulus, dit-il, et nous sommes en train de l’obliger à se souvenir de la formule. Le sortilège devrait être rompu dans les prochains jours.
Beaucoup d’espoir perçait dans sa voix.
- Allez, rentrons ! reprit-il. Le professeur Dumbledore s’inquiète.
- Je m’en fiche de Dumbledore ! grogna Sirius. Il est toujours sur mon dos…
- Idiot ! cria Angèle en lui donnant un coup sur la tête. Moi aussi j’aimerai bien avoir quelqu’un qui s’inquiète pour moi à mes côtés !
- Euh…
- Et puis… C’est lui qui a en partie fait de toi ce gentil garçon. C’est un bon professeur… Non ?
Elle lui fit un grand sourire.
- Allez ! Dépêche-toi de briser le sortilège si tu ne veux pas te transformer en vieux bonhomme ! Et si vous avez encore une vilaine dispute entre frères, tu n’auras qu’à venir te réfugier chez moi, d’accord… ?
Sirius lui rendit son sourire.
- D’accord !
Puis il posa une main sur le miroir avec Rémus et ils disparurent tous les deux dans un éclair blanc.
Angèle ramassa lentement l’objet en forme d’étoile tombé sur le sol et maintenant inanimé.
- Aaaah… soupira-t-elle. Je me retrouve toute seule.
C’est avec une pointe de mélancolie qu’elle alla s’accouder à la fenêtre pour regarder ses deux chiens redevenus normaux.

- Régulus s’est échappé ! cria James à Rémus.
- Où est-il allé ?! répondit celui-ci. Il faut le trouver.
Régulus sourit, caché dans la pénombre…
Quelque part dans le monde des moldus, le miroir en forme d’étoile d’une jeune femme brilla légèrement dans sa poche.


Angèle était assise à la table de la cuisine, fixant le ballon attaché à la chaise en face d’elle. Elle pensait à un certain petit garçon et jeune homme. « Tiens ! Je te le donne » lui avait-il dit « alors souris ! »… « Tu es ma seule favorite… » Elle rougit en repensant au baiser qu’elle avait failli lui donner et au visage d’ange du grand Sirius.
PAF !!
Elle se leva d’un bond, effrayée, prête à se battre. Le ballon venait d’éclater.
- Ah…
Elle ramassa les morceaux de caoutchouc éparpillés.
- C’est fini ! dit-elle avec fatalité. En route pour l’école !
Quelques instants plus tard, elle était au tableau aux côtés de Christian, le président des élèves, face aux élèves assemblés devant l’estrade.
- Aujourd’hui, dit-il, j’aimerais que nous discutions du cadeau pour Madame Lesage qui va partir en congé maternité. Quelqu’un a une idée ?
- On pourrait écrire une chanson et la lui chanter, proposa une élève.
- Et si on se cotisait pour lui acheter des vêtements de bébé ? dit un autre.
Angèle leva la main.
- Moi, je crois que ce serait bien d’aller chacun notre tour chez elle après les cours pour l’aider à faire les courses ou le ménage, dit-elle avec un grand sourire. Toutes les corvées de la maison doivent être très pénible pour une femme presque au terme de sa grossesse, enchaîna-t-elle rêveuse. Nous, ses élèves, pourrions aller l’aider… Ca nous permettrait de renforcer le lien qui nous unit… Alors, mes amis, continua-t-elle avec passion, offrons-lui un cadeau que l’argent ne peut acheter ! Ok ?
Tous les élèves la regardaient d’un air ébahi. Elle ne s’était pas rendue compte qu’elle s’était emportée. Honteuse, elle rougit.
- Désolée, fit-elle très gênée. Je rêve trop. Président ! Oublie ça ! Certains élèves font partie de clubs et puis ce n’est pas très réaliste.
- Pas du tout, dit Christian tout sourire en finissant de noter ce qu’elle avait dit au tableau. C’est une idée pleine de passion, vice-présidente, et puis ceux qui font partie d’un club pourraient aider d’une autre façon.
- Christian !... Tu n’avais pas besoin d’écrire tout ce que j’ai dit… chuchota-t-elle.
Le jeune homme se tourna vers la classe.
- J’aimerais que vous gardiez une chose à l’esprit, dit-il à tous. « L’argent » que nous possédons, en règle générale, nous ne l’avons pas gagné nous-même.
« C’est vrai. Oui. » songea Angèle en regardant son camarade.
- Mouais… c’est vrai, reprirent les élèves…
- C’est pas faux mais… dirent d’autres.
- Bien ! coupa Christian. On passe au vote !... Maintenant, qui est pour l’idée d’aider notre prof ? demanda-t-il.
Angèle leva la main en baissant la tête. « Moi ! C’est forcé ! ». Elle releva néanmoins les yeux pour pouvoir compter les élèves. « Il y a beaucoup de mains levées… 11…12… Les paroles de Christian ont fait de l’effet on dirait ! ». Elle se tourna vers lui pour lui dire :
- Avec moi, ça fera treize !
- Quatorze, rectifia-t-il avec un sourire, la main également levée. Le dernier mais pas le moindre !
Angèle était surprise. Elle s’imagina soudain avec lui dans quelques années, se demandant mutuellement ce qu’ils voulaient pour leur anniversaire de mariage…
- Ah…
« Je peux… Je peux imaginer ça ! Je me vois très bien mariée avec Christian » Elle se tourna, très embarrassée, vers le tableau. « Alors l’homme de ma vie… Ce serait Christian ?! »
Elle jeta un coup d’œil à son ami qui discutait tranquillement avec les élèves, un sourire sur les lèvres.
« Comme c’est le présidents des élèves et moi la vice-présidente, on a souvent discuté ensemble mais… Pourquoi est-ce que je ne m’en rends compte que maintenant ? Il a tant de qualités… Je n’avais jamais réalisé que Christian correspondait parfaitement à mon idéal. »
« Ca ne peut pas être moi… ? » Les mots et le visage de Sirius s’imposèrent soudain à son esprit. « Sirius… Ouste ! Ouste !! Tu n’es qu’un enfant du monde des sorciers et c’est juste à cause d’un accident de magie qu’hier tu m’es apparu grand ! Je ne peux tout de même pas imaginer un avenir réaliste avec toi ! » Elle chassa vite l’image de Sirius de ses pensées. « Mon souhait est d’accumuler les petits bonheurs simples avec la personne que j’aime… Avec Sirius, ce serait impossible ! Mais avec Christian… je pourrais !! »


Plus tard dans la journée, Christian disputait un match de volley pendant que les filles jouaient au hand sur le terrain d’à côté. Angèle passait en revue tous les instants qu’elle pourrait partager avec Christian si ils étaient mariés.
« Parfait ! Il convient parfaitement à mon rêve !! » se dit-elle en rougissant un peu, le ballon de hand entre les mains.
- Dis donc, Angèle ! intervint Sandra. Dépêche-toi d’apporter la balle !
- Dis…, dit-elle soudain à son amie. Il est chouette, Christian…
Sandra la regarda de travers.
- Angèle… En tant qu’amie, j’aimerais me réjouir que tu aies enfin ouvert les yeux sur la réalité, lui dit-elle. Mais en tant que femme, nous serons désormais rivales.
Elle lui tourna le dos et s’en alla.
- HEIN ?! Attends ? Pourquoi ?! questionna Angèle très surprise.
Elle se tourna néanmoins vers Christian pour le regarder avec un sourire.
- Angèle ! On continue ! la rappela Sandra.
- Oh ! Ok ! J’arrive…
- ATTENTION ANGELE ! hurla Christian.
Mais la balle de volley la heurta en pleine tête et elle s’évanouie.
« Bah ? Il fait tout noir… » Elle ouvrit les yeux. « … ? L’infirmerie ? » Christian la portait dans ses bras, l’air terriblement inquiet.
- Christian ?
- Ah...
Il la regarda puis la déposa avec précaution sur le lit de l’infirmerie.
- Pardon ! lui dit-il. J’ai raté mon coup et ma balle t’a touchée.
Il avait vraiment l’air navré.
- Tu fais pourtant partie de l’équipe de volley, non ? dit Angèle surprise.
- Je suis désolé, j’étais distrait…
- Non… Euh… Ca va, ce n’est rien.
Angèle était subitement très gênée.
- Je crois que j’ai seulement une bosse, continua-t-elle. Ne t’en fais pas !
« Il m’a prise dans ses bras ! »
- Je t’ai apporté ton sac, lui dit-il, mais tu devrais quand même rester allongée un peu, on ne sait jamais. L’infirmière va bientôt arriver.
- Ah ! Merci !
- Euh… Angèle…
- Mh ?
- C’est un peu lâche de profiter d’un moment pareil… Mais c’est maintenant ou jamais…
Angèle le regarda, ne comprenant pas trop où il voulait en venir.
- Je… Je t’aime Angèle. J’aimerais que tu sortes avec moi… dit-il embarrassé. Je suis rouge de honte mais je suis sérieux.
- Christian…
« Christian était amoureux de moi… »
- Christian… Moi aussi je…
« C’est peut-être l’homme de ma vie… »
Alors qu’elle allait lui donner sa réponse, un éclair blanc venant de son sac attira son regard.
« Oh non !... C’est pas le moment ! » Elle se jeta sur ses affaires.
- Quelque chose a brillé dans ton sac ? dit Christian tout étonné.
- Hé ! Hé ! Ca doit être mon portable ! répondit Angèle, nerveuse. Faut que j’y aille ! Fit-elle en sortant en courant de l’infirmerie.
- Angèle ?!
« C’est pas vrai ! Je n’aurais jamais dû l’emporter ! Ce stupide miroir ! »
Elle ouvrit avec précaution son sac et en sortit le petit miroir en forme d’étoile. Un violent éclair blanc l’aveugla.
« Adieu, jour normal, ô combien court. »
- Angèle ! dit Sirius avec un sourire ravi. Je suis revenu te voir !
La jeune femme était complètement dépitée.
- Si tu t’amuses à entrer et sortir comme ça du miroir, le ronchonna-t-elle, quelqu’un finira par te voir… Choisis mieux le lieu et l’endroit !
- D’accord ! répondit-il toujours souriant. Je ferai attention.
- J’aurais dû penser à un signal pour quand tu vas apparaître, insista-t-elle avant de se détendre.
Elle frotta la tête de Sirius.
- Bah ! Après tout, c’est moi qui t’ai dit de revenir !
- C’est vrai ! C’est toi qui l’as dit, Angèle ! reprit Sirius ravi.
- Tu es là, Angèle ! Intervint Christian en se précipitant vers eux. Ta bosse à la tête… euh…, il s’interrompit.
- C’est qui cet enfant ? demanda-t-il en apercevant Sirius.
- Christian ! Euh… Mon petit frère ! dit elle sous le regard consterné de Sirius. Ma tête va bien. Je pourrais aller en cours.
- C’est vrai ? Tu es sûre ? questionna-t-il en se penchant sur elle pour s’en assurer.
- Ne t’inquiète pas ! Tu es un anxieux toi ! dit-elle penaude.
- Qui est… Cet homme si grossièrement familier ? s’enquit Sirius avec colère en prenant Angèle dans ses bras d’un geste possessif. Retire-toi, insolent !
- Idiot !! rétorqua Angèle en lui assénant un coup de poing sur la tête. Désolée, poursuivit-elle à l’attention de Christian, mon petit frère n’est pas très poli.
- Ca ne fait rien. Je m’appelle Christian, dit-il à l’enfant. Enchanté !
- Je ne suis pas son petit frère !! hurla Sirius sous les mines consternées d’Angèle et de Christian.
La cloche sonna juste à ce moment là.
- Ah ! dit aussitôt la jeune femme en portant Sirius. Le cours de sport est terminé ! Allez ! Allez ! Par ici, petit frère !
Elle ouvrit une porte et l’y déposa en le poussant un peu.
- Je dois me dépêcher de me changer pour arriver à l’heure au prochain cours. Allez Sirius ! Entre là-dedans !
- Pourquoi ?! répondit-il furieux.
- Je reviendrai te chercher quand la cloche aura sonné encore quatre fois.
En refermant la porte sur lui, elle lui susurra :
- Si tu ne restes pas là bien sagement… Il n’y aura plus ni omerice, ni super héro, c’est compris ?
Puis elle referma la porte où était écrit « placard à balais » sur le petit Sirius.
- Tu es sûre, Angèle ? demanda Christian inquiet.
- Mais oui, mais oui !
Puis elle alla se changer à toute vitesse dans les vestiaires.
- Ah ! fit-elle surprise en sortant. Tu m’as attendue ?!
- Oui… répondit Christian avec un sourire en rougissant légèrement.
- Ah !
Angèle fut soudain gênée. « Je n’ai pas encore répondu à sa déclaration !! »
- Je n’ai pas le courage d’entendre te réponse maintenant en fait, lui dit le jeune homme. Alors j’aimerais que tu me la donnes après les cours.
Puis il s’éloigna un peu et en rougissant encore plus rajouta :
- D’ici là, je me préparerai à tout !
Angèle le regarda partir sans rien dire. « Christian est plus sensible que je le croyais… Il est parfait ! »

