Harry Potter et l'Aube d'une ère nouvelle... [TERMINE]

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Il éclata d'un rire cruel, sans aucune joie, les bras levés, tout entier dans son délire de fou furieux, sans même se rendre compte dans ses fantasmes de la réaction de Harry. Celui-ci regarda Voldemort, complètement interloqué. Il se rappelait les paroles de Dumbledore, un an plus tôt, qui lui disait que jamais, pas l'espace d'une seconde, il n'avait manifesté le moindre désir de devenir l'un des partisans de Voldemort, et cela de par sa capacité à aimer. Il avait compris à l'époque ce que Dumbledore voulait lui dire, mais c'est seulement à cet instant là qu'il en mesura toute la portée.

Comment Voldemort pouvait-il imaginer ne serait-ce qu'un seul instant que Harry allait accepter sa proposition. Après tout ce qu'il lui avait fait, après avoir tué ses parents, fait tuer son parrain, son mentor, il pensait vraiment que Harry pouvait se joindre à lui. Il était complètement dément, complètement. Lui qui avait été si sceptique quand à son "pouvoir" que Voldemort ignorait, lui qui avait eu du mal à comprendre que l'amour pouvait le sauver, il voyait à présent très bien ce que Dumbledore voulait lui dire. Et il ne se réjouirait jamais assez d'avoir connu un homme pareil.

C'était la différence entre être traîné dans l'arène pour un combat à mort, et entrer dans cette même arène la tête haute. Certains diraient peut-être qu'entre les deux voix, le choix était limité, mais Harry savait que de son point de vue, il y avait une énorme différence. Et Harry était prêt, plus prêt que jamais. Il était prêt à entrer dans l'arène, et la tête bien haute, prêt à livrer le combat de sa vie, et Voldemort n'avait rien comprit. Il ne comprendrait jamais. C'était contraire à sa nature même de comprendre ce qu'était l'amour. Et Harry n'avait pas l'intention de perdre son temps à lui expliquer. Et il voyait très bien que ses amis étaient entièrement d'accord avec lui, et qu'ils étaient prêts. Ils avaient suffisamment attendu.

– Oui, je tiens à Ginny, et je tiens tout autant à vous combattre. Mais j'ai bien peur pour vous que l'un n'empêche pas l'autre, Jedusor. Ma réponse est non.
– Non ? Tu me dis non, Potter ?
– Exactement, dit-il d'une voix implacable, qui ne faisait que sceller l'irrémédiabilité de sa décision ; il n'était pas comme Rogue qui disait oui d'abord, et qui réfléchissait ensuite. Vous ne pouvez pas comprendre, n'est-ce pas ? Vous ne pouvez pas comprendre ce que c'est, l'Amour. Vous ne pouvez pas comprendre que le pouvoir ne m'intéresse pas. Vous ne pouvez pas comprendre, c'est contre votre nature même, et vous ne pouvez pas aller à l'encontre de votre nature.
– Que de belles paroles, Potter. Mais-tu vas très bientôt changer d'avis. J'aurais ton aide, de gré, ou de force.
– Je ne vous aiderait jamais, faudra me tuer d'abord.
– Je te tuerais, sans aucun doute. Mais après  !
– MAINTENANT ! cria Harry.

Il pointa sa baguette droit sur Ginny et pensa avec force le sortilège antidote qui brisait les Liens- Obscurs. Un éclair doré sortit de sa baguette et enveloppa Ginny toute entière, comme si Harry brandissait un lance-flamme sur elle. Hermione avait dressé un grand bouclier sur eux six, Neville et Ron avaient tout deux lancé un sortilège de duel extrêmement complexe, mais qui avaient l'avantage de désorienter complètement son adversaire, pour se donner du temps. Devant se florilège de sortilèges, Voldemort hésita une fraction de seconde. Une fraction de seconde de trop ; Ginny était libérée.

– Accio baguette de Ginny  ! lança Harry. Elle s'envola de la robe de Voldemort et lui arriva dans sa main tendue, et il la lança à sa propriétaire, qui se releva immédiatement et elle aussi pointa sa baguette droit sur Voldemort.

