[Fanfiction] L'amour secret (COMPLET)

-Drago ? appela-t-elle doucement.
-Je suis là.
La jeune femme se jeta dans ses bras et l’embrassa passionnément. Quand elle relâcha enfin son étreinte, il lui sourit tendrement, lui remettant une de ses soyeuses mèches de cheveux derrière l’oreille.
-Tu devrais être plus prudente, lui dit-il.
-Plus prudente ? Tu ne crois pas qu’il serait temps que l’on vive notre amour au grand jour ?
Drago eut un sourire crispé.
-Tu veux que Potter et Weasley me tuent ?
Elle réfléchit un instant en le regardant droit dans les yeux et lui dit :
-Tu devrais aller leur parler, faire la paix avec eux…
-Cela fait des années que nous sommes ennemis, répondit-il. Ca ne va pas changer simplement parce que nous sortons ensemble.
-Essaies au moins. Les Serpentards et les Gryffondors ne sont pas forcément condamnés à se haïr.
-D’accord ma chérie, je vais essayer mais en attendant, sois prudente, tu veux ?
-Je te le promets, fit-elle avec un sourire victorieux.
Ils s’embrassèrent une dernière fois et se séparèrent à regret.


Durant les semaines qui suivirent, Malefoy se montra particulièrement agréable et aimable, à la grande surprise de Harry et Ron.
-Je me demande ce qu’il mijote, dit un jour Harry alors qu’ils prenaient leur repas dans la grande salle.
-Il a peut-être avalé par erreur une potion de béatitude, répondit Ron.
-Je pense qu’il a vraiment changé, intervint Hermione.
Harry et Ron se retournèrent vers elle, l’air effaré.
-Réfléchissez, leur dit-elle devant leur mine dubitative. Son père est en prison, Vous Savez Qui est de retour et une nouvelle guerre se prépare. Il lui faut à l’évidence choisir un camp… Ou peut-être… peut-être qu’il est amoureux, dit-elle timidement.
-Amoureux ? s’écrièrent Harry et Ron ensemble.
-Tu plaisantes ? dit Ron.
-De qui ? continua Harry. On ne le voit jamais avec une fille.
Hermione réfléchit un instant.
-Peut-être qu’il sort avec quelqu’un avec qui il ne devrait pas, dit-elle doucement.
-Comme qui ? demandèrent Ron et Harry.
-Je ne sais pas, hésita Hermione. Une joueuse de Quidditch d’une équipe adverse ou alors une fille de Gryffondors…
-Une Gryffondors, sûrement pas, dit Ron. Les deux maisons se détestent.
-Mais ne dit-on pas que les opposés s’attirent ? continua Hermione.
-Je préfère l’hypothèse de la potion, insista Ron.
Harry hocha vigoureusement la tête pour montrer qu’il était d’accord avec Ron.
-Ce que vous pouvez être obtus, dit-elle en se levant.


-Tu vois bien que ça ne marche pas, dit Drago.
-Laisses leur un peu de temps, lui répondit la jeune femme, le tête blottie sur son épaule.
-On ne revient pas facilement en arrière, insista-t-il.
-Vraiment ? s’emporta sa compagne. Je suis là moi, non ? Ne suis pas l’exemple, ainsi que toi, que nous pouvons changer d’avis ? Que nous pouvons tirer un trait sur le passé et les erreurs de chacun ?
-Oui bien sûr, lui dit-il doucement pour la calmer. Mais je crains qu’il en soit autrement avec eux, c’est tout. Je n’ai pas envie de te perdre, tu comprends ?
La jeune femme soupira et lui dit avec conviction :
-Ca changera, j’en suis sûre.