Elle l’observa tout l’après-midi à la dérobée. Souriant en imaginant diverses scènes de vie de couple qu’elle pourrait avoir avec lui. « Je vais lui dire que ça me rend heureuse ! »
La cloche sonna enfin pour indiquer la fin des cours. Angèle s’approcha du bureau du jeune homme.
- Christian ! Ma réponse… commença-t-elle, hésitante.
- Oui ? demanda Christian avec un sourire d’encouragement.
- Eh bien…
Soudain un silence pesant plana sur la classe. Tout le monde s’était retourné et Angèle elle-même sentit une présence derrière elle.
- T’es en retard pour venir me chercher, Angèle ! lui dit une voix colérique qu’elle reconnue entre milles.
- Hein ?! fit-elle en se retournant vers le grand Sirius.
- Christian, c’est ça ? demanda-t-il en regardant sévèrement le jeune homme à qui s’adressait Angèle un instant plus tôt. Angèle est ma favorite ! continua-t-il en la prenant à nouveau dans ses bras. Je t’interdis d’être familier avec elle !
Angèle était pétrifiée et Christian resta muet d’étonnement. Sirius en profita pour traîner la jeune femme vers la sortie sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit.

- Pourquoi tu es redevenu grand Sirius ? questionna Angèle avec désespoir une fois à la maison.
- Parce que l’endroit où tu m’as enfermé était tout noir, répliqua Sirius.
- Ce n’est pas ça ! répliqua-t-elle. Je croyais que tu étais revenu ici parce que le sortilège avait été levé ?!
- On n’a pas réussi, dit tristement Sirius. Régulus s’est enfui de Poudlard.
- Hein ?!
- Si je le croise, il risque encore de me jeter un sort bizarre alors je suis venu me réfugier ici… mais oublie ça ! J’ai faim ! dit-il.
Sirius soupira d’aise quand Angèle lui servit un peu plus tard une omerice.
- Aaaaaah…
- Je suis ravie que ça te plaise à ce point, dit la jeune femme encore contrariée.
- Pourquoi t’es fâchée ? J’ai été bien sage !
Angèle soupira de lassitude.
- A cause de toi, j’ai loupé ma réponse deux fois !... Mais je suis vraiment soulagée que tu ne sois pas apparu tout nu comme la dernière fois !
- Je crois que c’est grâce à la bague du petit tailleur que m’a confié Dumbledore, dit-il en lui montrant l’anneau à son doigt.
« Il a du riz sur la figure. »
Angèle la regarda avec étonnement mais ne dit rien.
- Je vais prendre une douche, déclara-t-elle soudain. Sois sage !
- D’accord, répondit Sirius avec un immense sourire. Je vais regarder la télévision.
Angèle ferma la porte de la salle de bain et s’y appuya un instant avant de sourire doucement.
Elle se déshabilla enfin et prit sa douche.
« Zut… Mes vêtements de rechange sont dans ma chambre ! »
Elle sortit précautionneusement de la salle de bain, une serviette autour de la poitrine, et se dirigea sans bruit vers sa chambre.
- Mon super héro n’apparaît pas dans la télévision, fit soudain la voix de Sirius derrière elle.
- Kyaah ! cria-t-elle surprise et honteuse. Idiot ! Va-t-en ! hurla-t-elle toute rouge.
- Mais la télévision… insista-t-il en s’approchant avant de se prendre une énorme gifle.
- Quoi ?! pleurnicha-t-il.
- Ne te retourne pas tant que le bruit de mes pas n’aura pas disparu ! cria-t-elle. C’est compris ?!
- C’est compris… dit-il de peur de se faire encore gronder. Elle ne me traite pas pareil quand je suis grand et quand je suis petit, rajouta-t-il vexé quand elle se fut éloignée.
Angèle s’effondra contre la porte de la salle de bain, tenant ses vêtements à la main.
- Raaaah ! Je sais qu’à l’intérieur, c’est un enfant… Mais je n’y arrive pas.
« Est-ce qu’il s’en rend compte ? »
Soudain, son miroir brilla. « Quoi ? » Elle le sortit de la poche de sa jupe qu’elle tenait encore à la main pour le regarder. Une décharge accompagnée de trois éclairs bleutés la contraignit à le lâcher.
« Ce n’est pas comme quand Rémus apparaît… ! Alors… qu’est-ce qui va sortir cette fois ?! » se demanda-t-elle inquiète.
Dans une bourrasque de vent, un magnifique jeune homme aux longs cheveux bruns apparut.

« Un type bizarre est encore sorti du miroir ! »
Angèle était assise par terre, pétrifiée, la serviette toujours nouée autour de sa poitrine, tandis que le jeune homme la dévisageait.
- Pfff ! fit-il avec arrogance.
« Il a l’air un peu dangereux… Je ferais peut-être mieux de prévenir Sirius ? » Elle s’interrogeait sur la marche à suivre mais n’osait pas bouger.
« Cet homme est aussi venu chambouler mon quotidien paisible ? »
- Où suis-je ? finit par demander l’inconnu.
Il se dirigea vers la coiffeuse et ouvrit brusquement un des tiroirs.
- Sirius !! hurla-t-il sous le regard médusé d’Angèle. Sors de ta cachette !!
« Il va le chambouler à mort, c’est clair ! » continua Angèle sur sa lancée en essayant de se déplacer discrètement.
- Oh… dit-il. Je ne t’avais pas vue, paysanne…
- Je suis ici depuis le début, répondit Angèle interdite.
Le jeune homme la fixa intensément.
« Il me regarde… Il me regarde fixement… ! »
- C’est la première fois qu’on m’accueille dans une tenue si audacieuse, finit-il par dire avec un charmant sourire.
Angèle rougit de honte en tentant de se cacher de son mieux.
- Jeune fille ensorcelante ! continua-t-il en s’approchant d’elle. Je t’ai choisi comme candidate au titre de première épouse de ma suprême personne !
- NOOOON ? hurla-t-elle terrifiée en le frappant de toute ses forces.
- Angèle ! surgit soudain Sirius à moitié nu. Qu’est-ce qui ce passe ?
La jeune femme bondit sur la porte pour la lui claquer au nez.
- Nooooon !!! Pourquoi tu te déshabilles sans raison !! cria-t-elle complètement confuse.
- Je voulais prendre une douche moi aussi ! répondit-il derrière le battant, encore étourdi… Le type dans la salle de bain, comprit-il soudain, à mi-voix. C’était…
- Que signifie cet accueil percutant ? demanda l’autre en essuyant le sang de sa lèvre.
Il croisa le regard féroce d’Angèle.
- Je ne t’accueille pas du tout !! fulmina-t-elle. Arrête de me reluquer, idiooooot !... Ouin ! C’est quoi ce type ? se demanda-t-elle en reprenant son souffle.
- C’est le destin, dit-il avec un sourire charmeur. Nous étions destinés à nous rencontrer !
- Hein ?
La porte s’ouvrit à nouveau brusquement.
- L’homme de la vie d’Angèle, dit Sirius avec colère, ce n’est sûrement pas toi Régulus !... Et puis comment t’as fait pour venir ici ? La route du miroir que j’ai empruntée a été scellée après mon passage !
« Ce garçon… » réalisa alors Angèle en regardant Régulus « C’est son frère ?... ». Elle s’interposa entre les deux jeunes hommes.
- Fuis ! dit-elle à Sirius. Je sais que tu le peux ! Fuis avant qu’il ne te jette encore un sort bizarre.
- Ne me traite pas comme un bébwéh ! dit-il avant de se retrouver plaqué contre la porte, la main de son frère dans la figure.
- Je crois, dit Régulus en prenant nonchalamment appuie sur le visage de son frère, que je cherchais désespérément une jeune fille semblable à la reine des lys qui ne se brise pas dans la tempête rugissante… Viens à moi, jeune reine des lys ! ajouta-t-il fougueusement. Je ferai de toi ma future première épouse !!
Angèle le regarda comme s’il était fou et lui répondit avec sérieux mais retenu :
- Le… Le garçon que vous écrabouillez, c’est…
- RODULPHUS ! hurla Sirius en se dégageant et en le frappant à son tour. Pas question ! Angèle est ma favorite ! dit-il en la serrant dans ses bras.
- Idiot ! Ne dis pas ça ! protesta la jeune femme.
- Ne me fais pas obstacle, manant ! le houspilla-t-il apparemment sans le reconnaître.
- Je suis ton frère ! lui rappela Sirius devant l’insulte. C’est à cause de ton sortilège que je suis devenu grand.
- Tu fais erreur ! Grâce au sortilège jeté par ma grandissime personne, Sirius doit être devenu le plus vieux papy du monde des sorciers et sa magie a été scellée !! Et si ma grandissime personne est venue jusqu’ici, c’est dans l’unique but de ma railler de sa pitoyable apparence.
Angèle et Sirius le regardaient, consternés par sa bêtise et son arrogance.
- T’as raté ! dis Sirius.
- Vous avez raté ! renchéri Angèle.
- Impossible, je suis un royal génie, se vanta Régulus.
- Si l’autre jour, au dîner, répliqua Sirius, tu t’es mis à rire si fort que tu as failli t’en décrocher la mâchoire, c’est parce que tu venais d’imaginer ce plan, n’est ce pas ? C’est vraiment n’importe quoi.
Sirius soupira devant la stupidité de son grand frère.
- C’est vrai, s’exclama celui-ci. Il n’y a que Mère et Sirius à savoir cela !!! Impossible.
- Exact…
- Palsembleu ! Tu es Sirius !
Régulus avait l’air anéanti.
- Dépêche-toi de te souvenir de la formule du sortilège de charlatan que tu as oublié, rugit Sirius. Et libère-moi de ce sort, stupide Régulus !
- Tu es toujours aussi insupportablement insolent envers ton frère aînée…
Les deux garçons avaient l’air de vouloir s’affronter et Angèle préféra intervenir.
- J’ai le mauvais pressentiment que ma maison va s’écrouler alors arrêtez !! Vous pouvez vous en aller ? demanda-t-elle poliment à Régulus.
- Oh , évidemment, jeune reine des lys ! Ma suprême personne s’est fourvoyée ! C’était une erreur de venir demander ta main sans même t’apporter un présent ! Pfff ! Sirius !
- Quoi ?
- Comment oses-tu laisser ta favorite dans un tel état de dénuement ? dit-il en prenant une mèche des cheveux roux d’Angèle entre ses doigts. Tu entaches notre réputation !
Sirius et Angèle regardèrent Régulus se gonfler d’orgueil avant de poursuivre :
- Ma jeune reine des lys, supporte encore un peu cette infamie…
- Régulus ! cria Sirius outré.
- … Je reviendrai bientôt te chercher, après avoir fait préparer le cadre luxueux digne de ma future première épouse. Régulus n’a qu’une parole, dit-il avant de disparaître dans une bourrasque de vent et d’éclairs bleutés.
Angèle et Sirius étaient sidérés.
- Ton frère… était venu se moquer de toi, c’est ça ?
- C’est le genre à oublier tout le reste dès qu’il a une nouvelle lubie sérieuse, expliqua Sirius.
- Sérieuse ? Ce n’était pas une blague ?
- S’il a parlé de première épouse c’est qu’il était très sérieux. C’est un coureur de jupon et il a déjà promis à beaucoup de femmes de les traiter comme des princesses. Peu ont refusées car elles pourront ainsi se pavaner et elles auront tout ce qu’elles veulent… C’est ce que tu veux aussi, Angèle… ? demanda tristement Sirius.
« Quand il fait cette tête là, ça me fait vraiment de la peine. » Elle avait du mal à croiser son regard. « Si on faisait de tout ça une assiette sur laquelle on met plein de bonheur, au final, l’assiette serait trop belle et j’aurais peur que par comparaison le bonheur ait l’air bien pâle. »
Elle baissa finalement les yeux.
« J’en suis sûre… L’assiette que je fabriquerais avec Christian serait sûrement parfaite. »
- Angèle ! Embrasse-moi ! dit Sirius.
- Hein ?! s’exclama Angèle.
- Je veux redevenir un petit garçon.
- Ah ! dit-elle nerveuse. Tu veux parler du « baiser de la jeune fille » !
Elle se sentit à nouveau rougir. « Ce n’est qu’un gamin et il ose m’appeler sa favorite ! Sirius m’a choisie… Je suis vraiment idiote ! Ce n’est pas parce que je suis dans cette tenue, pensa-t-elle en resserrant sa serviette, qu’il fait que je sois gênée. Même s’il est grand, dans sa tête c’est resté un enfant. »
Angèle se tourna vers Sirius avec courage, un grand sourire sur le visage.
« Parfait ! C’est un enfant ! Un enfant ! »
- D’accord Sirius ! Je vais te faire un bisou sur la joue !
Sirius la regardait toujours avec son petit air triste pendant qu’elle s’approcha de lui.
- Je ne comprends pas pourquoi, dit-il lentement, mais quand je suis grand, tu as l’air mal à l’aise.
« Pendant un instant… J’ai eu peur… » pensa-t-elle en déposant sa bouche sur sa joue si douce « … Que mon baiser… ne puisse plus rendre son apparence normale à Sirius. »
- Angèle !
Sirius était redevenu un garçon de 12 ans et il lui souriait.
- On peut veiller tard ce soir pour parler de mon super héro ?
Complètement innocent, il ne semblait pas se rendre compte du combat intérieur que se livrait Angèle.