Mais ils avaient fait une grosse erreur. Ils étaient tous groupés, et en un seul sort, Voldemort pouvait tous les atteindre. Au sourire sur son visage, Harry vit que son ennemi avait comprit. Il les poussa violemment, les uns avec ses mains, les autres avec un sort. Juste à temps. Un éclair vert arriva à l'endroit où ils se tenaient tous l'instant d'avant.

– Courrez ! Je vais le retenir ! Courrez ! cria Harry.

Ils ne se le firent pas dire deux fois. Ils avaient prévu de libérer Ginny puis de partir. Après, c'était le combat de Harry. Et ils sortirent prêter main-forte à tous ceux qui étaient venus se battre contre les Mangemorts qui étaient, comme prévu, au rendez-vous. Mais Ginny resta. Elle n'était pas au courant du plan, et de toute manière, elle voulait rester avec Harry.

– Tu as donc choisi de m'affronter seul à seul.
– Tout a commencé seul à seul, dit calmement Harry, comme si il était simplement en train de constater quelque chose.
– Et il est grand temps que je prenne ma revanche. Il s'inclina, Harry fit de même. Ils se redressèrent, se dévisageant avec le plus grande détermination.

Et le duel commença.

Harry avait un gros avantage sur Voldemort, c'est que celui-ci ne voulait pas le tuer, du moins pas immédiatement. Maintenant que Ginny était libérée, Harry pouvait se concentrer sur son second objectif, se débarrasser de Voldemort. Mais il avait du mal à se résoudre à le tuer de sang-froid, Harry, pas plus que Malefoy, n'était un meurtrier. Dumbledore lui-même aurait pu le faire pendant son duel avec le Seigneur des Ténèbres, et il ne l'avait pas fait, et Harry non plus ne le ferait pas, à moins d'y être obligé. Mais Harry savait aussi qu'il avait intérêt à trouver une solution rapidement avant qu'il ne fatigue. Harry ne pouvait se battre indéfiniment, et tôt ou tard, il ferait bien une quelconque erreur, et il devrait aider Voldemort de gré ou de force. Et ce dernier ne se poserait sûrement pas autant de cas de conscience.

Et encore moins depuis que Dumbledore lui avait transmis ses pouvoirs, et depuis qu'il était lié à Fumsek de manière si étroite qu'ils partageaient même leurs pensées, parfois. Celui-ci était juste dehors, prêt à intervenir en cas de besoin. Il le prévint que Ginny était non loin de là, cachée derrière une arcade, qui observait la scène. Voldemort essayait de lui lancer des sortilèges "simples", que Harry repoussait avec une facilité déconcertante. Voldemort ne pouvait pas deviner que ses pouvoirs avaient plus que décuplés pendant l'année, et les sortilèges qu'auparavant il aurait eu beaucoup de mal à éviter étaient devenus faciles et peu dangereux.

Harry ne savait pas que faire, et réfléchissait à toute vitesse, mais aucune solution ne lui paraissait acceptable, ni fuir, ni rester. Soudain, il aperçut deux formes cagoulées entrer par la porte, à l'opposé de Ginny, elles couraient et portaient les traces d'un combat récent. La première était petite et rabougrie, et son masque était tombé.

– Vous ! Vous avez enfin osé sortir de votre cache, Queudver ? dit-il d'un ton méprisant, tout en continuant de toiser Voldemort avec dégoût. Vous n'avez plus peur pour votre vie ? Vie, soit dit en passant, que vous me devez encore, et vous devriez vous en rappeler !
– Je ne vous dois rien, Potter.

Harry se re-concentra sur son duel, et fit avec sa baguette de longs mouvement fluides, et créa ainsi des filaments de feu qu'il tenta d'enrouler autours de Voldemort, mais celui-ci fit apparaître un grand bouclier verdâtre qui para l'attaque de Harry. La deuxième silhouette s'avança, baguette à la main, brandie vers les deux combattants.
– Restez où vous êtes, Rogue, Potter est à moi, allez surveiller que des complices n'arrivent pas.
– Mais,… Maître, cela fait un bon quart d'heure que l'Ordre du Phénix est arrivé sur place ! Vous n'avez pas…
– Quoi ?! Potter, j'en ai plus qu'assez que vous vous mettiez sur mon chemin ! avada kedavra !!

