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Lupiot Elève de Troisième Année
Nombre de messages : 297 Age : 34 Localisation : Tours, France métropolitaine Date d'inscription : 17/10/2006
| Sujet: Petit Jeu 2 Nov - 16:18 | |
| Bonjour bonjour ! Je me décide à publier ici ma pitite fic Comme le titre n'est pas très explicite, voici le contexte (ou la quatrième de couverture, si vous préférez ) : Voldemort arrive chez les Potter la nuit d'Halloween. (........suspens) °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° Il sentit son cœur s’enserrer de glace et se souvint… Cela faisait quelques jours seulement… Un soupir torturé transperça sa poitrine et des yeux rouges, un masque froid, s’ouvrirent sur le monde. Le corridor était parcouru de frissons qui semblaient chatouiller les colonnes de leur pied jusqu’à leur sommet. Cet endroit serait gênant pour n’importe quel être humain : on pouvait y sentir sans vraiment le nommer ce désagrément que cause le blanc des hôpitaux. L’homme au yeux rouges, si jamais il avait été un homme, ne parcourait pas un hôpital, ni même une salle blanche, ni encore un cimetière, non. Ce lieu était un espace ouvert sur la campagne - ou la montagne - environnante, on ne le savait guère – peut-être n’était-ce pas si ouvert que cela – un manoir, avec ce que cela aura toujours de pompeux, et de longs corridors à demi à ciel ouvert du côté Est. Du côté donc, où le soir quand le plus de silhouette se profilaient entre les colonnes, aucune autre lumière ne perçait que celle des yeux angoissés des Mangemorts. Les mangemorts ont des regards angoissés. Humides, angoissés ; ceci quand ils ne sont pas humbles. Mais les Mangemorts ont ces regards uniquement en ce lieu, le repère de Vous-Savez-Qui comme le titrent si bien les journaux catastrophes. Voilà. Dans ce décor se déchirent vies et morts – car on peut torturer les morts. Et aujourd’hui, dans ce même décor, se déchire silencieusement le cœur d’un tueur. Des cris retentissaient dans le lointain du réveil de l’enfant. Dans son lit de bébé, il se mit debout sur ses jambes encore peu stables, bascula et retomba lourdement sur le derrière. Les bruits continuaient et intrigué, l’enfant se redressa péniblement et s’agrippa aux barreaux.
-Pas Harry, pas Harry, je vous en supplie, pas lui ! implorait sa mère Une voix aiguë, glacée, répondit agacée. -Pousse-toi, espèce d’idiote… Allez, pousse-toi…
Deux personnes déboulèrent avec fracas dans la pièce, faisant cligner des yeux le bébé.
-Non, pas Harry, criait Lily Evans, je vous en supplie, tuez-moi si vous voulez, tuez-moi à sa place…
L’enfant perçut des mouvements, des gestes désespérés d’un côté, exaspérés de l’autre.
-Non, pas Harry, je vous en supplie ! Ayez pitié… Ayez pitié…
Un bruit insolite, un rire froid, parvint aux oreilles du bambin. Puis une lumière verte l’éblouit. Sa mère hurla, et il n’entendit plus rien. Des larmes d’inquiétude et d’incompréhension embuèrent ses yeux, et comme il le faisait à toutes ses siestes au grand damne de ses parents, il escalada la barrière de son lit, l’enjamba et se laissa tomber doucement de l’autre côté. La présence de l’Autre le gênait. A petit pas bancals, le bébé avança jusqu’au corps étendu de sa mère tomba assis au niveau de son visage, auquel il commença à faire la conversation dans une sorte de tristounet babillage interrogatif. L’Autre s’avança de sa longue et venteuse silhouette noire, prononça deux mots dans lesquels l’enfant reconnu son nom, s’approcha. Il s’approcha jusqu’à ce que le bébé puisse sentir son souffle froid sur son visage, jusqu’à ce qu’il doive plisser les yeux, gêné par la lueur rouge des siens, jusqu’à ce qu’il le regarde de cet air apeuré et avec ces yeux humides qu’avaient la plupart de ses victimes, et là, il leva la baguette. Et juste avant l’instant fatidique le tueur sentit une petite main chaude se poser sur sa poitrine. Il entrouvrit ses lèvres quasi inexistantes, retenant inconsciemment sa respiration devant le regard indéchiffrable pour lui de l’enfant, tandis que se bousculait dans son esprit et en tout sens toutes ses idées préconçues, son froid raisonnement clinique et l’horripilante, inconnue, perturbante, sensation de cette main humaine sur lui. Ses fibres nerveuses lui intimaient de projeter sa victime contre le mur : elle s’écraserait dans une masse sanguinolente et s’en serait fini de cette prédiction à laquelle il croyait malgré lui. Son cerveau n’intima rien, siffla juste d’une voix stridente quelque chose comme Tue-le. Et alors qu’il allait s’exécuter, exécuter, il sentit la petite main chaude se lover contre son cœur et entrevit un bras se tendre vers son visage et vit ces yeux – ces yeux…La froideur de Voldemort… Deux jours. Son visage disparaissant dans les ombres des plis de son capuchon noir, le bruit de ses pas résonnant de façon sinistre à travers les couloirs de larges dalles, Lord Voldemort se rendait à la salle du trône. Un sifflement – fourchelang. Ses fidèles s’écartèrent humblement en s’inclinant sur son passage. Le Maître avait l’endoloris facile ces temps-ci. Deux lourds panneaux de bois orné, un battant qui s’ouvre en grinçant, deux pas qui claquent, une porte que l’on referme. Une main squelettique caressa la courbure de la sculpture d’un serpent. Voldemort prononça un sort et dans un bouffement d’air des flambeaux s’allumèrent le long des murs, et tout au bout de l’immense et sombre pièce apparut au faible éclairage le petit corps d’un enfant recroquevillé dans un immense trône de marbre. Voldemort tiqua. Potter avait dû grimper là pour il ne savait quelle raison – sans doute simplement que quelqu’un de seul dans une immense salle peu accueillante s’assoit nécessairement sur le trône s’il y en a un – il n’en savait rien, son intelligence lui disait seulement de tuer cet enfant au plus vite. Compte tenu de l’acharnement que Dumbledore lui-même avait mis à le protéger, son importance ne faisait aucun doute. Le doute. Voilà justement ce qui était monté en lui cette nuit d’Halloween. Ou bien alors quelque chose de plus dangereux, ce qui amenait à la même conclusion que l’avaient mené ses pensées, durant les deux derniers jours. Tuer ce môme. Tuer ce môme habile et manipulateur – non, manipulateur lui plaisait, disons uniquement habile et dégoulinant de mièvrerie – il s’en voulait de penser ça – que pouvait-il faire ? – il voulait vraiment le tuer, une rage froide montait en lui quand il le voyait – ce môme !… - le tuer alors ! – oui, mais – pourquoi mais ? Voldemort était immobile, impassible. A l’autre bout de l’interminable salle se profilait le petit tas blotti contre la pierre du siège seigneurial. L’enfant avait l’air endormi. Pourquoi mais ? Il n’était pas près. Lord Voldemort n’était pas près à tuer ce petit tas endormi. Agacé, très agacé, il se dit qu’il penserait encore une journée. Il ressortit et la pièce fut de nouveau plongée dans l’obscurité. Un hurlement déchira l’air, le mangemort tomba à genoux. Il cria de douleur, cria, cria encore, son corps se tordant sur les dalles froides. Voldemort, affalé sur le grand siège de pierre qu’il avait fait installer dans l’aile récemment emménagée du manoir, leva un peu sa baguette pour réintensifier le sortilège. Supplicier lui calmait les nerfs, et en ce moment, les nerfs du Lord Noir avaient grand besoin d’être calmés. Pourquoi ? Parce qu’un bataillon de ses meilleurs mangemorts s’était fait écrasé par une troupe de l’Ordre du Phénix , parce que le grand barbu l’agaçait à lui tenir tête, à l’appeler Tom, parce que deux de ses meilleurs éléments était tombés, parce que cinq autres attendaient actuellement le baiser d’un détraqueur, parce qu’une de ces magnifiques colonnes du manoir s’était écroulée hier, trop vieille, parce qu’il pleuvait et qu’il exécrait la pluie, parce que la campagne – ou la montagne – autour était affreusement mouillée, parce que sa cape préférée était déchirée. Il torturait ce mangemort, donc. Parce que, aussi, il n’avait pas tué le petit. Le Mage Noir se dressa rageur et intensifia encore le Doloris. Le mangemort hurla si fort que sa gorge se brisa. Il continua à souffrir en silence. Deux semaines que Potter grelottait dans l’immense et sombre salle du trône. Voldemort n’y entrait même plus. C’était la raison de ce nouveau trône en quelque sorte, enfin, de l’occupation de ces nouveaux quartiers du manoir : il ne voulait plus mettre les pieds dans cette salle tant qu’il y aurait ce gosse. Tout cela l’énervait au plus haut point. Il avait confié à Bellatrix la charge d’y entrer à sa place. Pire que de ne pas oser lui lancer le sortilège de mort, ne pas oser le laisser dépérir… pourquoi ? Ç’aurait été si simple, laisser un enfant mourir de faim… Le mangemort poussa un râle d’agonie et avant que son maître n’ait eu le temps de lever le sort, il était mort. Voldemort poussa un soupir d’exaspération. Tout allait de travers ! Ce n’était pas normal que tout aille de travers dans Son manoir. -Bellatrix, appela La voix. Cesse de nourrir Potter. Bloque la porte de la Salle du trône et fais en sorte qu’on oublie qu’elle existe. -Bien Maître. Si simple… Il suffisait de le dire, de le dire à haute voix, et c’était tout… L’insupportable mioche serait mort d’ici quelques jours. Quel âge avait-il ? Deux ans ? Un peu moins sans doute… déjà faible… Il serait une affaire réglée dans trois, quatre jours au plus. Un poids libéré des épaules, Voldemort se retira dans ses appartements. Cinquante-huit heures passèrent, et le Seigneur des Ténèbres s’éveilla au milieu de la nuit. Des petits sanglots et des reniflements – malgré le lourd panneau de bois de la Salle où Potter était enfermé, malgré les longs corridors qui séparaient sa prison de la chambre de Voldemort, malgré le vent qui soufflait doucement et aurait dû emporter loin de Ses oreilles les pleurs de l’enfant – réveillèrent le Maître. Il se leva, parcourut le chemin d’un pas rapide et ouvrit d’un geste sec la porte de la Salle du trône. Son regard lançait des éclairs et il était plus déterminé que jamais à tuer l’insolent. Le petit s’arrêta aussitôt de couiner. Il s’approcha, tout reniflant, ses grands yeux verts levés vers le visage de son geôlier encore et toujours à demi dissimulés par les ombres, agrippa de ses petites mains les robes noires et enfouit sa tête entre les genoux du Lord noir. Celui-ci resta immobile, droit comme un i. Au bout d’un moment le petit releva son visage plein de morve et adressa un regard incroyable à Voldemort. Un regard mouillé qui disait : ‘Dis, le grand, j’ai faim’. Le mage noir resta de marbre. ‘Dis, le grand, j’ai faim’ ‘Dis, j’ai faim’ ‘J’ai faim’ -‘ato ? Voldemort tomba des nues. Un regard angélique. -T’as gâto ? Voldemort re-tomba des nues. Il alluma d’un geste les torches au mur. Marcha au travers de la pièce et leva toutes les condamnations de Bellatrix sur les portes, les passages secrets. Avança jusqu’au trône. D’un murmure glacé, appela le gamin. Qui grimpa sur ses genoux. Qui demanda à nouveau un gâteau parce que les enfants ne se laissent pas mourir de faim, et parce que celui-ci n’aimait pas qu’on ne le prive de la nourriture qu’il quémandait. Voldemort lui donna ce qu’il réclamait. L’enfant le gratifia d’un sourire lumineux. Et se glissa contre lui. Et se… Glissa. Contre. Lui. Quelque chose de chaud vient se lover encore entre les tissus noirs et fit regonfler sa poitrine. Petite main sur cœur de glace, demande asile. °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° Voilààààà. Ca vous a plu? Je vais ouvrir un sujet "commentaires"
Dernière édition par le Jeu 2 Nov - 20:32, édité 1 fois | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
Nombre de messages : 297 Age : 34 Localisation : Tours, France métropolitaine Date d'inscription : 17/10/2006
| Sujet: Re: Petit Jeu 2 Nov - 16:36 | |
| Chapitre 2 (l'extrait de chanson du début est dérivé de celle de Pirates des Caraïbes 1, vous savez quand ils dansent sur la plage, bourrés, autour du feu...) °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° Dix mois avaient passé. Harry revenait des sous-sols en trottinant. - On rançonne, on tue, on pille, on vole Faîte moi boire mes braves, yo-ho !
On kidnappe, on ravage ; si on donne notre parole - Il faut pas la croire ! C’est nous les mangemorts, les pirates, les truands ! Yo-ho !
Yo-ho, Yo-ho ! Nous sommes des canailles, des veinards…La voix claire du petit garçon brun résonnait de façon sinistrement joyeuse dans ce couloir sombre et froid, où la silhouette sautillante d’un enfant d’environ trois ans ne surprenait pourtant plus personne. Un homme cagoulé de noir passa tranquillement, jetant à peine un regard au gamin. -…de mauvais garçons…Harry ne comprenait pas toutes les paroles, mais saisissait le sens général (quand il y en avait un) de ce qu’il chantait. Il était vrai que quand on héritait son répertoire des beuveries de mangemorts il ne fallait pas s’attendre à de la haute littérature. Harry parvint à la petite porte menant au maître des lieux. - Yo-ho, yo-ho ! Une vie de mangemort pour moi! conclut-il en baissant le ton. Du haut de son siège de marbre, Lord Voldemort écoutait d’un air lassé un quelconque serviteur lui rendre compte de la dernière entreprise des mangemorts. -…parvenu à récupérer la majorité des stocks de la boutique du Chemin de Traverse, Maître. Les autres fournisseurs ont été détruits, les vendeurs tués et… -La majorité ? demanda un murmure glacé. -… Les Aurors sont arrivés avant que nous n’ayons pu tout voler et… ‘Boum’ Le Maître tourna la tête vers le bruit tandis que son fidèle baissait les yeux, piteux. Voldemort aperçut l’intrus. Il observa un moment Harry, tombé, se tortiller dans ses robes dans l’encadrement de la porte, puis leva négligemment sa baguette. Un rayon neigeux vola jusqu’à la boule de vêtements, sembla y remettre de l’ordre et un garçon d’environ trois ans émergea bientôt, le souffle court et un sourire contrit marquant ses traits. Ses nombreuses robes, capes et autres couches de vêtements noirs pesaient au moins aussi lourd que lui. -J’ai tombé… dit-il en jetant un œil à l’autre homme qui se tenait lui, debout. Et il rejoignit le centre de la pièce avec un regard un peu fasciné pour le trône, au pied duquel il s’assit sagement. -Continue, Lucius. Harry soupira bruyamment et attrapa ses pieds pour se mettre en position de tailleur. Les mangemorts avaient une attitude assez étrange avec lui, si tant était qu’on pouvait qualifier d’étrange l’attitude d’un mangemort sans faire d’affreux pléonasme. Ceux-ci le regardaient tantôt avec aversion, tantôt avec une sorte de respect, mais le plus souvent d’un air intrigué teinté de jalousie. Le Maître avait accueillit un enfant au manoir – le fils Potter qui plus était – il y aurait bientôt un an de ça et aucune déclaration n’ayant été faite à son sujet – comme quoi il serait utile plus tard, comme quoi c’était un otage, un héritier – les serviteurs du mage noir ne savaient absolument pas à quoi s’en tenir. Les plus fins d’entre eux avançaient que leur maître ne savait simplement pas lui-même les raisons de la présence du môme ici, mais ne l’auraient formulé à aucun prix devant leur Seigneur, dussent-ils tous subir l’endoloris durant une heure. En somme, c’était sous une bonne dose de regards septiques qu’Harry faisait généralement son entrée dans la Salle du trône, du moins si des mangemorts étaient présents. Précisons également qu’il n’était pas non plus tout à fait ce qu’on peut appeler un gamin banal. Harry Potter, outre le simple fait de porter ce nom et celui de vivre au quartier général du plus grand mage noir des temps modernes, à trois ans, parlait déjà comme d’autres à six, savait manier la baguette et sans toute fois participer à leur préparation, reconnaître à l’odeur nombre de potions. Un inquiétant concentré d’intelligence ? Non, il avait somme toute des capacités moyennes, seules les conditions dans lesquelles on avait ici commencé à l’élever permettaient d’expliquer ces particularités. En effet dans un milieu où les effusions affectives et les babillages sont – pas officiellement bien sûr – qui pouvaient prévoir l’arrivée d’un marmot de cet âge au sein des mangemorts ? – prohibés, l’enfant s’était bien vite vu dans l’obligation, pour communiquer, d’apprendre à parler. Ses brefs cours de sortilèges lui étaient prodigués entre deux attaques par le Lord Noir lui-même et du reste, l’enfant passait une bonne partie de son temps à imiter les sorts des plus grands. Quant aux potions ma foi, personne n’avait vraiment cherché l’origine de son aptitude à les différencier par leur parfum si aisément, mais l’on supposait qu’il avait pris pour habitude d’errer dans le laboratoire des sous-sols. Errer. Que ce mot prenait tout son sens quand il s’agissait de définir les occupations de l’enfant ! Il passait en effet son temps à traîner d’un endroit à l’autre dans le manoir – qui on en conviendra, n’avait pas été emménagé à la base comme une salle de jeu pour bambins. Harry ne s’ennuyait jamais, c’était là tout le mystère, mais aujourd’hui, installé silencieusement au pied du trône à écouter cet imbécile raconter une histoire de cambriolage dont le sens lui échappait complètement, il s’embêtait ferme. Aussi il se remit à chantonner. -Harry où as-tu appris ça ? Le garçon releva ses grands yeux verts vers le visage blafard du Maître. -C’est Avery qui chante ça. -Avery t’apprend des chants ? -Non, j’a entendi. -Luccciusss, tu ne trouves pas… étrange qu’il parle encore aussi mal alors qu’il peut chanter au mot près vos beugleries d’ivrognes ? Le mangemort tiqua. S’inclina humblement. -Je pense Maître, qu’il se souvient seulement des sons et pas des mots. Le mage noir resta songeur un moment puis congédia Malfoy. Cet enfant était étrange. Et très intéressant. Voldemort se demanda vaguement ce qu’il pourrait en faire et se dit encore une fois qu’il avait tout le temps d’y penser. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° -Maître ? appela une voix claire. Le Lord Noir se détourna un instant de son l’entretient, mécontent. Harry s’approcha timidement du trône en voyant cet état de fait. Peut-être n’était-ce finalement pas le moment de faire une réclamation…? Voldemort se pencha un peu vers lui et se désigna posément de ses longs doigts fins. -Lord Voldemort. Harry cligna des yeux sans comprendre. Le mage recommença. Il posa le doigt sur la poitrine du garçon et dit « Harry ». Puis il fit de même pour lui et répéta : « Lord Voldemort ». L’enfant saisit. Lord Voldemort était son nom ? Diable ça allait juste être horriblement compliqué à prononcer. -Lordho’dorh ? Le Lord hocha imperceptiblement la tête, satisfait sur le principe, puis retourna à son entretient d’un air désintéressé. Harry décidé d’aller quérir quelqu’un d’autre pour son problème : on lui avait fermé au nez la porte du labo, il lui fallait quelqu’un intercédant en sa faveur et Lordholdemor ne semblait pas d’humeur. Il grogna en s’éloignant : personne dans ce manoir ne s’occuperait de ça pour lui. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° - Hello mister Death-Eater I came visit you last time You told me in a whisper If nobody’s there to listen, I can say it to the walls… Then Wall, do you want to know a secret?Pay attention –it’s Mine : Bellatrix n’aimait pas les enfants. Ça braille et il faut les en empêcher, il n’y a rien de plus usant pour les nerfs. Bellatrix détestait les enfants. Harry ne faisait rien qui puisse éventuellement déplaire au Maître ; c’est à dire qu’il ne criait jamais sans être très en colère et avoir une bonne raison de l’être, il ne faisait jamais de caprice, ne pleurait jamais et s’arrangeait pour ne jamais déranger personne. Un enfant parfait pour Bellatrix. Sans doute la raison pour laquelle elle le haïssait : il était l’idéalisation de cette descendance qu’elle n’avait pas engendrée et n’engendrerait plus. Elle stoppa net devant l’encadrement de la pièce où chantait le petit. Quel âge avait-il à présent ? Quatre ans ? Il chantonnait, agenouillé contre la tapisserie effilochée des anciens appartements de Snape, l’oreille collée contre le mur dans une attitude révérencieuse. -Tu peux pas te taire ?! Harry releva brusquement la tête. -C’est ma chambre ! lança-t-il halluciné. -Le Château du Seigneur des Ténèbres n’est pas un endroits pour chanter ! piailla la voix hystérique de la femme. -Ça ne le dérange pas que je chante, répondit Harry d’un air doux. Bellatrix tourna les talons en fulminant, décidée à aller calmer sa furie ailleurs. Pourquoi le Seigneur des Ténèbres ne s’énervait-il pas, lui aussi, de ce gosse insupportable ? Harry observa un peu surpris la tueuse partir précipitamment, puis haussa les épaules et retourna à ses occupations. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Un homme en noir marcha jusqu’aux quartiers du Dark Lord. Les dépassa, et ralentit inconsciemment l’allure. Ici commençaient ceux du petit, le petit dont Lucius lui avait parlé, celui que le Maître semblait estimer. L’homme était très curieux à propos de cet enfant. Le fils des Potter. Que faisait-il ici, en fin de compte ? Il ne le saurait que quand il l’aurait vu, et quand il aurait vu l’attitude du Maître en sa présence. Car l’homme qui marchait ce jour-là le long des couloirs se vantait de toujours saisir l’infime regard, l’imperceptible mouvement de la part de Lord Voldemort qui indiquait ce qui allait suivre. Un Doloris, par exemple. C’était très utile. Et cela lui permettrait de deviner l’avenir que Lord Voldemort réservait au gamin. -Ecoute. Les premières notes maladroites d’un morceau de piano se firent entendre. L’homme tendit l’oreille de l’autre coté de la porte, immobile. Puis une voix claire de jeune garçon commença à chanter sur un air léger quelque chose qui parlait de sang et de tueries sauvages. Le contraste était effrayant, l’homme écarquilla les yeux. -Ça te plaît ? Un ton joyeux et innocent. A qui s’adressait-il ? -Joue-moi autre chose. Dans le couloir, l’homme en resta estomaqué. Il avait terriblement envie de jeter un œil à la scène. L’enfant jouait-il du piano sur les genoux du Maître ? Et depuis quand y avait-il un piano en service dans le château ? Un nouvel air, simple, s’amorça. Il n’y avait pas de paroles mais il respirait la gaîté. Puis l’enfant enchaîna sur un autre, et un autre, jusqu’à ce qu’à travers la porte on entende une courte cacophonie, du genre de celle que créent les touches d’un piano quand on appuie dessus n’importe comment. Il y eut un rire cristallin qui donnait envie de sourire et : -Tu sais, je lis dans les pensées. -…Dans les pensées de qui lis-tu ? -Je sais pas, un peu tout le monde ? -Dis-moi, qu’est-ce que je pense ? -Heu ! Il y eut un grand silence. -J’arrive pas. -C’est normal, je t’ai bloqué. -Pourquoi ? -… Pour te montrer que je peux te bloquer. -…Ah… Le premier air reprit sous les doigts de l’enfant. Puis il stoppa brusquement. -Chante avec moi ! L’homme dans le couloir faillit tomber à la renverse, et supposa que son Maître aussi. Il l’entendit d’ailleurs répondre ‘non’ et, un peu soulagé, complètement chamboulé et encore d’avantage pressé de voir ce garçon, il quitta les lieux, décidant que c’était assez pour aujourd’hui. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Deux jours plus tard, Harry se tenait debout à droite du trône de Lord Voldemort, jaugeant de ses cent-dix centimètres le mangemort qui se relevait devant eux. -Harry je te présente Severus. L’homme jeta à l’enfant un regard d’un noir profond, indéchiffrable. Alors, c’était donc ça, le fameux gosse ? Harry cilla sous le regard de Severus. L’enfant restait impassible. Habituellement, les mangemorts ne l’aimaient pas particulièrement. Habituellement, ils se contentaient d’un petit signe de tête respectueux, parce que leur Maître était présent, ou d’une ignorance royale, parce qu’Il ne l’était pas. Habituellement aussi, on ne lui présentait pas officiellement les serviteurs de Lord Voldemort. Cet homme était-il important ? -Severus est mon Maître des potions. Un gars qui travaille dans le labo ? Chic, chic, chic ! applaudit intérieurement Harry, tout en restant extérieurement indifférent. -Il était occupé à Poudlard et ailleurs ces derniers temps. Severus vit au regard du fils des Potter qu’il ne connaissait pas Poudlard. -Il va s’occuper de toi. - S’occuper de moi ?Le garçon s’approcha du trône et tira sur la manche du mage noir pour lui chuchoter quelque chose à l’oreille. Lord Voldemort lui répondit de la même façon, et Severus serait tomber à genoux s’il avait sentit dans son cou le souffle glacé du tueur mais l’enfant ne broncha pas. Il revint simplement à sa place d’un air sombre. Il leva le menton vers le mangemort, essayant de le percer à jour. Mais Severus avait trente ans de maîtrise de soi derrière lui, ainsi qu’un certain don pour l’occlumancie aussi les légères tentatives d’intrusion de Harry restèrent elles vaines. L’enfant ne parvenait pas à se faire une opinion de cet homme. On était loin de Lucius ou Bellatrix, débordants de miel et d’arrogance. Lui était simplement sombre, droit, attendant les ordres. Peut-être pour ça, parce qu’il était différent des autres, Harry décida qu’il avait un petit point de plus dans son estime. -Severus : voici Harry. Mon héritier. Le mangemort accusa le coup que prenait la génération suivante. -Harry : voici Severus. Mon plus fidèle serviteur. A ces mots Harry fit à Severus son premier vrai sourire. °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° °°° Vilà. Le chapitre 3 arrivera dans le courant de Novembre ^^ Plein de bisous à tous, Lupiot Ah, le lien pour les commentaires http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=984 | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
Nombre de messages : 297 Age : 34 Localisation : Tours, France métropolitaine Date d'inscription : 17/10/2006
| Sujet: Re: Petit Lun 20 Nov - 3:47 | |
| Note : comme mon chapitre est (selon le forum ) "trop long" je le coupe en 2. Donc la voici la voilà, la partie 1 du chapitre 3 (qui étant après véréification, elle-même trop longue, est dispatchée en deux messages ). Enjoy it ! Chapitre 3 -On transplane ! indiqua Lucius. -Avery garde ta baguette dans un périmètre de vingt centimètres autour de ton corps s’il te plaît. -On transplane j’ai dit ! -Un problème Lucius ? -Nan parce que la dernière fois il a faillit me crever un œil… -Ah c’était lui ? J’ai sentit un truc dans le cul aussi… -Vous êtes cons. -Hey, Avery, t’… -On TRANSPLANE ! -Hou-hou t’énerve pas ma folle, on y va. Les mangemorts vont et viennent. Ils partent d’humeurs diverses et rentrent d’humeurs diverses. Souvent, ils reviennent pleins de sang. Parfois ils ramènent des prisonniers. Et toujours, à la fin, il y a une fête. -…POUR MA POMMEUH, MA POMMEUH, MA POMMEUH ! POUR MA POMME, PAS POUR LA TIENNE ! -hips -Enveuoyez le BeauDeuil ! -Le Bour-gueil -La boeuteille, kôa. Mé dites ? Le petit devrait pas aller se coucher ? -Ki -hips ? -Luilà… Bah oùkilé ?… Oh non les gars on va encore se faire démonter par le Maître… -On s’en fout c’est toi kilavu le dernier, c’est pour ta pomme. -POUR SA POMMEUH, SA POMMEUH, SA POMMEUH… °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° -Qu’est-ce que j’obtiens quand j’ajoute une pierre de lune dans une potion de sommeil ? -Un poison Fais-Dodo-Pour-Toujours sans changer ni l’odeur ni le goût ni la consistance de la potion. -Oui et quel est le nom de ce poison ? -J’arrive jamais à me souveniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir… -La goutte lunaire de Mandlevskaïev. -La goutte lunaire de Mandlevskaïev, répéta Harry en hochant la tête. -Si tu réussis l’exercice suivant, nous irons au laboratoire demain. Harry ouvrit la bouche béatement, trop heureux. -Je t’apprendrai à faire une potion de sommeil, continua Severus en rangeant le livre de théorie qu’il avait trouvé pour l’enfant. - Trop bien ! -Je t’ai dit que tu devais réussir l’exercice suivant. Severus marcha jusqu’à un petit cagibi, qui s’ouvrit en grinçant. Il revint avec une cage contenant un hérisson et vit Harry se rembrunir. Le petit bloquait sur le Doloris, mais le Maître avait insisté pour qu’il le maîtrise. L’homme savait qu’ils n’iraient pas au laboratoire demain. Il espérait seulement que la motivation entraînerait des progrès du côté du sortilège impardonnable. -Un hérisson, constata l’enfant d’un ton plat. -Ils bougent moins que les chats, expliqua Severus en déposant l’animal à terre. Commençons. -… -Harry il f… -Vous savez le faire, vous, non ? Severus arqua un sourcil. Le jour où les mangemorts ne jetteront plus de Doloris, Lord Voldemort distribuera des barbe-à-papa. -Bien sûr. -Vous pouvez me montrer encore, s’il vous plaît ? Severus s’exécuta. Pendant que l’animal se tortillait il observa en coin l’attitude du gamin. Absolument pas choqué ni révulsé. Mais pourquoi donc bloquait-il, dans ce cas ? La baguette se releva. Il y eut un petit silence. Puis Harry fronça les sourcils, ayant l’air de réfléchir. Severus attendit patiemment qu’il veuille bien lui faire part de son dilemme. Le gamin avait l’air d’avoir du mal à l’exprimer. -Pourquoi tu n’y arrives pas Harry ? Tu sais bien que le Seigneur des Ténèbres veut que… -Oui, oui… Il fit une pause. -A quoi ça sert ? Severus se raidit. -A quoi ça sert, de lancer un Doloris sur un hérisson ? Pour la première fois de sa vie, l’homme fut un instant incapable de trouver une réponse. Puis il se reprit. -C’est simplement plus facile que de le lancer à un homme. Il vaut mieux que tu commences par là. -Et…sur les hommes ? -C’est très utile pour faire parler les prisonniers, par exemple. Le Maître s’en sert aussi pour punir. -D’accord. L’enfant se tourna vers le hérisson. Hésita. -Il faut que j’imagine que je dois faire parler un hérisson. C’est difficile, vous savez. Je pourrais pas plutôt avoir un homme ? God. Très bien. -J’en parlerai au Maître dès qu’il sera rentrée, dit Severus d’un ton froid. En quittant Harry il se sentit incroyablement las. Six ans. Il n’avait que six ans. Un instant Severus avait cru que l’enfant remettait en question l’idée de torture, mais pas du tout. Il voulait simplement une raison. A présent, il ne doutait plus qu’Harry saurait lancer un Doloris. Sur un homme. Severus sentit un drôle de sentiment le prendre à la gorge. Six ans. Il faudrait qu’il fasse gaffe à ses fesses dans l’avenir. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Une multitude de « Crack » se fit entendre. -Avery la prochaine fois tu laisses ta baguette ici. -Ah-ah. -Il y a des blessés ? -A part toi Lucius, personne. -Avery, définitivement, ferme-la. -… -Moi je suis touché dans le dos… -Cet Auror m’a salement amoché le bras… -Je me suis pris un Museleur en pleine face… -Moi j’ai reçu un vilain truc dans les côtes… -Et moi j’ai mal à l’œil… -Ça explique-toi avec Avery. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Severus releva à peine lorsque la porte du laboratoire s’entrouvrit. Les cachots avaient souvent la visite de Harry. Il continua sa préparation. L’enfant s’approcha silencieusement, s’accouda au plan de travail et observa la Maître des potions travailler toute la matinée. Parfois, il fermait les yeux et respirait doucement ce qui se dégageaient des bocaux, des chaudrons… Severus se lava les mains, les essuya avec application, rangea les ingrédients inutilisés et s’apprêta à sortir. Il s’arrêta sur la pas de la porte. Harry était toujours là. Oh, il pouvait rester après tout ; il faisait ce qu’il voulait, il était l’héritier de Lord Voldemort. Severus éteignit les bougies. Les ralluma. La petite silhouette n’avait pas bougé. Intrigué, le mangemort s’approcha, sentant le coup fourré – Harry était du genre joyeux, donc un peu blagueur. Non. Il dormait. Severus secoua la tête, un début de sourire se profilant sur ses lèvres. Il attrapa délicatement le futur mage noir et alla le déposer sur le canapé en cuir de ses appartements, avant d’aller se fumer une cigarette. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Voldemort se leva. -Mangemorts ! déclara-t-il en embrassant d’un regard l’assemblée de ses fidèles. Le silence était lourd et l’atmosphère glacée. -Cette petite réunion a pour but… de mettre ccccccertaines choses au point. Quelques mangemorts tremblèrent dans la salle. Une petite silhouette se tenait debout à côté du trône, en observatrice. Le Seigneur des Ténèbres murmura de sa voix gelée qu’il n’était pas satisfait du cours qu’avait pris une attaque. Certains de ses serviteurs y étaient morts, cela signifiait soit qu’il n’étaient pas assez entraînés, soit qu’il n’avaient pas fait de leur mieux durant cette attaque. Soit les deux. Voldemort sourit cruellement. Un nom résonna de façon apocalyptique. Tous ses compagnons restèrent de marbre tandis que le concerné s’avançait d’un pas tremblant au milieu du demi-cercle de silhouettes noires ; n’espérant plus que pour eux. Ne pas être les prochains. L’homme appelé tomba à genoux à deux mètres du Seigneur des Ténèbres et rampa en tremblant jusqu’à ses chaussures, où il se mit fiévreusement à embrasser le bas de Ses robes. A côté du trône, le cœur d’un petit garçon se souleva brusquement et dut être contenu violemment pour ne pas se répandre en vomi sur les dalles. -Sssssssssais-tu pourquoi j’ai appelé ton nom, Ecknar ? -…Je…je…Je ne vous ai pas satisfait, mon Maître, dit le mangemort, la voix brisée. -Sssais-tu pourquoi ? demanda Voldemort d’un ton tranquille. -…n…non… -Voyez, mes fidèles mangemorts, appela le Seigneur des ténèbres en relevant la tête, ce serviteur a fait de son mieux, j’en sssuis sssûr, lors de la bataille au département des mystères. Il s’est bien battu, je l’ai vu. S’il n’avait pas eut à supporter l’incompétence de certains d’entre vous, il n’aurait pas échoué dans la tâche que je lui avait confiée, siffla Voldemort et le mangemort agenouillé trembla de plus belle. Ecknar, mon Ecknar… ce serait un tel gâchis de me séparer de toi… Harry veux-tu venir ici ? Surpris mais n’en laissant rien paraître, le garçon s’avança, jusqu’à se retrouver juste à côté de Lord Voldemort, en face de ce type répugnant. -Ecknar il t’es déjà arrivé de croiser ce garçon dans le château. Je ne me souviens plus exactement, quelle appellation lui as-tu donnée ? -… -Réponds comment l’as-tu appelé ? -… « H-Hey, le m-môme ! » -Ecknar qui est ce garçon ? -C’est… c’est Harry Potter. Il est votre héritier mon Maître. -Quand on me croise dans un couloir, on ne m’appelle pas « môme », n’est-ce pas ? susurra Voldemort. Harry, tue-le. Lord Voldemort retourna s’asseoir sur son trône et regarda le jeune garçon s’avancer sobrement sur sa proie. -Endoloris !Un cri déchira l’air et devint un long hurlement de douleur alors que Harry intensifiait le sortilège, la mâchoire crispée. Lord Voldemort lui avait dit de le tuer. Il n’avait pas précisé le moyen. Cet homme le dégoûtait au plus haut point, comment avait-il pu baiser Ses robes ? Le mangemort expira après de longues minutes de torture. Harry se tourna vers le trône. Le visage blafard du Seigneur des ténèbres s’éclaircit d’un petit sourire. Celui de l’enfant s’illumina et se fendit lui d’un sourire radieux. Severus sentit quelque chose se coincer dans sa gorge. Les punitions habituelles s’ensuivirent. Les mangemorts coupables d’avoir échoué ou d’avoir entravé la bonne marche des opérations dans le département des mystères subissaient le Doloris, plus ou moins longtemps. On ne s’habitue jamais au Doloris. Et aujourd’hui, les punitions étaient infligées par Harry. Harry. Severus admira le génie de Voldemort : un homme avait suffit pour que le message passe. Il fallait respecter Harry. Très bien. Mais en faisant faire à l’enfant ce qu’Il faisait lui-même d’habitude, Voldemort faisait d’une pierre deux coups : il intégrait dans les esprits l’idée que son héritier puisse le remplacer et surtout, il leur faisait prendre conscience de sa puissance. Savoir jeter plus que convenablement les impardonnables à seulement bientôt sept ans n’était pas anodin et forçait l’admiration et, Severus et Voldemort le savaient, la peur. Severus ne fut pas torturé. Il avait été irréprochable. Il était presque toujours irréprochable. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
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| | | Lupiot Elève de Troisième Année
Nombre de messages : 297 Age : 34 Localisation : Tours, France métropolitaine Date d'inscription : 17/10/2006
| Sujet: Re: Petit Lun 20 Nov - 3:48 | |
| (...suite) Les mangemorts donnaient à Harry du Monseigneur et saluaient bien bas. Le gosse s’en amusait. Seuls Severus, parce qu’il étaient une sorte d’instructeur, et bien sûr Voldemort, parce que c’était Voldemort, l’appelaient toujours Harry. -Et quand je fais cette clé, tu peux sortir en faisant… -Et si je fais comme ça avec le bras, vous pouvez pas faire la clé si ? -Tu peux sortir en faisant… -Je peux vous écraser les orteils. Avery m’a dit, y a cinq coups douloureux très pratiques à connaître : l’écrasage des orteils, le coup de genoux entre les jambes, le coup de coude sous le menton… -Tu peux sortir en faisant… -Des guilis ! Severus enseignait à Harry l’art du combat. Ce qui était très, très fatiguant. -Harry tu m’écoutes un peu ? -Mouih…mais il fait trop beau… ! -Et alors ? -Vous voulez pas aller vous battre dehors ? Severus accepta de mauvaise grâce et le gamin s’enfuit en courant, sauta par-dessus un vieux muret et alla se rouler dans l’herbe sauvage ensoleillée. On aurait dit n’importe quel gamin en vacances scolaires. Severus repartirait dans une semaine à Poudlard. Le gamin le lui avait dit la veille, il s’ennuierait un peu, après son départ. -Vous avez l’air bizarre.
Severus était appuyé contre le mur extérieur donnant sur une sorte de cour désaffectée, la nuit tombait. Il se tourna à demi, un début de sourire aux lèvres.
-Je repars dans quelques jours. -Oh. -Et je dois réussir à faire rentrer entre tes deux oreilles l’emploi de l’Imperium avant cette date. C’est pour ça, que j’ai l’air bizarre. -Aïe, dit l’enfant en riant, c’est pas gagné.
Il shoota dans un cailloux en commençant à chanter de sa voix claire le refrain de ce chant si troublant que Severus avait entendu pour la première fois accompagné d’un piano, il y a trois ans de cela. La voix s’éteignit dans le vent et Harry resta silencieux.
-C’est pas drôle quand vous êtes pas là.
Severus fut un peu surpris.
-Les autres, c’est que des mangemorts. -… -Vous c’est pas pareil, expliqua l’enfant. Les autres on peut pas parler avec eux.
Severus était un peu d’accord. Mais ce devait être pire pour un enfant qu’on appelait ‘Monseigneur’.
-Y a que avec vous et avec Lord Voldemort que je peux m’amuser. Je peux m’amuser tout seul aussi, mais c’est moins bien.
Lord Voldemort coulait tout seul dans la bouche du garçon. C’était tout naturel de s’amuser avec Lord Voldemort.
-Y a la mer près d’ici ?
Harry pouvait le surprendre à chaque mot qu’il prononçait.
-La mer ? -Oui, j’aimerais voir la mer. Y a la mer près d’ici ? -Pas vraiment. Le château est très isolé. Au fin-fond du pays. -Ah…
Nouveau silence. La nuit était tombée. Soudain, l’enfant parut se réjouir. Il montra de son doigt, au loin, la marque des Ténèbres qui apparaissait, point vert brillant, sans doute au-dessus d’une quelconque habitation.