Angèle courait aussi vite qu’elle le pouvait. Au loin retentissait déjà le carillon de l’école.
« Je suis arrivée à teeeemps ! » pensa-t-elle essoufflée en entrant dans les vestiaires. « J’ai protégé ma légende de ponctualité au péril de ma vie ! Mais… Je n’ai plus vraiment besoin de cette légende, puisque… »
- Oh ! fit-elle avec un grand sourire au jeune homme qui s’avançait vers elle. Christian !
« … J’ai rencontré un homme merveilleux ! »
- Bonjour… Lui répondit-il avec un sourire crispé.
« Christian… » Angèle ne comprenait pas son attitude distante.
Toute la journée le jeune homme sembla l’ignorer.
« Quelle horreur ! Christian est traumatisé par ce qui s’est passé hier !! » se dit-elle en resongeant à la scène avec Sirius.
Malgré ses différentes tentatives, Christian parvenait toujours à échapper aux dialogues qu’elle essayait d’avoir avec lui.
« Il me déteste ?! Je sais pourtant qu’avec lui, on pourrait construire une merveilleuse assiette ! Il faut pourtant que je lui donne ma réponse ! C’est mon idéal ! »
Le soir arrivant, et alors qu’elle avait abandonné tout espoir d’avoir une discussion avec lui, elle le retrouva aux vestiaires.
- Angèle ! l’interpella-t-il.
- Te voilà enfin, Christian ! dit-elle toute heureuse. C’est un malentendu, poursuivit-elle rapidement, le garçon d’hier…
« Je vais lui dire que c’est un cousin… »
- Non j’ai compris, l’interrompit-il. Pardon de t’avoir évitée aujourd’hui. J’avais besoin d’accuser le choc. Je t’ai mise dans l’embarras en t’avouant mes sentiments sans savoir que tu étais déjà avec quelqu’un, continua-t-il. Je suis désolé. Pas la peine de me donner de réponse.
- Je te dis que c’est un malentendu, Christian, insista Angèle.
Mais il ne l’écoutait pas.
- Ne t’en fais pas pour moi ! dit-il avec un sourire en la saluant. A demain !
Angèle en avait les larmes aux yeux.
- Angèle ! l’appela soudain Sirius tout content. Je suis venu te chercher… Ca ne va pas, demanda-t-il en voyant ses larmes.
- Je t’avais pourtant dit de rester à la maison… lui dit-elle en lui tournant le dos. Pourquoi es-tu venu… ?
- On ne sait pas ce que Régulus est capable de faire… Je m’inquiétais pour toi…
- Tout ça, c’est de ta faute…
Sirius tiqua sous l’accusation.
- Depuis que tu es là, hurla Angèle en se retournant, ma vie et mes rêves ont été réduits en miettes !!
Sirius resta pétrifié et Angèle s’enfuit en courant, le laissant seul.
- Ca suffit, pleura-t-elle. Stupide miroir !!
Elle le jeta de toutes ses forces dans un buisson.
« Je sais très bien… »
Rémus apparu dans un éclair blanc et la vit s’enfuir.
« … Que ce n’est pas la faute de Sirius… J’ai peur de ce qui est différent de mon idéal. »
Une sombre silhouette attira soudain son regard.
- Pardon… dit-elle surprise.
Un jeune homme s’approchait d’elle avec assurance.
- Je suis venu te chercher, ma jeune reine des lys !
« Sirius… Pardonne moi… » pensa-t-elle alors une dernière fois avant de disparaître.

Sirius était recroquevillé sur les marches de l’école. Il se sentait terriblement seul. Angèle l’avait rejeté. Elle ne voulait pas de lui.
- Que fais-tu Sirius ? demanda Rémus.
- Tais-toi… répondit-il tristement. Je ne comprends pas. Pourquoi je réduits en miettes tout ce qui est important pour Angèle ?... Moi aussi je dois être bête.
Il avait envie de pleurer.
- Ca me fait penser… dit Rémus. Régulus s’est manifesté à la demoiselle.
Sirius se leva d’un bond et partit en courant.
- Tu aurais pu le dire tout de suite Rémus, lui reprocha-t-il.
Rémus le suivit du mieux qu’il pu.
- Régulus n’a pas traversé le miroir-étoile aux sept branches, tenta-t-il d’expliquer à Sirius. Le localiser grâce à la magie risque de prendre du temps.
- Je sais ! répondit Sirius. C’est pour ça que je vais me faire aider par l’instinct animal.
Il entra dans le jardin de chez Angèle et appela ses chiens.
- Vous deux ! Venez ! Utilisez votre nez pour retrouver votre maîtresse, leur dit-il.
Caïus et Titus partirent à toute vitesse.


« Sirius… Sirius… » Angèle ouvrit lentement les yeux.
- Mh…
Soudain, elle fut parfaitement réveillée. « C’est quoi cette tenue…?!! »
Au lieu de sa jupe et chemise habituelles, elle portait à présent une somptueuse robe pourpre et noire mais qui n’était pas du tout à son goût.
« Régulus, le frère de Sirius, est venu me chercher comme il l’avait promis… Ensuite… »
Angèle se souvenait d’avoir protesté, d’avoir hurlé puis plus rien.
« Où est-ce qu’il m’a emmenée ? Et… qui m’a changée ?! C’est lui ?! »
Elle se leva pour regarder par la fenêtre de la magnifique chambre où elle était enfermée.
- Mais… C’est le parc à côté de chez moi… C’est trop la honte… !
Des gens s’exclamaient sur l’apparition du château en plein cœur du jardin public. Certains supposaient qu’il s’agissait du tournage d’un film et un passant aperçut même Angèle, la prenant pour une actrice.
- Reine des lys ! surgit Régulus derrière elle. Cette robe te sied à ravir !
- Wah !! Régulus !
- Le château que j’ai préparé pour toi te plaît ?
- Ca ne va pas la tête de construire un truc aussi énorme dans un lieu public !! l’enguele-t-elle. Et puis d’abord, ça coûte trop cher en frais d’éclairage, de chauffage et d’entretien ! le sermonna Angèle. C’est un gouffre économique !!
« Mon rêve, c’est le mariage dans la prairie ! Une prairie !! Je veux une petite maison ! Rien à voir avec une baraque gigantesque ! C’est vraiment débile ! Tu parles d’une source d’ennuis »
- Je te reconnais bien là, Reine des lys… dit Régulus. Tu dépasses mes royales espérances jusqu’à atteindre le divin !
« Il a du yaourt à la place du cerveau… » songea-t-elle déconfite.
- Pour moi, poursuivit le jeune homme, offrir des cadeaux à ma futur épouse est un principe. Dis-moi tout. Que dois-je t’offrir pour avoir la joie de voir s’illuminer ton visage ?
Angèle en était persuadée maintenant : ce type était fou.
- C’est perdu d’avance, lui répondit-elle. Niveau sens des valeurs, on vit dans deux dimensions différentes. Et puis ce domicile n’a même pas été enregistré légalement !
Elle passa devant lui pour se diriger vers la porte.
- Je ne veux rien de vous, dit-elle enfin. Adieu !
Mais elle se prit malencontreusement les pieds dans son horrible robe trop longue et chuta.
Régulus en profita pour la rattraper et la basculer sur la table.
- C’est la première fois que je rencontre une femme comme toi… Reine des lys ! dit-il en se penchant sur elle.
- Ne me grimpez pas dessus, crétin !
- Pfff ! J’attends avec impatience la nuit, lorsque la lune t’illuminera de sa pâle clarté !
- Lâchez-moi !
Régulus s’enflamma soudain, se rapprochant toujours de son visage.
- La fleur « au parfum de lune » qui dissimule son parfum enivrant jusqu’à la tombée de la nuit… Oui je devine que tu deviendras telle cette fleur !
Angèle lui asséna subitement un bon coup de genou dans l’estomac.
- Arrête de te faire des films cochons !! hurla-t-elle folle de rage.
Pendant qu’il était plié en deux, Angèle décida de prendre la fuite en prenant soin de relever ses jupes.
« Cet idiot est sérieux, il me fait peur ! Mieux vaut filer en vitesse ! »