Le sortilège vert et mortel sortit de sa baguette comme une rafale de vent, et arriva droit sur Harry, mais celui-ci parvint à l'éviter en roulant par terre, il se releva aussitôt, son principal atout était tombé, et le duel avait prit un autre tournant, mais Harry n'avait pas encore posé toutes ses cartes sur la table. Il décrivit un grand cercle autours de sa tête, et fit apparaître une sorte de champ de force rose bonbon, que rien ne pouvait traverser– sauf la magie– et il se déplaça pour se rapprocher de Ginny et mieux la protéger.

Elle avait sorti bien évidemment sa baguette, mais ne s'était pas décidée à intervenir. Harry regarda Ginny, et en se concentrant, imposa à son esprit une image d'une pierre en train de voler. Elle comprit immédiatement et le lui fit savoir en lui faisant un bref signe de tête et elle leva sa baguette, en attendant son signal. Le plus incroyable était que ni Rogue, ni Queudver, ni même Voldemort n'avaient vu qu'elle était là. Harry se promit de lui demander comment elle avait fait pour pouvoir se dissimuler ainsi, enfin si ils s'en sortaient tous les deux. Voldemort envoya le sortilège Doloris qu'il esquiva, mais qui avait détruit sa protection.

Puis Harry fit un bref signe de tête et une pierre s'envola silencieusement et alla se fracasser juste derrière Voldemort. Surpris, il se retourna, et Harry n'hésita pas, il enserra son ennemi dans une prison de feu, qu'il resserra au maximum, jusqu'à ce qu'elle devienne invisible. Ce sortilège était une trouvaille très utile d'Hermione dans son livre de la magie du feu, qui avait la propriété de filtrer sortilèges qu'envoyaient celui qui était enfermé dedans. De plus, une fois mis en place, ce sortilège était absolument indétectable, et seul son envoyeur pouvait le briser. Le gros inconvénient était qu'il fallait un peu de temps pour le mettre en place, et qu'à ce moment, il pouvait être facilement contré. C'était pour ça qu'en duel, il n'était pratiquement jamais utilisé, mais avec la diversion de Ginny, il était facile pour Harry de la faire.

– Rogue, retournez dehors, allez exterminer ces vermines !
– Rogue, vous ne pouvez pas faire ça.
– En effet, je ne peux pas faire ce que vous me demandez, répondit-il.

Mais ni Harry ni Voldemort n'étais sûr de la destination précise de la réponse que venait de faire Rogue. Et pour toute réponse à leur interrogation tacite, Rogue s'enfuit, baguette en avant, et ni Voldemort, ni Harry n'auraient pu dire avec une absolue certitude si il allait combattre l'Ordre ou les Mangemorts.

– Potter ! C'en est trop ! Je n'ai plus rien à vous dire ! avada kedavra !

Harry n'avait pas vu le coup venir. Le temps parut s'arrêter sur place, l'éclair vert arrivait sur lui comme une bourrasque de vent, et Harry se rappela combien de temps Dumbledore avait eu avant que l'éclair le touche, avant qu'il ne meure. En l'espace d'un instant, il revit toute sa vie défiler devant ses yeux, du premier éclair vert aveuglant, à ce qu'il allait devenir le dernier. Il sentit que Fumsek allait prendre son envol, pour intercepter le rayon mortel, mais avant il n'arrive, Harry eut la surprise de sa vie. Une forme noire s'était jetée devant lui et lui était tombée dans les bras. L'espace d'un instant, il eut peur que ce soit Ginny, mais il tourna la tête du mort… C'était Queudver !

– Queudver ! Que Dieu te pardonne tous tes crimes…souffla-t-il en guise d'oraison funèbre. Il leva sa baguette, et droit et fier, il lança un nouveau sortilège qui devait freiner Voldemort et qui avait la forme d'une boule orangée, mais celui-ci le para avec un grand bouclier, le choc entre fit un grand "bong", comme une sorte de gong. Harry se rappela que Voldemort avait déjà utilisé ce sortilège lors de son duel avec Dumbledore.
– Tu n'essaie pas de me tuer, Potter, fit-il de sa voix méprisante, aiguë, glacée. Tu ne vas pas te cacher éternellement !
– J'ai d'autres tours dans mon sac, Jedusor, dit-il d'une voix sereine, comme s'il était en train de prendre un café avec un ami.