-Où est Hermione ? demanda Harry à Ron en entrant dans le dortoir.
-A la bibliothèque je crois, dit-il. Pourquoi ?
-Parce que je veux savoir ce que Malefoy fabrique, répondit-il en fouillant dans sa valise à la recherche de la carte du maraudeur.
« Je jure que mes intentions sont mauvaises » murmura-t-il en la tapotant du bout de sa baguette. Il parcourut un instant le morceau de parchemin des yeux à la recherche de Malefoy et le trouva bientôt en compagnie de… Ce n’est pas possible, se dit-il.
-Alors ? demanda Ron.
-Je ne le trouve pas, dit Harry en repliant précipitamment la carte.
-Tu crois qu’il est sortit du château ?
-Peut-être, dit Harry en rechignant à mentir à son meilleur ami.
Mais il préférait d’abord en avoir le cœur net avant de lui faire part de ses soupçons.
Peu après, Hermione arriva alors qu’ils l’attendaient dans la salle commune.
-Où étais-tu ? demanda Harry.
-A la bibliothèque, répondit Hermione.
-Ah ! Vraiment ? dit-il soupçonneux.
-Oui et tu aurais fait pareil si tu te souciais un peu plus de rendre ton devoir de sortilèges à temps, répondit Hermione piquée au vif.
-Mais ce n’est que pour la semaine prochaine, hein ? demanda soudain Ron l’air affolé.
Harry et Hermione s’affrontaient du regard alors que le pauvre Ron fouillait dans son sac à la recherche de son agenda.


-Je peux savoir ce qui t’arrive ? demanda Hermione à Harry lorsqu’ils se retrouvèrent seuls.
-Malefoy ! cracha Harry.
-Oh non, tu ne vas pas recommencer, se lamenta-t-elle.
-Qu’est ce que tu faisais avec lui ?
-Quoi ? Qu… Tu t’es servit de la carte du maraudeur pour m’espionner ? l’accusa-t-elle.
-Oui et alors ?
-Alors ?! Non mais vraiment ! Il m’a aidé à ramasser mes livres quand mon sac s’est cassé. Voilà ! T’es content ?
Hermione prit ses affaires et monta dans sa chambre sans attendre sa réponse.


Alors qu’Harry revenait d’une de ses nombreuses retenues avec Rogue, il croisa Drago dans un couloir.
-Potter, je peux te parler ? lui demanda ce dernier.
-Qu’est ce que tu veux Malefoy ?
-J’aimerai qu’on recommence tout, dit-il sans détour. J’ai pris le mauvais chemin et j’aimerai changer ça.
Harry resta pensif un instant.
-C’est Hermione qui t’a dit de me balancer ton barratin ?
-Hermione ? s’étonna Drago. Non. Je suis sincère Potter. J’aimerai avoir une seconde chance.
-Pourquoi Malefoy ? Pourquoi te laisserai-je une deuxième chance ? Tu es autant responsable de la mort de Sirius que sa cousine, hurla-t-il. Et tu voudrais que je te laisse une seconde chance ?!
-Je suis désolé Harry, sincèrement désolé. Je n’imaginais pas que ça irait si loin.
-Qui est-ce qui t’envoie ? insista Harry. Voldemort ?...
-Je suis amoureux Harry, l’interrompit Malefoy.
-Pardon ?
-Je suis amoureux… amoureux de Ginny.
Harry le regarda complètement abasourdi.
-Ron va te tuer, lui dit-il finalement avec un sourire.
-Attends ! Aides-nous, je t’en prie, le supplia Malefoy.
-Je vais t’aider, dit Harry. Tu as 2 options : ou tu le dis à Ron et il te tue, ou tu renonces à Ginny et elle te tue !
-Je crois alors que je vais choisir la 3ème option.
-Quelle 3ème option ? demanda Harry en fronçant les sourcils.
-Oui ! Après tout, je suis un Serpentard et je n’ai pas votre courage alors je vais choisir la 3ème option ! C'est-à-dire, m’enfuir avec Ginny.