- Vous êtes sûrs qu’Angèle est dans ce château vous deux ?! s’enquit Sirius auprès des deux chiens.
- Sirius… intervint Rémus. Il a l’air d’avoir été ensorcelé pour que personne ne puisse entrer.
- Je vais le faire exploser moi, ce sortilège ! s’agaça Sirius en sortant sa baguette magique.
Alors que Sirius lançait son sort, Régulus venait de rattraper Angèle au milieu de l’imposant escalier qui menait vers la sortie.
- T’es têtu, toi… lui dit-elle.
- C’est tout naturel ! Tu es l’amour de ma vie, ma future première épouse ! Je n’économiserai ni peine ni cadeau pour toi !
« Première épouse ?... » Angèle venait de comprendre le sens des paroles de Régulus et c’est avec raideur et colère qu’elle lui demanda :
- Dis, t’as l’intention de te marier avec combien de femmes ? Je t’interdis de me mettre dans le même sac que des dizaines d’autres femmes sans me demander mon avis !! dit-elle. C’est compris ? Un homme comme toi a interdiction totale de m’approcher à moins d’un mètre !!! Banane !!!
- Quelle femme passionnée ! lui répondit Régulus, admiratif. J’ignorais que Sirius aimait aussi ce genre de femme. Je me sens coupable de faire une telle chose à une femme que j’aime mais…
Le jeune homme sortit prestement sa baguette et la figea.
« Huh ?! Je ne peux plus bouger !! »
- Tu es magnifique dans cette robe ! dit Régulus en prenant son visage entre ses mains. Je suis impatient de voir le visage de Sirius lorsqu’il apprendra que je lui ai pris sa jeune fille favorite !
« NON !! »
- Angèle ! hurla Sirius en bas des escaliers.
« SIRIUS… » Mais Angèle ne pouvait dire un mot ni faire un geste.
- Pfff ! Tu m’as retrouvé, je suis impressionné, dit Régulus en prenant la jeune femme dans ses bras. Mais je ne me rappelle pas t’avoir envoyé d’invitation ? Je suis navré pour toi mais… La jeune reine des lys s’est déjà abandonnée tout entière à moi ! poursuivit-il perfidement.
- Angèle…
Sirius la regardait avec désespoir.
« Sirius ! »
- Ah… !
Régulus avait l’air satisfait en voyant la tête de son frère.
- C’est le visage que je voulais voir… Je vois que tu t’es résigné au pire !!
Il sortit sa baguette et en menaça Sirius.
- Que préfères-tu ? lui demanda-t-il. Te tenir bien sagement pour que je te jette mon nouveau « sortilège qui fait vieillir et en plus prive de pouvoir magique »… Ou bien préfères-tu que je te blesse avant de te le jeter ?!
- Pourquoi faut-il toujours que tu cherches la bagarre, stupide Régulus, dit à son tour Sirius en sortant sa baguette. J’ai vraiment pas de chance d’avoir un grand frère comme toi ! A cause de ton sortilège de charlatan, à chaque fois que je suis dans le noir, je grandis et je n’arrive plus à contrôler ma magie !
« Raaaah ! J’en ai assez de ces frères… !! »
Alors que les deux garçons se livraient un duel acharné, Angèle ne pouvait toujours pas bouger et commençait à bouillonner de rage.
- Kofff…
Sirius venait d’être touché et se tenait à genoux aux pieds de son frère.
« Ah ! Sirius ! Ca a l’air douloureux !! » s’inquiéta Angèle.
- Eh bien, dit Régulus, quoi ? Tu ne fais que rester en défense !
- Evidemment ! Angèle est à côté de toi ! grogna Sirius.
« Et moi qui ne peux pas bouger ! Je suis désolée ! »
- Inutile de t’inquiéter, s’écria Régulus en tendant à nouveau sa baguette. La reine des lys est sous ma protection.
Il jeta un sort qui toucha à nouveau Sirius.
« Kyaaaah !! Sirius !!! Siriiiiius !!! »
Angèle explosa de colère et d’inquiétude et… envoya son poing dans la figure de Régulus!
- J’ai réussi ! Mon entêtement a vaincu le sortilège, jubila-t-elle. Sirius !
Elle se précipita vers lui et l’aida à se relever.
- Ca va ? demanda-t-elle. Tu n’es pas blessé ?
- … ?
Sirius resta sans voix sous la surprise.
- Idiot ! Tu ne croyais quand même pas que j’obéissais à Régulus de mon plein gré ?! Il m’avait jeté un sort pour m’empêcher de bouger !
« Je dois lui demander pardon pour lui avoir dit ces méchantes choses sous le coup de l’émotion » réalisa soudain Angèle.
- Euh… Sirius… Je…
- Angèle…
- Mh ?
- Ce ruban sur ta tête, dit Sirius. Enlèves le et tu retrouveras tes vêtements normaux. C’est un sortilège.
Angèle tira sur le nœud pourpre et se retrouva subitement dans sa tenue d’étudiante.
- Je n’aime pas trop… Les goûts de Régulus, dit Sirius un peu boudeur.
« Quoi ?! C’est un enfant et pourtant il s’intéresse aussi aux vêtements des femmes ?! » Angèle allait de surprises en surprises avec Sirius.
- Sirius… rugit Régulus. Comment as-tu osé ?
- Ah !
- Cette robe lui allait pourtant à ravir ! fulmina-t-il.
- Attention ! Cache-toi ! cria Angèle en le poussant dans une pièce adjacente en refermant sur lui.
- Angèle ! Toi aussi, tu es en danger ! tenta-t-il de protester.
Mais elle ne l’écoutait pas et se mit devant la porte pour en barrer le passage à Régulus.
- Ecarte-toi, reine des lys !
- Je m’écarterai si vous promettez de ne pas être méchant avec Sirius ! Vous êtes frères ! Ne soyez pas si cruel avec lui.
- Nous n’aurions jamais dû naître frères, dit Régulus mélancolique. Il y a douze ans encore, j’étais un petit garçon pur et innocent qui adorait jouer sur les genoux de son père. Jusqu’à ce qu’un jour… Ma mère donna naissance à Sirius. J’attendais de tout mon cœur le jour où je pourrais enfin rencontrer mon petit frère ou ma petite sœur, continua-t-il sur un ton mélodramatique. Je voulais qu’on joue ensemble… Je voulais être un bon frère… Mais…
Il marqua une pause intense.
- Aaaaah… reprit-il avec passion. Moi qui étais un brave enfant… Le nouveau né Sirius m’a… ri au nez, hurla-t-il, alors que je lui faisais des gratouilles et m’a ignoré ! Lorsque je lui ai offert mon cher nounours… Il l’a scellé dans un vase !
Angèle, naïve et fleur bleue, pleurait presque d’émotion en entendant son histoire.
- Il a même commencé à monopoliser les genoux de mon bien-aimé père !! Il a… un mauvais fond, conclue-t-il de façon théâtrale.
- Huh… pleurnicha la jeune femme. C’est triste... Quelle amère histoire de frères… !
- Tu me comprends, reine des lys… ?!
- Ce genre d’histoire me met toujours la larme à l’œil, s’exclama Angèle toute apitoyée. Tu voulais aimer ton petit frère ! Le petit Sirius est si mignon !
« Le pauvre homme… ! »
- Oui ! Je voulais aimer mon petit frère ! Sirius est très mignon ! reprit Régulus. A tel point que lui faire mille câlins par jour ne suffirait pas ! Mais… Il m’a toujours regardé avec froideur…
Le jeune homme baissa la tête de tristesse.
- La cause de toutes ces disputes entre frères, dit Angèle, n’était qu’un malentendu… On dit qu’il n’y a pas loin de l’amour à la haine…
- C’est vrai… Mais ça n’a plus d’importance… J’ai enfin rencontré quelqu’un qui me comprend… Ca me suffit.
Il s’approcha d’Angèle avant de continuer.
- … Quelqu’un que je peux aimer encore plus que Sirius ! Je vais enfin pouvoir oublier les chagrins du passé ! Reine des lys, dit-il soudain, tu n’as approuvé aucune des manifestations de mon amour. Alors, je te fais une promesse ! Tu seras la seule femme que j’aimerai de toute ma vie. Je n’ai pas d’autre choix… Que d’augmenter le degré de concentration de mon « amour »… Angèle !
La jeune femme prit peur.
- Et… Tout l’amour de mon auguste personne, dit-il en s’assombrissant, jusqu’à présent éparpillé, sera concentré sur toi…
- Huh ?!!
La jeune femme avait maintenant très très peur.
- Régulus …
La voix rauque de colère de Sirius les interrompit. Le jeune garçon… Ou plutôt jeune homme maintenant, sorti de la pièce où Angèle l’avait enfermé.
- Sirius ! s’écria-t-elle. Ah ! C’était tout noir là-dedans ! Je suis désolée !!
- Pitié, lui dit-il, retiens la leçon une bonne fois pour toutes : l’obscurité me fait vieillir ! Laisse tomber, ajouta-t-il finalement. Attention Angèle ! Son amour est dangereux ! Et toi Régulus … Arrête d’arranger le passé à ta sauce ! Je m’en souviens comme si c’était hier !
Il se planta devant son frère et se prit la tête entre les mains avant de poursuivre :
- Depuis que j’ai conscience des choses qui m’entourent, tout ce que je vois c’est que tous les jours, tous les jours, tous les jours, du matin au soir, Régulus me faisait des gratouilles ! Il se frottait vraiment la joue à la mienne mille fois par jour à tel point que j’en avais des inflammations ! Je ne pouvais même pas faire la sieste et j’étais épuisé au-delà de mes limites… Et il me forçait à prendre son nounours possédé par un esprit démoniaque dont la spécialité est de donner le coup de grâce ! Le seul endroit où je pouvais me reposer, c’était sur les genoux de père…
Sirius semblait sur le point de devenir fou.
- Son amour est si violent, conclut-il. C’est terrifiant…
Angèle se frappa le front. « Ah… C’est vrai ! C’est lui le plus sensible des deux… Pardon ! »
- Et cette fois, il m’a jeté ce sort bizarre, rugit-il.
Contre toute attente, Régulus pris une mèche de cheveux de Sirius entre ses doigts, qui tout effrayé par ce geste fraternel, alla se réfugier aussi sec derrière Angèle.
- Je vois, fit pensivement le grand frère pour lui-même. A chaque fois que l’espace qui l’entoure sombre dans l’obscurité, il vieillit progressivement… ? Cette formule était un véritable chef-d’œuvre fait pour accélérer le temps d’un coup… Et contrairement à mes prévisions, il n’est pas complètement privé de magie…
- Ressaisis-toi ! disait Angèle à Sirius. Ce n’est pas parce qu’il t’a touché que tu dois perdre l’énergie de lui résister !
Régulus se tourna vers eux avec prétention.
- Tu as de la chance, petit frère ! Ma grandissime personne est d’humeur incomparablement fraîche et dispose ! Par égard pour ma bien-aimée reine des lys, je vais te sauver !
Angèle fulmina.
- Je ne peux pas accepter ton amour ! Impossible ! Absolument impossible !
- Pour l’instant…! dit Régulus sûr de lui. Attendez moi là !
Il passa dans la pièce d’à côté, les laissant prendre leurs aises sur le fauteuil près de la porte.
- Il va réussir à briser le sort ? demanda Angèle.
- C’est qu’il est vraiment bête, dit Sirius.
- Impossible ?
- Je ne sais pas…
- Dis Sirius…
Angèle hésita un instant avant de reprendre :
- Quand tu es venu me chercher, je t’ai dit des horreurs… Je suis désolée, fit-elle doucement. Certaines choses n’ont pas tourné comme je l’espérais et ça m’a énervée. Tu n’as rien fait de mal, Sirius, et pourtant je t’ai accusé de tout.
- C’est parce que je deviens grand à cause de la magie ? demanda Sirius avec inquiétude.
- Non… Euh… Ne t’inquiète pas pour ça, répondit-elle mal à l’aise.
- Tu n’as pas besoin de me traiter comme un bébé, dit-il avec sérieux à la grande surprise d’Angèle.
- En fait, lui dit-elle avec un sourire, tout à l’heure, quand j’étais paralysée et que tu es apparu… Je me suis sentie vraiment rassurée, tu sais ? Tu étais magnifique !
- Moi, dit il en la regardant droit dans les yeux et en lui prenant la main, j’étais vraiment énervé.
« Que faire ? Même si je te tiens la main en essayant de me convaincre que c’est comme quand tu es petit… Tu n’as pas la main douce d’un enfant. »
Sirius resserra un peu plus ses doigts sur ceux d’Angèle.
- Ca m’énerve, reprit il. J’envie un peu son côté fonceur.
« Hein ?! »
- Arrête ! Tu es très bien comme tu es, Sirius !! Si tu envies Régulus, tu risques de devenir un débile fini !
- Je…
Il inspira un grand coup avant de se tourner vers Angèle pour lui dire avec passion :
- Je t’aime plus que tout au monde... Mais je ne sais pas quoi faire !!
- Huh ?!
Angèle rougit violemment.
« Enfant idiot ! Ca a la franchise d’une balle de baseball !! »