Il lui envoya un sortilège de chatouilles, juste pour détourner son attention, puis il enchanta une pierre pour qu'elle se mette à vibrer juste à une fréquence que détestent les serpents, qui leur cassent les oreilles. Évidemment, Voldemort fut touché, mais il réussit à faire exploser la pierre avant d'être anéanti. Il lui envoya le sortilège Doloris que Harry ne put éviter. Il se tordit de douleur par terre, et bien qu'atténué par son sortilège de protection, il ne put trouver la force de se relever. Il avait l'impression que tous ses os allaient éclater, que sa tête allait se fendre en deux, des lames chauffées à blanc transperçaient chaque centimètre carré de sa peau disponible. Ginny intervint et la douleur cessa.

Mais Harry surprit avec horreur le regard de son ennemi qui s'était fixé sur Ginny qu'il avait enfin aperçue.

– Tu es encore là, Miss ! Tu es plus courageuse que je ne le pensais, mais le courage ne te sauvera pas ! AVADA KEDAVRA !
– GINNY ! NOOOOOON !

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Harry se précipita vers elle, en sachant très bien qu'il arriverait beaucoup trop tard. Pendant que le sortilège verdâtre arrivait sur elle, Harry vit dans ses yeux tout son amour, toute sa confiance, tout son bonheur qu'il soit venu la chercher, tout son espoir qu'il puisse survivre, et tout ce qu'elle avait toujours voulu lui dire, et nulle trace de peur n'aurait jamais pu se voir dans ses yeux. Elle aussi avait écouté ce que Dumbledore avait à leur dire, et pour elle aussi, la mort n'était qu'une grande aventure de plus. Aventure qu'elle regrettait simplement de ne pas vivre avec lui, comme toutes les autres qu'ils avaient déjà vécue ensembles. Mais Harry ne pouvait pas la laisser mourir ainsi, c'était impossible. Il ne voulait pas vivre sans elle. Et si elle mourrait, il mourrait avec elle, leur serment était réciproque. Mais l'éclair vert arrivait. C'était impossible de le parer, Harry ne le savait que trop bien.

Mais l'impossible se produisit. Mais ils ne savaient pas ce qu'était que l'impossible. Alors ils le firent. Tout simplement.

Une étrange lueur dorée réunit Harry et Ginny, comme un lien qu'on ne pouvait pas briser à l'instant même où le sortilège vert et mortel arrivait sur eux. Un lien qu'on ne pouvait pas briser. Même avec le plus dangereux sortilège de tous les temps. Harry se sentit arraché à son corps en même temps que Ginny. "Ainsi c'est donc ça, mourir" pensa-t-il. Mais il n'éprouvait aucune douleur, ni aucun chagrin, seulement un grand bonheur. Un immense bonheur. Un bonheur infini.

Harry eut l'impression que sa mémoire lui jouait des tours, car il lui semblait avoir déjà vécu cette scène. Il sentit dans son cœur une horrible impression de déjà vu en voyant en contrebas son corps étendu, main dans la main avec celui de Ginny.

– C'en est donc fini du célèbre Harry Potter, terrassé par l'amour, sa soi-disant plus grande force ! Voldemort éclata d'un rire glacial, sans aucune joie, penché au-dessus de son visage.
– Je ne suis pas mort, Jedusor, pas encore, dit une voix caverneuse, vous ne saviez pas que les phénix renaissaient de leurs cendres ? Voldemort recula, interdit.

Harry et Ginny réintégrèrent leurs corps douloureusement, Harry tomba à genoux, se tenant la tête dans les mains. Par conséquent, il ne put voir ce qui se passait juste devant lui. Ginny s'était relevée, et le défiait du regard.

– L'amour est plus fort que la mort, il est grand temps que vous le sachiez ! lança-t-elle, les yeux brillants.

Elle prit la main de Harry et l'obligea à se relever. Le lien doré les unissait toujours, et vibrait au rythme d'une mélodie si belle qu'il aurait eu du mal à la décrire. C'était le chant de Fumsek, l'ultime hommage qu'il faisait à l'amour. Fumsek savait que sa mission était presque accomplie, et que très bientôt, il pourrait rejoindre Dumbledore au séjour de l'éternelle félicité, la mélodie les emplit, leur redonna espoir.