-Il va bientôt rentrer ! dit Harry en s’élançant vers les appartements du Maître.Le matin, Harry avait été très attentif à propos de l’Imperium. Severus supposait que c’était pour faire plaisir au Maître, mais il savait aussi que c’était pour lui éviter d’être trop ‘puni’ avant de partir. Voldemort ne plaisantait pas avec les échéances : s’il voulait que son héritier apprennent le sort impardonnable avant le départ de Severus, Harry saurait lancer un Imperium avant cette date. Sinon, il faudrait s’attendre aux conséquences. Severus regarda sombrement le garçon guetter une quelconque bestiole dans les hautes herbes. Cette même boule qu’il n’y a pas longtemps vint lui bloquer la gorge. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° On était mi-septembre. Assis sur les genoux de Lord Voldemort, Harry parlait pour deux. De potions, de sortilèges, des chants d’Avery, de potions, de l’Imperium –il faisait des progrès fulgurants–, de Lord Voldemort sur un ton admiratif, doux et joyeux, de ce piano qu’il fallait accorder, de potions, du départ de Severus pour Poudlard et donc, de Poudlard. -C’est une école de Potions ? -Non, c’est l’école de sorcellerie que dirige Dumbledore, siffla le mage noir en crachant se dernier nom. -Ah, lui. Il y a beaucoup de monde là-bas ? ajouta Harry après une pause. -Tous les enfants sorciers d’Angleterre entre onze et dix-sept ans, fit un ton neutre. -Je vais y aller ? -Non. Je ne sais pas. -J’ai pas envie, si j’ai le choix. -Pourquoi ? souffla un murmure glacé. -… Je suis bien, ici. Je sais tout ce qu’il y a à savoir, enfin, je vais l’apprendre. Pas vrai ? -… -Tu crois que c’est bien, Poudlard ? demanda l’enfant. Voldemort se remémora les années qu’il y avait passé comme dans une seconde maison. Comme dans sa première vraie maison, rectifia-t-il. Un genre de rancœur s’instaura en lui. -C’est très bien. -Tu y as été ? demanda encore Harry avec une excitation enfantine. -Bien sûr. -Je veux y aller alors ! Voldemort doutait que la scolarité normale de son héritier ait jamais lieu mais n’en dit rien. -Montre moi tes progrès avec l’Imperium. Harry se leva. -Mais il n’y a personne. -Il y a moi. -OhEUH ! Harry jeta un coup d’œil par en dessous au mage noir. Devait-il… ? Si jamais il contrôlait l’esprit de Lord Voldemort, qu’est-ce que ça ferait ?… Harry se sentait honteux et refusait cette idée. Son esprit était à Lui… -…euh… Voldemort attendait. Harry n’arrivait pas à… à même envisager l’idée de lancer ‘ Impero’, comme ça, à… à lui quoi… il fallait… -Eh bien ? -Je… j’ai pas très envie. Harry baissa la tête en rougissant, les larmes lui montant aux yeux. Ce serait la première fois qu’il Le décevrait. Il ne voulait pas, il ne voulait pas, mais il ne pouvait pas… Son corps se contracta, attendant inconsciemment une punition. Il avait les mains moites et les yeux brûlants. Voldemort était très intelligent. L’arrivée de Harry dans sa vie avait changé beaucoup de choses et avait notamment largement agrandi, sinon créé, la case « rapports humains » dans son cerveau…malgré cela on n’efface pas en si peu de temps plus de quarante ans de cloître sentimental, aussi ne saisit-il pas quel était le problème d’Harry. Mais, il comprit qu’il y en avait un, et à peu près – de très loin – à quoi il se rapportait. -Harry ce n’est pas un Doloris que je te demande de me lancer. Simplement recevoir moi-même ton Imperium est la meilleure façon de l’évaluer. Et tu n’as absolument aucune chance de parvenir à commander à mon esprit. Harry tremblait. Il releva timidement ses yeux embués, vit flou, essuya ses larmes d’un revers de manche, renifla. -Aucune chance, ah tu crois ? Voldemort sourit. - Impero !Voldemort re-sourit. Absolument aucun besoin de forcer pour garder ses esprits, tandis que le petit s’escrimait en face à pénétrer sa barrière mentale. C’était mignon. Ce n’était pas mauvais. Le sort avait la puissance d’un sort jeté par un adulte – peu être pas très expérimenté mais un adulte quand même – et Harry insistait courageusement. Si l’ordre n’avait pas été « chante ! », le mage noir aurait même obéit, juste pour observer la réaction du garçon. Mais chanter manquait terriblement de crédibilité, d’ailleurs Voldemort était certain que Harry l’avait fait exprès. Le gamin arrêta finalement, en sueur. Il s’était donné à fond. Il s’assit –s’écroula – au sol. -… Lord Voldemort avait hésité entre ‘c’était pas mal’ et ‘tu pourrais faire mieux’ et finalement, il ne dit rien, se leva, attrapa Harry par les aisselles, le remit sur pieds et alla s’asseoir sur le siège du piano, un genre de petit banc en mousse. Là il contempla les touches en silence. Harry, la respiration un peu saccadée, le rejoignit, frôla les nombreuses touches blanches et dit dans un souffle : -Ça impressionne, hein ? Il s’assit à côté de l’homme en noir et resta rêveur quelques instants. Puis il posa ses petites mains fines au-dessus du clavier. -Fais pareil. De longs doigts blancs se déplièrent à côté des siens. Tous deux observèrent une milli-seconde les deux paires de mains côtes à côtes, si différentes. Celles d'Harry avaient encore les traces des rondeurs enfantines, les ombres de la pièces jouaient sur le léger bronzage de la peau, et les jointures étaient bien dessinées. Celles de Lord Voldemort étaient avant tout blanches et fines, et un peu osseuses, et précises. Harry appuya soudain sur une dizaine de notes à la fois, et les mains de Voldemort firent de même. Le bruit qui en résultat était musicalement inesthétique au possible et l’enfant éclata de rire. -Ça impressionne moins, maintenant, dit-il limpidement. Il replia ses jambes sous lui. -Bon. Pose ce doigt là, dit-il doucement en désignant une touche. Là aussi. Moi je fais ces deux-là à côté… tu vois, c’est joli hein ? chuchota-t-il sur un petit nuage. Puis regarde… On entamerait bientôt l’automne et la pièce respirait le printemps. £££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££ Fin de la première partie du chapitre 3 Pitit commentaire? (vouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii) --> http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=984 | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
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| Sujet: Re: Petit Mar 28 Nov - 21:10 | |
| Kikou ! Désolée je suis un tou ti peu en retard Donc, suite et fin du chapitre 3 ! (... qui est encore coupé en 2 parce que trop long, mais vous commencez à connaître le principe ^___^)Enjoy !°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Harry prenait pour la première fois son bain seul. La sauvage qui l’avait toujours lavé –sauf une ou deux fois quand il était petit où Bellatrix s’était occupée de lui – il en gardait de mauvais souvenirs– était morte la veille et en fin de compte ce n’était pas plus mal, il était assez grand maintenant. Il n’avait pas loin de sept ans et demi, que diable ! Harry attrapa une bouteille de shampoing et s’en versa une bonne dose sur la tête. -HIIIiiiIIIiiiIIIiiiIIIiiiIIIiiiIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Lucius, Crabbe et Nott, attablés non loin, sursautèrent, grillèrent leurs tympans, sentirent leurs cheveux se dresser derrière leurs oreilles et, la mâchoire crispée, tombèrent de leur chaise. Harry entendit un grand badaboum et quelque chose comme une porte qui saute, puis : - Monseigneur ! Que se passe-t-il ???! -Ça piiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiqueuh… bouhou… Harry se tenait debout, les paupières fermées très très fort, plein de mousse, les bras tendus dans le vite réclamant muettement une serviette, un gant, n’importe quoi, ce que Lucius lui donna précisément – n’importe quoi. Harry sentit qu’on lui passait une éponge sur les yeux et se laissa faire. -…merci. Lucius s’inclina. Il sortait quand… - ALERTE ! ALERTE ! Une attaque ! cria une voix qui passa en trombe dans le couloir. Tous dans le hall, passez par les côtés ! L’Ordre attaque !En un bond Lucius avait quitté la chambre, cagoulé et baguette en main, après avoir conseillé à Harry de rester à l’abris. Celui-ci resté la bouche ouverte recracha le shampoing qui s’y infiltrait. Reprenant ses esprit, il sauta hors de la baignoire, rattrapa sa glissade en s’agrippant au lavabo et ! se stabilisa. Waow. Il se dépêcha ensuite de s’habiller, furieux de ne pas connaître ce sort que Lucius avait utilisé, et lui aussi baguette en main, sortit de sa chambre à pas de loup. Shlouik ! Du sang gicla sur la robe de l’enfant. Un Auror venait d’avoir la tête coupée par un mangemort, à trente centimètres de la sienne. Harry écarquilla les yeux et ouvrit la bouche, un peu halluciné. L’immense Hall d’entrée était le théâtre d’une violente et sanglante bataille entre les forces d’Albus Dumbledore et du Ministère et les rangs de mangemorts. Respectivement cent quatre-vingt combattants et quarante. Puis, cent quatre-vingt contre soixante-dix. Puis contre cent cinquante. Puis contre trois cent. Les mangemorts arrivaient en renfort, appelés par la marque sur leur bras et se jetaient dans la bataille, bloquant le plus possible les forces ennemies dans le Hall. Moins elles se disperseraient mieux cela vaudrait. Tout se beau monde s’entretuait sauvagement, défendant farouchement une idéologie finalement largement reléguée au second plan. Ce n’était plus que tuer ou être tué, comme on dit. Harry lança un Avada Kedavra à un homme qui s’apprêtait à jeter un sort à un mangemort. L’homme s’écroula surpris. L’enfant resta immobile à contempler son corps, alors qu’autour de lui des tas de gens couraient et des sorts fusaient en tous sens. Soudain des bras l’agrippèrent à la taille et le soulevèrent. Harry se débattit, paniqué. -Chut, Monseigneur, lui intima une voix fébrile. -Goyle ? -Oui Monseigneur. Les bras puissant l’emmenaient hors du champ de bataille. -Le Maître veut que vous restiez à l’écart pour que personne ne vous voit, dit le mangemort en déposant le garçon à terre. Il s’inclina maladroitement. -Je vais où ? -Il faut vous cacher. Goyle repartit et Harry l’aperçut se jeter sur une femme en robe bordeaux. Il fit la grimace –condoléances pour la pauvre femme qui se prenait ce poids sur le dos. Que devait-il faire ? Se cacher… Harry détourna son regard de la bataille d’un air tristounet et s’éloigna en traînant des pieds. Calé entre la bibliothèque et les volets de Lord Voldemort, le garçon changea de position sur le rebord de la fenêtre. Il avait une vue imprenable sur la campagne environnante. Elle était moche. En plus le ciel était gris-blanc-pas-beau. Harry tendit l’oreille. C’était bientôt fini en bas, les bruits se calmaient ; les attaquants devaient être en train de transplaner par petits groupes, assaillis par la supériorité numérique des mangemorts, qui en plus de cela se trouvaient en terrain connu, donc plus organisés. Harry soupira. Il en avait marre, et son postérieur commençait à le faire souffrir du temps qu’il avait passé sur de la pierre froide. Il s’apprêtait à se lever pour se dégourdir un peu quand il entendit une cavalcade dans le couloir. Des gens de Dumbledore seraient parvenus à lancer une échappée dans le château ? -Faut… sortir… d’ici ! fit une voix essoufflée. On peut pas…transplaner…ici. -Ils arrivent ! -M…merde ! -Tout droit, la fenêtre ! -T’es…malade ? Y a… trente mètres ! -Ici alors ! La porte s’ouvrit brusquement et se referma aussitôt sur deux respirations essoufflées. Harry sauta hors de la cachette pour se retrouver face à trois hommes, un très vieux, un moins vieux et un très jeune. Tous le regardèrent avec des yeux ronds comme des soucoupes. Ils ne s’attendaient certainement pas à tomber sur un gamin de sept ans dans le château de Voldemort. Brun, les traits fins, les yeux verts et les cheveux en bataille, une expression sombre sur son visage et surtout, une baguette naturellement calée dans le creux de sa main, le long de son corps. L’homme entre deux âges s’approcha de lui d’un air intrigué. -Qu’est-ce que tu fais ici, petit ? demanda-t-il de sa voix rauque. Harry ne répondit pas, se contentant de lui jeter un regard dur. Il ne bougea pas et l’homme s’approcha encore. -Qui es-tu ? Comment tu t’appelles ? Slak. L’homme eut la tête coupée. Harry avait tenté ce sort qui l’avait éclaboussé quelques heures auparavant. Ça allait très vite, de couper une tête. L’instant d’avant, elle y était encore, interrogative, sûre d’elle. L’instant d’après elle n’y était plus. Entre les deux, un sort. Un peu troublé Harry resta la baguette en l’air. -Je…Je suis Harry. Hello ? Les deux survivants hurlèrent tels des fous, le jeunot plaçant instinctivement les mains autour de son propre cou. Un instant le garçon crut que le vieux allait l’étriper et tendit encore sa baguette mais le plus jeune avait attrapé le bras de son compagnon et s’enfuit en courant, pâle comme la mort en hurlant par intermittence. | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
Nombre de messages : 297 Age : 34 Localisation : Tours, France métropolitaine Date d'inscription : 17/10/2006
| Sujet: Re: Petit Mar 28 Nov - 21:13 | |
| °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Dumbledore se leva et les vives conversations s’estompèrent peu à peu. Tous les visages se tournèrent ver lui. Il se racla la gorge. -Bien, cette réunion a seulement pour but de faire un petit bilan de la récente catastrophe, annonça-t-il tandis que tout le monde grimaçait. Alastor ? -D’abord, y aurait pas eu autant de dégâts si le ministère avait pas décidé de le jouer en solo. Tout le monde grogna et Maugrey continua. -Apparemment, ils ont, à force de recherches intensives, fini par découvrir ce que nous connaissions nous depuis bien longtemps, le lieu exact du château de Vous-Savez-Qui, en Albanie. Vous connaissez ces abrutis, ils ont décidé qu’ils avaient toutes les cartes en main et se sont lancé dans une opération commando. Il leur fallait au moins le désastre d’aujourd’hui pour prendre conscience du problème. -Mais pourquoi, comment nous sommes-nous retrouvés dans l’affaire si le ministère avait décidé d’attaquer seul ? demanda Remus. -Certains des Aurors sont avec nous. -Le ministre n’a évidemment malheureusement rien voulu entendre quand je lui ai posément exposé les dangers et l’inutilité de sa tentative. -Je ne sais même pas si ça valait la peine de gaspiller votre salive Albus. -Ça vaut toujours la peine… Les discussions reprenaient progressivement et on dut ramener le calme. -Bilan, grogna Maugrey. -Trois mangemorts capturés, dit une petite sorcière à l’air endormi. -Quatre tués, enchaîna son voisin d’un air revêche. -Et une demi-douzaine qui ont été identifiés mais qui nous ont échappé, conclut Tonks. -C’est peu. Ils savaient tous que c’était peu. L’entendre de vive voix était hautement déprimant. -Et de notre côté ? -Un mort et deux blessés graves. Sinon tout le monde se porte comme un charme. On peut pas en dire autant du côté du ministère, railla Maugrey. Les autres lui lancèrent des regards fatigués interrogatifs et désespérés. Auxquels il répondit d’un air sombre en annonçant une trentaine de morts et cinq hommes à Ste Mangouste. -Trente ???! Mais comment se sont-ils débrouillés ? -Comme des merdes, comme d’habitude. Là n’est pas le souci. Albus, je me suis permis d’inviter deux des survivants, qui ont vu des choses intéressantes. Je peux les faire entrer ? Dumbledore fit oui d’un geste de main et Remus alla chercher les deux hommes patientant derrière la porte. Les deux Aurors paressaient sur le point de tomber de fatigue – comme beaucoup des personnes présentes d’ailleurs. L’un était très vieux et semblaient usé par de nombreux combats, l’autre paraissait sortir de l’école et son visage enfantin et la peur qui se lisait dans ses yeux firent apparaître des plis soucieux sur les front des anciens combattants, amers et désolés que la guerre doive déjà durcir et blaser ses traits. -Qu’avez vous à dire ? interrogea Minerva McGonagall. -Nous avons vu un enfant, attaqua direct le plus vieux. Un gosse, dans le château. Un silence interrogatif s’ensuivit. ‘Et ? Et alors ?’ se lisait sur tous les visages. Un mélange d’indifférence et de vague surprise, on se demandait tout de même ce qu’un enfant pouvait bien faire dans un endroit pareil. Seuls Maugrey et Dumbledore semblaient attendre la suite avec un genre d’impatience. -Nous étions trois, au premier étage et on cherchait à sortir de ce merdier. On s’est retrouvé dans une salle – une chambre – et… et il était là. La voix du vieil homme avait tremblé sur les derniers mots. Il reprit difficilement sa respiration, ainsi que son compagnon qui n’avait pourtant rien dit et qui semblait sur le point de s’évanouir tant il arborait un air maladif. -On a tous trouvé ça un peu bizarre un gosse dans un endroit pareil, mais on avait un peu autre chose à penser à ce moment. Mais comme ça se calmait derrière, Murf s’est approché. Et il lui a dit : … qu’est-ce qu’il a dit ? - Qu’est-ce que tu fais ici petit ? Qui es-tu ? Comment tu t’appelles ? récita le jeune homme d’une voix blanche avant de replonger dans son état second. -Voilà c’est ça. Le gosse n’a pas bougé. Le vieil homme avala sa salive, les yeux dans le vague. Puis recommença, douloureusement. -Il devait avoir sept ou huit ans. Le vieil homme avait tellement l’air de souffrir de ce qu’il racontait que tout le monde était à présent pendu à ses lèvres. -Il lui a coupé la tête. Seul le petit cri de Tonks raisonna dans l’horrible silence qui s’ensuivit. -C-comment ça, demanda un homme avec un petit sourire en ayant l’air de ne rien comprendre, v-votre ami Murf a coupé la tête de l’enfant ou… ? Les deux Aurors, le vieux comme le plus jeune, lui jetèrent un regard froid qui fit geler sur place celui qui avait posé la question ainsi que ses deux voisins. Il y eut un silence, le temps que chacun prenne pleinement conscience de ce qui venait d’être dit. Puis tout le monde se regarda, autour de la table. -Ce… cet enfant peut-il être le fils d’un mangemort ? demanda la femme à l’air endormi. -Oui c’est possible, répondit un homme au visage dur sur un ton docte, plusieurs mangemorts ont des fils dans ces âges. Malfoy, Crabbe, Goyle… Nott… L’assemblée fut parcourue d’un frisson. -Ce n’est pas le fils d’un mangemort, intervint Dumbledore d’un ton sec et tout le monde se tourna brusquement vers lui. Tout le monde sauf Maugrey, Remus et McGonagall, qui se contentèrent de garder ce regard vitreux qu’ils avaient depuis la confession du vieil Auror. -D’abord, dit Dumbledore, le château de Voldemort n’est pas un jardin d’enfant et jamais personne n’y amènerait le sien, pas même un mangemort. De toute façon ça ne viendrait à l’idée de personne de risquer de courroucer Voldemort en le faisant. Remus se leva et s’adressa soudainement aux deux Aurors : -De quoi avait-il l’air ? -Brun. D’un enfant comme les autres. Il avait une baguette. Le loup-garou se tourna vers le vieux directeur de Poudlard avec un regard plein d’espoir. De toute façon l’Auror aurait pu répondre n’importe quoi, l’espoir montait à nouveau en lui. Dumbledore ferma les yeux un instant. - Je suis Harry. Il a dit ça, ajouta le plus jeune des Aurors. Remus explosa en un cri de joie, Maugrey grogna en tapant du point sur la table et McGonagall jeta un regard interrogateur à son supérieur. Dumbledore rouvrit les yeux d’un air fatigué. -Harry Potter est vivant, dit-il. Nous avons retrouvé Harry Potter. S’ensuivit un gigantesque capharnaüm comportant interrogations surexcitées et paniquées, cris de victoires ou de désespoirs et discussions partant dans tous les sens. -L’enfant de la prophétie… -Le seul à pouvoir vaincre Vous-Savez-Qui… -Il est vivant… -Qu’est-ce qu’il fait là-bas ? Pourquoi Il ne l’a pas tué ? -Est-ce que vous croyez que… ? -Il a tué cet homme… -Il faut l’enfermer… -Il faut le retrouver, et le remettre de notre côté… -Il faut le sortir de là… -Harry Potter… -Il est peut-être sous Imperium ? -…drogué ? -…coupé la tête… -…enfant monstrueux… -…enfant avant tout ! -Harry Potter… Les deux Aurors furent interrogés jusque dans les moindres détails de leur brève entrevue avec Harry. Dumbledore conclut qu’il leur fallait absolument sortir cet enfant de là au plus tôt, et le ré-éduquer. -Il a tué un homme, dit froidement le plus vieil Auror. De sang-froid. -Ce n’est qu’un enfant, il ne sait pas vraiment ce qu’il fait. -IL AVAIT PAS L’AIR, LA BAGUETTE A LA MAIN ! cria le jeunot. -Messieurs nous vous remercions, vos informations seront très utiles. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Le cercle de silhouettes noires s’écarta pour laisser passer le maître de cérémonie d’un pas sec. Voldemort jeta d’un geste négligeant sa cape maculée de sang dans les bras d’un serviteur empressé qui disparut et s’affala sur son trône dans une attitude d’extrême fatigue. Harry, debout à sa droite comme à son habitude, était très fatigué lui aussi, et déplora ne pas avoir de siège. En plus, sa baguette s’était brisée, il paraissait de très mauvaise humeur. -Mes fidèles serviteurs, commença le Mage Noir, l’attaque imprévue du ministère et de Dumbledore nous aura au moins démontré une chose. Ils ne peuvent rien contre nous, acheva-t-il avec un léger sourire. La salle éclata en hourras. Les mangemorts attendirent en dansant l’autorisation de Voldemort d’aller débaucher, et s’en furent sur un petit geste de la main de leur Maître, en hurlant victoire éternelle comme des déments. Harry resta seul avec Lucius et le Dark Lord. -Maître… -Hm ? -Je tenais à vous signaler que votre héritier à été découvert. Trois Aurors l’ont vu. -Il me sssemble que tu te trompe Luccciusss. Deux ssseulement était en état de témoigner, donc deux ssseulement l’ont vu, fit le tueur dans un sifflement amusé en jetant un coup d’œil fier au garçon qui regardait le serviteur blond d’un œil mauvais. Cependant… Tu as raison, il me faudra me méfier de ce que pourra indubitablement programmer l’esprit sénile de Dumbledore à ce sujet. Va. L’aristocrate s’inclina respectueusement, puis fit de même devant Harry. Alors qu’il allait relever la tête il la baissa à nouveau et dit humblement : -Monseigneur ? - Quoi ? fit l’enfant de toute sa hargne. -Monseigneur, vous avez de la mousse derrière l’oreille. Harry, sorti un peu précipitamment de son bain dans les circonstances de la bataille, était en fait encore trempé et plein de mousse. Véritablement amusé, Voldemort secoua la tête en voyant le garçon pester en s’essuyant partiellement avec son capuchon. -Ça te fais rire ? lui grincha Harry. Lucius s’éclipsa le plus discrètement possible. -Viens là. Harry s’approcha de Lord Voldemort, plus vraiment de mauvaise humeur, avec un sourire contrit. Le mage noir lui donna un coup de baguette et l’enfant fut sec. Le garçon se frotta le visage et gargouilla quelque chose en piquant du nez. -J’suis tout collant de savon… Il s’approcha encore de Lord Voldemort, grimpa et s’installa sur l’accoudoir puis regarda celui qui l’avait choisi comme héritier en fronçant des sourcils. La main de l’enfant se tendit vers le visage de son aîné et abaissa le capuchon noir qui le recouvrait toujours. Il posa timidement sa main sur les cheveux bruns du mage noir. Puis ses doigts se glissèrent entre les mèches et il les ébouriffa franchement. Après quoi le garçon abaissa sur sa propre tête la capuche de sa lourde cape noire et croisa les bras. -Regarde, dit Harry d’un ton très sérieux à Lord Voldemort resté de marbre. Maintenant c’est toi Harry et c’est moi Lord Voldemort. -… -Sauf qu’on a pas les yeux de la même couleur, admit l’enfant toujours très sérieusement. -T’es surtout un peu trop petit. Ils éclatèrent tous deux de rire. £££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££ Le chapitre 4 pointera son nez mi-décembre Bisous à tous Si vous avez des impressions à chaud c'est par là ! http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=984 | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
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| Sujet: Re: Petit Mer 13 Déc - 20:36 | |
| Unique Note : le gras italique c'est du fourchelang. Petit, chapitre 4 Enjoy it -Gloubi ? -Je vous serais reconnaissant de cesser de me donner cette ignoble appellation, cher et acariâtre ami.Harry pouffa. -Allez, dit-il, fais pas ta mauvaise tête et sors de ta cachette. -Tss… -Vu ! Harry s’élança dans les ombres de la cour, agréablement fraîche en cette journée d’accablante chaleur de fin septembre. Sur son passage il heurta de plein fouet le jeune Bartemius et lui jeta un ‘Excuses !’ volatile, courant à la poursuite de son Gloubi, tandis que derrière le nouveau favori de Lord Voldemort se retenait de piquer une crise de nerfs enfantine. Yiiiiiaaak ! Zzzen. Après tout, ce n’était que la soixante-douzième fois que l’Héritier le bousculait depuis le matin. -Croupton. -Malfoy ?! -Il y a une réunion, le Maître souhaite ta présence. Par ailleurs… je te suggère d’être très respectueux envers le jeune Seigneur. Bartemius renifla d’un air guère convaincu et ne vit pas le demi-sourire sadique que profilait son supérieur abhorré. En principe – en théorie – tous les mangemorts s’appelaient par leurs prénoms. Dans le cas contraire, c’est qu’il y avait une mésentente. …Bartemius n’était prénommé que par son Maître. De quoi situer tout de suite le personnage. Bartemius se fichait pas mal de ce qu’un môme de sept ans pouvait avoir à faire avec le plus grand des mages noires modernes. Son ineffaçable problème était sa dégoulinante jalousie à la simple idée que le Maître puisse faire d’avantage confiance à Harry qu’à lui. Le mangemort chassa ces idées de son esprit et se réjouit d’être convié à la petite réunion du Lord, ce qui voulait indubitablement dire qu’il faisait, ne l’a-t-on pas assez dit, partie des favoris. Les lèvres du fils Croupton s’incurvèrent en un mauvais sourire satisfait. -Qu’en penses-tu ? -De ce gars ? demanda Harry en quittant des yeux le mouvement hypnotique de la baguette de Voldemort tournoyant entre Ses longs doigts blancs. Mmh… il est à ton service depuis longtemps ? -Je l’ai marqué il y a deux ans, un peu avant sa sortie de Poudlard. C’est le fils du Ministre de la Justice. -Eh bien eh… je pense qu’il ne te décevra jamais. Il croit trop en toi…et en ce que tu fais… L’enfant parut sur le point d’ajouter quelque chose mais ne dit plus rien. Ce n’était pas la première fois qu’Harry donnait à la demande de Lord Voldemort, son avis d’héritier sur l’un de Ses hommes. Le Mage écoutait, attentif, et ne faisait jamais de commentaires. Pensait-il que l’avis de l’enfant ait une quelconque valeur ? Harry ne s’en souciait pas, il donnait simplement son point de vue aussi sincèrement que possible, et espérait par là satisfaire le Seigneur des Ténèbres. -Je ne l’avais pas vu, avant cet été. -Des missions à l’extérieur… répondit Voldemort d’un ton évasif. -…Personnellement, j’aime pas trop être près de lui. Il… m’agace. Le capuchon noir hocha imperceptiblement en signe de compréhension. -Mais c’est un bon élément. Il y eut un moment de silence tranquille avant que le tueur ne laisse glisser d’un ton plein de promesses les mots suivants : -Harry, tu as sept ans et demi. Je pense à t’emmener lors d’une attaque, avant ton prochain anniversaire… °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Harry sortit de la salle en se retenant de crier, chanter, faire la roue, euphorique comme jamais. Et fier, oui fier. -Gloubi ? -Ttsss…oui ? Harry s’accroupit prés du lézard, le visage radieux, et lui fit part des projets de Lord Voldemort. -Mmh… Et vous pensez être à la hauteur dans une telle situation, je présume ? -Sale bête. T’es jaloux voilà tout. Je t’emmènerai si tu veux. -A qui parles-tu ? Harry se retourna vivement. -C’est à ce lézard que tu parles ? fit Voldemort sur une tonalité indéfinissable. (Et comme Harry approuvait de la tête –‘Il s’appelle Gloubi’ –‘Ttsssss’) … … … Comprends-tu ce que je dis ? -… ? Bin oui. - ! … … … -Tu… I-Il y a un problème ? -Aucun. Je te laisse. J’ai des… recherches à faire. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Severus allongea le pas. Non pas qu’il fut spécialement pressé d’annoncer ce qu’il avait à annoncer à la personne à qui il devait l’annoncer, mais il longeait présentement le territoire de Treelawney et ne se sentait absolument pas dans l’état d’esprit adéquat pour se sortir d’une entrevue avec l’hystéro-mystificatrice sans avoir de sang sur les mains. Ce qui, justement, retirerait du crédit à ce qu’il annoncerait dans quelques minutes, et Severus n’avait jamais autant eu envie d’être cru. Disons que sa vie en dépendait, mais bon, pour ce que la valeur de la vie avait perdu ces derniers temps, était-ce encore une raison valable… -Le tigre est en toi.(1) Severus se dit vaguement qu’en cas de doute sur un désastre planétaire, on pouvait toujours aller trouver Dumbledore, et si le mot de passe pour accéder au bureau du Grand Manitou était aussi débile que celui d’aujourd’hui par exemple, l’espoir était permis. Tant que le vieux fou serait fou, le monde tournerait rond. L’optimisme à la Severus Snape. C’était dans ces rares instants de déprime que le maître des potions se sentait le plus désarmé.L’escalier mouvant le déposa finalement devant l’imposante porte de son supérieur. Severus inspira en fermant les yeux, se recomposa un visage impassible et frappa deux coups secs. Sa décision était très mûrement réfléchie.« La mer ? -Oui, j’aimerais voir la mer. » -Monsieur, j’aimerais vous parler. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