- J’ai trouvé la solution ! dit fièrement Régulus à Sirius, un peu plus tard, penché au dessus de son grimoire. C’était un théorème interdit devant permettre la réalisation simultanée d’une formule altérée à deux phases.
- Pourquoi as-tu employé des moyens aussi tordus ? demanda Sirius devant le brouillon de son frère.
- Pfff ! Jeune Sirius, tu ne comprends donc pas cette envie folle de chercher jusqu’où on peut se rebeller contre les grandes lois de la magie ? Lève toi !
- Arrogant ! répondit le jeune homme.
Angèle suivait la scène avec inquiétude. « Le sortilège qui emprisonne Sirius va être brisé… Mais je ne comprends rien à leurs histoires !! »
- Bien, reprit Régulus. Je vais te faire redevenir l’adorable et pas embêtant petit Sirius.
- La faute à qui à ton avis ! l’accusa son frère.
La jeune femme serra sa main, celle que tenait Sirius un instant plus tôt. Une vague de nostalgie la submergea soudain.
- Attendez ! cria-t-elle.
- Quoi ? demanda Sirius.
- Euh… Rien, fit-elle en levant les mains pour s’excuser en rougissant. Rien du tout !
« Ce n’est rien du tout. Restons-en là. »
Elle regarda avec tristesse Sirius pendant que Régulus lui jetait à nouveau le sortilège mais cette fois pour qu’il redevienne un enfant.
Sous le regard consterné d’Angèle, Sirius reprit son apparence de petit garçon dans un halo de lumière blanche comme neige.

« Il a du riz sur la figure. »
Sirius avait à nouveau demandé une omerice à Angèle et il la dévorait avec une joie évidente.
- C’était bon, dit-il tout gêné.
- Merci.
- Aaah ! intervint Rémus. Tu as fait tes adieux, Sirius ? demanda-t-il en lui tendant le miroir. Il est l’heure.
Le petit garçon regarda son ami d’un air suppliant.
- S’il te plaît, Rémus ! Juste pour cette nuit…
- Moi aussi, je vous le demande ! intervint Angèle.
Rémus les regarda sévèrement. Parfois il avait l’impression que c’était vraiment lui l’adulte !
- Normalement, les lois du ministère sont claires. On ne devrait pas être là mais… cette fois c’était un cas spécial. Vous étiez la bouée de secours de Sirius jusqu’à ce qu’il soit libéré du sortilège. Alors c’est juste pour cette fois ! dit il en s’en allant d’un air contrarié.
Angèle et Sirius se frappèrent dans les mains pour fêter leur victoire.
Régulus les regardait avec jalousie à travers la fenêtre… Avant d’être surpris par Rémus.
- Lâches-moi Rémus ! Hurla-t-il quand celui-ci lui jeta le maléfice du saucisson.
- Il ne faut pas les déranger. J’ai pour ordre de te ramener à Poudlard dès que tu auras nettoyé le parc !
- ANGELE !!
- Dumbledore s’occupera personnellement de ta punition.
- Huh…

Angèle et Sirius discutaient paisiblement.
- C’est mon arrière grand-mère qui m’a laissé ce miroir, dit la jeune femme, et même si le sang des sorciers coule dans mes veines… Je ne sais pas me servir de la magie, alors je ne pourrai jamais traverser le miroir pour aller à Poudlard. C’est ici que nos chemins se séparent, dit-elle avec un petit sourire. Même si ça me rend triste.
Sirius lui prit la main et dit en baissant la tête :
- Je ne veux pas… Je t’aime beaucoup moi…
Angèle rougit une nouvelle fois.
- Merci, Sirius… Grandis pour devenir un merveilleux jeune homme, d’accord… ?

- En revanche, disait un peu plus loin Rémus à Régulus, Dumbledore a ajouté qu’il ne te punirait pas si tu levais le sort jeté à Sirius.
- Je m’en fiche ! hurla-t-il en s’agrippant à un poteau électrique. Relâche-moi ! Laisse-moi aller voir Angèle !!
De colère et de rage, une décharge lui échappa et coupa l’électricité de tout le voisinage.

- Les plombs ont sauté ? demanda Angèle dans le noir. On a utilisé trop d’électricité ?... Le disjoncteur… Le disjoncteur… Euh… Il doit être dans la cuisine…
KLONG
- Aïe ! Je suis tombée, pleurnicha-t-elle.
- Ah ! Ca va, Angèle ?! Le « disjoncteur », c’est cette boîte ?
- Dis donc, Sirius ?! Ta voix a changé tout à coup… !
« C’est pas vrai ?! »
KLANG
La lumière illumina aussitôt la pièce.
- WAAAAAH ! hurla Angèle en découvrant Sirius grand et à moitié nu.
- Le sortilège n’a pas été levé !!! s’emporta le jeune homme. Ce sale magicien de pacotille !! fulmina-t-il.
Angèle lui tendit un tablier en rougissant de plus belle.
- Je crois que je vais… devoir rester encore un peu, fit Sirius tout gêné.
- Oui !!!
Angèle était heureuse. Et le jeune homme lui rendit son sourire.
- Je vais devoir remettre la bague du petit tailleur, dit il tout rouge.
« Tablier tout nu … »
- Sirius, va mettre des vêtements normaux !...

Angèle rêvait. Elle rêvait d’un mariage dans la prairie… avec Sirius. Avant que tout ne dérape et qu’il l’emmène à Poudlard au milieu d’une horde de sorciers pour faire une grande fête.
- Hé ! Angèle ! lui dit Sirius. Lève-toi !
- Uuuuh ! Fiche-moi la paix ! J’ai dit que je voulais quelque chose de normal ! Je ne serais jamais sorcière à Poudlard !
- Hein ? Tu es la descendante de Crystal Dream qui vivait autrefois chez les sorciers, non ? dit Sirius surpris avant de se reprendre. Arrête de délirer et lève-toi ! T’as le ventre à l’air, rajouta-t-il en soupirant, pire qu’un bébé !
- Sirius ! hurla Angèle en lui jetant son coussin dans la figure, rouge de honte. Tu as regardé mon ventre !! Je t’ai dit de dormir dans le salon !!
- Mais on est le matin, protesta-t-il.
- Le matin !!
Angèle prit son réveil pour vérifier l’heure.
- Kyah ! Déjà cette heure ?! Si je ne me dépêche pas, je vais être en retard !!
- Angèle ! dit Sirius en se plantant devant elle. J’ai faim. Prépare mon repas !
La jeune femme le regarda de travers.
- Je ne suis pas ta cuisinière personnelle ! Et arrête de prendre tes grands airs, idiot !! dit-elle en le mettant à la porte de sa chambre.
Un peu plus tard dans la cuisine, elle lui tendit une boîte de céréales, un bol et une bouteille de lait.
- Tu verses le lait dessus et tu manges ! lui dit elle sévèrement.
Puis, avant de partir, elle lui tendit le miroir.
- Je n’emporte plus le miroir avec moi alors tu fais le guet !
- Faire le guet ?
- Si l’autre fou qui t’a jeté un sort bizarroïde essaie d’en sortir, tu le repousses dedans ! Tu appuies, tu appuies !
« C’est un bon à rien ! » pensa-t-elle de Régulus sans oser le dire.
- Il ne sera pas relâché avant un moment, tu sais ?
- Je ne baisserai plus ma garde ! J’y vais !
- Angèle… dit Sirius assis dans l’escalier. Et mon baiser ? Si tu ne m’embrasses pas, je ne pourrai pas me défendre contre lui.
Angèle s’arrêta net.
- Tu avais dit que tu le ferais ce matin, continua Sirius en la regardant intensément.
La jeune femme se sentit rougir.
- Si tu crois que « le baiser de la jeune fille » est une marchandise qu’on peut donner comme ça, à la légère, dit-elle avec colère, tu te trompes !! On ne sort pas ensemble, je te signale ! Sois sage et surveille la maison ! recommanda-t-elle avant de claquer la porte.
« Zut ! Je le savais ! Depuis qu’il est arrivé, la normalité est partie en cavale… ! »
Le carillon de l’école retentit.
- Quelle chance ! fit Angèle toute heureuse. Je suis arrivée à temps !
- Bonjour Angèle ! dit Christian en lui donnant une tape dans le dos.
- Christian ?!
- J’ai eu une panne d’oreiller !
- Ah ! Moi aussi ! A cause d’une certaine personne qui faisait trop de bruit…
« Aaah ! pensa-t-elle en souriant. C’est ça ! C’est cette impression de normalité ! »
- Ton copain ? demanda Christian avec un sourire crispé.
- Pas du tout ! s’exclama Angèle. M-m-m-Mon petit frère !!
- Ah bon ?
« Bourrique de Sirius ! » maugra-t-elle.