La lueur dorée les entoura, tous les deux, les dépassa. Elle sortit de l'église en ruine, elle sortit de la forêt, du pays, du continent, de la terre, qui fut, l'espace d'un instant, illuminée d'amour et de bonheur. Et au milieu de cet amour, Harry entendit un cri déchirant et horrible.

– NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! NoooOOOoooooooooN !







– C'est fini, dit Harry simplement, c'est fini à tout jamais.

Il lâcha la main de Ginny et s'approcha de la forme noire qui était étendue à quelques mètres de là. Il ne s'était pas préparé à voir étendu, les bras en croix, brisé, le plus grand mage noir qu'il ait jamais rencontré ou qu'il rencontrerait jamais. Ses yeux de serpent étaient clos, son visage encore tordu de la souffrance qu'il avait dû éprouver au moment où la vie avait décidé de se retirer de son corps, comprenant enfin qu'elle n'avait rien à y faire. C'était déjà incroyable qu'il ait pu survivre encore trois ans avec son âme déchirée. Harry se baissa, et prit la baguette de son ennemi dans sa main. Si semblables, mais si différentes. Et sans savoir comment il s'y était prit, Harry se retrouva avec une seule baguette dans la main. Il la pointa sur le corps et murmura :

– Incendio.

Des flammes noires s'élevèrent alors du corps maudit et le ravagèrent en un instant.


– Viens, Ginny, le combat ne fait que commencer, et main dans la main, ils sortirent de l'église en ruine et rejoignirent les autres qui se battaient contre les Mangemorts. Et en comparaison, ce qu'ils venaient de vivre n'était qu'un prélude à leur baptême du feu.

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Chapitre n°32 :
Ultimes combats

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Le combat faisait rage au dehors, et il était si confus qu'il aurait été difficile de dire qui était dans quel camp, et encore plus qui était en train de gagner. Heureusement que tous les Mangemorts étaient habillés en noir avec une capuche sur la tête, sinon, les membres de l'Ordre auraient très bien pu être en train de combattre ses alliés, et vice versa.

Dans ce tourbillon de sortilèges, Harry parvint à distinguer Hermione et Ron qui étaient en train de combattre ensemble le gros Mangemort blond qui avait fait un désastre à Poudlard l'an passé. Il vit les jumeaux Weasley en train de combattre les deux frère et sœur Mangemorts, Amycus et Alecto, qui étaient aussi à Poudlard l'an passé. Mr Weasley se battait contre Mr Malefoy. Il ne voyait personne qui soit hors de combat, ni ami, ni ennemi. Il échangea un bref regard avec Ginny et se lancèrent à leur tour dans la mêlée.

Harry repéra Rogue dans ce tourbillon, et il croisa rapidement son regard. Celui-ci hocha discrètement la tête et lança un sort rouge à Mr Malefoy, qui s'écroula. Harry suivit avec le regard surpris de Mr Weasley qui alla de Mr Malefoy étendu à Rogue, refusant sans doute d'établir dans sa tête un lien logique de cause à effet. Harry regarda Ginny qui était en train de parer un sortilège de Stupéfixion que Amycus était en train de lui lancer. Elle acquiesça de la tête, et ensemble, ils levèrent leur baguette en criant :

– Stupéfix ! Et le gros Mangemort blond qui envoyait des sortilèges mortels de partout s'écroula.

Bellatrix Lestrange le vit, elle croisa son regard, et comprit enfin que si Harry s'en était sortit vivant, ce n'était sûrement pas le cas de son adversaire, ça aurait été étrange pour un combat à mort. La vérité l'envahit, jamais plus elle n'aurait son maître à ses côtés, jamais plus elle ne le verrait. Les larmes aux yeux, pour rendre un ultime hommage à son maître déchu, elle regarda le ciel à son crépuscule, leva sa baguette en criant "Morsmordre !" Bien mal lui en prit, car Tonks, dans un éclair de rage, la stupéfixa, et la plus grande partisane de Lord Voldemort s'effondra, face contre terre.