-I was dancing when I was twelve(A douze ans je dansais)Is it strange to dance so soon?(Est-ce que c’est normal de danser si tôt?) I danced myself right out the womb (Je suis né en dansant)Is it strange to dance so soon?(Est-ce que c’est normal de danser si tôt?) I was dancing when I was eight (A huit ans, je dansais) Is it strange to dance so late? (Est-ce que c’est normal de danser si tard?) -Monseigneur, le Maître vous attend. -Oui, dîtes lui que j’arrive, répondit Harry en lissant une dernière foi sa robe. I danced myself into the tomb (J’ai rejoint ma tombe en dansant) Is it strange to dance so soon? (Est-ce que c’est normal de danser si tôt ?) I danced myself into the tomb(J’ai rejoint ma tombe en dansant) (2) Harry entra dans la salle du trône et s’inclina devant le Seigneur des Ténèbres, avant de se tourner vers l’assistance qui s’agenouilla respectueusement. Il se dirigea ensuite vers son propre trône, à la droite de celui du terrifiant Maître des lieux. Ce dernier se leva et d’un mouvement ample de sa cape noire rétablit un silence de mort. S’ensuivit ensuite un discours ténébreux dont le jeune héritier but chaque mot avant d’en entendre enfin la délicieuse conclusion. -Aujourd’hui Harry nous accompagnera. (Le garçon affichait très dignement une magnifique banane) Ce n’est pas une attaque particulièrement dangereuse… la seule résistance qui devrait nous être opposée sera celle de moldus hurlant de peur. Les mangemorts éclatèrent de rires gras. -Maintenant Harry je voudrais que tu viennes me rejoindre, dit Voldemort avec un geste du bras. L’Héritier se leva. Le Lord lui avait parlé de cette cérémonie sans en préciser exactement les termes et il se sentait pris d’une indicible curiosité – accompagnée d’un peu d’excitation et d’angoisse. -Puisque tu commences à participer aux attaques, tu auras besoin, de la même manière que mes fidèles serviteurs, d’être averti de mes intentions. Les longs doigts fins saisirent délicatement le bras gauche du garçon, relevèrent la manche noire et glissèrent jusqu’à un endroit précis de l’avant-bras. -J’ai pensé à te marquer, commença la voix d’un ton caressant, cependant… (Le Seigneur noir se tourna vers l’assemblée encapuchonnée) Il me semble important de souligner que tu n’as pas le même statut que mes mangemorts. La manche de Harry retomba. Lord Voldemort leva son bras au ciel et prononça une incantation complexe dont Harry ignorait la signification de la première à la dernière syllabe – mais il s’agissait visiblement de magie noire, très noire. Une lumière noire – une lumière noire – apparu autour de la main du Dark Lord et s’étendit, terrible représentation du chaos, jusqu’à ce que le mage énonce une courte formule dans une langue affreuse. Le trou noir sembla alors se convulser, protester puis finalement ployer sous la puissance de l’invocation, avant de se stabiliser en une petite sphère sombre autour des doigts du Seigneur des Ténèbres. -Morsmordre. Il ne se passa tout d’abord rien. Lord Voldemort répéta le sortilège d’un ton menaçant. On attendit quelques secondes puis la sphère consentit à délivrer un minuscule éclair argenté. Avant de produire un gigantesque déferlement orageux dans la pièce, tel qu’Harry cru réellement sombrer dans le chaos. Un tourbillon noir semblait pulser violemment contre le Seigneur des Ténèbres, se gorgeant d’on ne sait quelle puissance apocalyptique tournoyante, prêt à dévaster peut-être le monde entier. Le jeune garçon ne se sentait pas fier et en même temps, fasciné… D’un coup tout disparu. La sphère menaçante avait été raspirée par son néant originel. L’assistance en avait froid dans le dos et se demandait bien quel était le sens de tout ceci.Le Lord souriait. Dans sa main toujours levée brillait la cause de l’éclair argenté. -Une boucle d’oreille, fabriquée par les démons majeurs de l’Autre Lieu, dit-il en présentant le bijou à Harry. Elle a entre autres les même fonctionnalités que la Marque. (3) Harry prit la boucle d’oreille entre ses doigts. Elle représentait la sinistre tête de mort à langue de serpent, souriant cruellement, que tous ici connaissaient bien. Elle brillait, semblant faite d’argent pur – ce que l’Héritier savait impossible car l’argent pur est bien trop mou pour en faire des bijoux sans le mélanger à d’autres métaux – mais après tout, si elle était fabriquée par des démons – et elle pulsait doucement contre la peau du jeune garçon. Elle devait contenir une quantité fabuleuse de puissances mauvaises. Vraiment puissantes. Vraiment mauvaises. -Merci. On aurait difficilement pu faire plus sincère. Harry enfila le bijou et abaissa son capuchon. Les mangemorts se couvrirent de leur cagoule. -Allons-y. °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° (1) Qui retrouvera le nom de la marque qui va avec ce slogan ? Dédicace spéciale du chapitre 5 au premier qui se manifeste.(2) Cosmic Dancer, de T-Rex, musique d'ouverture du film Billy Elliot (avec Jamie Bell)(3) Clin d'oeil (totalement gratuit XD) à la Trilogie de Bartiméus | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
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| Sujet: Re: Petit Mer 13 Déc - 20:45 | |
| °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° -Vous nous aviez dit qu’il ne participait jamais aux attaques ! -C’était vrai, répondit sèchement Severus. -Pourquoi devrions-nous croire la parole d’un mangemort ! cracha son interlocuteur. -Alastor ! Je vous remercie. Je vous demanderais de sortir maintenant.Le vieil Auror jeta un regard haineux à la nouvelle recrue de l’Ordre du Phoenix et quitta le bureau. Le claquement de la porte fit place à un bref silence. -Severus, commença Dumbledore par-dessus ses lunettes en demi-lune, j’espère que vous vous rendez compte de l’importances des informations que vous nous rapportez. -Oui. -Je vous le demande une dernière fois, après quoi je vous ferai définitivement confiance si votre réponse est positive. M’avez-vous dit la vérité ? -Oui.Silence. -…Ainsi, Harry commence à participer aux attaques… (le vieux sorcier poussa un profond soupir) Il va nous falloir avancer la date de notre projet. Severus pensa que s’il était honnête avec lui-même, Dumbledore dirait plutôt qu’il fallait cesser de la reculer, cette date. -Vous devrez nous fournir un plan détaillé du Château d’Albanie.Severus hocha la tête avec un rictus : -Il est incartable. -Ah ! …Oui, bien sûr… Dans ce cas, vous conduirez les troup- non vous ne pouvez pas… … … Il faudra donc que vous donniez le maximum d’indications aux membres de l’Ordre. -Je le ferai. Je voudrais cependant qu’il soit bien clair que si vos hommes ne tiennent pas compte de mes indications, je ne serai pas responsable des conséquences. -Vous pensez à… -Je pense à certains déplacements dans le Château, qui pourraient leur paraître profitables mais que je vais leur déconseiller. Libre à eux ensuite de courir à leur mort. C’est à ça, que je pense. -Je comprends. Il ne faut cependant pas trop leur en vouloir de leur méfiance, pour eux, vous êtes toujours un mangemort… j’espère que leur vision des choses changera au fil du temps.Severus resta impassible. Il se foutait royalement de la vision des choses de ces courageux Gryffondors étroits d’esprit – même s’il voulait bien admettre qu’Albus Dumbledore différait un tant soit peu de ces abrutis congénitaux. Ce n’était pas pour eux qu’il faisait tout cela. Ce n’était même pas pour lui, car depuis longtemps l’idée d’être mangemort jusqu’à son dernier souffle s’était fait sa place dans son esprit. C’était pour Harry.Il avait d’abord songé, tête baissée parmi les rangs de mangemorts, en entendant les hurlements de douleur de ce serviteur quelconque, que l’enfant était un monstre. Qu’il aimait réellement ce monde de Ténèbres, que déjà, il avait choisi sa voie, celle de la tuerie, celle de Lord Voldemort. Et cette constatation avait amené une sourde angoisse à l’idée d’avoir à présent deux Maîtres terribles à ne pas décevoir. Pas de tristesse parce que c’était un enfant : ce n’en était dès lors plus un aux yeux de Severus. Il aurait pu en rester là de ses réflexions. Mais le sourire radieux que le garçon avait adressé au Seigneur des Ténèbres, attendant un assentiment, des félicitations après cette séance de torture meurtrière, avait bousculé profondément le Maître des potions. Ainsi…lors de leurs rencontres suivantes il s’était montré particulièrement attentif au comportement de l’enfant, et la conclusion en était que Severus ne pouvait pas dire d’Harry qu’il était sombre ou cruel. Le garçon était joyeux. Peut-être pas innocent de la même manière que l’étaient d’autres à son âge, mais il se dégageait de lui une sorte de pureté. Severus s’était pris d’affection pour ce gosse. Il ressentait le besoin de le rendre heureux. Tout le monde sait – du moins une majorité de personnes – qu’il n’est de plus terrible besoin que celui de rendre quelqu’un heureux. L’horreur de la chose prend une dimension tout à fait angoissante quand la personne en question est encore un enfant – cela implique énormément de temps et d’attentions.Harry savait ce qu’il faisait, pourtant. Il savait qu’il tuait, il savait ce que ses actions impliquaient. Mais sa nounou, comme Avery aimait à surnommer son collègue dans le passé –il avait cessé suite à la perte d’un doigt – sentait que le petit cherchait par ces actions avant tout à faire plaisir à Lord Voldemort et à lui ressembler, pris de cet amour inconditionnel qu’ont les enfants pour leurs parents. C’était exactement ça. Harry aimait Lord Voldemort – Severus ne voulait absolument rien savoir sur les sentiments du Mage Noir, si celui-ci était toutefois capable d’en éprouver. Et Severus se prenait parfois à se dire qu’il en avait déjà marre, avant de commencer, de se poser toutes ces questions connes aux réponses douteuses sinon inexistantes ou tellement nombreuses, et qu’il devenait fou à disserter mentalement sur le sujet de l’héritier de Voldemort, et par-dessus tout qu’il s’en voulait de s’y intéresser. Mais au final… il le faisait quand même. Si Harry n’agissait pas par idéologie – on laisse de côté la question de la possibilité d’avoir une idéologie à seulement bientôt huit ans – il y aurait nécessairement un moment où il remettrait en question les actions du Seigneur des ténèbres, Severus en était persuadé. Sans doute vers l’adolescence, période de contestation par excellence. Peut-être un peu avant, connaissant la précocité du gamin. Et quand la contestation arriverait, il y aurait obligatoirement confrontation entre les deux terreurs noires. Le Maître des Potions se le promettait, il verrait Harry heureux. Alors hors de question de prendre le risque que Voldemort doive faire du mal à l’enfant.C’était ce long raisonnement douloureux qui avait soumis Severus Snape, mangemort de son état, à Albus Dumbledore, sorte de Chevalier blanc du monde moderne. Sauver Harry. -Monsieur, que comptez-vous faire du garçon, si le plan réussit ?Dumbledore parut songeur quelques instants. -Dans un premier temps, le mettre en Sécurité, entouré de gens aimants qui sauront lui faire dépasser les atrocités de sa petite enfance…Severus faillit littéralement vomir ce discours mièvre. -…et, le plus vite possible, le faire entrer à Poudlard, en ayant au préalable travaillé au corps le choixpeau pour qu’il fasse de son mieux pour éviter Serpentard à Harry. Il serait peu délicat de le replonger dans l’univers Salazard Serpentard, du moins pas si vite, et pas avant qu’il ait pris un peu de recul.Faire entrer Harry à Poudlard. L’idée fit son chemin dans la tête du Maître des Potions. Pourquoi pas… Poudlard avait de tout temps épanoui toutes les ambitions, et il n’était pas difficile d’imaginer que le petit serait ravi d’évoluer dans le vieux château. En revanche, lui interdire Serpentard semblait à Severus la pire des idioties. Par ailleurs, le mangemort se demandait de quel droit Dumbledore appelait Harry par son prénom, lui qui ne le connaissait de nulle part, mais il garda évidemment sa réflexion pour lui. Et puis il voyait mal au nom de quelle nation il pourrait interdire l’appellation au vieux sorcier. -Il me semblait que le jugement du choixpeau devait prendre en compte le candidat, et uniquement le candidat lui-même. Il me semblait, répéta-t-il, que c’était un principe fondamental de cette école, finit un ton neutre. -J’en suis aussi désolé que vous, même si être désolé ne sert à rien. Et sachez, si cela peut vous consoler, que je risque d’avoir un mal fou à convaincre ce vieux parano de chapeau de Godric.Du haut de son étagère le choixpeau, les plis tirés, semblait déjà avoir une opinion bien arrêtée sur le sujet. Dumbledore soupira.°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°Harry crevait d’envie. Les mangemorts s’encapuchonnaient comme à l’accoutumée, l’ambiance un rien tendue pré-attaque soufflant doucement les dernières réflexions paillardes de Goyle, la dernière blague stupide d’Avery, les derniers sarcasmes des nobles Lestranges et Malfoy. Bon, l’ambiance était un rien tendue car exceptionnellement – ce qui portait à son comble l’horrible jalousie du jeune héritier –, le Maître accompagnait ses troupes. Mais l’attaque était trop importante – Je suis important ! pensa Harry excédé – pour un novice : il y aurait des Aurors. Sa première attaque, deux semaines auparavant, s’était déroulée comme sur des roulettes. Le souvenir de ces moldus terrorisés soumis aux pires atrocités arracha au garçon un sourire nostalgique. Ah…que ne donnerait-il pour accompagner Lord Voldemort, encore… Le Seigneur des Ténèbres entra justement dans le grand Hall. Passant à côté de Harry, il lui accorda à peine un regard, déjà plongé dans les activités auxquelles lui et ses hommes se livreraient d’ici quelques instants, l’enfant s’en rendit bien compte. Il afficha une mine boudeuse. Le regard rougeoyant dit quelque chose comme ‘T’en fais pas, toi aussi tu viendras bientôt t’éclater’ – bien que Lord Voldemort ne se serait jamais exprimé en ces termes. De multiples « Crack » se firent entendre et, la mort dans l’âme, Harry se dirigea vers le labo. Ou plutôt non, songea-t-il avec un vague regain d’intérêt, vers les salles de tortures, expérimenter de nouvelles méthodes pour faire avouer les prisonniers – deux ou trois slovènes plutôt coriaces mouraient dans les cachots depuis une bonne semaine, et le but de l’exercice était de choper avant leur mort les informations qu’ils détenaient sur la puissante famille d’assassins qui établissait son règne en Orient. Les Slovènes hurlaient comme des cochons qu’on égorge – cependant le sort des cochons était peut-être plus enviable. S’étant la veille coincé le petit doigt dans une porte, Harry mettait à profit l’idée lumineuse que son expérience lui avait apportée : un sort qui retournait phalange par phalange les doigts des victimes. Personne ici ne parlait slovène – l’interprète était sur une mission temporaire au sein du ministère – mais bien que le jeune héritier ne comprit nada de ce qui s’échappait de la gorge des prisonniers il l’interprétait à peu de choses près comme ‘Espèce de petit en**** de p***** de fils de s*****’ suivis, dès le troisième doigt, par des hurlements ininterrompus sans grand intérêt politique. Finalement perturbé par les cris de souffrance, et poussé par la faim, Harry finit par quitter ses camarades de jeu pour gagner les cuisines. -Monseigneur, salua bien bas le maigrichon mangemort – une formation de mangemort est généraliste, il s’agit de pouvoir dans n’importe quelle situation satisfaire tous les désirs du Maître : aussi la plupart d’entre eux savent à peu près cuisiner, la qualité de la nourriture dépendant de l’enthousiasme du chef.L’engouement général voulu que l’on nomme le maigrichon cuisiner titulaire – à son grand damne. -Monseigneur s’ennuie ? -J’ai faim, gargouilla Harry en sautant sur un banc.Ses jambes se balancèrent un moment dans le vide puis sa petite main s’abattit sur la table, décidée. -Je veux que tu me fasses un gâteau au chocolat. -Bien. -Mais attention, je veux pas que tu le fasses cuire, je veux juste la pâte au chocolat dans le plat. -Vos désirs sont des ordres. -Je le sais bien. Et tu me passeras ta spatule.°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°Albus Dumbledore fronça les sourcils, regarda autour de lui et reçut une forte bourrasque de vent dans la figure, qui dispersa sa longue barbe argentée. Ses yeux bleus firent le tour de la petite troupe. -Tout le monde est là ?Le silence lui répondit ; certains hochèrent gravement la tête peut-être pour le rassurer, peut-être pour se rassurer, mais la plupart se tournèrent simplement vers la gigantesque, sombre bâtisse qui s’élevait à un petit kilomètre de là. Suivant leur doyen, ils se mirent en route.Dumbledore arrêta le petit groupe devant les portes.Maugrey sortit sa baguette. On entre, on attrape le gamin, on sort, on fuit la zone anti-transplanage, on rentre à la maison. Snape leur avait assuré que le gros des mangemort serait absent (et Voldemort aussi, point non négligeable). Normalement, le Petit serait là, lui, et peu protégé. Dumbledore cru bon de rappeler les indications de son Maître des potions. -En aucun cas on ne dépasse les cachots du sous-sols ; on ne monte au premier que si cela s’avère vraiment nécessaire ; on évite l’aile droite du rez-de-chaussée. Harry sera sûrement au laboratoire, qui se situe au sous-sol. Les premiers qui le trouvent envoient le signal aux autres. Allons-y.Les portes s’ouvrirent d’un sort de Dumbledore et les membres de l’Ordre du Phoenix s’y engouffrèrent. Par deux ou trois, ils se dispersèrent silencieusement. £££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££ Voilà ! Si vous voulez me menacer, me lancer des fleurs, me jeter des tomates pourries à la figure, me déclarer votre amour, me demander des précisions, faire des réclamations, etc, c'est par là : http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=984 | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
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| Sujet: Re: Petit Lun 1 Jan - 0:53 | |
| Et donc, comme promis, voici la SPECIALE DEDICACE A AVADA qui aime les kellogs (la preuve que la culture générale sert tou-jours ) Avada, ce chapitre est à toi (du coup j'espère qu'il te plaira) Petit, chapitre 5 Harry fit une dernière fois le tour du plat avec sa spatule et se barbouilla un peu plus la bouche de chocolat. Puis posant délicatement la spatule impeccable sur la table, il redressa ses manches et avec une figure de psychopathe en puissance, leva ses deux petites mains bien propres. Le cuistot maigrichon ferma les yeux en se détournant, préférant ne pas assister au massacre. Harry plongea les doigts dans le plat. -Mmmh – ech-qu’il en rechte ? demanda cinq minutes plus tard le garçon, dont seuls les grands yeux verts ne disparaissaient pas derrière du chocolat. Devant lui pleurnichait le plat vide, qui n’avait peut-être jamais été aussi propre. -Mmmh (Harry lécha une énième fois ses doigts collants), pourquoi tu n'es pas d’attaque avec les autres ? -Les effectifs étaient suffisants. -Ch’est bon le chocolat. Encore. La mort dans l’âme, le mangemort prépara à son jeune maître un deuxième gâteau, destiné à ne jamais connaître le four. -Vous ne préféreriez pas seulement du chocolat fondu ? Monseigneur ? -Bonne idée, fais aussi ça. -Vous allez vous faire du mal. Harry accueillit cette remarque d’un air hautement perplexe. -Bon, ça vient ? °°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°° Albus descendit précautionneusement les dernières marches de l’escalier. Derrière lui, Remus Lupin nota son attitude. Sans doute le repaire de Voldemort, même vide, était-il un lieu où se montrer prudent était de mise, tant pour les animaux du voisinage que pour…Albus Dumbledore. Remus pensa fugitivement que ni lui ni ses compagnons n’avaient d’idée exacte quant au nombre de mangemorts présents dans le château, et qu’il suffisait que deux d’entre eux se fassent repérer… qu’un seul de ces chiens alerte son Maître pour qu’ils se retrouvent eux dans une situation dramatique. L’escalier débouchait sur un couloir du sous-sol menant, à gauche à un couloir encore plus sombre, et à droite à une batterie de bruits de ferrailles et de bougonnements. Ils s’agissaient là de bruits de cuisines mais nos deux intrus étaient bien trop à la fois angoissés à l’idée de se faire repérer et complètement hors d’atteinte mentalement de l’idée que Voldemort mangeait, qu’ils tournèrent à gauche, espérant trouver là le laboratoire. Et Harry. Harry, repus, s’en fut des cuisines avec dans l’idée de sortir prendre l’air. Il monta tranquillement l’escalier qui menait au grand hall, inconscient des deux silhouettes inquiètes qui quelques mètres plus loin s’immobilisèrent à ses pas. Déboulant tout chocolaté dans la Salle du trône, le jeune garçon s’horrifia en voyant de petites gouttes de pluie tomber sur le grand vitrail bleu. Il ne supportait pas la pluie. Il était certain que cet état de fait avait été influencé par la sainte horreur que le Seigneur des Ténèbres avait lui-même de la pluie, toujours fut-il qu’Harry rejeta illico l’idée de quitter les murs agréablement imperméables du château. Il resta planté debout sur le marbre froid de l’esplanade du trône, à se demander à quoi il pourrait bien s’occuper lorsque deux hommes surgirent de la porte d’accès à l’aile gauche du rez-de-chaussée. Deux hommes habillés de robes bordeaux, qu’Harry reconnut immédiatement comme des uniformes d’Aurors. Il y eut un moment de battement, pendant lequel les tueurs de mages noirs parurent le reconnaître, tandis qu’Harry tentaient de mettre en forme dans son esprit une pensée cohérente. Puis beaucoup de choses se déclenchèrent en même temps. Les deux hommes firent simultanément apparaître des filaments rouges et or qui partirent en crépitant dans plusieurs directions au travers des murs. Harry hurla : -Intrus ! A quoi firent instantanément écho des jurons et des bruits de pas précipités dans les plus proches couloirs. En quelques secondes cependant, et avant qu’un seul mangemort n’est pointé sa cagoule, une quinzaine d’hommes et femmes, dont la moitié portaient des robes d’Aurors, peuplèrent la Salle du trône. -A moi Mangemorts ! cria Harry paniqué. Des intrus ! L’Ordre ! hurla-t-il encore quand il reconnut la barbe argentée. Harry étaient loin de se douter du but de l’intrusion des ennemis de Lord Voldemort ; il reprit haleine et se campant bien sur ses deux pieds, tendit sa baguette. -Allez vous-en, dit-il à ses opposants qui formaient une ligne éparse devant lui. Personne ne prêta attention à ses paroles et des tas de capes semblèrent fondre sur la petite silhouette de l’Héritier. On lui arracha sa baguette, qui n’avait eu le temps que de cracher un petit Expelliarmus – qui avait manqué sa cible. Des bras tentèrent de se saisir de lui, et c’est à ce moment que les quelques mangemorts du château débarquèrent. Harry entrevit deux masses expulsées contre un mur et, sentant ses alliés près de lui, se débattit avec d’avantage d’acharnement, envoyant coups de pieds, de poings et de griffes à ses agresseurs. Sa précieuse baguette restait, malgré ses Accio désespérés, apparemment retenue par une puissance étrangère. Il donna un violent coup de coude sous le menton d’un homme qui poussa un juron et bascula tête en arrière. Harry allait se précipiter vers les mangemorts ; mais il s’avéra que l’Ordre du Phoenix était mieux entraîné, plus efficace : en quelques sorts il envoyèrent leurs hôtes au tapis. Dumbledore saisit Harry à la taille, et la troupe d’envahisseurs commença à reculer au pas de course vers la porte du château. -Lâchez-moi ! Au secours ! Lâchez-moi ! paniquait le jeune garçon en se débattant comme un beau diable. Lord Voldemort ! LORD VOLDEMORT ! Au secours s’il te plaît ! Ils m’emmènent ! -Alastor ouvrez la porte, vite ! Vous la refermerez derrière nOUAÏE ! Son petit prisonnier venait de méchamment tirer sur les poils de sa barbe. -Ça s’est pas trop mal passé, dit une voix. -C’est pas encore fini, grogna une autre bien identifiable. Je ne serais rassuré que quand nous aurons regagné Londres. -Londres ? Au secours, je veux pas aller à Londres ! cria de plus belle Harry, commençant à sérieusement paniquer. Il se débattait en appelant d’un ton suppliant à fendre l’âme le nom de Lord Voldemort. C’est alors qu’au milieu de ses larmes il pensa à sa boucle d’oreille. Prenant une nouvelle bouffée d’air il saisit le bijou d’argent entre son pouce et son indexe, et pressa, en songeant de toutes ses forces à un signal d’alerte. Une violente brûlure se fit sentir dans son oreille, redonnant espoir à Harry. Jamais il n’avait tenté de communiquer avec le Seigneur des Ténèbres dans ce sens, mais il faisait confiance au Maître du château et aux prévisions qu’il avait indubitablement dû faire lors de la conception de cette boucle. « Crack » -Qu’est-ce qui se pa- -Vous-Savez-Qui ! C’est Lui ! souffla McGonagall. Vite ! La haute silhouette venteuse de Lord Voldemort se tenait dans le grand hall. -Je…je suis là ! cria Harry, mortifié de la situation. Il n’avait pas su se défendre contre ses adversaire, mais il songerait à se morigéner plus tard, en cet instant, il souhaitait simplement se sortir de ce guêpier. -Dumbledore ! Le ton furieux de Voldemort fit redoubler d’allure les ravisseurs, et Harry se rendit compte avec horreur qu’ils approchaient à grand pas de la limite de la zone anti-transplanage. Il donna un très grand coup de genoux entre les jambes de Dumbledore et se contorsionna comme un fou pour s’échapper. Malheureusement le vieil homme, contrecarrant toutes les espérances du petit sorcier, resserra même sa prise. Son visage ridé était blême – de rage ou de douleur, Harry s’en contrefichait – mais sa poigne resta solide. Il y eut un grésillement nasillard dans l’air, tous les membres de la troupe arrêtèrent leur course et l’enfant prisonnier des bras du plus grand sorcier du monde moderne – le deuxième – le plus vieux en tous cas –, tout collant de chocolat, sentit ses entrailles se vider en prévision de ce qui suivrait peut-être. Qui suivit. Tout son être compressé, qui se déliait lentement avec un équilibre incertain, les bras qui le lâchèrent, Harry écarta les bras pour contrer le vertige, sentit confusément son oreille le brûler et sa cheville droite céder, avant de s’écrouler sur le parquet. Autour de lui des soupirs de soulagements fusèrent, et des rires heureux, heureux d’en avoir réchappé. -Qui a sa baguette ? -C’est moi, c’est moi. -Ah Albus… -Minerva, nous allons installer Harry dans une chambre à l’étage. -Albus, je vais renforcer les protections parce qu’avec ce foutu gamin… vigilance constante, vigilance constante… -Moi je trouve que c’est de mauvais goût de l’avoir amené à Godric’s Hollow, je ne remets pas en doute vos décisions, Albus, mais… -Je sais Molly, je sais. Nous n’avions pas d’autre endroit en tête. Vos enfants sont ici ? -Oui, dans le salo- -Tenez-les éloignés s’il vous plaît. Le vertige reculait petit à petit. Un ongle d’Harry glissa dans l’un des interstices du parquet et une écharde se ficha dans son doigts. Par réflexe, le garçon porta la blessure à sa bouche. Il n’y avait pas de parquet dans le château. Des dalles seulement. Harry se releva brusquement et se précipita à…cette fenêtre. Il pleuvait. L’eau ruisselait lentement sur la vitre, le long des feuilles de l’énorme arbre qui aveuglait à demi l’ouverture, entre les brins d’herbe de la petite zone verte qui s’épanouissait hors béton, et à environ huit-cent mètres, l’eau ruisselait sur les toits de Londres. Harry se déchira en un râle d’impuissance, ces mains crispées sur le rebord de la fenêtre. Londres ! Il savait pour avoir quelques notions rudimentaires de Géographie, qu’il était à des kilomètres et des kilomètres, et des kilomètres, et encore des kilomètres… Harry éclata en sanglots. L’Albanie se situait juste au-dessus de la Grèce, et à des miles et des miles de l’Angleterre ; ces distances semblaient soudain bien cruelles, à le séparer si franchement de Lord Voldemort… -Harry, viens, calme-toi, tu es en sécurité ici… -Ne me touchez pas ! Harry se recroquevilla dans son coin de mur et de fenêtre, un œil rivé sur l’extérieur, comme si ce simple fait le rapprochait de l’austère château d’Albanie. -… -…Ne me touchez pas ! -… -…Ne me touchez pas… -… -……Ne me touchez pas… Dumbledore observa d’un air soucieux le garçon glisser lentement contre le mur, les yeux embués, la lèvre tremblante, ses petites mains agrippées au vide, répéter cet ordre dans une litanie perdue. Le vieux sorcier resta debout devant lui dansant d’un pied sur l’autre, puis finalement s’éloigna à pas feutrés, ferma doucement la porte et rejognit les membres de l’Ordre du Phoenix dans l’ex-salon des Potter. | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
Nombre de messages : 297 Age : 34 Localisation : Tours, France métropolitaine Date d'inscription : 17/10/2006
| Sujet: Re: Petit Lun 1 Jan - 1:02 | |
| (suite)
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-Honnêtement… personnellement, quand on m’a parlé de cette histoire, je ne m’attendais pas à voir un gamin barbouillé de chocolat, et appelant sa maman, -Vous auriez préféré qu’il vous tranche la tête ? -Alastor ce que veut dire Kingsley, coupa un ton sec, enfin – personne ne s’attendait à ça ! -C’est comme si vous étiez partis capturer un Magyar à pointes, pour ramener un Norvégien à crête à peine sorti de l’œuf. -Charlie ce sont des conversations d’adultes, va jouer avec tes frères. -Minerva, Molly… Kingsley, commença Dumbledore, vos réactions sont tout à fait normales, et le jeune Charlie a raison : nous attendions un tueur, nous avons trouvé un enfant. Harry est un enfant. Et même s’il a eu une éducation assez originale, je pense qu’on peut considérer le fait qu’il aime le chocolat comme une bonne nouvelle.