La journée de cours se déroula dans le calme et la « normalité ». Leur professeur leur donna un travail de groupe à faire et Angèle se retrouva à faire équipe avec Sandra et Christian.
- Hein ?! dit-elle un peu plus tard. Chez moi ?
- Oui ! lui répondit Sandra. On est tous libres pour se réunir. Ca tombe bien, non ? Tes parents ne sont pas là en ce moment. On pourrait décider du sujet de notre recherche tout en révisant pour les examens !
- Euh…
Christian lui adressa un sourire qui lui fit chavirer le cœur.
- Je veux bien, dit-elle enfin. Ca vous ennuie si je pars avant… pour ranger un peu ?
« C’est la catastrophe ! » se dit elle en se ruant chez elle. « Je dois tout ranger ! » Elle ouvrit son meuble télé d’un geste sec. « Je dois ranger mes… vidéos sur l’amour et les efforts de la série le mariage dans la prairie ! »
Elle commença à prendre avec délicatesse les vidéos une par une pour les ranger soigneusement dans un carton.
- Pardon… Je suis obligée de vous cacher, dit-elle en s’adressant à ses vidéos. S’il découvre que je suis fan à ce point là, même Christian va s’enfuir en courant…
Une fois qu’elle eut fini, elle se releva et regarda autour d’elle.
- Bon ! Sirius ? Où es-tu ? Sirius !! appela-t-elle en sortant dans le jardin. Sir…
Elle le trouva paisiblement endormi entre les pattes d’un de ses chiens devenus à nouveau géants.
- Chut ! fit-elle en s’approchant doucement du jeune homme.
Qu’il était beau quand il dormait ! Angèle poussa un petit soupir avant de se pencher pour l’embrasser.
Sirius choisit cet instant pour se réveiller.
- Wah ?! cria-t-il. Tu m’as fait une de ces peurs !! Qu’est-ce qui te prend ?!
- Je… Je voulais te faire le « baiser de la jeune fille » sur la joue !
- Pourquoi tout à coup ? s’emporta Sirius, méfiant. D’habitude tu traînes la patte !
- J’ai des invités ! Alors je voudrais que tu redeviennes normal. Ils vont se faire des idées !
- Pfff ! soupira Sirius en boudant. Ca ne me plaît pas. C’est trop arbitraire !
Il alla se réfugier entre les deux molosses.
- Orion, Aksion, empêchez Angèle de s’approcher de moi ! leur dit-il.
- Dis donc ! Tu transformes mes chiens en géants et en plus tu t’imagines pouvoir changer leurs noms ?! C’est Caïus et Titus ! Et puis j’ai peur que les passants les voient !
- Rémus a fait en sorte qu’on ne puisse pas les voir depuis l’autre côté du mur.
Angèle s’énerva.
- Tu seras privé de super héro et d’omerice, compris ! hurla-t-elle à Sirius qui se bouchait consciencieusement les oreilles.
« Je vois ! »
- Titus ! Apporte-moi Sirius ! ordonna-t-elle au chien.
Celui-ci s’empressa de prendre le jeune homme dans sa gueule et de l’amener à sa maîtresse.
- Orion ! Traître ! râla Sirius.
- Bon chien ! dit Angèle en déposant un baiser sur la joue du jeune homme qui redevint un enfant dans un éclair aveuglant.
- Hi ! Hi ! riait Angèle contente d’elle et surtout de voir ses chiens reprendre leur taille normale.
- Arrête de rire ! T’es vraiment insolente ! s’emporta Sirius.
- Ecoute-moi bien ?! lui fit Angèle en secouant le doigt. Quoi qu’il arrive n’oublie pas d’allumer la lumière avant d’aller aux toilettes !
- …Ok, répondit l’enfant en boudant.

Mais il ne devait pas être aussi sage qu’il l’avait promis…
- T’es Christian !!! dit-il avec colère en pointant son doigt sur le jeune homme qui venait d’arriver. Tu oses venir ici en tant qu’invité ?! Tu te permets trop de familiarités !!
- B’jour, répondit Christian un peu crispé.
- Hé ! Hé ! Ca tombe bien que j’ai retrouvé mon apparence normale et que je puisse utiliser ma magie, jubila Sirius.
- Magie ? demanda Christian sans comprendre.
- Ca suffit Sirius ! dit Angèle en lui frottant nerveusement la tête. Euh… Mon petit frère est fasciné par les supers héros…
- Vraiment ? répondit Christian avec un grand sourire. Je te comprends ! C’est classe, les héros qui se battent pour protéger la paix dans le monde !
- Qui t’a permis de m’adresser la parole, hurla Sirius. Insolent !
Angèle l’emmena rapidement dans la pièce d’à côté pour qu’il se calme, avant de revenir vers ses amis.
- Angèle ! cria le petit garçon. Laisse moi entrer !!
- Bien, fit la jeune femme comme si de rien n’était, commençons !
- Elle s’imagine que je n’oserai jamais utiliser la magie à la légère, se dit Sirius derrière la porte, alors elle se croit tranquille ! Pfff ! Je ne laisserai pas Christian prendre Angèle !
Il sortit sa baguette magique de sa poche.
- Accio vidéo, fit il avant d’interrompre son geste.
Il s’assit dans les escaliers d’un air morose.
- Laisse tomber… C’est trop immature, dit-il. Faire ça, c’est comme faire des bêtises.

- Ah ! fit Sandra. Christian, la vidéo derrière toi va tomber.
Christian se tourna pour attraper l’objet qui oscillait sur le coin du téléviseur.
« Argh !!! J’en ai oublié une !! ». Angèle était devenue rouge de honte.
- « Le mariage dans la prairie » version cinéma ? lu Christian.
« Tout va bien, Angèle ! se dit elle nerveusement. C’est juste une seule cassette ! Tout va bien ! »
- Le film ? questionna Sandra. Ah ! Je l’ai vu ! Il n’est jamais sorti à la location et est seulement passé une seule fois à la télé.
- Ah ! dit aussitôt Angèle avec passion. C’est là que je l’ai enregistré ! Je l’ai vraiment adoré… ! Ils ont ajouté l’épisode de la veille du mariage. L’héroïne perdait la bague en plastique chargée de leurs souvenirs du lycée… Mais en la cherchant de tout son cœur, elle a perdu sa bague en platine…
Elle s’interrompit soudain, confuse, consciente du regard de ses amis.
« Huuuuh… Ils doivent me prendre pour une espèce de maniaque… »
- Euh… A propos du sujet de notre recherche de groupe, tenta-t-elle pour faire diversion.
- Bah ? L’histoire de la bague est terminée ? demanda Christian. Ca m’intrigue, alors il faudra que tu me prêtes la vidéo un de ces jours, ok ?
Angèle n’en revenait pas. « Christian est vraiment quelqu’un de bien… »
- D’accord !
« C’est le genre de personne dans les bras de qui on peut se réfugier en toute confiance. »
- Hum ! entendirent-ils derrière la porte.
- Et si tu laissais ton petit frère entrer ? dit Christian.
- Hein ?
- Ca ira… Je suis sûr que pour ça grande sœur chérie, il sera capable de se tenir correctement, renchérit-il en haussant le ton.
Angèle laissa donc entrer Sirius que se dirigea droit vers Christian, le visage fermé.
- Je relève… Ton défi ! dit il les bras croisés.
- Parfait ! répondit le jeune homme avec un immense sourire.
« Christian est merveilleux ! Il arrive parfaitement à manoeuvrer Sirius ! Il est encore étudiant mais il sait déjà comment titiller la fierté des enfants. C’est vraiment l’homme idéal ! »
- Puisque je suis debout, dit Christian, je vais faire un bon café ! Tu en as ? demanda-t-il à Angèle.
- Oui… Euh… je dois en avoir un neuf là-haut, dit-elle en fouillant dans le placard, les deux garçons juste derrière elle.
- Ah !
Malencontreusement, elle fit tomber un paquet de farine qui saupoudra les têtes de Sirius et Christian.
- Pardon… Je suis désolée ! dit elle honteuse. Je vais vous chercher des serviettes !
Pendant qu’Angèle se précipitait dans la salle de bain, Sirius ouvrit le robinet pour se nettoyer.
- Ah ! Attends ! l’interrompit Christian. Tu ferais mieux de te secouer avant de te passer à l’eau, lui expliqua-t-il en lui secouant les cheveux. La farine, c’est vraiment galère !
Il insista encore un peu sous le regard colérique de Sirius.
- Parfait ! dit il néanmoins en souriant. C’est bon !
- Au cas où tu ne le saurais pas, dit Sirius avec froideur, je te déteste.
- Je sais, répondit simplement Christian. C’est étrange, poursuivit-il. Tu ne lui ressembles pas vraiment… Mais tu ressembles quand même au copain d’Angèle.
Les deux garçons s’affrontèrent un instant du regard.
- Bah ! fit finalement Christian. Ca ne fait rien !

- Oh ! dit le jeune homme à Angèle un peu plus tard. Tu utilises un moulin à café ? Il est vraiment joli !
- Oui, j’aime bien tout ce qui fait ancien.
- Moi aussi.
Sirius les regardait discuter avec jalousie.
- C’est amer ! dit-il en goûtant le breuvage que lui tendait Angèle. Je vois pas en quoi c’est bon ça !
- Tu es trop jeune pour comprendre, répondit Christian. Ajoute du lait et du sucre !
- Nan ! grogna Sirius en buvant sa tasse sous le regard compatissant du jeune homme.
« Ca aussi, c’est un défi de Christian ! »