Voyant que certains Mangemorts étaient tentés de prendre la fuite, Harry leva sa baguette et décrivit un grand cercle au dessus de sa tête, qui s'enflamma aussitôt. Harry agrandit son cercle de feu jusqu'à ce qu'il les entoure tous complètement, et qui avait pour but de dissuader toute tentative de fuite des Mangemorts en déroute. Ce sortilège était aussi une trouvaille très utile d'Hermione dans son livre, ô combien utile, de la Magie du Feu.

Le combat était plus qu'enragé. Malgré leurs divisions internes, les Mangemorts avaient réussi le coup de force d'organiser une défense commune et solidaire. Heureusement pour l'Ordre et pour ses partisans, il n'y avait là que la tête pensante de l'armée qu'avait réussi à constituer Voldemort. Le plus gros des troupes était éparpillé, attendant un ordre de leur maître. Le combat risquait d'être beaucoup plus aisé pour l'Ordre si jamais il remportait cette bataille là, les autre groupes, privés de chef et de commandement, privés de la peur qui les maintenait unis, et dispersés dans tous les coins du pays. Les sortilèges de toutes les formes et de toutes les couleurs volaient de toutes parts, tellement lumineux que la nuit tombante était éclairée de rouge, de vert et de doré, qui faisaient défi à la nuit. Harry vit Neville s'écrouler sous l'effet d'un sortilège de Stupéfixion qui ne lui était pas destiné, puis Luna s'écarter, traverser son cercle de feu sans dommages, et disparaître dans les bois en attrapant un Portoloin qu'on avait disposé là pour ceux qui ne pouvaient pas transplaner. Elle avant l'air chancelante et blessée, et Harry était contente qu'elle puisse s'en sortir.

C'était convenu entre eux, que si jamais quelqu'un ne pouvait pas continuer le combat, qu'il parte au plus vite. Même si tout le monde avait râlé parce que personne ne voulait quitter le combat en cours, Harry avait réussi à les convaincre qu'il était préférable qu'ils partent et soient sauvés, plutôt qu'ils meurent pour rien, trop faibles pour pouvoir se défendre avec efficacité.

Harry se battait désormais contre Alecto, et Ginny contre Macnair qui avait l'air de bien s'amuser de voir une fillette le combattre, mais son sourire s'évanouit très vite quand elle lui lança son fameux sortilège de Chauve- Furie, qui était terrifiant quand on se trouvait dessous. Harry en avait déjà fait les frais une fois, et n'avait aucune envie d'y retourner. Ginny riait bien en voyant cet homme musclé, plus grand qu'elle d'une tête et demi, se débattre désespérément contre les gigantesques Chauves- Furies qui lui tournoyaient autours de la tête et l'attaquait férocement.

Hermione s'écroula dans un long cri de désespoir quand un sortilège la frappa en pleine poitrine, Ron se précipita vers elle, et il reçut à son tours un sortilège de Stupéfixion. Harry courut vers eux deux, son cœur battant la chamade, priant que ses amis ne soient pas gravement blessés. Il cria la formule qui parait le sortilège de Stupéfixion en pointant sa baguette sur Ron qui, heureusement se releva au bout de quelques secondes. Il prit Hermione dans ses bras et traversa à son tour le grand cercle de feu.

Privés de chef et de leader, privés de solidarité dans le groupe et privés d'organisation valable, en infériorité numérique croissante, les Mangemorts capitulèrent bientôt. Nombreux se battirent jusqu'au bout, mais certains se rendirent à l'Ordre sans trop de résistance. Seule l'élite des Mangemorts se trouvait au QG du bois de W. à ce moment là. Les aurors appelés en renfort emmenèrent tous ceux qui avaient été contraints de capituler.

Harry était en train de soigner Ginny qui avait été légèrement blessée au bras quand il vit un attroupement de ses alliés, menaçant, empêchant de bouger une silhouette facilement reconnaissable. Rogue se retrouvait au milieu de l'Ordre du Phénix et de ses alliés, et personne ne savait vraiment s'il fallait l'attaquer où le protéger. Tous avaient vu qu'il s'était battu tour à tour contre puis avec l'Ordre, et personne ne savait que faire. McGonagall avait brisé le cercle qu'ils avaient formés, et elle s'avançait vers lui, baguette à la main brandie droit sur lui, tremblant de tous ses membres. Harry se rappela qu'il avait volontairement omis de ire à l'Ordre quel rôle indispensable avait joué dans l'accomplissement de sa mission.