Harry ne crut pas un mot de l’histoire de Drago mais quelques jours plus tard il du se rendre à l’évidence car lui et Ginny avaient disparu…

-Tu te souviens de la première fois ou tu m’as embrassé ? demanda Ginny à Drago.
-Oui, tu m’as giflé, répondit-il d’une voix boudeuse.
-Oui, je t’ai giflé, reprit Ginny en souriant.
Malefoy regarda la jeune femme. Elle était si jolie ! Il l’avait toujours trouvé jolie mais ce jour là, quand il l’avait croisé dans le couloir, il n’avait pas pu résister et il l’avait embrassé au lieu de lui envoyer une réplique cinglante, comme à son habitude.
-Pourquoi m’as-tu giflé ? demanda-t-il.
-Pourquoi m’as-tu embrassé ? répondit elle du tac au tac (et non tacotac, ceci n’est pas un jeu !! Quoi que…)
N’ayant pas de réponse, elle se décida à lui expliquer.
-Tu n’avais jamais été aimable avec moi. A quoi t’attendais tu ? J’ai cru que c’était encore une ruse pour mieux m’humilier par la suite.
Drago sourit car c’est exactement ce qu’il avait voulu faire pour « réparer » cet instant de faiblesse.
-Alors pourquoi être revenu vers moi si tu pensais que c’était un piège ? questionna-t-il.
-C’est la douceur de ton baiser, dit elle en rougissant. Ca m’a bouleversé. Je n’arrivais même plus à dormir. Ca me hantait, jour et nuit. Ce n’était pas un baiser forcé, au contraire, c’était un cadeau, un petit bout de cœur.
Malefoy la regarda et se perdit dans ses doux yeux bruns. Lui ferait-elle toujours le même effet dans 15ans ? Il soupira en pensant à ce qu’elle avait risqué puis laissé derrière elle pour lui. Il était en train de gâcher sa vie et elle ne le lui reprochait même pas.
-Je t’aime, lui murmura-t-il.
Ginny ne répondit rien mais son regard en disait tant que c’était inutile.


Ron faisait les 100 pas dans la tour des Gryffondors.
-Mais où peut elle bien être ? marmonnait il. Je vous jure que s’il lui a fait du mal je le tue…
Hermione et Harry le regardaient fulminer sans rien dire.
-Comment a-t-il osé enlever ma petite sœur ? continua-t-il, rouge de colère.
Harry n’y tint plus et après une profonde inspiration interrompit son ami dans ses allers-retours.
-Il ne l’a pas enlevé Ron. Ils se sont enfuis.
Ron s’arrêta net, regardant Harry comme s’il avait perdu la tête.
-Ne dis pas n’importe quoi Harry. C’est de ma sœur et de Malefoy dont nous parlons.
-Justement, insista Harry. J’étais au courant de leur liaison. Malefoy me l’avait dit, même si à ce moment là je ne l’ai pas cru.
Ron le fixa, s’attendant à tout moment à voir sourire son ami, lui signifiant ainsi qu’il s’agissait d’une blague. Mais Harry soutint son regard sans broncher tandis qu’Hermione tentait visiblement de disparaître dans le fauteuil où elle était assise.
-Tu quoi ? demanda Ron incrédule.
-J’étais au courant, répéta Harry la mâchoire crispée.
Soudain, avec la rapidité d’un vif d’or, le poing de Ron percuta le menton de Harry. Celui-ci vacilla sous le choc, la lèvre en sang mais ne dit rien et ne riposta même pas. Ron se tenait face à lui, les poings serrés, le regard meutrier.
-ET TU NE M’AS RIEN DIT, hurla-t-il. TU LE SAVAIS ET TU L’AS LAISSE PARTIR…
Sa rage était telle qu’il se jeta sur Harry et commença à le ruer de coups, sans que ce dernier ne fasse quoique ce soit pour se défendre.
-CA SUFFIT ! hurla Hermione en larmes. Ron arrêtes, tu vas le tuer, continua-t-elle en retenant son bras prêt à s’abattre une nouvelle fois sur Harry. Je le savais aussi, dit-elle enfin. Ginny me l’avait dit dès le début.
Ron s’arrêta, toujours sur Harry, le poing levé.
-Tu le savais aussi ? dit-il d’une voix blanche.
Il se leva lentement en fixant toujours Hermione. Harry se releva également, prêt à intervenir.
-Et tu ne m’as rien dit ? Tu n’as même pas essayé de la dissuader ?... Mione ?...
Hermione le regardait d’un air misérable.
-Elle est assez grande pour prendre ses décisions, dit elle doucement. Ce n’est plus une petite fille tu sais.
Ron resta figé un instant puis après un dernier regard de dégoût en direction de ses 2 amis, sortit de la salle.