Des sourires amusés mais un peu fatigués lui répondirent.
-Où est-il, là ? -Dans le petit salon, il n’a pas bougé. J’ai réessayé de lui parler mais il m’a jeté des regards assez terrifiants. Et je crois qu’il est encore perdu. Laissons-le seul. -Ce petit a besoin de réconfort, se scandalisa Molly Weasley. -Je vais le réconforter, moi, vous allez voir ça… -FOL’ŒIL ! hurla la femme rousse. Je vous défend de lever la main sur cet enfant ! -D’après vous, je passe ma vie à frapper des gosses ? – Pas l’envie qui m’en manque parfois, mais… – Je parlais de le secouer un peu. Le faire sortir de sa léthargie. Pour l’instant, il est d’un inintérêt total…
Mrs Weasley parut chercher quelque chose à hurler aux oreilles du vieil Auror mais ne sembla pas trouver de termes assez forts pour exprimer sa furie et se contenta de le regarder d’un air où menaçait à chaque seconde un réglage de comptes manuel. Minerva sépara les deux fous.
-Bon, moi, je ne peux pas rester… -Allez-y Remus. -Je serais bien resté… dit-il d’un ton un peu triste. Je repasserai. J’aurais aimé le voir… j’aurais aimé… -Je comprends, Remus. Repassez quand vous voulez.
Le quartier Général de l’Ordre du Phoenix – le lieu avait gardé sa fonction malgré la tragédie qui l’avait frappé – se vida progressivement. Ne restèrent plus que quatre ou cinq personnes, dont Albus Dumbledore, Kingsley Shacklebot et un autre Auror. Ils tentèrent à tour de rôle d’engager le dialogue avec leur jeune ‘prisonnier’ sans résultats plus concluants que l’explosion du pot de fleur du petit salon sous le regard polaire de Harry. Le directeur de Poudlard, ayant donné quelques directives à son adjointe pour les jours suivants – on était en Juin ; l’année scolaire n’était pas encore terminée – fit un nouvel essai quand la nuit tomba, tentant de persuader le garçon, au moins, de s’installer sur le canapé de la pièce adjacente, ou, s’il voulait, il y avait une chambre pour lui à l’étage, en face de l’escalier, celle avec la poignée bleue. Harry serra les dents et le glaça par en-dessous de ses yeux verts parfois si froids. Il ne répondit rien et passa la nuit dans une position inconfortable au coin du mur, à demi assis à demi à genoux, à ruminer sa situation difficile.
Le jour se leva et le soleil vint lentement réchauffer le parquet au pieds du jeune garçon, qui retira ses chaussures et écarta les orteils sur les planches tièdes. Vers six heures, quelqu’un descendit les escaliers, bien qu’Harry ait entendu les premiers bruits de pas au-dessus depuis deux bonnes heures. Ce fut Dumbledore qui pointa son nez aquilin au coin du petit salon, paré dans une magnifique robe de chambre bleu nuit avec des lions dansants dans des tons argentés. Les yeux bleus pétillants du vieux sorcier transpercèrent Harry de part en part.
-Bonjour. -Bonjour, coassa l’Héritier de Lord Voldemort. -Tu as bien dormi ? -Je dormais mieux chez moi. -Sais-tu que tu es ici chez toi ? Godric’s Hollow est la demeure des défunts Lily et James Potter, tes parents. C’est ici que tu as vécu jusqu’à tes deux ans. -… -Je pense que tu dormirais mieux la nuit prochaine si tu dormais dans le lit qui est à l’étage. -Je ne serais peut-être plus là la nuit prochaine. -Peut-être, sourit Dumbledore. Petit déjeuner ? Que manges-tu pour le petit déjeuner ? -Une tranche de fesse de moldu, dit Harry d’un ton neutre.
Dumbledore n’apprécia pas la plaisanterie.
-…du pain trempé dans du chocolat. Chaud.
Dumbledore gagna le salon et Harry consentit à se lever.
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-Le chocolat est tiède, dit Harry. Kingsley, fais-le chauffer.
Le concerné allait s’exécuter quand Dumbledore tapa sur la table d’un coup sec, faisant sursauter tout le monde, sauf Harry.
-Kingsley n’est pas ton serviteur, tu n’es plus chez les mangemorts, et dorénavant, tu vouvoiera tout le monde et portera à chacun le respect que tu estime toi-même mériter.
Harry trempa un bout de pain dans son bol tiède, le visage serein. Salazard que ces Gryffondors étaient prévisibles… Qu’est-ce que c’était que ce pain ? Tout plat ? Blanc ? Il essaya de repêcher la partie de sa tranche – carrée – n’importe quoi – qui s’était noyée, se retrouva avec quelque chose avoisinant le dégueuli entre ses doigts, fit une grimace et mit le tout dans sa bouche. Pouah ! C’était fadasse. Fadasse et tiédasse.
-Je déteste l’Angleterre. | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
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| Sujet: Re: Petit Lun 1 Jan - 1:03 | |
| (suite) (bis) °°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°° Harry ne prononça pas un mot tandis qu’une jeune femme lui présentait sa chambre – son lit, quelconque, une armoire vide qu’on lui promit de remplir prochainement de vêtements à sa taille, une chaise, un tapis richement tissé, une fenêtre. Il alla à la fenêtre, appuyant son menton contre le rebord de bois ciré poussiéreux. La fille semblait mal à l’aise de son attitude, sans doute peu habituée à être ignorée comme un veracrasse par un gamin de cet âge. Le garçon, quand il daignait croiser son regard, affichait une expression si sombre – et un peu boudeuse, mais il aurait fallu mieux le connaître pour le déceler – qu’elle battit rapidement en retraite, après avoir présenté ‘Bok, et Twirty, qui satisferont à tes besoins’. Harry découvrit avec intérêt et dégoût à quoi ressemblaient – en vrai – des elfes de maison ; le premier avait une frange de poils roux crépus qui pendait entre ses deux oreilles, deux grands yeux de charbon et du papier journal autour de la taille. Harry décida de ne pas regarder le deuxième et que s’il avait besoin de quoi que ce soit de toute façon, il s’adresserait à une personne à figure humaine. Il vira les deux créatures d’un léger geste écœuré de la main, et se trouva seul. Dehors, le ciel radieux faisait un pied de nez à son humeur désolée. Mais on était en Juin, concéda le garçon, même à Londres il ne pouvait pas pleuvoir tous les jours. Il s’assit. Sa robe noire faisait drôlement insolite dans cette chambre gaie. Harry resta cinq heures sur cette chaise. Après quoi, il se leva, très doucement, un plan et une multitude de possibilités hasardées autour de ce plan, bien accrochés au devant de son cerveau. Il ouvrit la fenêtre, et sauta accroupi sur le rebord extérieur. Au même moment un étage plus bas, alerté par un voyant rouge sur l’une des quatre cartes étalées devant lui, Dumbledore sortit le nez de son thé et poussa un soupir à rendre admiratif les grands mistrals. Harry fit quelques mouvements de ressorts sur ses talons, tendit les bras, leva le nez, et sauta. Il attrapa la branche du gros arbre vert de justesse – mais vraiment de justesse – et joua le cochon pendu jusqu’au tronc, qu’il enlaça comme son sauveur inattendu. Il n’avait jamais été très doué pour calculer les distances, et Severus disait en plus qu’il avait quelques problèmes de coordination des mouvements, ce qui rendait la plupart de ses sauts assez désastreux. Mais, pensa-t-il pour se remonter le moral, il restait imbattable à la course (fuite, esquive), et n’était pas mauvais au corps à corps. Il se laissa glisser – en serrant les dents, à cause de l’écorce qui écorchait les paumes de ses mains et ses genoux à travers ses robes – le long du tronc. Dumbledore regardait par la fenêtre. Harry courut jusqu’à la limite du domaine. Ce fut là que Dumbledore perdit l’entendement. Loin de chercher à escalader le portail lourdement décoré de Godric’s Hollow, le garçon s’allongea à terre à plat ventre, sembla chercher dans le gazon une position assez confortable comme pour une sieste, et ne bougea plus. Harry, prenant soin d’être discret – il ne se savait pas observé, mais on n’est jamais assez prudent – continua à gratter la terre du bout de ses ongles, puis avec les doigts de la main droite, jusqu’à ce qu’il tombe sur le bout d’une racine. L’arbre qui allait avec s’élevait une demi-douzaine de mètres plus loin. Une fois qu’il eut bien dégagé son morceau de racine, Harry se concentra, rechercha en lui cette énergie si particulière qu’il déployait lorsqu’il jetait un sort, et la fit lentement, à force de légère convulsions, converger vers sa main droite, qui tenait une partie de l’arbre. Dumbledore se gratta le menton. Ou l’enfant était très inventif, ou un peu fou. Le vieil homme tenta de se mettre dans la peau de l’héritier de Voldemort, huit ans – oh, presque – kidnappé par l’Ordre et cherchant un moyen de s’évader, afin de comprendre pourquoi le gosse s’allongerait dans l’herbe ensoleillée pour autre chose qu’une petite sieste. Finalement, il envoya Bok s’enquérir de la santé mentale du garçon et alla se refaire chauffer un thé. Il y en avait assez maintenant, songea Harry, il y en avait sans doute assez. Les muscles tendus, il jeta un œil à son trou dans la terre, pour voir une sphère translucide crépiter autour de ses doigts, laissant s’échapper une petite étincelle dorée par intermittence. Oui, ce serait bon. -Monsieur veut que Bok lui apporte un pare-soleil ? -AAAH ! Harry reprit très difficilement son souffle. -Oh, le jeune Maître a la main coincée dans la terre ! Bok va prévenir quelqu’un, que le jeune Maître ne s’inq- SBOUAF. L’elfe de maison s’écroula, carbonisé. -Tocard. Harry approcha précautionneusement les narines de la créature qu’une boule de feu venait de mettre K.O. -Eurk. C’est en vie. Et miiinnnce j’ai presque tout utilisé… Harry était épuisé. Déjà affaibli, ce qu’il faisait n’avait rien d’une sinécure et il y avait quelque chose de désespérant à savoir qu’on vient d’utiliser tant d’énergie et de concentration pour griller un elfe de maison. A la base, seul ce foutu portail était visé. Harry regarda la ridicule boule magique autour de son poignet ; elle floutait les contours de sa paume. Minute, elle était petite certes, mais si elle floutait le décor… elle devait être relativement concentrée, non ? songea Harry en se redonnant espoir. Il se tourna vers les grilles dorées de l’immense portail garant de la propriété des Potter. Il était vachement chouette quand même. Ce serait siii dommage de l’abîmer, hm ? Harry focalisa son attention sur un point précis au pied d’un barreau, s’approcha un peu et tendit le bras, plissant les yeux pour se protéger de l’imminente explosion. Il ne savait pas exactement ce que ça allait donner… -Desctructum ! L’explosion dégagea une violente bourrasque, mais très concentrée heureusement. Harry fut éjecté quatre pas en arrière mais il ne subit aucun dommage autre qu’une douleur aiguë à la fesse gauche parce qu’il avait atterri sur un caillou. De là, se massant l’arrière-train, il admira son travail. -Héhé. A quatre pattes il se faufila à travers le trou formé par son explosion. Les épais barreau de métal étaient recourbés sur un peu moins de dix centimètres et un trou s’était formé dans la terre. Harry n’avait jamais eu l’intention de ne serait-ce qu’envisager s’attaquer au Portail directement, il s’était douté que celui-ci serait protégé par toute sortes de maléfices et ses coups auraient été vains. Mais tout de même ! En y mettant la puissance qu’il avait mise, Harry aurait pu – dû ! – abîmer d’avantage les barreaux… – si quelqu’un avait jamais dit que Dumbledore ne prenait pas au sérieux la sécurité, Harry était prêt à lui enfoncer les barreaux dans le nez pour le confondre). Le garçon sortit de son trou les robes salies de terre et se retrouva de l’autre côté. De l’autre côté des murs de sa prison. -Wouhou ! cria-t-il de joie. Il s’élança vers la ville. °°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°° Dumbledore retourna à son bureau avec sa tasse de thé. Il n’avait pas l’habitude d’être inactif et les rares fois où il y était contraint, il faisait toujours une consommation de thé inquiétante. Inquiétante pour ses voisins de dortoir qui l’entendraient se lever dix fois cette nuit. Mais passons. Il irait se chercher quelque chose à lire sur le Chemin de Traverse, dans les jours qui viendraient…quelque chose de pas trop sérieux, il en avait sa claque des thèses sur les mages noirs, au nom de Merlin. Et tiens, il prendrait quelque chose pour Harry aussi. Lui aussi devait s’ennuyer…d’ailleurs où en était Bok de son inspection ? -Bok ! appela le vieux sorcier. Un corps difforme semblant avoir séjourné dans une cave à charbon se matérialisa devant lui, inerte. A cet instant l’alarme vermillon qu’il n’avait pas vue sauta aux yeux de Dumbledore, clignotant désespérément sur la même carte que tout à l’heure mais pas au même endroit… Et alors pour la première fois depuis longtemps – très longtemps – en public, Dumbledore jura. -Bordel de m**** ! Ce qui sonna, bien plus que les ordres qui suivirent en hurlements, comme une alerte aux oreilles ébahies de Kingsley et son collègue errant à l’étage. -Harry a percé les protections du portail ! KINGSLEY AU NOM DE MERLIN QU’ATTENDEZ VOUS ? cria le vieux sorcier furieux courant déjà sur la pelouse du Parc. °°°°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°°°° -Bonjour jeune Maître, ânonna une voix aiguë. Harry jeta un regard meurtrier à l’elfe qui déposait le plateau du petit déjeuner sur une chaise. -Maître-Dumbledore-a-dit-à-Bok-de-dire-au-jeune-Maître-que-Mrs-Weasley-viendrait-aujourd’hui (respiration) et-que-l’un-de-ses-fils-avait-l’âge-du-jeune-Maître-donc-le-jeune-maître-pourrait-jouer-av… Un miroir explosa à deux millimètres de l’oreille gauche de l’elfe et il se carapata en glapissant, un mauvais goût de cramé lui revenant à la bouche. Harry ne quitta pas les couvertures, le visage dur. Une semaine qu’il était retenu ici. Une semaine, dix-huit tentatives d’évasion, dont les deux premières avaient failli réussir. Il serra les dents. Failli. Dumbledore l’avait rattrapé en dix minutes, ramené par la taille, jeté dans ‘sa’ chambre et lui avait passé un savon mémorable à la suite duquel le garçon s’était enfermé dans ses pleurs, pleurant le château d’Albanie, appelant Voldemort quand il était sûr que personne de l’entendrait. Bien sûr il avait usé et abusé de sa boucle d’oreille en argent, et avait une ou deux fois senti la brûlure de l’appel du Seigneur des Ténèbres, sans que rien n’en puisse résulter. Godric’s Hollow était soumis aux même lois de protection que le sombre et frais château qui lui manquait tant ; pas de transplanage, boucliers magiques tout autour des murs et en l’occurrence, du Parc également. Seul Dumbledore pouvait arriver à l’improviste au milieu du salon en court-circuitant très momentanément le maléfice empêchant de translplaner, ce que faisait également Lord Voldemort pour quitter et regagner le château lors de ses attaques. Sa baguette bien sûr ne lui avait pas été rendue. La procédure de rechange qu’il avait utilisé la première fois, se servant d’une racine d’un très vieil arbre comme d’un catalyseur en remplacement de sa baguette, nécessitait de la concentration et de l’énergie, ce qui en soit n’était pas un problème, mais également du temps, ce qui en était un. On ne le quittait plus des yeux dès qu’il faisait un pas sur le seuil de sa chambre. Harry en faisait des crises de nerfs. Les membres de l’ordre du Phoenix se relayait dans la maison pour qu’elle ne soit jamais vide, car Dumbledore et les Aurors avaient d’autres obligations, même si le vieux barbu venait très souvent lui rendre visite. -Bonjour, Harry, lui fit un sourire bienveillant au milieu de grands poils argentés, dans l’entrebâillement de la porte. Bien dormi ? Ton chocolat est bien chaud, tu devrais le boire maintenant. Oh j'y songe,Mrs. Weasley va passer une bonne partie de la journée ici, et j’ai pensé que c’était une bonne idée qu’elle amène Ronald. Tu connais Ronald ? C’est un gentil garçon tu verras, il a ton âge, je compte sur toi pour ne pas trop l’effrayer ! Vous pourrez aller jouer dans le parc, il fait un temps splendide. La porte se referma en face de Harry dont les yeux devenus presque noirs à force de s’assombrir faisaient des trous dans le mur. Le garçon se glissa à nouveau sous les couvertures, larguant là ses regards tueurs. Au vu du programme, dormir toute la journée lui semblait le plus raisonnable. £££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££ Voilààààààààà ! Niéhéhéhé La suite fin Janvier Si vous passez par là s'il vous plaît laissez moi un petit message pour me dire ce que vous en pensez ! (C'est le seul beurre qu'on se fait nous autres fanfiqueurs )Allez, la B.A. du jour XD --> http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=984 Et BONANEZ ! | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
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| Sujet: Re: Petit Sam 3 Fév - 19:25 | |
| Bonjour bonjour ! Ca fait un bout de temps que je ne me suis plus connectée sur le forum mais Noël, la rentrée, le bac blanc, toussa toussa... Enfin voici les chapitres 6 & 7, d'un coup ! Bisous à tout le monde Petit, Chapitre 6 Il n’eut pas à chercher le sommeil longtemps ; s’il était physiquement en pleine forme – outrageusement bien entretenu par cette bande de… enfin… – Harry était moralement épuisé. Il fit un rêve affreux. Il se jetait dans les bras de Lord Voldemort, tous deux commençaient à discuter et Harry riait, quand tout à coup ce n’était plus le Mage Noir mais Dumbledore qui lui souriait d’un air bienveillant absolument terrifiant. Le visage du vieil homme se retrouvait ensuite affublé d’un air dément et cruel qui faisait très peur à Harry. L’enfant courait, en larme, tendant les bras en avant, se sentant aspiré vers l’arrière où il devinait que Dumbledore l’attendait avec sa grimace démentielle, mais il avait l’impression de pédaler dans le vide, de s’embourber dans l’air lourd ; il avait l’impression douloureuse de s’empêcher lui même d’avancer par un quelconque procédé vicieux. Il pleurait, tendant les bras vers le vide devant lui. Vers midi, Harry se réveilla en sueur, la respiration saccadée comme s’il venait réellement de courir un marathon. Ce rêve lui laissa un goût de bile dans la bouche. Il repoussa les draps trop chauds, se dirigea vers le plateau de son petit déjeuner où il but son chocolat tiède, exactement comme il ne l’aimait pas, et s’assit contre le mur pour regagner un semblant de calme. Des voix lui parvenaient étouffées d’en bas. Une femme disait « … seras sage Ron. Albus, (…) possible (…) ? … veux (…) surveiller, Albus. … sûre … mignon (…) » Harry râla pour lui-même de n’entendre qu’un mot sur trois. Il se rappela que Mrs. Weasley devait venir avec un garçon et saisit tout de suite mieux les bribes de phrases qui lui parvinrent. Les suivantes semblaient un peu anxieuses, troublées, et l’Héritier comprit que malgré toutes ses bonnes intentions la femme rousse refusait simplement de laisser son jeune enfant entre les mains d’un assassin, puisse-t-il avoir huit ans lui-même. Elle s’inquiétait en somme, car de toute façon sous la pression de Dumbledore elle savait qu’elle finirait par céder. -Bonjour. Harry lança par en-dessous un regard indifférent au nouvel arrivant. Un petit roux bien coiffé aux rondeurs enfantines au regard baroudeur et au visage benêt profondément gentil. Encore un Gryffondor en puissance qui n’a pas encore éclot. Un danger public. -Heu, tu veux jouer au chat ? lança-il hésitant mais joyeux. Au chat ? Qu’est-ce que c’était que cette idée ? Jouer au chat ? Harry retourna la formule dans tous les sens. -Qu’est-ce que c’est ? -Tu sais pas ce que c’est ?? Tu sais pas ce que sais ? Harry respira prooofondément, agacé. -En fait il faut s’attraper, consentit à lui expliquer Ron. Je cours, tu m’attrape, ou tu cours, je t’attrape. -J’ai pas envie, cracha Harry avec hargne. Il était vexé d’apprendre qu’il jouait aux mêmes jeux que ce garçon. Harry pensa à Gloubi, le vieux lézard solitaire au sal caractère qui squattait les pierres du château d’Albanie. -Pourquoi t’es ici ? finit par demander Ron après un long moment de silence. -Ah ça… répondit amèrement le brun pour signifier que c’était un mystère. -Qu’est-ce que tu fais ici ? Pourquoi t’es pas chez toi, je veux dire ? -J’aimerais bien être chez moi, figure-toi ! J’ai été kidnappé. L’autre rit de bon cœur. -Et