– Severus, bredouillait-elle, Severus, comment avez-vous pu ? Les rangs se resserraient autour d'eux, menaçants.

Harry détourna la tête de Ginny et lui souffla un mot à l'oreille, se leva, et bien qu'il en ait lourd sur le cœur après Rogue, bien qu'il ait des millions de raisons de laisser faire les membres de l'Ordre lui régler son compte sur place, bien qu'il ait ses parents à venger, bien qu'il ait Dumbledore à venger, il décida d'intervenir, car jamais il n'aurait laissé quelqu'un se faire tuer, désarmé, sous ses yeux. Et c'est dans ces noirs yeux suppliants de celui qui fut son ennemi pendant de longues années, qu'il comprit qu'il était non seulement le fils de son père, mais aussi le fils de sa mère, et il comprit le comportement de Lily, et ses yeux verts lançaient des éclairs rassurants.

– Arrêtez, dit Harry fermement en brisant le cercle. Il est de notre côté.
– Mais Harry ! protesta McGonagall, vous savez aussi bien que moi que…
– Je sais, la coupa Harry, je sais très bien. Il m'a aidé, à de nombreuses reprises, et sans lui rien n'aurait été possible. Il nous a tous aidés. Il est de notre côté je lui fais confiance.

McGonagall lui lança un regard étrange, stupéfait, brillant et presque admiratif, puis hocha lentement la tête.

– Ginny, tu veux bien leur raconter ce qui c'est passé ? demanda Harry. Venez, ajouta-t-il à l'adresse de Rogue en faisant un signe de tête vers la chapelle qui achevait de se consumer.

Ginny hocha la tête affirmativement et suggéra aussitôt qu'ils serait préférable avant tout chose, de prendre des nouvelles de ceux qui avaient dû abandonner le combat. Les membres de l'Ordre commencèrent à transplaner, non sans jeter un regard assassin vers là où Harry et Rogue se trouvaient.

– Je suppose que je suis censé vous remercier, dit Rogue après un moment.
– Non, c'est lui qu'il fallait remercier. Pour sa clairvoyance entre autre…
– Et elle aussi je pense, finit-il par ajouter après un très long silence.
– Là aussi c'est trop tard, dit Harry d'un ton égal. La question n'est pas là, qu'allez-vous faire maintenant ?
– Ne vous inquiétez pas pour moi Potter, je vais m'en aller. Vous n'entendrez plus jamais parler de moi et c'est beaucoup mieux ainsi.

Harry examinait l'endroit où se trouvait le corps de Voldemort encore quelques minutes auparavant, avant le combat final. Il n'y avait plus rien. Pas une seule trace de brûlure, pas une seule. Tous les atomes de ce corps maudit étaient à jamais disparus, dispersés par le vent qui soufflait. Un vent chaud qui semblait annoncer l'aube d'une ère nouvelle. Sur l'autel sur laquelle était attachée Ginny, avait poussé une fleur. Les gargouilles qui ornaient les gouttières étaient souriants à présent, presque aussi chaleureux que ceux de Poudlard.

– Oui, je pense que c'est le mieux, dit finalement Harry.
– Je n'oublierais jamais, dit il après un long moment, prenez ceci, ça pourra peut-être vous aider. Quoique. Ce sont quelques essais de potions que j'avais fait avec votre mère à Poudlard. Beaucoup ne sont pas finies, vous pourrez essayer de compléter nos travaux. Je n'ai jamais eu le cœur de remettre le nez dedans depuis sa mort.
– Merci.
Harry prit la liasse de parchemin qu'il lui tendait, lui serra la main une seconde.
– Adieu donc, Harry Potter.
– Adieu.