Plus tard dans la soirée, les amis se séparèrent enfin.
- Au revoir ! dit Sandra. Reposez vous bien !
- Ah ! s’écria soudain Angèle. Christian, attends ! La cassette ! Je te l’apporte.
Elle retourna à la maison, laissant les deux garçons ensemble.
- Angèle… est vraiment très nerveuse quand tu es là, constata Sirius avant de se tourner vers son rival. Christian… Tu es amoureux d’Angèle, pas vrai ?
- Je pensais pourtant que ça ne se voyait pas, dit il tout penaud. Tu es vraiment un enfant peu ordinaire.
Il reprit son sérieux et poursuivit :
- Dans la vie, on ne rencontre pas souvent des gens qui ont les mêmes valeurs. Je l’aime, déclara-t-il en regardant Sirius droit dans les yeux. J’aimerais vraiment que personne ne se mette entre nous. Pas même toi, son « petit frère ».
Sirius le fixa, le regard déterminé.
- Je relève ton défi ! répondit-il simplement.
- Aaaaah ! s’écria Angèle en revenant, devant leurs airs meurtriers. De quoi vous parlez, tous les deux ?
- Je lui ai dit que je n’étais pas vraiment ton petit frère, répondit Sirius.
- C’était une discussion entre homme, dit à son tour Christian.
- Je suis désolée, s’excusa Angèle toute gênée. Mon petit frère est vraiment très impoli…
- Ca ne fait rien.
- Tiens ! C’est le film, dit elle en lui tendant la vidéo. Je l’ai enregistré en vitesse normale. J’espère que tu aimeras.
- D’accord. Je te l’emprunte mais, fit Christian en riant, si tu prêtes des trucs à d‘autres garçons, ça risque de créer un malentendu et ton copain pourrait croire que tu le trompes… Non ?
- A… A propos de ça, dit Angèle très nerveuse. C’est toi qui te trompes, Christian.
Elle respira un grand coup avant de reprendre :
- Je ne sors pas du tout avec ce garçon ! Alors…
Elle s’interrompit soudain et regarda Sirius qui détourna la tête.
« Alors… »
- Ah bon ? demanda Christian.
« Alors… Alors… »
- Je me suis trompé ? continua-t-il.
« Sirius ! »
- Alors j’ai encore un peu d’espoir ! conclut Christian avec un grand sourire heureux avant de s’en aller.
Angèle resta interdite un long moment, Sirius toujours à ses côtés et silencieux.
« Sirius… M’as-tu jeté un sortilège ? J’ai perdu tous les mots après alors… »
- Dis, questionna-t-elle alors qu’ils rentraient. Dis, Sirius ! Tu m’as jeté un sort… ?
- Non, dit simplement le jeune garçon.
Puis il attrapa le visage de la jeune femme par le menton et l’embrassa sur la joue.
« Qu… ?! »
- Je t’aime, dit Sirius, alors ça suffira pour que je te pardonne. Je n’avais jamais subi une telle humiliation ! ajouta-t-il avant de monter les escaliers.
- Prétentieux ! hurla Angèle toute rouge avant que Sirius ne lui tire la langue.
- Bah… Je suis désolée pour aujourd’hui, lui dit elle en baissant la tête. J’aurais dû te dire honnêtement que c’était parce que Christian allait venir.
- Christian… ?
Sirius se planta en haut des marches et croisa les bras d’un air boudeur.
- On dirait qu’il a pas mal de qualités. Ca ne me plaît pas !
- Euh… Toi aussi, tu as des qualités, tu sais ? dit elle pour le détendre. Tu viens d’une riche famille, tu peux utiliser la magie, tu es choupinet…
- M’appelle pas choupinet !... Tu parles ! C’est du même niveau que de dire « même si t’as rien dans le cerveau, tu respires » !
- Ecoute… la prochaine fois, je te montrerai comment préparer un café au lait que tu aimeras, ajouta-t-elle pour le dérider. C’est sucré et très bon !
- Toi aussi t’aimes ça ? demanda-t-il en la regardant de travers.
- Oui.
- Alors d’accord, répondit-il enfin en souriant.

- Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt… ? dit Angèle en enfermant à clé le petit miroir dans sa boîte à bijoux. J’aurais dû faire ça depuis le début ! Comme ça calamity Régulus ne pourra plus venir ici… ! jubila-t-elle.
- Ca n’a aucun sens de sceller physiquement le miroir, dit Sirius en astiquant la baignoire avec une éponge. Il faut lui jeter un sort d’emprisonnement.
- Hein ?! Je ne comprends pas tout… Alors pourquoi est-ce que tu n’en jettes pas un Sirius ?
- Ce privilège n’appartient qu’au ministère et à Dumbledore. Et c’est vrai pour tous les miroirs en forme d’étoile à sept branches. Si Régulus a réussi à venir ici, c’est qu’il a trouvé un miroir que Dumbledore et le ministère ne surveillent pas.
Sirius vaporisa un peu plus de produit sur la baignoire avant de poursuivre :
- Ton miroir aussi n’est pas sous sa juridiction, Angèle. Comme il porte le sceau de propriété de la famille Dream, il est difficile de le manipuler.
- Mon arrière-arrière-arrière… grand-mère faisait partie de la famille Dream ? J’ai du mal à réaliser qu’une de mes ancêtres était une sorcière, songea Angèle. Sirius ! Tu mets trop de produit ! s’exclama Angèle en voyant toute la mousse. Et puis tu ne sais même pas te servir d’une éponge ! Il faut faire comme ça ! Lui montra-t-elle en astiquant de plus belle.
- Ah ?
Sirius se remit à la tâche pendant qu’Angèle l’observait sur le pas de la porte.
« Pourquoi à cet instant je n’ai pas pu avouer mes sentiments à Christian ? » se demanda-t-elle. « Après ça… Il était vraiment doux… Le baiser de Sirius… » se dit-elle en refermant la porte avec nostalgie.
Le miroir brilla dans sa boîte et celle-ci s’ouvrit d’un coup sec pour laisser apparaître Rémus.
- Sirius ! appela-t-il.
- Rémus ! dit le garçon en se retournant. Qu’est-ce qui se passe ? Tu avais dit que tu ne viendrais pas avant un bout de temps ?
- Quelle posture disgracieuse ! s’exclama Rémus en voyant Sirius près de la baignoire. Souiller ainsi le prestige de la famille Black ! Toi, l’héritier qui porte l’avenir des grands sorciers sur ses épaules… !
- C’est pas grave, personne ne peut me voir ! râla Sirius sans relever le sarcasme de son ami. Je ne veux pas devenir un bon à rien sans qualité qui se contente de se la couler douce parce qu’il est sorcier. Tant que je serais ici, je serai « l’aide » d’Angèle ! Alors ne me dérange pas, Rémus !
- D’accord. Bien entendu, regarder me suffit, dit-il sarcastique.
Il observa un moment Sirius qui a vrai dire n’avançait pas à grand-chose.
- Je vois, dit-il. Comme tu es tout rikiki, il est logique que ton ouvrage ne progresse pas.
- Rikiki ?! s’emporta Sirius.
- Le sortilège de pacotille jeté par Régulus pourrait t’être utile dans une telle situation, dit-il en éteignant soudainement la lumière. Ce corps ci sera bien plus efficace que celui d’un enfant.
Sirius était devenu grand et se retrouvait maintenant dans une posture bien inconfortable pour nettoyer la baignoire.
- Attends un peu, Rémus ! Tu verras quand je ferai ma croissance ! Je deviendrai si grand que tu en auras le torticolis !
- Mais j’y pense, dit soudain Rémus interdit. Tu aurais pu utiliser la magie pour récurer la salle de bains…
- … Oui !
- KYAAAH ! Hurla Angèle en entrant dans la salle de bain. Pourquoi Sirius est il devenu grand ?
- C’est la faute de Rémus ! dit Sirius en le montrant d’un doigt accusateur. Il a éteint la lumière et du coup le sortilège de Régulus a réagi !
- Mais à quoi vous jouez ? demanda Angèle nerveusement.
- Désolé, dit Rémus. Je voulais que Sirius finisse de vous « aider » au plus vite.
Il se tourna vers son jeune ami et lui dit :
- Bien, Sirius, ta tâche est terminée, tu es satisfait ? Redeviens toi-même grâce au « baiser de la jeune fille » et rentrons à Poudlard.
- Pourquoi si précipitamment ? demanda Sirius.
- A cause de la cérémonie, voyons !
- Hé ! intervint Angèle. C’est pas une marchandise !
- C’est une cérémonie très importante pour l’avenir de la famille Black, expliqua Rémus à Angèle. Ca n’a aucun sens si les deux frères ne sont pas réunis.
Sirius se libéra de l’emprise de son ami et alla se réfugier derrière Angèle, très surprise par son attitude.
- Je ne veux pas quitter Angèle, dit il maussade. Et puis c’est juste une formalité.
- Dis, commença la jeune femme. Dis donc Sirius ! c’est une honte pour un sorcier de faire l’enfant gâté ! Regarde ! Sirius est fâché !
- Je veux pas ! protesta Sirius.
Rémus les regardait d’un air agacé.
« J’ai peur ! Je me trompe ou c’est moi qu’il regarde méchamment… ? »
- Ah ! Il s’enfuit ! s’écria soudain Angèle en voyant Sirius partir à toute vitesse.
- Je ne m’enfuis pas ! dit il en attrapant un panier. Il me reste encore mon « premier travail » à faire.
- Ah oui ! Fais attention à toi ! cria-t-elle pour l’encourager. Suis bien le plan que je t’ai fait !
- Oui !
Alors que Rémus suivait son ami, Angèle le rattrapa par sa veste.
- Minute ! Faire une course tout seul, c’est le premier pas vers la maturité ! dit-elle. Nous… On doit le regarder grandir dans l’ombre, fit elle en le suivant en catimini.
Sirius se dirigeait nonchalamment vers une épicerie. Il avait une prestance à faire se retourner toutes les femmes.
« Je peux parler de grandir, hein ? Mais à l’intérieur, c’est encore un enfant… Ca fait bizarre. »
- Courage Sirius ! s’emporta Angèle sous le regard surpris de Rémus. Deux boîtes d’œufs chez l’épicier ! C’est l’ingrédient principal dans une omerice ! Tu peux le faire !
- J’apprécierais, dit Rémus d’une voix froide, que vous vous absteniez de ce genre de choses. Sirius est le deuxième fils d’une très puissante famille de sorcier. Il y a des choses qu’il convient de lui faire faire et d’autres pas.
Il marqua une pose et, bien qu’il soit encore jeune, la toisa d’un regard réprobateur.
- Qui plus est, continua-t-il, bien que vous fassiez partie de la lignée des Dream, vous êtes incapable de vous servir de la magie… Autrement dit, vous avez le même sang qu’une moldue, une personne sans aucun pouvoir. Vous n’êtes absolument pas de la même condition « sociale »…
« Il se moque ouvertement des moldus !! C’est décidé, ce type est mon deuxième ennemi après calamity Régulus !! »
- Excusez môa ! répondit elle ironiquement. Je ne faisais que lui apprendre la réalité de la vie quotidienne du commun des mortels.
- Sirius n’en a pas besoin.
Angèle bouillonnait de rage. « Grooowl !! Je dois lui répondre quelque chose !! »
Soudain, ils entendirent Sirius s’exclamer :
- Que fait le badge de mon super héro dans un endroit pareil ?!
« Sirius !! Qu’est-ce qu’il raconte ?!! » se demanda Angèle en regardant à nouveau le jeune homme.
- C’est le précieux appareil de communication de mon super héro !! On lui a volé ou bien il l’a perdu… ? C’est terrible… ! Je dois le lui rapporter… !
« KYAAAAAH ! SIRIUS !! »
La jeune caissière s’approcha de lui.
- C’est rigolo ce que tu dis toi ! Ne t’inquiète pas ! ce n’est qu’un jouet fabriqué à l’identique pour tous les bambins fans du super héro ! Il y en a d’autres ! Comme cette miniature transformable.
- Oh ! s’exclama Sirius en prenant la figurine. Quand on est un héro… On a des jouets vraiment chouettes !
- Tu aimes les jouets, toi ! gloussa la jeune femme avec un grand sourire charmeur. Et en plus tu es séduisant, il n’y a rien à redire.
Sirius releva la tête, surpris et rougissant.
- Je suis séduisant ?! reprit-il. Tu ne me trouve pas choupinet mais séduisant ?!
- Oui ! Oui !
- Argh ! se désespéra Rémus. Je ne peux plus supporter ce spectacle ! Allez-y Angèle !
- ROGER ! fit elle en se précipitant vers l’épicerie.
- Tu es peut-être, continua la vendeuse, l’homme de ma vie…
Angèle s’arrêta net. « Kyaaah ! Elle flirte ! Elle flirte ! »
- Je… ne peux pas, dit Sirius très sérieusement en regardant la femme. J’ai décidé qu’il n’y aurait qu’Angèle.
La jeune femme manqua de déraper derrière lui dans sa course, faisant se retourner Sirius.
- Angèle ! s’écria-t-il en la prenant dans ses bras, visiblement tout heureux de la voir.
La jeune femme rougit d’embarras tandis que Rémus les observait d’un air mécontent un peu plus loin.