par qui ? -Ce cher Dumbledore et ses copains ! -Arrête tu racontes n’importe quoi. -Je te dis qu’ils m’ont kidnappé c’est tout. Vas lui demander si tu me crois pas. -… Mais pourquoi il kidnapperait un enfant ? -Mais tu me saoules ! Ils étaient tous les deux de mauvaise humeur à présent. ‘Quel con ce type !’, songea Harry. -Mais… et tes parents ? -… Le mot « parents » n’évoquait pour Harry que la vague image de deux adultes inconnus que Lord Voldemort avait tués il y a beaucoup trop longtemps de cela pour que lui se sente un brin concerné. -Ils doivent être tristes ? Et te chercher. -Mes parents sont morts. -Oh ! -… -…Pourquoi ils sont morts ? …c’est… c’est vrai ? -Ils sont morts parce que Lord Voldemort les a tués. -Oh ! Il est super trop horrible ce type ! Papa m’a dit qu’il avait fait plein de choses…mal… mais il aime pas en parler. Alors tu n’as pas de parents ? -Non. -T’es… tout seul ? Le rouquin, pris d’une angoisse enfantine bien compréhensible, semblait attendre une parole d’Harry, n’importe laquelle, qui lui prouverait qu’un enfant ne pouvait pas se retrouver tout seul. Qu’il y aurait toujours quelqu’un pour l’aimer, et dans une moindre mesure le nourrir et l’habiller. Le cœur défaillant, il attendait cette preuve, l’esprit en stand-by. -Il y a… personne pour s’occuper de toi ? insista-t-il ne pouvant se résoudre au mutisme de son vis-à-vis. -Si… Mais… -Ah ! -…mais c’est pas quelqu’un que vous appréciez, vous tous ici, l’Ordre du Phœnix. -Ooh. Il sait que tu es là ? C’est une dame ou un monsieur ? Harry ne pu contenir un sourire. -Un monsieur. -Tu l’aimes bien ? -Bah… oui… … … pourquoi tu me demandes tout ça ? Ronald parut assez désarçonné. Il se redressa finalement et croisa les bras d’un air bizarre oscillant entre canaillerie et perplexité profonde. -Je comprends pas ce que tu fais là. Si tu étais chez toi, avec quelqu’un qui prend soin de toi, pourquoi Dumbledore et les autres t’auraient kidnappé ? Je veux dire, même s’ils s’entendent pas méga bien avec ce gars. C’est pas leurs affaires, si ? Je pige rien, moi. Harry ressentit une pointe d’affection pour Ronald, qui avait foutrement raison. Il chercha quoi réponde dans le fouillis d’images que son cerveau lui fournissait suite à cette tirade. Quoi répondre ? Peut-être simplement ‘C’est vrai.’ mais l’intérêt en serait discutable… -Il doit te chercher non ? Harry releva les yeux. -Je pense. -Il doit être inquiet… ? -Je…oui. -… C’est un peu comme ton Papa alors ? °°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°° -Severus. La voix claqua comme… La voix claqua, rien d’autre à dire. Le Maître sifflait ses ordres, crachait son mécontentement, susurrait ses Doloris, mais jamais ne faisait ainsi résonner un nom, comme un coup de fouet. Les noms des mangemorts suivaient la voie du Doloris (…ou l’inverse). Une situation passa fugitivement dans le regard de Severus : un homme, un mangemort, un camarade, avançait tremblant parmi les rangs de robes noires, se jetait aux pieds de son Maître… Ecknar était mort. Etait-ce là le sort qui l’attendait ? -Assied-toi. Profondément troublé, Severus s’assit. En face du Lord Noir. A la même hauteur. Pour la première fois de sa vie, il se sentait incapable de dire ce qui l’attendait. Mais le Seigneur des ténèbres punissait en public, et ils étaient seuls. Peut-être était-ce un bon point pour lui… ? -Dumbledore s’est introduit dans le château durant mon absence. Nous avons donc terriblement manqué de chance. Ah. On y était. Voldemort cherchait le cafard. Le traître. C’était la conclusion inévitable et évidente de cette descente de l’Ordre du Phoenix comme par hasard au moment (rarissimes moments) où le petit était quasi seul au château. Et lui Severus, qui était en contact constant avec l’Ennemi, professeur à Poudlard sous la direction d’Albus Dumbledore – poste que lui avait valu sa première fausse rédemption, sur les ordres même de Voldemort – lui, était certainement le suspect numéro un. -Tu es un bon élément. Severus était resté fidèle à Lord Voldemort. C’était pour Harry. Pour Harry. L’on est parfois contraint de faire des choix ; il ne regrettait pas celui là, mais avait su dès les premiers instants qu’il s’exposait à d’avantages de dangers encore que ne l’avait fait jusqu’alors sa vie de mangemort. Voldemort siffla sa question, lancinante. -As-tu prévenu Dumbledore de mon absence afin qu’il puisse s’introduire au château ? -Je n’ai prévenu aucune personne susceptible d’être de près ou de loin votre ennemie. Severus inclina légèrement la tête en signe de respect ou de soumission. Puis il releva les yeux afin que son Maître puisse se plonger dans ses yeux corbeau. Pour la deuxième ou troisième fois de sa vie il se sentit littéralement transpercé par le regard incandescent du Seigneur des Ténèbres, qui fouillait son esprit. Le plus impressionnant était ceci : la légilimencie était instantanée. En quelques secondes tout au plus le Lord Voldemort parvenait à trouver, lire et interpréter correctement les souvenirs qu’il désirait. Severus lui-même était incapable d’un tel prodige. Il excellait d’avantage dans l’art inverse, la course de fond qui consistait à occulter ce qu’on ne voulait pas qui soit vu. -Je n’ai aucun intérêt à ce que Dumbledore ou ses amis pénètrent ce château, mon Maître. Ce qui était en soit totalement vrai, il n’y avait personnellement aucun intérêt. Une telle action, comme se le démontrait présentement, ne pouvait lui apporter que des ennuis. Voldemort parut satisfait. Sans doute était-il réellement content que Severus ne fut pas un traître. -J’ai une mission à te confier. Je veux que tu infiltres l’Ordre de Dumbledore. Wouh ! Severus inspira. Jamais Voldemort n’aurait pu d’avantage lui faciliter la tâche qu’en l’envoyant lui-même entre les pattes du vieux cinglé. -Mais, nuança-t-il… Je doute qu’il ne regarde pas ma requête d’un œil… suspicieux… dans les conditions présentes… -Oui, il se méfiera, expédia Voldemort d’un geste agacé. Tu choisiras le moment adéquat : tu peux si tu le souhaites, attendre que j’ai récupéré Harry. Il y eut un silence. -Tu choisiras le moment que tu voudras, tu dois seulement réussir. Et tu me mettras au courant dès que Dumbledore t’auras accepté. °°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°° -Toujours dans sa chambre ? -Toujours… -Il n’est plus sorti depuis… ? -Pas depuis sa dernière tentative d’évasion. -…Il ne faut pas faire cette tête là, Albus, vous n’êtes pas responsable… Albus fit un gentil sourire à son adjointe. -Je pense qu’il s’y fera, avec le temps, poursuivit-elle. -Mais se faire à quoi ? murmura Albus comme pour lui-même. Nous ne savons même pas de quoi il revient, Minerva. Il refuse mes interrogatoires. -C’est un enfant, je pense qu’en le maniant avec douceur… -Pas celui-là, trancha le vieux sorcier. Je voudrais tellement qu’il commence à ne plus se voir lui-même comme un prisonnier… Mais il ne pense qu’à s’enfuir. -Mais où irait-il ? Pas rejoindre Vous-Savez-Qui ! La femme tenait pour acquis que personne d’à peu près sain d’esprit ne se précipiterait dans l’antre de ce tueur sociopathe de son plein gré. Encore moins un enfant, cela allait de soi. Albus garda le silence, le visage blanc, la mâchoire serrée. Il avait honte de se l’avouer mais… Albus Dumbledore ne savait vraiment pas quoi faire. Sa collègue avait quitté la pièce sur ses bonnes paroles réconfortantes. -Dumbledore. Le concerné se tourna, n’osant en croire ses yeux, vers la voix au ton agressif. Harry Potter, toujours aussi peu coiffé et aussi sombrement habillé – il avait fallu faire disparaître cette horrible robe de mangemort pour qu’il consente à porter les vêtements les plus sombres de la garde-robe que lui avait composé une jeune fofolle aux cheveux verts – se tenait le pied en l’air sur les dernières marches de l’escalier. Albus dut se contenir pour que son cerveau ne s’emballe pas et il nota finalement sobrement : escaliers : étape franchie – à quand le salon ? Le visage mortellement sérieux, le garçon formula ce qui était finalement une requête – ô combien étrange – bien déguisée : -J’ai l’habitude de jouer du piano. Albus se sentit ravi qu’il n’y ait dans la pièce personne qui le connût bien, sinon quoi son air totalement perdu aurait méchamment entaillé sa réputation d’omniscient tranquille et puissant. Le garçon leva la tête vers le palier du premier, lança un dernier regard timide au grand sorcier qui jouait des doigts entre les feuilles d’une plante verte pour s’empêcher de penser, et remonta vers sa chambre. Harry n’avait pas descendu les dernières marches, constata le directeur de Poudlard. Comme s’il voulait signifier qu’il n’entrerait pas dans leur jeu, qu’il ne mettrait pas un pied sur leur territoire ; d’ailleurs il était plus ou moins resté maître de la situation. C’était à lui, Albus Dumbledore d’entrer dans l’univers de Harry Potter, de monter ces marches et d’engager le dialogue. Bien. De quelque manière que cela se passe, il ne pourrait qu’apprendre des choses. Albus quitta sa plante verte. Du piano… ? | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
Nombre de messages : 297 Age : 34 Localisation : Tours, France métropolitaine Date d'inscription : 17/10/2006
| Sujet: Re: Petit Sam 3 Fév - 19:32 | |
| (suite)
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Mike Denvert, le second du groupe paperasserie, préposé au tri des lettres adressées à monsieur le ministre, fut assassiné par un homme cagoulé et vêtu de noir, ou plutôt par un Avada Kedavra bien net, au vingt-deuxième jour de sa vie maritale. Il tomba au ralenti derrière son comptoir, le lundi matin de l’attaque sensationnelle de ce groupe d’hommes qui à bien des égards n’en étaient plus, les mangemorts du mage noir Lord Voldemort. En plein ministère. Du jamais vu. Ils ne restèrent pas longtemps non, pas plus de temps qu’il n’en fallait pour plonger dans l’horreur les employés présents. Le temps nécessaire à l’accomplissement de leur mission : des cadavres spectaculaires ; une froideur méthodique ; (même, le temps de regarder dans les yeux, avant de quitter les lieux, Marie Chadwick, unique témoin survivante des dix-sept meurtres !) et un parchemin carbonisé, laissé flottant au milieu des décombres tel la signature du démon.
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Une petite silhouette s’appuyait à l’arcade en pierre surplombant l’escalier central. Une agitation inhabituelle bousculait le silence humide des sous-sols : des claquements de portes de grands bruits sourds, de vagues indications lancées au rythme gai et irrégulier d’une ballade familiale, de nombreux moulinets de bras ; tout cela courait le long des couloirs pour remonter jusqu’au vaste hall du rez-de-chaussée. Pieds nus sur le dallage frais, un Harry d’un peu plus de quatre ans passa un doigt dans l’encolure de sa robe noire, dans l’espoir qu’un peu d’air filtrerait. Malgré cette robe d’enfant s’arrêtant à mi-cuisse, l’été se révélait très chaud.
-Pousse-toi petit, tu risques de gêner, marmonna un mangemort en désignant à son compagnon l’arcade menant au couloir principal du 1er. -Qu’est-ce qui se passe ? demanda Harry, ses Grands yeux verts suivant les déplacements, en bas. Qu’est-ce qui se passe ?
Les deux hommes s’éloignaient indifférents.
-Déménagement ! scanda la voix joyeuse d’Avery. Allez viens voir, c’est rigolo !
Harry descendit le plus vite possible, ses courtes jambes pausant brièvement à chaque marche de marbre avant de galoper jusqu’au centre du Hall d’où Avery menait les opérations.
-Réaménagement, plutôt. Regarde, on vide le bazar des sous-sols. On va installer nos bordels dans l’aile droite et on mettra les prisonniers dans les cachots libérés. Puis on va installer une super cuisine pour Art ! -Où ça ? -Aux sous-sols. -Ah oui, pour nourrir les prisonniers plus facilement, ce sera plus près !
Avery éclata de rire. L’enfant ne saisit pas pourquoi et fronça les sourcils.
-Alors ? On change tout ? Pourquoi ? -Parce qu’il y a de nouvelles recrues et comme on commençait à manquer de place là-haut, Il nous a dit de nous déporter en bas. C’est quand il a fallut vider l’aile droite que le Maître a décidé de faire un grand tri.
Le mangemort rit de nouveau.
-Faut que ce soit nickel avant ce soir, sinon couic !
Ce fut au tour d’Harry de laisser échapper un tintement de gorge amusé.
-Couic, répéta-t-il.
L’après-midi avançait, le petit garçon slalomant gaiement entre les grognements des mangemorts affairés. La quinzaine d’homme présente était entièrement mobilisée : des meubles lévitaient dans tous les sens et quelques naïfs inventifs lançaient des sorts de dépoussiérage dans ce brassage général de crasse, deux ou trois fainéants trimbalaient maladroitement une chaise de gauche à droite, simulant une occupation utile avec plus ou moins de talent, se gardant ainsi d’être mobilisés pour un travail plus contraignant. A un moment, d’entre un coffre rouillé et la forme massive du mangemort Crabbe, émergea un long meuble noir. Harry fut instantanément sur les lieux, à bourdonner de curiosité autour de cette forme bizarre.
-Où je mets le piano ? bovina le mastodonte. -Le piano ?
Avery se gratta le crâne l’air désarçonné. Puis envoyant son bras par-dessus son épaule : -On le balance.
Le « piano » atterrit ainsi à côté d’un amas de « trucs à jeter » vers lequel l’enfant se dirigea à petits pas mesurés. Le mot n’évoquait rien en lui. Piano. L’objet lui-même non plus n’évoquait rien, quoique peut-être… un bar à cocktails, éventuel cousin de celui de l’unique fête un rien classieuse organisée par Lucius au château, après une opération rondement menée ; un bar à cocktails donc, mais d’une forme drôlement tarabiscotée. Suivant son intuition toute enfantine (et la hauteur de son regard), Harry se glissa dessous. Il s’assit en tailleurs, examina les trois pieds, tapota le plafond de ses ongles : creux. Il sortit très vite pour trouver l’inévitable interstice. Ce fut très simple, mais soulever le lourd panneau sombre l’était beaucoup moins et il faillit s’y pincer douloureusement les doigts. Explorateur du haut de sa (respectable !) centaine de centimètres, Harry se mit en quête parmi le bazar, d’une boîte quelconque sur laquelle grimper ; et d’un second objet assez costaud pour soutenir le panneau noir… comme une grosse botte en cuir cloutée. C’est ainsi qu’il découvrit l’étendue de fines cordes tirées d’un bout à l’autre de l’intérieur du piano. Plissant les yeux, il chercha à voir s’il y avait quelque chose en dessous. Eh non, rien d’autre que cette complexe organisation de ficelles. L’enfant glissa son bras droit dans l’interstice et tira l’une des premières cordes sous son ongle, délicatement. La corde vibra brièvement, émettant un son sourd assez rigolo. Il réitéra, un pincement plus franc. Le son fut beaucoup plus fort, grave, et avec une délicieuse excitation, Harry se retourna pour voir si personne ne le regardait. Il avait le sentiment de naviguer dans l’interdit. L’enfant s’amusa à comparer les bruits émis par chacun de ses pincements et le temps que mettait chaque corde à retrouver sa position initiale par de grands tremblements ou d’infimes vibrations. Il tira violemment sur deux cordes en même temps, puis sur trois et quatre ; il pinça une corde sur deux le plus vite possible ; laissa ses doigts glisser sur les dix cordes qu’il atteignait, dans un sens puis dans l’autre ; et il frotta à s’en brûler les doigts la première corde sur vingt centimètres, entre le pouce et l’indexe, se délectant du grincement sourd qui en résultait. Vint finalement le moment où il se lassa de son jeu. Il retira précautionneusement la chaussure de cuir, très attentif à la sauvegarde de ses doigts, et s’éloigna. Il n’avait pas fait quelques pas que Crabbe vint lourdement laisser tomber une petite banquette d’un autre côté du piano.
-Ça va avec ? questionna-t-il s’approchant. -Oui, répondit le mangemort après un battement de paupière extrêmement long. Puis : Reste pas là, Bellatrix arrive.
Ignorant la dernière réplique qui n’avait pas grand sens à ses oreilles, Harry s’installa sur la banquette. Face au long boîtier noir, il médita un court instant et passa un doigt dans la couche de poussière. Derrière lui un tic de bouche exaspéré le fit se retourner vivement.
-Va-t-en, je dois détruire tout ça.
Bellatrix avait parlé d’un ton relativement mesuré, sa hargne à peu près contrôlée par son effort d’articulation. Elle voulait être comprise et n’avait aucune envie de se répéter. Harry savait très bien tout ça mais comme il ne l’aimait pas, il se fit victime de surdités sur l’instant, et commença un compliqué dessin d’arabesques sur la poussiéreuse surface lisse et noire. Il crut percevoir un violent mouvement de bras du côté de la brune cadavérique, et constata avec un joyeux sourire qu’elle se tenait la tête entre ses mains crispées.
L’atmosphère du Hall changea soudain sensiblement. Les cris et grognements se changèrent rapidement en murmures, l’on se fit plus efficace. Harry leva de sous ses mèches ébouriffées ses immenses iris émeraudes vers la lointaine silhouette effilée venue écouter les comptes-rendus des opérations. Tandis que Bellatrix s’approchait d’Avery pour quérir l’attention de son Maître, Harry abandonna les arabesques et sur une impulsion subite, souleva l’espèce de corniche noire devant lui. Le motif de petits rectangles blancs et noirs le surprit d’avantage que si le couvercle avait laissé place à une portée de bébés dragons.
Bellatrix revenait, Lord Voldemort devant elle.
Harry posa ses deux mains sur la partie blanche. L’enfant fut aussitôt submergé par la puissance des quelques notes ainsi libérées. C’était si fort, c’était si beau !… Il retira prestement les doigts, comme s’il s’était brûlé.
-Harry. Recule.
Le sifflement glacé le fit quasi sursauter.
-Oh, je peux le garder !
Dernière édition par le Sam 3 Fév - 19:38, édité 1 fois | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
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| Sujet: Re: Petit Sam 3 Fév - 19:38 | |
| (suite) °°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°
-Harry ? Nous allons à Londres. Tous les deux.
Dumbledore avait passé la barbe dans l’entrebâillement de la porte. Harry releva le menton. Londres ? Sortir de cette chambre ? …de Godric’s Hollow ?! Le vieux sorcier perdait-il l’esprit ? Harry cligna des yeux et hocha maladroitement la tête. Soit !
Quand il descendit la dernière marche de l’escalier, Dumbledore se tourna vers lui et rit avec sembla-t-il, indulgence, ce qui eut pour effet de renfrogner illico la bouille juvénile de son prisonnier.
-Pas de cape ! Nous passons par le Londres moldu. -Le quoi ?
En un claquement de doigts Harry se trouva vêtu d’un haut rouge, d’un short d’une épaisse toile bleue et de sandales ouvertes. Avant qu’il ne puisse s’insurger contre cet accoutrement impossible, le vieil homme, habillé de l’une de ses innombrables et tapageuses robes sorcières, l’attrapa par la main et transplana.
Il atterrirent dans une étroite ruelle puante où Harry s’empressa de faire glisser sa menotte des grands doigts blancs de Dumbledore, qu’il suivit tout de même jusqu’à la rue transversale. L’enfant fut aussitôt assourdi par le brouhaha typiquement moldu du samedi londonien. Bruits de moteurs, klaxons, sonnettes en tous genres, portes qu’on ouvre et qu’on referme, discussions et interpellations, bourdonnements dans les téléphones portables des gens qui marchent à grand pas pressés et plaintes d’enfants, le bruit de la ville sauta aux oreilles d’Harry si férocement qu’il chancela. Le jeune sorcier courut à Dumbledore, saisit sa longue main et la serra à lui en broyer les phalanges, plaquant l’autre contre son oreille gauche.
-Qu’est-ce que c’est que ça ? hurla-t-il.
Londres puait. La chaleur du goudron lui remontait entre les genoux, les vapeurs d’essence, les gaz d’échappements se mélangeaient aux odeurs de fritures pour venir envahir ses narines. Il toussa en essayant de tout faire ressortir et donna, sans lui lâcher les doigts, un méchant coup de coude à Dumbledore. Il voulait partir immédiatement de cet endroit !