Ginny se tenait devant la fenêtre de la chambre de l’appartement que Drago avait acheté avec l’argent du clan Malefoy. Elle pensait à sa famille, à ses amis, à Poudlard dont elle avait reçu plusieurs lettres la priant de réintégrer l’école, et à Harry. Malgré tout l’amour qu’elle portait à Drago, n’était-elle pas passée à côté d’un amour plus fort encore ? Elle secoua la tête, en se grondant intérieurement, et s’installa à son bureau où l’attendaient un morceau de parchemin et une plume.

« Chère Hermione,
Je suis navrée d’apprendre que mon frère ait si mal réagit mais je t’en prie, ne lui dit surtout pas où nous nous trouvons.
Ne dis rien non plus à Harry, il a déjà eu assez d’ennuis à cause de moi.
Pardonnes moi également pour l’embarras dans lequel je te mets mais c’était la seule solution, même s’il m’en a coûté de tout abandonner, de vous abandonner.
Je sais que ça fait beaucoup d’excuses mais je vous créé tant de soucis…
J’ai écrit à maman pour lui dire que j’allais bien. Je devais au moins faire ça, elle est si sensible et Drago a approuvé sans hésiter ma démarche.
Il est tellement prévenant et doux derrière les airs qu’il se donne.
Si seulement Ron n’était pas aussi buté !
Bon, je te laisse, j’entends Drago qui rentre.
Affectueusement.
Ginny »


Malefoy ouvrit la porte de leur chambre au moment même ou elle signait.
-C’est une lettre pour Granger ? demanda-t-il en louchant sur le parchemin.
-Oui, dit elle en roulant la feuille.
Le jeune homme la regarda faire un instant avant de dire :
-Je peux lui marquer un mot ?
Ginny le regarda surprise, ravie et inquiète à la fois. Elle déplia néanmoins le rouleau et lui céda sa place. Drago prit la plume et la laissa en suspens un petit moment. Puis il écrivit enfin :
« Merci – D. Malefoy »
La jolie rousse chercha les yeux gris de son ami et lui sourit largement.
Les yeux de Drago pétillèrent de bonheur. Ce simple mot avait été difficile à écrire mais la récompense en valait la peine.


Le lendemain, quand Hermione reçut le courrier de son amie, elle relut plusieurs fois ce simple petit mot « Merci » comme s’il allait disparaître subitement.
-Un problème ? questionna Harry.
-Quoi ? Non, non ! dit Hermione en repliant précipitamment la lettre.
Harry la regarda d’un air inquisiteur. Hermione avait l’air nerveuse depuis le départ de Ginny et il l’a soupçonnait d’entretenir une correspondance avec la jolie rousse mais ne disait rien. Par contre, la tête qu’elle venait de faire l’inquiétait un peu. Il fallait qu’il en ait le cœur net.
-C’est Ginny qui t’écrit ? Elle va bien ? demanda-t-il.
Hermione sembla hésiter et son air incrédule confirma ses soupçons. Il ne pu s’empêcher d’esquisser un sourire avant de voir Hermione froncer les sourcils, visiblement vexée d’avoir été piégée si facilement.
-Désolé Mione, dit-il. C’est juste que je m’inquiète pour elle aussi et je savais que si je ne te prenais pas au dépourvu tu ne me dirais rien.
La jeune femme se détendit instantanément et lui accorda même un sourire.
-Elle va bien, dit elle. Et Malefoy aussi.
Au nom de son ennemi, le visage d’Harry s’assombrit.
-Harry, dit Hermione. Ne crois-tu pas qu’il serait temps de tirer un trait sur le passé…
-Non ! dit brusquement Harry, la coupant dans sa plaidoirie.
Hermione le fixa sévèrement avant de se radoucir.
-Pour le bien de Ginny, dit elle doucement.
Il avait horreur quand elle faisait ça ! Elle trouvait toujours la faille, le mot juste qui le faisait céder. Il décida de ne rien répondre et replongea le nez dans son devoir de sortilèges. Hermione sourit intérieurement. Elle savait qu’elle finirait par le ranger à sa cause. Puis elle leva la tête et croisa le regard meurtrier de Ron. A son tour, elle baissa la tête avec une subite envie de pleurer.