Il regarda Rogue s'éloigner, sa cape noire virevoltant derrière lui, marchant d'un pas vif, et traversant la fumée qui s'échappait encore des derniers bancs en train de brûler, puis disparut tout à fait au coin du mur. Jamais conversation ne lui fut plus difficile, partagé entre sa gratitude de les avoir mis sur la voie alors que tout lui semblait perdu à un moment de sa quête, et son incompréhension totale du choix qu'il avait fait à un moment de sa vie, et partagé, entre finalement l'amour de sa mère et le haine de son père.
Il jeta un bref coup d'œil au paquet que Rogue lui avait donné. Il y avait aussi des lettres, soigneusement ficelées, certainement celles que lui et Lily avaient échangés avant qu'ils ne se brouillent. Finalement il n'avait pas vraiment besoin de les lire, il savait ce qu'il allait y trouver, et pour être honnête avec lui-même, il aurait dit qu'il s'en moquait. Finalement ce choix terrible qu'avait fait Rogue se justifiait presque à ses yeux. Presque. Il déposa le paquet de lettres dans la poche de sa cape, bien résolu à les ranger dans un coin et à les oublier jusqu'à ce qu'un jour peut-être, il eut besoin de les lire.

Il savait pertinemment que désormais sa vie allait prendre un chemin radicalement différent de celui qui avait été le sien durant ces dix-sept premières années. Il avait auparavant un but suprême au derrière duquel passait toutes les autres choses. Désormais, il était libre comme l'air. Libre de mener sa vie comme bon lui semblait, de se fixer un but lui-même et de ne plus avoir à sauver une quelconque communauté. Harry ne regrettait rien de tout ce qu'il avait fait, ni des sacrifices, ni des choix terribles, ni du bonheur qu'il avait finalement réussi à trouver.

Harry était bien conscient que si Voldemort n'existait plus, tout n'était pas encore tout à fait fini. Il y aurait sans doute à traquer les derniers Mangemorts qui ne s'étaient pas rendus et ne se rendront jamais, à supporter l'interminable des procès des Mangemorts qui prétendront tous avoir été soumis au sortilège de l'Impérium, et ça serait à lui de témoigner encore et encore de ce qu'il avait vu. Il savait également qu'il n'échapperait ni à la célébrité ni aux incessantes demandes du Ministère et de leur semblables de mettre de leur côté l'Élu. Il savait également qu'un jour on finirait sûrement par l'oublier et qu'il pourrait avoir enfin la paix, un jour. Il savait qu'ils étaient à l'Aube d'une ère nouvelle.

Pour la première fois peut-être, il sentit que l'avenir était devant lui, à portée de main, presque il pouvait le frôler de ses doigts si il tendait la main. Et il avait bien l'intention d'en profiter pour être heureux ; il transplana vers les grilles de Poudlard.

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FIN

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SOMMAIRE :

Chapitre 1 : Sous la Voûte étoilée
Chapitre 2 : Une Plume scintillante
Chapitre 3 : Voyages
Chapitre 4 : Pouvoirs indomptables
Chapitre 5 : La Magie du Feu
Chapitre 6 : Sur la Tombe Blanche
Chapitre 7 : Le Mariage
Chapitre 8 : Attaques et retrouvailles
Chapitre 9 : Retour aux sources
Chapitre 10 : La Mission de Fumsek
Chapitre 11 : Le RDV de Percy
Chapitre 12 : Une Arrivée mouvementée
Chapitre 13 : Les Enfants du courage
Chapitre 14 : La Rentrée des classes
Chapitre 15 : La Maison du Serpent
Chapitre 16 : BUSE
Chapitre 17 : Dans l'œil du Cyclone
Chapitre 18 : Rédemptions
Chapitre 19 : Révélations
Chapitre 20 : Stonehenge
Chapitre 21 : L'œil du serpent
Chapitre 22 : La Forêt Interdite
Chapitre 23 : Le cercle d'Amour
Chapitre 24 : Neige immaculée
Chapitre 25 : Une lueur de Paix
Chapitre 26 : Les Mordus de traverse
Chapitre 27 : Potion d'espoirs
Chapitre 28 : Ordre de Merlin
Chapitre 29 : La force de l'Amour
Chapitre 30 : Une simple étincelle
Chapitre 31 : M et N
Chapitre 32 : Ultimes combats
FIN/ SOMMAIRE

Pour ceux qui aiment les chiffres qui ne servent pas à grand chose :
Pages : 340
Mots : 140 420
Caractères (espaces non compris) : 670 395
Caractères (espaces compris) : 808 555
Paragraphes : 4529
Lignes : 14 942