-Ne t’en fais pas, lui dit son tortionnaire en ayant l’air tout à fait à l’aise sous les regards suspicieux ou morts de rire des passants moldus, nous ne restons pas longtemps. Je connais un quartier plus paisible, presque piéton, avec un super marchand de glaces et une longue rangée de magasins de musique ! -C’est toujours comme ça ? demanda Harry après dix pas. -Les Moldus sont très bruyants, convint-il en parlant lui-même très doucement. Et ils ont tendance à adorer vivre au milieu de leurs pires inventions.
Mi-navré mi-sévère il désigna du menton l’évidence du pot d’échappement.
-Mais on rencontre dans le Londres moldu de nombreux de gens tout à fait charmants, conclut-il gaiement. Ah, c’est ici !
Harry qui n’avait écouté qu’à moitié le discours de Dumbledore, fut soulagé de déboucher sur une place autour de laquelle aucune de ces machines grises, moches, bruyantes et puantes ne semblait autorisée de circulation. Le grand sorcier le traîna dans une petite librairie à l’auvent bleu encastrée dans une baraque du XVIIème, où il ordonna à l’enfant de vagabonder à sa guise avant de se diriger lui-même vers le comptoir où une courte dame très ridée l’attendait, radieuse.
-Monsieur Dumbledore ! s’exclama-t-elle. Vous amenez votre petit-fils ?
Harry se posta à l’entrée et s’accroupit, la tête dans les bras. Passé le premier choc causé par la tonitruante découverte de la civilisation moldue, une tentation douce-amère commençait à s’insinuer en lui. La ville. La rue. Franchir cette porte. Courir ! Ah !… Harry avait l’impression de ne pas avoir vu Voldemort depuis des mois. La question de la manière dont il pourrait le rejoindre s’il parvenait à s’enfuir ne le turlupinait pas trop. S’il parvenait à échapper au moins trois minutes à la vigilance de Dumbledore… il lui suffirait de trouver une planque jusqu’au moment où il pourrait ensuite en toute tranquillité appeler Voldemort. Mais échapper trente secondes à la surveillance de Dumbledore (dont il sentait le regard sur sa nuque) n’était pas une mince affaire. Bien sûr le petit prisonnier aurait pu, avec un peu de bon sens, tenter de gagner la confiance de son geôlier (qui ne demandait que ça mais n’était pas dupe), mais non, il ne pouvait pas… Pactiser ouvertement avec l’ennemi était hors de portée de ses capacités. Et cette librairie ! Moldue ! Harry se leva et se dirigea vers le comptoir, où il attendit poliment que Ridée-Radieuse veuille bien lui accorder de son attention. Le barbu parti fureter plus loin, il ne risquait pas grand-chose à réclamer un ouvrage sur les potions.
-Oui, bonhomme ? -Le rayon Potions ? -Potion ? demanda-t-elle avec un sourire espiègle. Potion magique ?
Sidéré, Harry répondit dans un souffle « oui ». La dame le prit alors par la main et le guida vers une section très colorée.
-Tu as déjà lu celui-là ? l’interrogea-t-elle en lui mettant entre les mains un album d’Astérix. -Non.
Harry fronça les sourcils. Astérix chez les Belges. Il ouvrit et s’assit.
C’était à mourir de rire.
Une demi-heuree plus tard, il sortait de la librairie une main dans celle de Dumbledore et trois albums d’Astérix sous le bras gauche.
-Merci, dit-il. Vous n’étiez pas obligé.
Son aîné se contenta de sourire, les yeux pétillants de malice. C’était un ravissement de faire plaisir à cet enfant. Son bonheur était tellement communicatif ! Malgré tous les efforts que le petit faisait pour rester digne comme un pape.
-Où va-t-on ? demanda Harry avec cette indicible excitation.
Les deux sorciers parcoururent une vingtaine de pas et stoppèrent. Sur le trottoir d’en face, quatre ou cinq magasins aux en-têtes musicales s’ouvraient sur des étalages de guitares électriques et de partitions en tous genres, leurs vitrines séparées par celles de boutiques d’antiquités et quelques maisons particulières. Dumbledore se caressa la barbe et offrit au garçon l’embarras du choix. Harry hésita un moment, regarda tour à tour son accompagnateur et les boutiques. Finalement, il lâcha la main du vieil homme pour désigner d’un doigt timide le magasin de musique à l’entrée la plus étriquée. On apercevait dans la vitrine le large profil noir d’un piano à queue.
-Au Rythme Londonien ? Très bien, approuva Dumbledore qui ne s’y connaissait que très peu mais sentait Harry anxieux à côté de lui.
Quand il passèrent la porte, une petite clochette tinta. Un homme qui devait approcher la cinquantaine leva les yeux de ses comptes et leur sourit aimablement, après toutefois un instant de perdition dû à la tenue de Dumbledore. Le magasin était en fait beaucoup plus vaste que ne le laissait présager sa devanture. Il s’étalait en longueur, perpendiculairement à la rue. Cinq, non, six pianos se dressaient, très fiers de leurs surfaces brillantes (un niveau de propreté que l’on n’avait jamais cherché à faire atteindre à celui du château d’Albanie, de mémoire d’Harry). Trois n’avaient pas la même forme que celui qu’il connaissait. Bon. Ayant déjà totalement oublié son surveillant attitré et le vendeur, Harry posa ses Astérix par terre, se frotta inconsciemment les doigts, remis une mèche corbeau derrière son oreille et se dirigea vers le deuxième instrument de la rangée. Arrivé à bon port il approcha la banquette, s’assit et ouvrit le piano. Il avait à peine posé les doigts sur les touches qu’un bras vint les retirer vivement et refermer lentement le couvercle des touches.
-On ne touche pas aux instruments, petit. -Mais… comment fait-on dans ce cas ?
La recommandation lui paraissait tout à fait absurde. Le vendeur lui expliqua avec un sourire un peu fatigué qu’il ne pouvait pas jouer dans un magasin. Harry ouvrit de grands yeux et fit une grimace paniquée. Sa bouche s’ouvrait sur un « Hein ! » de douleur silencieux. Il chercha des yeux Dumbledore.
-Nous sommes venus voir les pianos, expliqua celui-ci d’un ton apaisant. -Ah ? fit le vendeur, son visage endormi se fendant d’un petit sourire. Vous comptez en acheter un ?
Dumbledore n’avait pas vraiment prévu cela, mais il le sentait venir depuis que l’enfant avait lâché ses bandes dessinées…
-Oui, sourit-il donc aimablement. -C’est pour Monsieur ? demanda-t-il en ébouriffant les cheveux du garçon. -C’est pour lui oui, répondit le vieux sorcier. -Comment tu t’appelles ? -Harry, dit Harry, qui suivait les évènements avec beaucoup d’intérêt. -Tu joues depuis longtemps ? se renseigna le vendeur, reprenant progressivement son air fatigué.
Harry haussa les épaules.
-Depuis que je suis petit, répondit-il, vague. -Tu as un piano à la maison ? (-Oui) Tes parents en jouent, sûrement ? -Non que moi.
Autant de questions que s’était posées le directeur de Poudlard quelques heures plus tôt. C’était un sacré coup de pouce que lui offrait ce moldu.
-Quel piano recherchez-vous ?
L’homme interrogeait Dumbledore. Celui-ci se racla la gorge et fit savoir qu’il n’était lui-même pas très au fait de ces choses là.
-Pourquoi ceux-là sont-ils différents ? questionna Harry et désignant les pianos d’avantage rectangulaires. -Ils sont électriques. Celui que tu montres est un Yamaha. C’est un tr… -Qu’est-ce que ça fait, s’il est élétrique ? -Ça veut dire qu’il faut le brancher sur le secteur. Il faut une prise, expliqua rapidement le vendeur à l’enfant. Préférez-vous un instrument de ce genre ?
Le vendeur interrogea Dumbledore du regard.
-Nous n’avons pas l’électricité, prévint celui-ci.
Harry observa avec intérêt le visage du vendeur se peindre du plus parfait ahurissement.
-Est-ce que c’est très grave ? s’informa-t-il, rétif à laisser passer son piano. -De nos jours, c’est très rare, tout de même, rit le moldu comme essayant de faire avouer à Dumbledore que c’était une bonne blague. Hum. Non, ce n’est pas grave. Alooors… apparemment, vous préféreriez un piano à queue. -Oui, dit Harry en rouvrant celui devant lequel il s’était assis avec l’intention de jouer, j’aime bien ceux-là. -Nous en avons de nombreux, qui s’étalent sur une vaste échelle de prix. Avez-vous une fourchette… ?
Dumbledore ferma à demi les paupières, histoire de se remettre en tête les taux de changes extrêmement rarement utilisés de l’argent sorcier au moldu. Quelque chose comme huit noises pour 5£… Voyons voir, si dix livres valaient tout juste 16 noises (donc un peu plus d’une demi-mornille), il n’avait pas de quoi s’inquiéter, et encore moins de raisons se perdre en calculs.
-Je m’y connais moi-même assez peu, dit-il au vendeur, mais tu peux choisir ce que tu veux, assura-t-il à Harry. -Te souviens-tu de la marque du piano qu’il y a chez toi ? -Oui, dit vivement Harry, qui trouvait que le bilan de la journée avait de grandes chances d’être finalement très honorable. Je peux vous l’imiter.
Silence du côté des grands ; lèvres du vendeur formant silencieusement un « …nous l’imiter… ? » perdu.
-Imiter la marque, répéta Harry en ayant l’impression de parler à Crabbe ou Goyle.
Dumbledore sembla saisir et très lentement lui tendit un carré de parchemin et une plume, sortis de nulle part. Le garçon les attrapa et calligraphia laborieusement.
Bechstein.
-Ouh ! fit le moldu. C’est du bon piano. -Il est vieux je crois, dit Harry et rendant plume et parchemin à Dumbledore. -Il doit avoir sa petite valeur……… rêvait le vendeur. -Harry, l’interpella le vieux sorcier barbu tout à trac, sais-tu écrire ?
Harry se sentit rougir. Il savait lire à quatre ans. Dernièrement, il avait lu les Etudes avancées d’Alexeï Grant, le dernier ouvrage ajouté à la liste des livres prohibés par le ministère ; un recueil assez complexe mais des plus complets sur les utilisations de la magie noire moderne, et qui ne se contentait pas de ‘parler autour’ (comme le faisait cet insipide ministre finlandais dont le nom imprononçable lui glissait de la langue). Dès six ans et jusqu’à son enlèvement, il piochait allégrement dans la partie romans de la bibliothèque de Lord Voldemort, seule rescapée du profond mépris pour la culture moldue entretenu par le Seigneur des Ténèbres, qui par ailleurs ne jetait jamais rien de ce qui avait pu lui appartenir un jour, à lui ou à un autre « Grand ». Harry relisait plus qu’il ne dévorait (pour vérification, pour le plaisir de la redécouverte). Il avait parcourut Oliver Twist un nombre de fois incalculable et à haute voix et dans tous les sens. De nombreux ouvrages sur les potions avaient subi un sort analogue. Mais le fait était là. Il ne savait pas écrire. C’était pour cette raison que lorsqu’il parlait de retranscrire un mot déjà vu, il s’agissait bien d’imiter, avec les ‘pertes’ en cours de transmission que les déformations dues à sa mémoire impliquaient. Harry ne répondit pas à Dumbledore, pensant que, certainement, il avait de toute façon compris. Le vendeur se grattait le menton. Il commença à leur citer quelques marques, comparant les mérites de chacune et conseillant ceci ou cela par rapport à tel ou tel critère, pour les oreilles attentives de ses deux clients. Finalement, il proposa à Harry, qui en crevait d’envie, de jouer le morceau qu’il souhaitait, afin de ‘goûter’ le piano. Harry dit qu’il n’avait pas de morceau, mais merci. Il joua. Il avait depuis longtemps découvert les octaves, et la gamme de do, qu’il pouvait parcourir pendant des heures tant c’était magique qu’elle soit si régulière, symétrique. Au début, quand le piano venait d’être installé au premier pour son usage personnel, il n’y avait plus touché pendant plusieurs semaines ; s’en privant pour le plaisir de le retrouver après, un peu par crainte que cette puissance qui l’avait englouti la première fois n’ait disparu. Quand finalement il s’y était mis, il avait d’abord retrouvé de petites mélodies tirées des quelques chants qui résonnaient dans les couloirs après une grande réussite mangemoresque, ou bien joué des bribes de sa propre invention. Il répétait ses phrases indéfiniment ou jusqu’à ce que, les jours où Bellatrix était là, elle entre dans la pièce les nerfs en pelote en lui hurlant de sa voix nasillarde de changer de disque. Il cessait alors et écrasait le clavier avec les mains, les bras les coudes et le menton. Quelques fois même il criait par-dessus cela comme un malade des bribes de l’hymne mangemort de Lucius et Avery.
On rançonne, on tue, on pille, on vole Faîte moi boire mes braves, yo-ho ! On kidnappe, on ravage ; si on donne notre parole - Il faut pas la croire ! C’est nous les mangemorts, les pirates, les truands…
Aujourd’hui ses mélodies étaient un peu plus étoffées que quatre ans auparavant mais toujours purement hérétiques – Harry n’avait jamais vu la couleur d’une partition et jamais même appris que les touches sur lesquelles il appuyait avaient un nom, que le son si grisant qui en résultait était une note.
-Il te plaît ? -Le son est net, trancha Harry en s’arrêtant brusquement, le son est beaucoup plus net. Et les touches font moins de bruit quand on appuie dessus. Je veux dire : on entend le son mais pas le « plonc » de la touche qui s’abat. Beaucoup moins.
Le vendeur sourit et lui demanda d’essayer un second instrument. Harry nageait dans le bonheur. | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
Nombre de messages : 297 Age : 34 Localisation : Tours, France métropolitaine Date d'inscription : 17/10/2006
| Sujet: Re: Petit Sam 3 Fév - 19:43 | |
| (suite et fin du chapitre 6 ^^) °°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°° -Merlin, qu’est-ce que c’est que ça ! s’exclama Molly Weasley en pénétrant dans le salon de Godric’s Hollow. Des pouffements plus ou moins discrets lui répondirent. Bill, qui entrait sereinement dans la pire phase de l’adolescence, et Tonks, qui en sortait tout juste – ou plutôt, entrait dans la ténébreuse période du jeune adulte idiot – contemplaient en se mordant les lèvres l’immense piano dont le quartier général de l’Ordre du Phoenix venait de faire acquisition. -C’est pour notre invité, expliqua Bill. Tu sais bien Maman, des fois, on offre des fleurs… Les gloussements repartirent de plus belle. Remus Lupin revenant de la cuisine avisa l’expression incrédule de madame Weasley et lui proposa un thé. Tandis qu’elle quittait son foulard, il trempa un biscuit dans sa propre tasse et expliqua entre deux bouchées : -Dumbledore a emmené Harry à Londres cet après-midi. C’est moi qui les ai accueillis à leur retour. Ses yeux sourirent derrière son thé. -Il sautillait dans tous les sens quand il est rentré ! Il m’a c… -Qui ça ? coupa Molly le visage décomposé. -Harry bien sûr ! Pas Dumbledore. Ils pouffèrent. -Il m’a collé dans les bras ce truc là, reprit Remus en attrapant une bande dessinée sur un meuble voisin, en me disant que c’était à mourir de rire. Et après il s’est précipité sur le piano. Enfin, il a tourné autour d’Albus pendant bien dix minutes jusqu’à ce qu’il ré-agrandisse le piano. -Il faisait du piano ? Je ne savais pas. Remus papillonna du regard derrière le bord de son mug, et garda le silence. Molly sembla se rendre compte de quelque chose. -Mais ça veut dire qu’il en faisait chez…, avant ! Vous croyez qu’il en faisait avant ? -…qu’il jouait du piano chez Voldemort… ? Remus haussa les épaules. -Ce type a un profil psychologique très mal défini ; c’est impossible de comprendre ce qu’il peut lui passer par la tête. Et peut-être après tout Harry jouait-il sans qu’Il soit au courant. Le château est grand. Il burent quelques instants en silence, méditant la nature complexe des évènements qu’ils vivaient. Ils avaient récemment ‘kidnappé’ le fils de huit ans de deux héros de guerre assassinés (des amis de longue date), gosse élevé (faute d’un autre mot) par l’assassin en question dans un isolement sans fond, au cœur d’un pays déserté par les sorciers (le peuple et le pays d’Albanie étant trop longtemps restés dans l’ombre pour cause de longue et intense dictature moldue). Mais le petit jouait du piano. On ne connaissait pas de passion musicale au Seigneur des Ténèbres, mais après tout, peut-être en savait-on trop peu de lui. Le silence changea de nature, se muant en la simple complicité de ses moments de calme que conférait si rarement Godric’s Hollow. -C’est la première fois que je le voyais sourire, dit Remus. Molly saisit à retardement qu’il parlait d’Harry. -Moi je ne l’ai pas vu du tout, répondit-elle. Tout juste entraperçut le premier jour. -Pourtant il descend manger tous les midis. -C’est bien vrai ? Il s’est peut-être un peu sociabilisé à force. Il n’est pas très aimable, cet enfant. D’après ce qu’on m’en dit ! Remus ne répondit pas. Les muscles de sa mâchoire s’étaient crispés. -…Je ne suis jamais là, le midi, informa Molly. Je dois m’occuper des enfants. -… -Pardon. Ce n’est pas sa faute. -… -Remus ? Je suis désolée. Je sais que cela doit être dur pour vous… Le concerné fit signe que c’était bon, que ça allait. Il posa sa joue dans sa main et laissa son regard se perdre dans le Parc. Molly suivit son regard une seconde, puis avec un immense soupir, se leva pour débarrasser les tasses. Remus entendit le fracas des soucoupes et cuillères qu’on pose dans l’évier, et un sortilège de nettoyage lancé d’une voix autoritaire. -Cela va faire deux semaines qu’il n’a pas plu, dit-il quand elle reparut, les moldus vont encore nous en pondre une pendule. -Oh Arthur me parle toujours de ce qu’ils sont complètement paniqués dans ces cas là, parce qu’ils doivent arrêter d’arroser leurs voitures. Ça le fait rire. Moi je les trouve complètement idiots. Remus éclata de rire. -Disons vraiment bizarres, se corrigea la sorcière rousse. -Imparfaits, nuança Remus une lueur d’amusement dans les yeux. Après un nouveau moment de silence, il dit, le cœur ailleurs : -C’est la première fois qu’il me parlait. -Oh. Après un instant, elle ajouta : -Vous devriez aller le voir. Lui parler de ce livre, suggéra-t-elle en désignant les illustrés qu’Harry avait avec tant d’enthousiasme prêtés à Remus. -Je ne sais pas… Il est si…(les bouts de ses doigts se crispèrent) Ce ne sera pas naturel. Il va croire que je veux le mettre de mon côté. Je ne veux pas qu’il pense que je cherche à le manipuler… -C’est vrai que ce n’est pas facile, convint Molly qui ne savait pas trop que répondre (mais elle ne pensait déjà plus à Harry, elle était partie comme le font toutes les mères, vers ses propres enfants). Ce n’est pas toujours évident. -En même temps, continua le loup-garou, fatigué de la pleine lune qui aurait lieu dans deux jours, parfois il a l’air si… (il lança ses doigts en l’air, dessinant les approximations de la rêverie)…loin… au-dessus… Peut-être un peu au-dessus… Sa main retomba. -Bon (il se leva) il faut que j’y aille. Il attrapa sa veste légère, commença à l’enfiler, la retira, la mit sous son bras. -C’est vrai qu’il fait chaud. Vous auriez dû arriver plus tôt, vous l’auriez vu au piano ; c’est un vrai régal de le voir jouer trois notes, il a l’air tellement content ! Heureux. Il soupira. -Si Voldemort était un peu plus malin il ne raterait pas une seule occasion de voir ça. °°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°° Harry dormit bien cette nuit là. Il se sentait confiant. Il ne tarderait pas à rentrer chez lui. £££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££ Si vous voulez me faire partager votre avis, ce qui me ferait très plaisir, c'est possible par là : http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=984Lupiot (le chap 7 arrive d'ici quelques jours, juste quelques ptits trucs à corriger et c'est bon ^^) | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
Nombre de messages : 297 Age : 34 Localisation : Tours, France métropolitaine Date d'inscription : 17/10/2006
| Sujet: Re: Petit Jeu 8 Fév - 23:17 | |
| Hello ! Au rendez-vous comme promis :p Bonne lecture j'espère Petit, chapitre 7 -Justement, parlons-en de Voldemort ! vociféra deux jours plus tard le ministre de la magie, dans son magnifique et stylisé bureau ministériel, drapé d’une de ses nombreuses robes à dorures échancrée, typiquement ministérielle. C’était un grand homme, relativement compétent, mais précisément très ‘relativement’. Son oncle occupait un fauteuil à vie dans l’assemblée du Magenmagot, son paternel profitait d’une retraite méritée d’ancien Ministre de la Magie et sa sœur aînée caracolait dans les sondages du côté humanitaire. C’était un homme intelligent que l’on avait nourri d’orgueil par intraveineuse depuis son adolescence, sans pouvoir lui transmettre ainsi l’héritage diplomatique de la famille. Il n’était pas fait pour son métier et tâchait avec d’autant plus d’ardeur de démontrer le contraire, engueulant ses collègues pour ses propres torts dès que l’occasion se présentait. -Parlons-en de Voldemort ! Que lui avez-vous « PRIS » ? Il tendait un parchemin noirci sur lequel scintillaient quelques mots tracés d’un rouge incandescent. Dumbledore se tenait raide et légèrement furieux devant son interlocuteur excité qui ne tentait plus, depuis les quelques années qu’il avait acquis ce poste, de fignoler un speech quelconque quand il s’adressait à Dumbledore car le vieil homme saisissait le moindre secret de procédure par la moindre tournure de phrase, le moindre mot dit de travers. Le ministre réduisait donc son discours. -Trois attaques ! Un vrai carnage ! Et chaque fois le même mot ! Texto ! Dumbledore est seul responsable ! Il ricana sur le mot « responsable ». - Dumbledore est seul responsable de ces pertes… déplorables. Il sait très bien qu’il lui suffit de me rendre ce qu’il m’a pris – et tout cessera. C’est signé ! C’est même signé, s’exclama-t-il non loin de la lamentation. Monsieur le Ministre de la Magie colla le mot sous le nez de monsieur le Directeur de Poudlard. -Et encore, ce n’est qu’une copie. Les Aurors qui ont touché l’originaux sont morts dans… Il hésita à employer la formule toute faite des ‘atroces souffrances’ bien qu’elle lui sembla la plus adaptée. Il frissonna. Dumbledore ne saisissant pas le parchemin il dut le remballer. -Plus de cinquante civils ! rien que dans la dernière attaque… Il est sûrement même en train de préparer l… -Pourquoi ne m’avez-vous pas averti ? -… Excusez-moi, vous ne lisez pas les journaux ? railla le ministre. -Je suis au courant de ce que veulent bien écrire les journalistes. Pourquoi le ministère ne m’a-t-il pas personnellement averti que Voldemort cherchait à me contacter ? Vous avez bien mentionné trois attaques… ? -Parce que VOUS pensez que Voldemort cherche à VOUS contacter en assassinant à tour de bras ? -Il n’aurait pas laissé ces lettres explicites, je n’aurais pu que le supposer. Mais au vu de ce dont vous consentez enfin à me faire part… Dumbledore s’adressait toujours à lui comme s’il posait des questions, lui qui en savait invariablement plus que tout le monde. C’était très désagréable. -La première attaque date déjà d’une semaine, dit le vieux sorcier de sa voix rocailleuse menaçante. Songez que vous auriez éventuellement pu éviter des morts en me mettant au courant. -Hin hin ! Vous vous prenez pour le sauveur du monde ? Et comptez-vous lui rendre ce que vous lui avez pris ? -Je vais négocier. -…Avec Voldemort ! Le ministre était sincèrement trop incrédule pour émettre une objection. Et, Dumbledore avait, il était vrai, maintes fois démontré sa capacité à dévier (ou régler) des désastres. De son côté, Dumbledore appréciait une énième fois la fantastique aptitude à semer la zizanie de Lord Voldemort. Agrémenté de son inévitable don pour la manipulation… (« …il lui suffit de me rendre ce qu’il m’a pris – et tout cessera. » Que Voldemort promette de ne plus lancer d’attaques meurtrières serait une excellente nouvelle s’il elle n’était pas entachée d’une légère hypocrisie. Passons. Le directeur de Poudlard se devait d’entrer en contact avec Voldemort au plus vite. Afin de gagner du temps. Le mage noir ne pourrait pas éternellement mobiliser ses troupes pour des descentes sanglantes en centre-ville. Tels étaient les espoirs de Dumbledore quand il quitta le bureau du Ministre de la Magie. Mais celui-ci le rappela au dernier moment avec une drôle d’expression sur le visage. Un sourire qui se cache. -Hep ! Dumbledore. Si j’en reçoit un autre… Il secoua le parchemin noir. -Je le donne à la presse. Merlin que cet homme était déplaisant. -Pour nos citoyens anglais, j’espère que vous n’en recevrez pas d’autre monsieur le ministre. Cependant, votre poste serait d’avantage en péril que le mien, je vous prie de me croire. Au revoir. | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
Nombre de messages : 297 Age : 34 Localisation : Tours, France métropolitaine Date d'inscription : 17/10/2006
| Sujet: Re: Petit Jeu 8 Fév - 23:21 | |
| (suite)
°°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°°
-P’tit dèj ! entonna une voix claire et gaie ce matin là.