Hermione décida, qu’à la première occasion, elle prendrait Ron à part pour avoir une explication avec lui, quitte à lui lancer un Stupéfix pour qu’il l’écoute.
Un soir, elle attendit donc son ancien ami dans la salle commune des Gryffondors. Ron rentrait le plus tard possible pour, à priori, ne pas les croiser Harry et elle.
Quand il passa le portrait de la grosse dame, Hermione bondit sur ses pieds et bloqua le passage. Ron songea immédiatement à faire demi-tour mais, après tout, il avait bien envie de se défouler et fit donc face à la jeune femme.
-Qu’est ce que tu veux ? lui demanda-t-il agressivement.
-Te parler, répondit Hermione, sûre d’elle.
-Me parler ?! C’est nouveau ça ! Tu vas me faire une nouvelle révélation peut-être ? D’il y a combien de mois cette fois-ci ?
-Ron, tu es injuste…
-Injuste ?? lui cria-t-il à la figure. Injuste ?! Tu m’as caché que ma propre sœur avait une liaison avec cet enfoiré avec qui elle a fuit et tu trouves ma réaction injuste ?
-…
-Tu m’as trahi Hermione !
-Ron…
-NON !... Je t’aimais et tu m’as trahi, dit-il tristement.
Hermione encaissa le choc, regardant Ron avec stupeur. Celui-ci la fixait avec colère et regret aussi. Puis, il la bouscula et monta dans sa chambre, la laissant plantée devant la porte.
Au bout d’un moment, Hermione se retourna et posa les yeux sur la grande salle douillette avec nostalgie. Que de bons moments ils avaient passés ici tous les 3, du temps ou tout était encore simple et innocent. Mais Ron venait de lui avouer qu’il l’aimait et elle ne pouvait pas lui répondre car, tout d’abord, elle ne l’avait toujours considéré que comme un ami et, ensuite, parce qu’elle en aimait un autre : Harry.
Elle leva la tête vers la chambre des garçons et se les imagina dans leurs lits. L’un fulminant malgré son amour pour elle et l’autre dormant paisiblement, ignorant tout des sentiments qu’elle avait pour lui.
Ce soir là, elle réalisa enfin toute l’ampleur du gouffre qui était en train de les séparer tous les 3 et elle pleura. Elle pleura sur cette amitié et sur cette enfance, cette innocence à jamais perdue. Elle pleura sur cet amour auquel elle ne pouvait pas répondre, elle pleura sur celui qu’elle ne pouvait pas dévoiler et enfin, elle pleura sur elle-même car elle ne savait décidemment plus ce qu’elle devait faire.