- Sirius, gronda Rémus d’un air sombre.
- Je n’irai pas, répondit Sirius d’un air buté en dégustant son omerice face à Angèle.
- Elle a réussi à l’apprivoiser avec de la nourriture, grommela Rémus. Avec un deuxième fils Black comme ci et un héritier comme ça…
« L’apprivoiser… »
- C’est bon Rémus ! Toi aussi goûte ! Elle t’en a préparé une exprès !
Rémus s’attabla et goûta à contrecoeur le plat fait par Angèle.
- Ce serait du gâchis d’en laisser, dit-il néanmoins en se tamponnant la bouche de sa serviette. Mais ce n’était absolument pas digne de mon palais.
- Ooooh ! fit Angèle. Je n’aurais jamais imaginé entendre le mot « gâchis » sortir de votre bouche…
« C’est inattendu ! »
- J’aime bien, dit simplement Sirius. Moi, j’adore ce côté de Rémus, ajouta-t-il en frottant la tête de son ami. Le côté un peu nounou !
- Dans ce cas, fais ce que je te dis ! râla-t-il.
- NAN ! répondit Sirius toujours aussi buté.
- Pourquoi ?
- Je veux rester le plus longtemps possible auprès d’Angèle.
La jeune femme rougit d’embarras et Rémus lui jeta un regard noir.
- Très bien, dit-il à la jeune femme. A vous de le convaincre. C’est une cérémonie de la plus haute importance pour l’avenir de Sirius.
Rémus se leva et avec un sourire froid ajouta :
- Sirius n’était pas aussi capricieux avant de vous rencontrer.
- Rémus ! N’accuse pas Angèle ! s’énerva le jeune homme.
- Ca ne fait rien, Sirius, dit-elle.
- Mais…
- Ca ne fait rien, insista-t-elle en lui prenant la main. Assieds-toi…
« Il m’énerve ce Rémus !! » pensa-t-elle quand même intérieurement.
- Sirius, dit-elle, tu viens d’une puissante famille de sorcier et moi je suis une simple moldue mais… Il y a une chose que je comprends… L’argent ! déclara-t-elle avant de s’enflammer. Tu viens d’une riche famille et tu as des obligations envers tous les autres sorciers de ton monde grâce à qui tu vis si aisément alors il faudrait peut-être travailler un peu, hein !!! Et ne pas continuer à te reposer sur tes lauriers…
- Je sais, répondit-il en baissant la tête… Rémus me le répète souvent… Je sais, re-dit-il d’un air malheureux.
- Moi aussi je sais, lui répondit-elle avec un doux sourire avant de l’embrasser sur la joue.
« Je sais que le temps qu’il nous est accordé de passer ensemble est très limité. »
- Moi aussi, poursuivit-elle avant qu’il ne redevienne un petit garçon, je serai triste d’être séparée de toi.
Rémus les observait discrètement derrière la porte d’un air contrarié.
- Voui, fit Sirius en touchant doucement le miroir qu’il avait encore à la main. A bientôt Angèle. Ca risque de durer un peu mais je reviendrai.
- Fais attention à toi ! cria-t-elle encore.
Et il disparut dans un éclair blanc.
- Mademoiselle, intervint Rémus. Qu’éprouvez-vous pour Sirius ?
« Ce que… ? » Elle le regarda avec étonnement.
- Je l’aime, dit-elle enfin. Mais… Je ne sais pas quel genre d’amour c’est…
Rémus lui jeta un regard froid et hautain avant de dire :
- Il y a une chose que vous ne devriez jamais oublier… Vous n’êtes… Que la bouée de secours de Sirius jusqu’à ce qu’il soit libéré du sortilège. Peu m’importe à quel point Sirius vous aime… Vous ne serez jamais la bienvenue dans le monde des sorciers, dit il presque méchamment. Vous qui avez hérité du sang de la femme qui a abandonné ses devoirs envers notre peuple.
Puis il disparu à son tour dans le miroir.

Beaucoup plus tard, alors que le soleil était couché et, elle avec, Angèle ressassait les paroles de Rémus.
« Vous n’êtes que la bouée de secours de Sirius jusqu’à ce qu’il soit libéré du sortilège… »
Elle poussa un profond soupir avant de se lever, vêtue de son pyjama.
« Je n’arrive pas à dormir... Je vais boire un verre d’eau… »
Elle descendit à la cuisine et après s’être servie un verre, s’assit à la table, son miroir en forme d’étoile à sept branches dans la main. Elle pensait à Sirius. Elle avait si envie de le voir.
« Sirius Black, élève à Poudlard » dit elle en se souvenant du jour où ils s’étaient rencontrés, tout en touchant la surface lisse du petit objet.
- Hein ?!
Un éclair blanc brilla violemment et Angèle disparut soudain avec son miroir.

- KYAAAAH !
La jeune femme chuta lourdement sur le sol pavé.
- Aïe ! Qu’est-ce qui s’est passé ? Le miroir s’est mis à briller et tout est devenu blanc…
Elle releva la tête et s’approcha d’une arche pour découvrir un spectacle inattendu.
- C’est pas vrai ? Cet endroit…
Des tours se dressaient sur sa droite, un superbe jardin se dessinait en bas. Les bâtiments semblaient immenses. Un château.
« C’est… Poudlard ? »
- C’est pas vrai, fit elle anéantie. J’y suis venue… Mais qu’est ce que je vais faire ?! se demanda-t-elle en courant dans tous les sens. Au secours !! Ah !
Elle s’arrêta soudain, une idée venait d’illuminer son regard.
- Mais si, je connais quelqu’un ici ! SIRIUUUUS !! OU ES TU ?
Elle partie en hurlant à travers le château sans se rendre compte qu’elle avait laissé le miroir derrière elle.
- Angèle… ?
Le jeune garçon sortit de sa chambre un peu plus loin, tout étonné d’avoir entendu la voix de sa bien-aimée.
- Elle ne peut pas venir ici, lui dit Rémus. Même si du sang de sorcier coule dans ses veines, au final, elle a été élevée avec les moldus de là bas… Elle ne maîtrise pas la magie. Allons Sirius, lui dit Rémus d’un ton de professeur, restes sagement dans ta chambre. La coutume veut que tu ne te promènes pas avant le début de la cérémonie.
- Ah ! s’exclama Sirius en s’illuminant. Attends !
Il se précipita dans le couloir et ramassa le petit miroir qui brillait au soleil.
- Le miroir en forme d’étoile à sept branches d’Angèle… Elle est ici… !

- Où est-ce que je dois aller pour voir Sirius… ? se demandait la jeune femme un peu plus loin dans le château.
« C’est un château ici, non… ? Alors Sirius doit bien être quelque part… »
La jeune femme était complètement perdue.
« Là-bas ! Quelqu’un !! »
Un jeune homme aux cheveux noir corbeau partait devant elle.
- Excusez moi…
Il se retourna et la regarda d’un air à la fois surpris et hautain.
- J’ai perdu mon chemin… J’aimerais voir Sirius, dit courageusement Angèle.
- Pfff ! Aucune idée, lui dit il d’un air dédaigneux en repartant. Demande à quelqu’un d’autre.
- Hein ?! Mais je n’ai rencontré personne d’autre jusqu’ici !!
- C’est normal, dit-il en s’éloignant à nouveau. Nous sommes dans la partie la plus reculée du château.
« Dans ma situation, je dois le forcer à m’aider quitte à lui courir après, hein ?! » se dit-elle en proix au désespoir.
- Hé !Hé !Hé ! Je pourrai bientôt la montrer à Sirius, n’est ce pas ? dit une voix féminine derrière une porte entrouverte.
« Quelle chance, il y a quelqu’un d’autre !! » se dit Angèle en se retournant vers l’endroit d’où provenait la voix, toute heureuse.
- Je suis sûre que Sirius vous complimentera sur votre beauté, dit une domestique.
- Même s’il n’est jamais aimable, cette fois, il me complimentera ! renchérit la toute jeune fille avec prétention. C’est normal ! J’ai quand même été choisie pour devenir la compagne de Sirius dans l’avenir !
Angèle marqua un temps d’arrêt avant d’assimiler l’information et toutes ses conséquences.
« La future femme de Sirius ?!! » Mais elle n’eut guère le temps de réfléchir plus.
- Elle est là ! Vile intruse !! crièrent des voix dans un bruit de course.
- Hein ?
- Attrapez là ? ajoutèrent-ils en se dirigeant vers elle.
- Hein ?! Hein ?!
Angèle ne comprenait pas mais c’était apparemment après elle que ces hommes en avaient.
- Elle s’enfuit ! Poursuivez là !
Sans réfléchir plus, elle partit à toute vitesse, avant d’être enfermée loin de Sirius.
« Je suis une intruse ?! »
- Attrapez là !
Pour échapper à ses poursuivants, elle entra dans la première pièce ouverte qu’elle trouva.
« Beuh ! J’y comprends rien » se lamenta-t-elle en s’adossant à la porte.
- Mh ?
Angèle venait de poser le pied sur une photo d’elle. Surprise, elle releva les yeux et en découvrit une dizaine d’autres affichées au mur.
« C’est quoi cette pièce ?!!! » se demanda-t-elle avec frayeur. « Elle est remplie de photos de moi !! »
- Arrg ! Non… Je ne peux pas le supporter…
Ede surprise et de dégoût, elle ressortie vivement de la pièce.
- Impudente !! Tu as osé fouiller dans la « salle des hobbies » du seigneur Régulus !! firent les gardes en la mettant aux arrêts.
- Ah ! Je m’en doutais ! pleurnicha-t-elle désespérée.
Quelques instants plus tard, elle se retrouvait à la porte du château, jetée sans ménagement par les gardes qui l’avaient capturé.
- Dire qu’on manque déjà de main d’œuvre pour les préparatifs de la cérémonie, dit un des hommes. Ne remets plus les pieds au château ! Aujourd’hui est un jour spécial ! Si tu veux profiter de la fête en ville, ne cause plus de problèmes !
Puis ils l’abandonnèrent sur le chemin de terre, pieds nus et seulement vêtue de son pyjama.
« Qu’est-ce que je vais faire ? se demanda-t-elle. Je ne connais rien de ce monde… Et maintenant, on m’a chassé de l’endroit où se trouve Sirius. Et le seul qui aurait pu faire quelque chose pour moi, c’est lui… »
Avec tristesse, elle se leva, épousseta son pantalon et tourna le dos au château pour se diriger vers la ville qui se dressait un peu plus loin.