Harry fut saisi hors de son rêve. Il émergea des couvertures la bouille en bataille, les yeux mouillés et un sourire aux lèvres. Les dernières bribes de son rêves disparurent instantanément et le visage en cœur à l’air chafouin de Tonks les remplaça.
-Hello boy ! -Bon…bonjour… -Je ne sais vraiment pas ce que tu as fait à ce pauvre elfe mais il s’est mis à pleurer quand on lui a dit de t’apporter ton plateau. -Ah… ah oui.
La veille, Harry s’était énervé sur cette créature. Simple exutoire à sa tension des trois derniers jours ; la brûlure de sa boucle d’oreille s’était faite sentir à plusieurs reprises le laissant dans un sentiment de frustration croissante. En parallèle, le père et les frères de Ron avaient passé la journée à Godric’s Hollow et, les voir ensemble, Mr. Weasley tentant d’apprendre à son plus jeune fils comment tenir à califourchon sur un balais tandis les jumeaux roux assaillaient leur géniteur en lui sautant sur le dos pour lui coller des trucs bleus et gluants dans les cheveux ; l’ambiance générale avait conféré à Harry un malaise difficilement identifiable. La tension de la fureur dans les mâchoires et la boule de l’injustice dans l’estomac, il fallut finalement que tout cela sorte. A noter que – facteur non négligeable, une petite séance d’Astérix rappelant sans peine à un calme relatif – notre petit brun n’avait plus rien à lire non plus. En grimpant les marches de l’escalier les nerfs sous tension, Harry s’était heurté à Bok et, par une décharge de magie impulsive – dont il déplorerait le gâchis plus tard – lui avait fait traverser la cloison en rageant à propos des elfes de maison. (« C’est dégoûtant ! »).
-Pain, indiqua la jeune femme, et chocolat chaud.
Elle lui fit un clin d’œil. Harry était encore un peu dans le brouillard.
-Ah merci, fit-il.
Tonks posa le plateau sur les jambes du garçon, fit tomber la moitié du pain, articula un « oh, m**** » et se pencha pour le ramasser. Tout à fait instinctivement et ne croyant pas à la réalité de la chose, Harry tendit les doigts, saisit la baguette qui dépassait de sa poche arrière et la posa à côté de lui, sous les couvertures. Tonks lui rendit ses tranches de pain, le salua et quitta la pièce. Serrant sous les draps son âme providentielle, Harry se sentit renaître. Tranquillement, il but son chocolat chaud, appréciant l’éternelle chaleur qui coulait dans sa gorge. Il mangea tout le pain, et rien que pour le plaisir de prononcer une formule magique, décupla le fond de chocolat de son bol qu’il re-but avec encore d’avantage de bonheur. Ensuite, ayant fait lévité le plateau jusqu’à sa porte et croisé les jambes, il s’accorda quelques instants de réflexion. Une baguette entre les mains, c’était une sacrée aubaine. Même, avec un peu de savoir-faire, un ticket pour l’Albanie. Il fallait à tout prix éviter que cette charmante étourdie se rende compte qu’elle avait égaré sa baguette. Sentant avec délice sa magie affluer vers sa main droite, Harry prononça un Accio baguette amoureux. Il attendit, légèrement angoissé. Si sur le chemin, sa baguette passait devant le nez de quelqu’un, il était cuit. Elle apparut enfin, glissant avec réticence au niveau du sol. Le garçon se jeta dessus de peur qu’elle ne s’échappe et poussa un graaand soupir de soulagement. Après quoi il rendit invisible la baguette de Tonks et rangea la sienne dans sa poche de pyjama, de manière, évidemment, à ce qu’on ne la voit pas.
Harry dansa quelques secondes d’un pieds sur l’autre au milieu de l’escalier. Coup d’œil. Dans le salon, il n’y avait ni Dumbledore, qui était sacré foutument observateur, ni le vieux parano grognon, qui donnait la chair de poule au garçon. Avec un élan à couper le souffle, Harry se jeta au bas des marches et traversa le salon comme une fusée, pour se jeter dans les bras de Tonks. Il la serra fort contre lui, rouge pivoine, dans une apparence de câlin bienheureux.
-Merci pour le chocolat chaud.
La pauvre fille, estomaquée, lui fit un grand sourire et le souleva pour lui faire un bisou. Harry lui rendit un grand smack et se carapata, une baguette en moins désormais dans la poche de sa propriétaire d’origine. Kingsley Shacklebot, spectateur halluciné de cette (assez) surprenante scène de tendresse, interrogea sa future collègue du regard. Celle-ci lui signifia d’un air joyeux qu’elle n’y comprenait pas grand-chose non plus. L’Auror haussa les épaules et retourna à sa gazette.
De retour dans sa chambre, Harry ouvrit grand son armoire. Gagné, il y avait un ciré. (Pas fous les londoniens.) Il s’en saisit et attrapa également les chaussures moldues dont l’avait attribué Dumbledore le jour de leur sortie, assez pratiques. Puis il s’habilla normalement. Robe sorcière légère et sans manches, bleue foncée ; cape d’été bleu ciel (un model pour enfants totalement ridicule : de petits balais voletaient le long des bordures et sur le capuchon) ; et godillos enfantins de cuir, classiques. Il rétrécit le ciré et les sandales à scratch qu’il mit dans la même poche que sa baguette. Dumbledore et le Pr. Flitwick, un petit homme à la physionomie extravagante, se joignirent à eux pour le déjeuner. Harry dut supporter deux fois le récit de ses mamours à Tonks du matin ; les joues cerise, il garda le silence, très concentré sur la capture de ses champignons. Au dessert, il leva le nez de son assiette : -Vous serez là, cet après-midi ? demanda-t-il à la barbe argentée.
Les yeux de Dumbledore, donnant éternellement l’impression de comprendre au-delà des mots prononcés, pétillèrent. Harry espérait bien que parfois, certaines choses échappaient tout de même au vieil homme.
-Eh bien non, j’ai à régler quelques affaires avant la fin de l’année scolaire, dit-il après une fugitive grimace contrite. -Alors, qui sera là ? questionna Harry en tentant de s’exprimer avec désinvolture. -La pétillante Nymphadora (un sourire charmeur aux lèvres, Dumbledore esquissa un geste de la main vers la jeune femme) et Monsieur Shacklebot. Tu sais que tu peux leur demander ce dont tu as besoin. -Heu… , commença Tonks, je me demandais si je pourrais sortir en ville cet après-midi. J’ai oublié de vous en parler.
Elle fit une petite grimace désolée. Apparemment Dumbledore n’était pas d’accord.
-J’ai décidé qu’il y aurait toujours deux personnes pour tenir compagnie à Harry, dit-il sévèrement.
Harry faillit tousser pour le principe. ‘Pour me tenir compagnie ?? Pour m’avoir à l’œil, tu parles !’ Il piqua du nez dans sa crème chantilly, histoire de se faire oublier. Tonks avait l’air de vouloir insister. Elle avait sans aucun doute rendez-vous avec une amie pour faire les boutiques, et pas du tout à cœur de décommander.
-S’il vous plaît… , supplia-t-elle.
Dumbledore jeta un œil à l’Auror à sa gauche, qui assura d’un signe de tête qu’il pouvait couvrir seul l’étendue de l’après-midi.
-Harry ? appela-t-il.
Leurs regards s’accrochèrent. Le garçon se détourna rapidement, haussa les épaules et finit ses framboises à la chantilly.
-Tu seras sage ?
Harry avala lentement et dit « oui ». Salazar, mentir à cet homme… était bizarrement difficile. « Oui. » Dumbledore accorda donc à Tonks son autorisation de sortie. En quittant la table, Harry se retint de siffloter.
A quinze heures vingt-huit, Shacklebot alla aux toilettes. Harry descendit à toute vitesse mais le plus silencieusement possible au salon, où il réduisit son Petrof pour le mettre dans sa poche gauche. Le garçon courut encore jusqu’au portail orné scellant la propriété de Godric’s Hollow, où il dut s’y reprendre à six fois avant de parvenir à l’abîmer suffisamment. Il avait sa baguette et, si sa magie s’était un peu engourdie de par son inactivité, ses pouvoirs sortaient bruts, reposés, neufs comme au premier jour ; la résistance du portail ne pouvait être due qu’aux renforcements de Dumbledore. Dès lors que l’on jouait dans le camp adverse, ce type était un vrai poison. Harry se mit à quatre pattes puis à plat ventre, plissant les yeux à cause de la poussière que remuaient ses mouvements dans la terre sèche, bouche fermée et narines retroussées. Il se glissa comme un lapin hors de son terrier à travers l’ouverture de barreaux recourbés, se releva en toussant et s’épousseta. Il faillit crier de joie comme pour sa première évasion, mais se rappela qu-il n’avait pas de temps à perdre et se mit à courir, ou plutôt à sautiller avec allégresse. Après douze mètres il s’arrêta cependant, se retourna pour faire la nique au manoir et s’enfuit, pour de bon. | |
| | | Lupiot Elève de Troisième Année
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| Sujet: Re: Petit Jeu 8 Fév - 23:31 | |
| (et voilà le dernier bout!) °°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°° Ce n’était pas tout ; c’était bien beau, mais comment faire ensuite ??! Harry marchait depuis deux bonnes heures. Il avait volontairement évité le centre-ville de la capitale anglaise, pensant par un raisonnement qu’il ne s’expliquait pas très clairement qu’un jeune sorcier de huit ans poursuivi par Albus Dumbledore s’y ferait plus facilement repérer. Le garçon vagabondait depuis un petit quart d’heure dans les rues de plus en plus étroites de banlieues de moins en moins citadines. Il retrouverait bientôt le style de campagne environnante dans laquelle s’élevait majestueusement l’ancien manoir des Potter. Il n’avait pas trouvé de cachette suffisamment vaste et discrète pour accueillir un éventuel débarquement de mangemorts, dans le cas où l’Héritier se servait de sa boucle d’oreille magique. Il lui fallait donc gagner cette campagne. Peut-être y attendrait-il la nuit. Dans l’angoisse constante de se faire capturer certes, mais au moins pas dans celle d’un rapatriement raté. °°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°° -Je n’ai pas réagi assez vite, s’incriminait lui-même le bon vieux Kingsley. J’aurais dû penser tout de suite… Ça faisait quelques jours qu’il ne tentait plus de s’évader ; quand j’ai vu que le piano avait disparu je me suis dit qu’il voulait y jouer dans sa chambre, et je ne suis même pas monté voir. C’est cinq minutes plus tard… j’ai pensé ! comme dans un moment de lucidité, mais lentement ! …Comment peut-il emporter le piano là-haut sans baguette ? Je me suis précipité là-haut. Je cherchais encore, et j’allais avertir monsieur Dumbledore quand il est arrivé de lui-même, avec l’air d’avoir déjà compris. Il est parti tout de suite ! -Il fallait que ça arrive, le réconforta Tonks. Vous avez fait une petite erreur, mais elle venait s’ajouter à d’autres. J’aurais dû être là. Dumbledore a donné un peu trop de sa confiance à ce môme. Et le gosse, il est malin. Voilà. -Je vais donner ma démission. L’Auror était assis sur les marches de marbre, tête basse. Tonks se sentit envahie de tristesse. -Il ne faut pas, dit-elle lentement, sinon vous perdez toute chance de vous racheter… -… -Je veux être Auror. -… -N’abandonnez pas. -… Kingsley Shacklebot eut l’air de se remémorer une bêtise qu’il avait commise. Puis, mi-blasé, mi-amusé, il releva le menton. -Vous savez ce qu’il a laissé dans la chambre ? -… ? -Allez voir. La jeune femme hésita et monta les marches. Elle poussa la porte à poignée bleue derrière laquelle tout était dans l’ordre approximatif qui y avait régné durant le séjour d’Harry. Couvertures gentiment tirées dans une vague imitation du lit « fait », armoire grande ouverte, l’unique chaise était poussée dans son coin de chambre attitré. Au milieu de la pièce, sur le parquet vernis, le petit empilement des trois bandes dessinées desquelles dépassaient trois parchemins. Sur le tout, une feuille de velours était pliée. En son sein, compta Tonks, vingt-trois pièces de monnaie - probablement moldues car elles ne ressemblaient à rien de connu. Avant de quitter le magasin de musique, Harry avait fait un petit détour par la caisse, soucieux de ne rien devoir à Dumbledore. N’ayant aucune idée de la valeur et encore moins du prix des choses, quatre poignées de pièces lui avait paru correct pour rembourser le piano. D’ailleurs, sous les Livres anglaises, un petit mot assez difficilement déchiffrable, écrit en lettres d’imprimerie avec une plume, et figurant plusieurs pâtés, mentionnait : Pour Dumbledore, pour le piano. La jeune fille rit et se mit à pleurer. Bien qu’ayant le sentiment de violer le droit d’Albus à regarder tout ça le premier, elle ouvrit les albums. Astérix chez les Belges été dédié à « Monsieur Remus » ; Astérix chez Cléopâtre à Dumbledore (le legs était suivi d’un incompréhensible embrouillamini duquel il fallait apparemment tirer que 1.le garçon ne voulait pas que Dumbledore se vexe qu’il refile les livres dont il lui avait fait cadeau à d’autres personnes, 2.si les personnes désignées n’en voulaient pas, les Astérix étaient pour l’Ordre du Phoenix – pour tout le monde sauf Maugrey, désigné par un assemblage de lettres assez invraisemblable : ‘Mawgree’ suivit d’une tête de bonhomme avec une croix sur l’œil, les sourcils froncés et un arc de cercle incliné vers le bas à la place de la bouche – ou pour Ronald, 3.tout le monde avait été correct et assez gentil, sauf quand ils l’avaient kidnappé, et Harry espérait qu’ils ne le kidnapperaient plus.) Sur le parchemin de la dernière bande dessinée, Astérix légionnaire, il y avait écrit « Pour Tonks », et dessiné un bol de chocolat fumant qui jetait magiquement des clins d’œil, toutes les cinq secondes. Quand Arthur Weasley, le premier des membres de l’Ordre à rentrer bredouille de ses recherches, pénétrerait dans Godric’s Hollow, ce serait pour trouver ses deux collègues dans le même état qu’en cet instant où il n’était que dix-sept heures. Kingsley Shacklebot une bouteille de sherry à la main, la tête reposant sur la rambarde de l’escalier, les pieds ballants, et Nymphadora Tonks mi-pleurant mi-riant à l’étage, devant des bandes dessinées moldues. °°°°°°°°°°°°°° °°°°°°°°°°°°°° La nuit tomba. Harry, caché à la moldue parmi des buissons, à proximité de maisons plutôt campagnardes réparties de manière éparse, entra dans une phase de nervosité insoutenable. Il préférais attendre la nuit noire, mais trouvait qu’elle tombait avec une lenteur insolente, cette foutue nuit. Il se sentait tout de même relativement joyeux de s’être remémoré de ses quelques parties de cache-cache avec Severus que la magie était aisément repérable. Pas de bouclier donc, ni de sortilège caméléon. Il perdait constamment au début, et en finissait même par bouder. -Je t’ai trouvé. -…
Harry garda obstinément le silence, persuadé que Severus jouait la carte du hasard. Ce n’était pas possible qu’il l’ait déjà trouvé, lui qui avait mis la moitié du décompte à découvrir cette planque imparable. De son côté, Severus rigolait doucement. Harry s’énerva. Il donna un coup de pied agacé au fond de sa caisse.
-Allez Harry, sors de là. -Je suis pas là, répondit-il d’une voix polaire.
Severus haussa les sourcils et ouvrit le battant de planches cloutées qui recouvrait la benne à cadavres. Dans la pénombre malodorante de la boîte à mort, il poussa des doigts un corps, pour tomber sur le visage fermé et boudeur de l’enfant de six ans dont il s’était vu confié l’éducation. Il l’attrapa par les aisselles et l’extirpa de ce fouillis en se mordant la lèvre pour ne pas rire. Harry se dégagea dans une rebuffade. On aurait pu faire tenir un gallion sur la moue de sa lèvre inférieure. Il croisa les bras. Le mangemort replaça une mèche de ses cheveux gras derrière son oreille.
-Allez viens. Ça va être l’heure du dîner. -Comment vous faîtes ! s’exclama le garçon.
Severus avait envie de le taquiner.
-Comment je fais quoi ? -Mééé ! Me trouver ! -Je cherche.
Harry tapa du pied.
-Mais vous avez une TECHNIQUE.
Severus sourit. Harry lui sauta dessus et le bourra de coups de poings, et son malheureux instructeur éclata de rire.
-Allleeez ! -Ch… Arrête. Tu vas manger. -Mais dîîîîîtes ! -Bon recule. (Il fit une pause) La magie laisse une trace. Dès que tu l’utilises, une petite partie s’échappe dans l’air, et stagne jusqu’à trop s’égarer, se dissoudre, pour être repérable. -Aaah…Oh…alors je devais vous flécher le chemin, comprit Harry, dépité. -Oui. -Mais ! Il y a de la magie partout, ici… -Exact, normalement je n’aurais pas pu discerner tes sortilèges. Même si des sorts tous frais se voient comme le nez au milieu de la figure, dans un endroit si empreint de magie, il est presque impossible de faire du repérage… -Alors ? -Je connais bien ta magie, lui dit Severus en se penchant vers lui. Je la connais par cœur ; je peux la retrouver les yeux fermés dans une forêt de druides de trois hectares.
Harry était soufflé.
-Mais, moi, dit-il doucement, déçu, je ne la sens pas, votre magie… -Mais si… Hm. Ça n’est pas facile pour les enfants. Tu sais, la plupart des pouvoirs d’un sorcier se développent vraiment à l’adolescence. Mais je pense que tu la sens un petit peu ?
L’enfant fit signe que non, le visage pâle.
-Demain, nous irons hm…autour de la propriété.
Harry regarda les hautes herbes et petits arbres malades qui émergeaient çà let là, à deux cent mètres environ des murs extérieurs du château.
-Je jetterais un sort, puissant, et toi tu viendras d’un endroit vierge de magie vers moi. Tu verras. Ça te sautera à la figure.
Harry fit un sourire timide. Puis il parti dîner. Les yeux d’Harry s’habituèrent progressivement à la noirceur ambiante. Il se rendit compte que la pluie commençait à tomber, et se félicita d’avoir pensé au ciré – il n’en aurait finalement pas besoin mais que voulez-vous, c’était son lancé de fleurs personnel. Le garçon resta lové dans les buissons et, les yeux fermés à s’en fendre les paupières, pressa la boucle d’oreille argentée entre son pouce et son indexe. Je suis là. Il attendit. Il était certain que Lord Voldemort avait reçu le message. Mais peut-être croirait-il à un piège ? Un vicieux traquenard de Dumbledore ? Hn, pas trop le genre… Par mesure de sécurité, Il s’entourerait sans doute de quelques mangemorts…les meilleurs bien sûr… Les appeler prenait un petit peu de temps, voilà pourquoi il n’avait pas transplané sur-le-champ. Soudain ils furent là. Lucius, dont les longues mèches du blond de l’enfance appelaient le regard comme plusieurs bougies au cœur de cette nuit. Bellatrix, aux gestes éternellement désagréables – grâce, dédain, dégoût, fierté, joie malsaine, ricanement nasillard – mais était-ce l’espoir de Le retrouver ? l’enfant était content de tous les voir. Severus. Severus Snape. Toujours là. Un peu en retrait – égal à lui-même – mais présent. Lord Voldemort. Lord Voldemort ! Harry courut vers lui. Lucius et Bellatrix, qui avaient tendu leurs baguette lorsqu’il avait jailli des fourrés, s’écartèrent sur son passage, et l’enfant se jeta dans Ses robes. Les trois mangemorts détournèrent pudiquement le regard. Harry était si content ! L’étoffe sous ses doigts rendait réelle sa présence à Ses côtés, leur présence mutuelle. Il relava bien vite la tête, et s’écarta de dix centimètres, très enclin à retrouver au plus vite la dignité d’héritier qui faisait le quotidien de sa vie jusqu’à un peu plus de trois semaines auparavant. Il se sentait si heureux ! Il en aurait pleuré. Il ne voulait pas se montrer faible devant Voldemort, pas une fois de plus, pas après cet honteux enlèvement. Aussi, il resta muet, conscient de la boule dans sa gorge qui bullerait un sanglot au premier mot prononcé. -Harry… Incapable d’émettre un son, le garçon hocha la tête avec un grand sourire, les yeux humides. Le cou basculé en arrière car Il était bien trop grand, il cherchait du regard les contours du visage du Seigneur des Ténèbres. Mais dans la nuit, et sous le capuchon, il distinguait à peine la lueur de ses yeux rouges. Harry sentit tout de même la main osseuse se poser sur son crâne, et l’attirer vers Lui, dans un geste d’affection public qu’excusait heureusement le transplanage d’escorte imminent. -Severus ! appela le jeune héritier après son dîner, d’un ton extatique. Je sens Sa magie ! Severus !
Le mangemort finit par paraître, refermant délicatement la porte des quartiers des serviteurs, derrière lui. Il avait les sourcils froncés des moments d’agréable solitude que l’on vient troubler pour une raison stupide. Il interrogea l’enfant de six ans du regard, avec mise en garde. Alors le petit lui intima, en recourbant l’indexe, de s’approcher ; et quand le mangemort fut à demi-accroupi près de lui, ce fut l’enfant qui se pencha, pour prononcer avec un sourire fier ce dont Severus se souviendrait comme les seuls mots qu’Harry aurait jamais volontairement prononcés d’un air supérieur à son encontre :
-Sa Magie, je pourrais la repérer les yeux bandés dans une forêt grouillante des Mages Noirs les plus puissants de tous les temps. Et même sans Elle, ajouta-t-il en baissant le ton, je le retrouverait rien qu’au bruit de Ses pas.
Severus regarda le gosse s’éloigner. Remué, comme souvent. Il se garda bien d’apprendre à Monseigneur que ses capacités ne devaient rien à la magie. Il partit s’en fumer une.£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££*£££ Fini pour ce mois-ci ! ça vous a plu ? Vous pouvez laisser un petit message en cliquant sur ce lien : http://hp7-leforum.heavenforum.org/viewtopic.forum?t=984Je pars 3 semaines aux Etats-Unis (départ le 17) donc ne m'en veuillez pas trop si le chapitre du mois de Mars arrive avec du retard... BYE ! | |
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