Quelques temps plus tard, alors qu’Harry et Hermione faisaient leurs devoirs devant un bon feu, quelqu’un entra et s’approcha timidement d’eux. Hermione fut la première à relever la tête, Harry trop concentré sur son parchemin, les sourcils froncés.
-Ginny… s’exclama-t-elle avant de se jeter dans les bras de son amie en pleurant de joie.
Harry releva la tête brusquement et sourit à Ginny, à la fois ravi de la revoir et inquiet de la réaction de Ron. La jeune rouquine lâcha enfin Hermione et embrassa Harry.
-Quand es-tu revenue ? lui demanda-t-il.
-Ce matin. J’ai réussi à convaincre Drago de revenir et de la nécessité de finir nos études. Dumbledore nous a un peu sermonnés mais je crois qu’il était heureux que nous soyons rentrés…
Elle ne pu continuer son récit car d’autres élèves vinrent rapidement s’agglutiner autour d’eux pour saluer la revenante et ce fut bientôt un joyeux brouhaha. Tout le monde riait et la soirée tranquille commençait à prendre un air de fête quand Ron descendit du dortoir pour voir ce qui se passait. Dès qu’il apparut, certains élèves se turent instantanément et l’effet se propagea rapidement jusqu’au 3 amis.
Ron vit alors sa sœur au milieu du groupe et se dirigea vers elle, le visage crispé. Il s’arrêta net à quelques centimètres d’elle et, alors que le silence devenait presque palpable, il lui administra une gifle qui résonna comme un coup de tonnerre. Harry sortit aussitôt sa baguette, prêt à riposter.
-NON ! cria Ginny à son attention tout en restant les yeux rivés sur son frère. J’ai fait mon choix Ron et maman l’a accepté, alors, quoique tu dises, quoique tu fasses ou quoique tu penses, ça ne changera rien, dit-elle. Drago et moi, nous nous aimons et nous préférons affronter ta colère et les médisances plutôt que de nous cacher. Et c’est valable pour vous tous, cria-t-elle à la foule autour d’elle. Personne ne nous fera changer d’avis alors autant vous y faire.
Quelques élèves murmuraient leur approbation et d’autres leur indignation mais Ginny resta ferme et tout le monde convint qu’elle avait du cran et que, rien que pour ça, elle méritait leur respect.
Ron serra un peu plus les mâchoires et lui cracha :
-j’ai honte de t’avoir comme sœur, traîtresse.
Sur ce, il tourna les talons et sortit de la tour des Gryffondors, laissant la pauvre Ginny chamboulée, une Hermione indignée et un Harry fou de rage.

Ron s’en voulait un peu d’avoir été si dur avec sa sœur mais il s’était fait tellement de soucis pour elle. Il imaginait sans cesse Malefoy en train de lui faire du mal, la livrant à Voldemort ou peut être pire.
La revoir souriante et insouciante lui avait fait un choc. Il aurait voulu lui dire à quel point il s’était inquiété, à quel point il avait eu peur pour elle jusqu’à en perdre le sommeil et l’appétit. Mais au lieu de cela, il l’avait giflée et insultée, la perdant ainsi à jamais. Quel crétin ! Il n’avait jamais été doué pour exprimer ses émotions mais là il battait des records !
Ron se passa rageusement la main dans sa tignasse rousse en accélérant le pas pour rejoindre le cours de botanique.
-Vous êtes en retard Mr Weasley, la sermonna le professeur.
-Pardon professeur.
-J’étais en train de faire des équipes de deux alors vous vous mettrez avec Mr Potter.
Harry et Ron se lancèrent un bref regard chargé de rancœur et se tournèrent vers leur Ellébore d’un œil méfiant.
Ils enfilèrent leurs gants en peau de dragons car cette plante était très vénéneuse et entreprirent de réduire quelques tiges en poudre comme le leur avait indiqué le professeur Chourave, pour obtenir un des ingrédients essentiel au philtre de paix. Dont ils auraient bien eu besoin, soi dit en passant.
Après un très long moment, alors que Ron tenait la plante à deux mains pour permettre à Harry de la couper, ce dernier lui dit :
-Je ne veux plus que tu t’approches de Ginny.
-Ah ouais ? Ben c’est dommage parce que je te signale que c’est ma sœur ! rétorqua Ron en relâchant légèrement la pression sur l’ellébore.
-Et ça te donne le droit de la gifler et de l’insulter, c’est ça ? attaqua Harry.
-Mêles toi de tes affaires.
Ron lâcha alors la plante qui vint s’abattre sur les mains qui la torturaient. Fort heureusement, Harry avait bien mis ces gants mais le coup avait été passablement brutal. Ron et Harry se fusillèrent du regard, prêts à se battre une nouvelle fois.
-Allons, allons, qu’est ce qui se passe ici ? intervint le professeur en voyant la plante s’agiter sans qu’aucun des deux garçons ne réagissent.
Au loin, ils entendirent la sonnerie retentir, indiquant la fin du cours.
-Bon, dit elle en les regardant de biais. Laissez vos bols sur mon bureau en sortant et je vous dis à mardi.
Ils rangèrent leurs affaires en silence et dès qu’ils furent sortis, Hermione fondit sur Harry.
-Mais qu’est ce qui t’a pris ? lui demanda-t-elle. Comment veux tu qu’il se calme si on passe notre temps à l’agresser ?
-Je ne pouvais pas le laisser continuer à agir ainsi avec Ginny sans rien faire, se défendit il.
-Mais Harry, c’est normal qu’il soit en colère, nous avons trahi sa confiance…
-Quoi ? Qui est ce qui t’a dit ça ?
Hermione rougit un peu. Elle n’avait rien dit à Harry du soir ou elle avait attendu Ron pour lui parler.
-C’est Ron, dit elle doucement.
-Ron ? reprit Harry interrogateur. Mais quand ?
-Il y a quelques jours, je l’ai attendu pour m’expliquer avec lui…
Hermione n’osait pas répéter à Harry la fin de leur conversation. Elle ne tenait pas à le perdre lui aussi. Quant à Harry, il sentait bien qu’Hermione lui cachait quelque chose et il se demanda avec un pincement au cœur ce qu’elle ressentait pour Ron. Elle devait beaucoup l’aimer pour le défendre ainsi et vouloir à ce point se réconcilier avec lui. Il la regarda, elle était si belle avec ses cheveux détachés flottants au vent, il avait envie de retenir une de ses mèches dans ses doigts pour s’assurer qu’elle était aussi douce et soyeuse qu’il le supposait.
Alors qu’ils montaient déjeuner, ils croisèrent Malefoy qui leur adressa un sourire crispé. Hermione lui répondit par un bonjour chaleureux tandis qu’Harry lui jetait un regard sombre, ce qui lui valut un coup de coude de la part de son amie.
-Fais un effort, lui chuchota-t-elle. S’il te plaît.
Harry n’avait pas du tout envie de sympathiser avec Drago sous prétexte qu’il sortait avec Ginny.
-B’jour, maugréa-t-il quand même pour faire plaisir à Hermione.
-Harry ! l’intercepta Malefoy avant qu’il ne reparte.
Harry se retourna avec méfiance vers Drago. Celui-ci lui tendit alors la main dans une tentative évidente pour faire la paix. Hermione le regardait avec espoir. Harry fixait cette main si pale tendue et songea à Ginny. Il avança lentement sa propre main vers celle de Malefoy puis stoppa net quand le visage de son parrain s’imposa à son esprit. Il laissa alors retomber sa main et lui dit :
-Je te tolère Malefoy, pour Ginny, mais jamais nous ne serons amis.
Drago hocha la tête sans rien ajouter et Harry s’en alla, bientôt suivi d’une Hermione dépitée.
Ron se tenait en retrait dans le couloir, il avait assisté à toute la scène et il aurait voulu qu’Harry règle son compte à Malefoy. Il était certes déçu mais au moins il avait refusé d’être son ami, pensa-t-il avec un petit sourire de satisfaction. Il entra à son tour dans la salle et ébouriffa les cheveux de sa petite sœur en passant, à la grande surprise de la jeune femme.

Drago regardait le plafond, allongé sur son lit, les mains sous la tête. Depuis qu’il était de retour à Poudlard, les choses allaient mal. Ses anciens camarades le traitaient de traître à son sang et le prenaient pour cible à la moindre occasion. Ginny était si heureuse d’être de retour qu’il n’osait pas lui en parler. Il ne voulait pas gâcher son bonheur. Si seulement Harry acceptait son amitié, il pourrait se mettre sous sa protection. « Ne rêve pas Drago » se dit-il. Trop de haine avait coulé entre eux pour qu’Harry passe l’éponge.
Drago se leva et sortit du dortoir des Serpentard pour aller s’aérer. Soudain, il entendit le rire moqueur de Pansy Parkinson, au détour d’un couloir.
-Alors, tu comptais, t’en tirer comme ça Weasley ? L’entendit-il ricaner. Je vais te montrer de quel bois se chauffe un Serpentard. Endolor…
-Expelliarmus !...
La baguette de Pansy vola dans les airs et atterrit quelques mètres plus loin.
-Tiens, tiens ! Mais ne serait-ce pas mon bien aimé Drago ? Otes toi de mon chemin traître, lui dit-elle d’un air mauvais, que j’en finisse avec ce misérable. Le Maître sera si heureux que Potter soit anéanti par la perte de son meilleur ami.
-Non, Parkinson ! Désolé mais je ne te laisserai pas faire ça.
-Malefoy ! T’es devenu une vraie mauviette depuis que tu fréquentes la fille Weasley. Otes toi de là, dit-elle avec colère.
-Non.
Malefoy s’interposa et dirigea sa baguette vers Goyle qui avait son bras en travers de la gorge de Ron. Ron était écarlate tant l’air venait à manquer.
-Lâches le, menaça Drago.
Goyle desserra un peu son étreinte. Malgré les propos de Parkinson, il s’avait de quoi était capable Malefoy.
Pansy ramassa sa baguette, la pointa sur Ron et regarda le jeune homme qu’elle avait autrefois tant aimé.
-Je vais le tuer Drago. Le Maître m’a appris le sortilège qui tue… Il sera si fier de moi…
Ils se jaugèrent un instant du regard quand la jeune femme prit sa respiration et leva légèrement sa baguette magique :
-Avada ked...
- Stupéfix !
Pansy tomba à la renverse, les yeux fixés au plafond.
Drago se tourna alors vers Goyle.
-Lâches le maintenant, dit-il en montrant Weasley qui était en sueur.
Goyle recula doucement, levant les 2 mains en signe d’apaisement.
Ron se dégagea en massant sa gorge douloureuse et en venant se ranger aux côtés de Malefoy, sa baguette également en main.
-Maintenant, cassez-vous.
Crabbe et Goyle ramassèrent Parkinson et s’en allèrent.
La tension retombant enfin, Malefoy s’effondra le long du mur et plongea sa tête blonde entre ses mains. Soudain, entre ses doigts, il entrevit une main tendue. Il releva alors les yeux et vit Ron penché au dessus de lui. Celui-ci lui fit un pauvre sourire.
-Merci, dit Ron. Ginny et Hermione avaient raison, tu as changé…
Drago prit sa main et en se relevant vit Hermione et Harry qui les contemplaient du bout du couloir. Hermione avait les larmes aux yeux et Harry restait impassible.
Malgré tout, Malefoy savait que maintenant les choses seraient différentes et que c’est à leurs côtés que dorénavant il se battrait…

Ron se tourna alors vers ses amis et sourit à Harry qui lui répondit. Entre eux, pas besoin de mots.
-Ron, tu es un idiot, s’exclama Hermione en se jetant dans ses bras.
Devant l’air mal à l’aise de son ami, Harry s’approcha et tapota le dos d’Hermione pour la réconcilier, elle s’élança alors vers lui en l’embrassant.
-Je t’aime Harry Potter, dit-elle enfin en le regardant droit dans les yeux. Je t’aime depuis le premier jour.
Harry sourit jusqu’aux oreilles et il n’était pas le seul !...


THE END